Neptune venait pour quelques jours et franchement, c'était ce que je souhaitais le plus depuis ce début de mois. J'aurais très bien pu aller en France, j'aurais très bien pu retourner à Stockholm mais non, je suis un peu trop maso sur les bords. Preuve étant que j'avais été récupérer ma sœur à l'aéroport et je crois que jamais au grand jamais je ne lui avais prodigué une étreinte de ce genre. Un énorme câlin, comme jamais. Mais faut dire qu'elle me manquait. Jupiter aussi. Et ouais, je crois que je vivais que trop mal la séparation. C'était la première fois qu'on était éloigné aussi loin, aussi longtemps et pour une durée encore indéterminée. Pourquoi m'avaient-ils infligé ça déjà ? C'est une question qui mérite d'être posée. Se posant dans un café, sa valise à nos côtés, on commandait de quoi se sustenter le temps de plusieurs dizaines de minutes. « Tu veux dormir là où je crèche ? Ou on se prend une chambre d'hôtel ? Promis, je n'insisterai pas pour dormir avec toi, même si c'est pas l'envie qui me manque » que je demandais en entamant à boire mon milkshake vanille. Ouais, une envie de vanille. Et d'un donut. Et d'un cookie. J'avais tendance à beaucoup manger quand j'avais le cœur brisé. Neptune le savait, elle l'avait vu... après la mort de Tanja.

Je crois que c'était la meilleure nouvelle que j'ai pu recevoir de tout le mois. Neptune venait le temps d'une semaine et ça allait me faire du bien que de la revoir, pouvoir profiter de sa présence. Jupiter n'était pas là et j'en étais bien triste. Seulement, que ce soit l'un ou l'autre, ça me suffisait. Une vraie bouffée d'air frais. Forcément, j'en profiterai le plus possible, en allant jusqu'à lui proposer de dormir ensemble, comme quand on était petit et que j'avais peur d'être tout seul. Neptune avait toujours été mon point de repère. Seule fille de la fratrie, elle était celle qui nous unissait tous les trois. La colle entre les briques d'un mur. Depuis tout ce temps, elle restait mon modèle. « Chez une amie... à Harbor Area. Mais.. j'peux dormir avec elle si jamais tu veux réserver mon lit » J'aimais bien, malgré le fait qu'il y avait troooop d'informations dans ses paroles, qu'elle soit toujours aussi possessive envers son petit frère. Mais soit, j'étais aussi grand qu'elle et j'avais le droit d'avoir des filles dans ma vie. « Oui j'ai déjà couché avec elle. Oui je le referai sûrement. Si jamais tu te posais la question » Et je buvais un peu, avant de croquer dans le cookie.

Les choses avaient bien changé depuis le départ de Neptune et Jupiter l’année passée. Malheureusement, ils n’avaient pas été là pour me soutenir dans les différentes épreuves que j’ai pu vivre. Si je les avais eu à mes côtés, certainement que je n’aurais pas fait trois quart des conneries qui ont limite bousillé ma vie amoureuse. Camila méritait pas de souffrir comme j’avais pu le faire. Willa non plus. Maintenant, je n’avais plus personne, si ce n’est Lily que je considérais plus comme une amie qu’autre chose. « C’est pas ta future belle-sœur, c’est juste une amie.. avec certains bénéfices » Et c’était bien comme ça qu’elle était le mieux décrite dans le fond. Je ne me voyais pas avoir plus avec elle, déjà que je n’étais pas prêt à avoir plus avec qui que ce soit d’autre, j’avais pas envie de la détruire plus qu’elle ne l’était déjà à cause de Lenny. « T’es plus belle comme ça de toute façon. Belle et inaccessible. Tu fais presque star » que je rigolais, bien qu’elle n’était pas dans le mood de faire partie de la population hollywoodienne inaccessible pour un sou. « Willa, c’est de l’histoire ancienne. Elle est tombée enceinte et je crois même qu’elle a eu son bébé. » que je commençais par dire, continuant de grignoter par la même occasion. « Camila.. tu l’as vu à Noël, on était heureux, fiancés… J’ai appris à Boston qu’elle était enceinte. Genre, moi, papa ? J’ai eu du mal à m’y faire mais elle voulait le garder et… Et elle m’a largué » finissais-je alors par dire. « Elle est fiancée à un prince. Belgique de mon cul » que je disais difficilement. « C’était pas voulu, sa famille la force parce que ça redorerait son image, l’image d’Abelard et si elle ne le fait pas, il me serait arrivé quelque chose.. de mauvais. Elle veut me protéger de ce qu’elle m’a dit. » soufflais-je alors. « Elle n’a plus le bébé, ils l’ont forcé à avorter » Et puis après une nouvelle pause, la gorge se nouant peu à peu. « Je l’ai perdue » Le pire étant les mots qu'elle m'a dit. Qu'elle aurait préféré se marier avec moi à Stockholm directement, afin d'être intouchable par sa famille et ses volontés de tout détruire sur leur passage.