Capucine était assise dans son canapé, se frottant le visage comme si elle cherchait presque à s'en arracher la peau. Ce n'était pas possible que ce soit réellement passé. Ce n'était pas vrai, c'était un cauchemar et elle allait se réveiller rapidement en se rendant compte que rien de tout ça n'était arrivé. La jeune femme essayait de comprendre comment ils avaient réussi à en arriver si vite à cette conclusion. Ils s'étaient disputés un nombre incalculable de fois et ça ne les avait jamais empêché de s'aimer. La demoiselle soupira, fermant les yeux en se répétant à mi-voix que tout ça ne pouvait pas être vrai. Ça n'avait pas pu réellement arriver. Pourtant, elle devait se rendre à l'évidence désormais. Isaiha avait fait son sac, il avait pris son chat et il était parti pour aller vivre ailleurs, loin d'elle. Capucine se leva, attrapant une cigarette pour se la coller entre les lèvres, l'allumant avant de tirer dessus comme un dingue. Sa main passa dans ses cheveux alors qu'elle essayait de retrouver ses souvenirs et de comprendre. Isaiha avait vraiment été très désagréable dernièrement, distant. La jeune femme n'avait pas compris -et ne comprenait toujours pas- comment c'était arrivé. Il n'avait pas voulu l'écouter, il en payait les conséquences mais elle, elle ne lui avait rien fait tout de même. La brune avait envoyé un sms à Nina, elle avait besoin d'elle maintenant. Elle n'était pas du genre à réclamer les gens, à la précipiter mais là, si. C'était un cas d'une urgence extrême. Elle avait besoin des bras de sa grande sœur, d'avoir quelqu'un pour la rassurer, l'écouter, essuyer ses larmes. La brune se mordit la lèvre en sentant les larmes revenir. Cette rupture la faisait passer de la haine à la tristesse en une fraction de seconde. Elle pivota soudainement en entendant la porte d'entrée et manqua de courir pour rejoindre Nina qui venait d'entrer dans son appartement. Sans attendre, Capucine lui sauta dessus, se mettant à pleurer à chaudes larmes. « Il est parti !! » Lâcha t-elle entre deux sanglots.
@Nina B.-Dunford

En ce moment, Nina ne gère plus rien. Totalement plus rien. Parce que ses cours prennent une trop grande place. C’est simple, elle ne voit pratiquement plus personne. Elle reste enfermée dans son appartement à réviser. Elle ne sort que pour aller en cours. Le rythme est bien trop difficile mais elle tente de gérer. Elle sait que ça ne va pas durer aussi longtemps, elle sait que ça va se calmer, dans peu de temps. Il suffit d’être patient. Mais elle ne l’est pas. Ses proches lui manque, énormément. Sa maison, aussi. Elle a juste l’impression de ne servir à rien. Elle déteste ça. Elle doit vraiment se rattraper. Mais là, Capucine, sa petite sœur, son bébé a besoin d’elle et Nina ne peut ignorer cet appel. Non, son amie a besoin d’elle et elle se doit d’être là. Rajoute qu’elle lui manque atrocement. Mais surtout, elle l’inquiète de par son message. Alors, oui, quelques minutes dans la salle de bain pour se préparer et ainsi s’habiller et Nina rejoint vite l’appartement de son amie qui n’était pas aussi loin. Elle ne tarde pas à entrer dans l’appartement : Capucine ? qu’elle dit en tentant de la chercher du regard. Rapidement, elle apparaît en lui sautant dessus, suivi de quelques mots. Nina fronce le regard… non, ce n’est pas possible. Elle parle d’Isaiha ? Parti ? Comment ? Tout se bouscule dans sa tête mais avant, elle serre son amie dans ses bras, sentant ses sanglots. Comment ça ? Qu’est-ce qui se passe, Capucine.. ? dit-elle en la gardant près d’elle, vraiment inquiète de ce qui a pu se passer. Parce que pour elle, c’est juste inimaginable que le couple se sépare. Elle est témoin de leur amour, elle a pu les voir ensemble, il y a quelques mois et c’était l’amour fou. Certes, les apparences sont souvent trompeuses mais là… non, c’est impossible, juste impossible. Raconte-moi parce que je peux pas croire à ce que tu me dis.. dit-elle en grimaçant et en l'attirant sur le canapé, non loin de là.

Dans les moments difficiles, Capucine avait très envie de s'enfermer à double tour chez elle et de mourir sous sa couette après avoir ingurgité des tonnes de glace. Pourtant, la brune n'aimait plus rester à l'appartement, le trouvant vide sans son amish qui s'affairait dans la cuisine ou qui bossait ses cours, au calme dans la chambre. Plusieurs fois, depuis leur séparation, Capucine s'était souvent réveillée la nuit, cherchant Isaiha dans l'appartement comme s'il allait surgir soudainement. Mais ce n'était encore jamais arrivé. La brune avait appelé Nina dans un élan de désespoir, ayant besoin de sa sœur de cœur pour alléger sa peine peut être. Ou simplement pour garder la tête hors de l'eau. Si la mort de Jorah l'avait éteinte. Le départ de Isaiha l'avait tué. À peine Nina avait franchit le seuil de l'appartement que Capucine se jeta dans ses bras, fondant en larmes en avouant qu'elle était de nouveau toute seule. « Il est parti. On s'est séparés !! » Les larmes la faisaient presque hurler. D'ailleurs, elle ne disait pas l'entière vérité pour le moment mais Capucine était trop occupée à pleurer comme une madeleine pour le moment. La brune finit par se retrouver assise sur le canapé. Nina voulait des explications. L'étudiante finit par se détacher, se penchant pour attraper un mouchoir, effaçant les larmes qui revenaient strier ses joues pâles. Elle se moucha bruyamment et renifla, cherchant à se calmer. Capucine hoquetait comme une petite fille, tripotant son mouchoir humide. « On s'est disputés. Alors... Alors je l'ai mis à la porte en lui disant que c'était fini, que je voulais plus de lui. » Les pleurs de Capucine redoublèrent alors qu'elle se pliait en deux, déversant de nouveau son flot de larmes. Si la brune avait pensé, à la mort de Jorah, qu'elle ne pourrait pas souffrir plus que ça, elle découvrait actuellement que si, elle pouvait. Elle souffrait atrocement de l'absence de Isaiha mais encore plus de la manière dont tout s'était fini entre eux. La brune avait eu tellement d'espoir sur leur relation, pensant si fort qu'il était l'homme de sa vie. « Mais pourquoi j'ai fait ça !! » Hurla t-elle d'une voix étouffée, le nez dans ses mains posées sur ses cuisses. « Je vais finir toute seule. Je finirai vieille fille et mangée par mes chats !! » Chouina t-elle encore plus alors qu'elle fondait en larmes. Elle se foutait pas mal d'être ridicule devant Nina.

C’est inquiète que Nina se rend à l’appartement de sa Capucine. Mauvaise nouvelle, le couple se sépare et Nina ne peut y croire. Parce qu’elle les sait très amoureux et très solide. Elle a pu être témoin de tout ça, lors de la première rencontre. Elle fut heureuse de voir son amie retrouver l’amour et ainsi pouvoir s’épanouir après les terribles épreuves qu’elle a pu traverser dans le passé. Déjà dans l’immeuble, elle ne tarde pas à rejoindre l’appartement de sa petite sœur de cœur, où elle remarque que la porte est entrouverte pour elle. Nina pénètre à l’intérieur, cherchant alors Capucine qui finit par se jeter dans ses bras. Nina la serre contre elle, écoutant les mots de son amie. Non, elle n’aime pas la voir pleurer. En fait, elle déteste ça. Et elle veut se sentir utile, elle veut faire quelque chose pour elle. Elle pourrait toucher deux mots à Isaiha mais ce n’est pas le moment et il faut rappeler qu’elle n’a pas toutes les informations. Bien qu’elle juge souvent sans chercher les détails… Pour le moment, elle ne dit rien, juste elle la réconforte, elle est présente pour elle. Jusqu'à ce que Capucine reprend ses esprits pour avouer le reste. T’es sûr que pour lui, c’est fini ? Vous étiez en pleine dispute, il pense peut être que tu as dis ça sur le coup de la colère ? Qu’est-ce qui s’est passé, vous vous disputiez à quels propos ? demande-t-elle en tentant de comprendre, de bien comprendre ce qui se passe. Parce qu’après tout, ça ne peut être qu’un malentendu et que les choses vont s’arranger ? Ouais enfin, elle l’espère. Elle trouve que le jeune homme est bien pour son amie et voir que tout part en éclat.. Nina ne peut s’empêcher d’avoir ce sourire quand Capucine dramatise la situation de façon bien trop extrême, elle laisse échapper un petit rire discret même en venant prendre son amie dans ses bras, une nouvelle fois. Arrête, dis pas ça.. puis j’aime pas les chats, je pourrais même plus venir te voir ! dit-elle amusé avant de reprendre un peu plus sérieusement. Il y a certainement moyen que ça s’arrange, non ? dit-elle en venant l’attirer sur le canapé du salon. Et surtout en allant chercher à boire et de l’alcool, s’il vous plait.

Capucine secoua vivement son visage alors que Nina se méprenait sur ce qu'il s'était réellement passé. Il fallait dire que les explications de la brune étaient assez maladroites et incompréhensibles mais elle faisait de son mieux pourtant. « Non, c'est vraiment fini ! » Hoqueta la brune avant de renifler. Tout se chamboulait dans sa tête et la présence de Nina l'animait comme une automate. La petite brune savait très bien ce qu'elle avait dit et fait à Isaiha. Elle savait aussi que son amish n'essaierait pas d'arranger les choses s'il devait subir les foudres de la brune. Capucine déglutit nerveusement avant de pincer les lèvres. « Ces derniers temps, Isaiha était assez sur les nerfs ; Il faut dire qu'il reprend un nouveau cursus directement en seconde année. » Commença t-elle doucement en pinçant les lèvres, reniflant entre chaque phrase. « Et puis, les voisins ont trouvé en lui la bonne poire qui dit toujours oui pour les aider. Je lui ai dit à plusieurs reprises de ne plus dire oui à tout mais il m'écoute pas. Alors, il s'énerve et il devient irritable. Et forcément, il s'en prend à moi. » Capucine soupira doucement en baissant les yeux vers ses mains qui tripotaient -maltraitaient- un pauvre mouchoir en papier. Elle finit par se moucher dedans, reniflant à nouveau. Elle était vraiment pas belle à voir avec ses yeux rouges et gonflés et son visage bouffit. « Et donc, ce soir là, Isaiha est revenu à l'appartement assez furieux à cause d'un voisin. J'ai demandé si ça allait et il m'a envoyé baladé. Alors j'ai pas insisté. Je voulais pas l'énerver plus que ça. Et donc, j'ai parlé d'autre chose, je crois que j'ai parlé des courses, qu'il avait oublié de prendre un truc mais c'était pas bien grave. Et puis, il s'est mis en colère et il m'a crié après alors, bah tu me connais !!! Je me suis pas laissée faire, tu penses bien ! » Capucine fit une moue boudeuse et honteuse. « Et comme à chaque fois que je m'énerve fort, je deviens violente, j'ai tenté de le tuer avec un cadre photo. Mais bon, je vise pas très bien. Alors, vu que j'étais super furieuse après lui, je lui ai dis de quitter l'appartement, que c'était fini et que je ne voulais plus le voir... » Capucine s'affala sur le canapé en se remettant à pleurer. « Mais je veux bien que ça s'arrange moi mais je veux plus qu'il agisse comme un con. Franchement, j'ai la sensation que depuis qu'il est à la Winthrop et qu'il a changé de confrérie, il fait n'importe quoi. Il devient idiot au possible et j'ai pas envie qu'il devienne idiot. Je l'aime comme il est, je veux pas qu'il change... » Mais pour ça, il faudrait que Capucine parle à Isaiha et elle n'avait plus envie d'entendre de simples excuses. Elle voulait le voir changer réellement et arrêter de dire oui à tout si c'était pour mettre son couple en péril.

Et rapidement, Capucine lui explique tout mais Nina ne saisit pas tout. Du moins, pour elle, c’est juste une dispute et non une fin définitive. Comme le dit son amie, elle a mis Isaiha à la porte. Peut être que pour lui, ce n’est pas tout à fait terminé et qu’il attend juste qu’elle se calme ? Oh s’il vous plait, faite que ça soit ça. Parce que Nina les apprécie tout les deux, ensemble. Isaiha comble son amie de bonheur. De ce qu’elle a pu voir et de ce qu’elle a pu lui raconter. Ne rien dire, pour le moment. C’est me mieux à faire. Et juste écouter Capucine, raconter toute l’histoire. Quand elle avoue que c’est vraiment fini, elle a juste envie de rajouter un : t’es certaine ? Pour lui aussi, c’est fini ? Mais elle s’abstient. Bien qu’elle fronce le regard quand Capucine avoue qu’Isaiha s’en prend à elle. Comment ? Pas physiquement, elle l’espère ? Avant de dire des bêtises, Nina continue d’écouter son amie, au fur et à mesure. Elle est là pour elle, pour l’écouter, pour la réconforter et pour la conseiller. Reprendre un nouveau cursus en seconde année est source de pression, au début. Elle n’ose pas imaginer. Parce qu’il doit rattraper toute une année, derrière lui. Mmh.. d’accord mais de ce que tu me dis là, ça ressemble plus à une dispute, une simple dispute de couple qu’à une séparation, qu’elle soit temporaire ou définitive, Capucine. Il a dit quoi, lui, quand tu lui as dis que c’était fini ? C’est aussi important, parce qu’ils sont deux dans le couple ? Il vaudrait mieux qu’ils sachent tout les deux si c’est une rupture ou non. Mais pour le moment, rien de trop alarmant, si ce n'est qu'une simple petite question, qu'elle doit poser à son amie. Rassure-moi, il ne t'a pas fait du mal.. genre physiquement ? Juste pour être certaine, c'est important de le savoir. Elle hoche, ensuite, la tête à ses paroles, venant la prendre contre elle. Tu lui en as parlé, de ton ressenti ? Parce qu'il est important que vous parliez.. et bien sûr, si tu le vois, évite d'y aller comme ça, ma belle, à moins qu'il aime les tomates aussi rouge que ton visage. Elle veut juste la faire sourire avec une simple phrase.

Les larmes roulaient le long de ses joues sans s'arrêter. La brune avait la sensation qu'elle n'arriverait plus jamais à fermer les robinets et qu'elle serait condamnée à pleurer tout le reste de sa vie. Reniflant bruyamment avant de se moucher, Capucine couina légèrement. « Rien. Il a rien dit. Enfin si, il a dit que c'était mieux comme ça le temps que je me calme. Il... Il a prit son chat, des affaires et il est parti, c'est tout... » Il était parti. Et puis c'était tout. Il avait laissé un vide dans l'appartement et le cœur de Capucine, comme si leur relation n'avait pas la moindre importance. Mais Capucine savait que c'était de sa faute, elle avait été violente et c'était la première fois que ça arrivait avec lui. Même si, pour Nina, la dispute semblait aussi simple, pour Capucine c'était plus que ça. Elle avait toujours tout fait pour que Isaiha soit bien, qu'il se remette sur les rails en douceur tout en ayant pas trop l'impression qu'elle prenait tout en charge. Le père de Capucine avait réussi à guérir les yeux du jeune homme, tout ça gratuitement. Il avait fait appel à ses amis pour aider le petit-ami de sa fille. La brune avait la sensation que Isaiha crachait sur la reconnaissance qu'il devait avoir en elle. Peut être qu'elle aurait du faire comme Amanda et ne jamais aider son petit-ami à se relever, à combattre son addiction aux jeux d'argent. « Isaiha n'est déjà pas capable de se défendre lui même alors me frapper... » Ricana la brune. Mais c'était vrai. Elle ne voyait pas Isaiha lever la main sur elle, même s'il était rouge de colère. Soupirant doucement, Capucine essuya ses joues avec les lambeaux qui restaient de son mouchoir et soupira. « Franchement... » Commença t-elle, se calmant peu à peu. Enfin, ses larmes se transformaient en lueur de colère et d'agacement. « J'ai parlé avec lui Nina. J'ai pas arrêté de lui parler, d'essayer de lui tirer les vers du nez. Il passait son temps à me dire que ça allait, comme si j'étais une débile qui voit rien. Chaque fois que je voulais aborder le sujet, il l'évitait. Il était souvent contrarié, sur les nerfs. Je sais très bien qu'il est stressé par son année, ses nouvelles études, son travail, son club de natation et sa confrérie. Mais quand j'essaie de le soulager, par exemple en lui disant de ne plus travailler, que je prends les choses en charge, il m'envoie balader. Je blesse son ego, je le sais, il est macho et son éducation est comme ça. Je m'en fiche moi de tout prendre en charge. C'est juste le temps de nos études. » Soupira la brune avant de se lever pour remuer. « J'ai pas envie de le voir. Pas tant qu'il prendra pas conscience que je suis là pour l'aider, pour l'écouter. Je suis pas son ennemie et ça, on dirait qu'il le comprend pas. C'est pas parce que je suis pas d'accord avec lui que je suis contre lui. On peut avoir des opinions différents de temps en temps, ça ne m'empêche pas de les respecter... » La brune poussa un nouveau soupir et se laissa tomber dans le canapé. « Je suis pas faite pour ça Nina. Je suis pas faite pour aimer ni pour être aimée. Je suis pas faite pour la vie de couple. Je fais jamais les choses bien... » Et voilà qu'elle se remit à pleurer.

Le tout, c’est de rassembler tout les détails et de comprendre. Mais pour Nina, cela ne ressemble pas à une séparation. Qu’elle soit définitive ou temporaire. Mais juste à une dispute. Isaiha reviendra certainement, le temps que les choses se calment. Au fond, elle veut s’en convaincre parce qu’elle ne peut penser que c’est la fin du couple. Ils sont si… complémentaires, ensemble. Et parfaits l’un pour l’autre. Voir enfin Capucine heureuse, c’est ce qu’elle voulait. Mais s’il vous plait, sur du long terme. Elle ne supporte pas de la voir comme ça, à pleurer encore et encore, sans pouvoir s’arrêter. Parce que oui, ça la rend triste et elle se sent impuissante. Le temps que tu te calmes… tu vois, je ne vois pas ça comme une véritable séparation, Capucine. Il va revenir. Et pourquoi il ne reviendrait pas, hein ? Ce n’est pas logique, sinon. Elle fut tout de même soulagée d’apprendre qu'Isaiha ne l’a pas touché physiquement. Et ça se voit sur son visage. Non mais il ne manquerait plus que ça, franchement. La cerise sur le gâteau et pas dans le bon sens du terme. Comme toujours, Nina écoute son amie avant de donner son avis ou quelques conseils mais la jeune femme n’est pas la meilleure dans ce rôle. Déjà que sa vie sentimentale est assez tordu alors imaginez-la à donner des conseils aux autres. Elle est surtout du genre je m’en foutiste et peut prendre des décisions radicales ou juste à te dire merde, fais ce que tu veux. Mais avec Capucine, ça doit être différent, elle le sait. La communication n’est pas leur fort alors quelle est la solution ? Nina n’en a pas d’autre. Elle sait qu’il vaut mieux parler et pourtant, son amie a tout essayé mais en vain. Peut être qu’il vaut mieux attendre, que justement les choses se calment. C’est peut être ça, la solution : l’attente ? Oh non, pitié, faut pas croire ce genre de connerie. Nina reste auprès de son amie, elle l’écoute mais elle ne dit rien pour le moment, jusqu'aux dernières paroles de Capucine, qui lui arrache ce petit froncement de regard. Arrête de dire ça, c’est votre première dispute ? Tu es trop pessimiste et tu baisses trop les bras. D'accord, la communication n’est vraiment pas votre fort et ton Isaiha a vraiment besoin d’un petit électrochoc. Je peux toujours aller lui parler, Capucine… peut être qu’une personne extérieure à tout ça peut aider… dit-elle en grimaçant légèrement mais en reprenant son amie dans ses bras. Il y a peut être plus derrière tout ça, quelque chose qui vient de lui et qu'il a du mal à parler ? En fait, Nina tente de trouver la logique dans toute cette histoire. Ce qui n'est pas facile.

Oui, Nina avait entièrement raison. C'était le temps qu'elle se calme. Enfin, il n'avait pas vraiment dit ça. Il a dit qu'ils en reparleront. Elle ne voyait pas trop comment ils pouvaient reparler de tout ça. Capucine soupira, exténuée, agacée et malheureuse. « Peut être que c'était une mauvaise idée de se mettre en ménage maintenant. Trop tôt sans doute... » Oui trop tôt. Trop dans la folie de l'amour alors ils avaient du penser que se mettre en ménage fonctionnerait. Mais visiblement, Capucine devenait de plus en plus pessimiste. Ça ne fonctionnait pas. Elle n'était pas faite pour lui. Capucine n'était pas faite pour quelqu'un en vérité. C'était loin d'être une femme en vérité. Elle prenait soin d'elle oui, mais le minimum syndical. Juste de quoi ne pas avoir l'air d'être la clocharde du coin. Elle avait un peu grossi et avait bien meilleure mine mais ça, c'était parce que Isaiha se pliait en quatre pour prendre soin d'elle. Peut être que Capucine était trop égoïste à vouloir faire passer ses études avant tout le reste. Mais elle n'avait pas vraiment le choix.La brune avait choisi médecine et elle savait combien ça pouvait être dur de s'engager dans ce cursus, elle le savait depuis longtemps. Avec Jorah, ça avait été tout aussi compliqué puisqu'il lui avait souvent reproché de ne pas faire assez attention à lui, de ne pas passer assez de temps avec lui. Capucine voyait la mise en ménage comme une sorte de compromit. Ils vivent ensemble donc elle peut étudier tranquillement. Jamais, Ô grand jamais, elle n'a considéré Isaiha comme sa bonniche ou son esclave. La réflexion qu'il s'est permis leur de leur dispute fut particulièrement blessante, comme si Capucine n'était pas capable de s'occuper d'elle. Affalée dans le canapé, à larmoyer comme une adolescente au cœur brisé, Capucine redressa soudainement vivement son visage pour observer Nina. « Un truc qu'il me cache ? Du genre... Une autre relation... » Capucine devint pâle comme un comprimé d'aspirine, tranchant cruellement avec la rougeur de ses yeux. « Pire, il ne m'aime plus en vérité. Et il a trouvé une autre fille. En fait, il veut juste que je me calme pour me le dire et récupérer ses affaires et partir avec elle !! C'est ça hein ?? » Capucine fixait Nina comme si son monde venait de s'écrouler et qu'elle se trouvait au bord d'une falaise, prête à chuter dans le vide. Puis, elle se laissa tomber dans le canapé et pleura de plus belle. « J'ai pas pris assez soin de lui !! Mais pourquoi je suis tombée amoureuse ?! » La brune attrapa un coussin et le plaqua contre son visage, pleurant à chaudes larmes sans la moindre retenue.

Non, c’est juste impossible que ça soit définitif. En tout cas, Nina n’en croit pas un mot. C’est juste passager pour que le temps calme les choses. Une bonne conversation à cœur ouvert et c’est bon. Oui enfin, si ça marche des deux côtés, sinon ça coince et ça n’avancera pas. Vraiment, elle aimerait faire quelque chose pour elle, pour eux. Déjà qu’elle déteste voir Capucine triste, comme ça. Parce que d’une certaine manière, elle se sent impuissante et elle déteste ça. Juste la voir sourire ou rire. C’est l’un des objectifs de la soirée. Trop tôt ou trop tard, c’est la même chose. Depuis combien de temps, vous êtes ensemble ? Parce que dans le fond, elle ne sait pas depuis quand exactement. Bien qu’elle aurait pu oublier. C’est bien probable mais il ne faut pas lui en vouloir. Depuis ces derniers mois, Nina a dû se couper de la réalité, pour réussir ses révisions. Mais maintenant, elle est là et elle compte bien se rattraper. Nina ne peut vraiment juger la relation de Capucine et Isaiha. Déjà, elle ne va pas se le permettre mais surtout, qu’elle est une grande romantique, sous ses airs de garce. Tout ce qu’elle compte faire, c’est réconforter et conseiller son amie. Être là pour elle et surtout la remotiver, parce qu’elle voit bien qu’elle baisse les bras. Même beaucoup trop et ce n’est pas bon, ce n’est jamais bon. Rapidement, elle secoue la tête pour la contredire et ainsi, reprendre la parole. Non, je ne pense pas à ça. Quelque chose de plus profond et plus intime, je ne sais pas… Quelque chose qui justifiera son comportement. Peut être qu’elle tente d’y trouver une raison, juste quelque chose qui expliquerait cette dispute.Stop Capucine, arrête de dire ça ! Tu perds totalement confiance en toi et ça m’énerve. Arrête de te blâmer, je t’en supplie. Non, faut vraiment qu’elle arrête de s’enfoncer encore plus, ça ne sert à rien et surtout, c’est faux. Nina ne cesse de la regarder, un léger sourire quand Capucine se demande pourquoi elle est tombée amoureuse. Parce que c'est comme ça, c'est inexplicable et au fond, nous avons tous besoin de l'amour. Maintenant, il faut que tu te ressaisisses, que tu me sèches ses larmes, et que tu me promettes que tu iras parler avec Isaiha et que les choses vont s'arranger entre vous. C'est juste un mauvais temps, rien d'alarmant, Capucine. Je suis là pour une raison, pour toi et je ne compte pas te regarder pleurer toute la nuit! Oh non, alors elles vont se bouger. Parce que Nina compte bien trouver quelque chose à faire, ce soir. Il faut remotiver Capucine.