Fallait que je sorte de ma chambre. Sinon, j'allais devenir complétement insociable. Et disons que ce serait un comble pour une vice-présidente de rester enfermée à longueur de temps alors qu'on est censé montrer l'exemple. J'fis pas attention au bazart que je laissais à Charlie dans notre chambre, de toute façon, elle devait être habituée maintenant et j'partis. Alors que je descendais les escaliers, je me posa enfin la question importante. Où aller ? Tout en enfilant mon gilet blanc, différents possibilités s'ouvrirent à moi. Hendrix. Oui, il était le premier sur ma liste. Ce qui me faisait peur en fait. On était réconcilié que depuis peu, enfin, on s'était jamais vraiment engueulé, mais disons qu'on était de nouveau proches seulement depuis le housing day des mathers, depuis que Devon nous avait crié dessus, depuis qu'il m'avait réconforté. Arg. Fallait pas que j'pense à lui. Ma deuxième solution était Keyla. Keyla.. nan, après réflexion, peut-être pas. Pas après ce qu'elle m'avait annoncé la dernière fois. J'crois qu'il y aurait un malaise en fait, plus qu'autre chose. Il me restait Soliman. Soliman, qui lui comprenait ma douleur de A à Z. Déterminée à aller le voir, je me déplaça à travers le campus en direction de la Winthrop House. Je fis néanmoins un détour par le centre du campus pour aller chercher un papier à l'administration. Papier qu'il fallait "absolument" que je cherche et jusqu'à présent, avec la mort d'Ethan et celle de mon grand-père, je n'avais pas eu la motivation. Combien de temps déjà j'devais aller chercher cette note d'information pour les bourses ? Au moins une semaine et demi.. ce qui devait sûrement expliquer l'énervement de la bonne femme au secrétariat qui me fit la morale pendant une bonne dizaine de minutes. Je me contenta d'hocher la tête pour lui faire plaisir, ce qui eut le don de l'agacer encore plus. Le professeur Armania a également laissé un mot pour vous. Comme quoi vous devez aller reprendre votre matériel dans l'amphithéâtre. J'acquieça sans émotion sur mon visage. Mon professeur de français. En effet. J'avais complétement oublié que j'avais laissé toutes mes affaires pour mon exposé sur la royauté française là bas. Il devait sûrement les avoir entreposé dans un coin.

Je pris tous les papiers -eh oui, ce n'était pas qu'un seul, les fourbes, j'étais pas au courant- et alla direction dans l'amphi. Soliman attendrait bien un peu. Surtout qu'il était pas prévenu de mon arrivée. J'ouvris la porte d'entrée du bâtiment et fus surprise d'entendre du bruit. D'habitude, quand je venais à l'heure là, il n'y avait personne. Je m'approcha un peu et reconnu la personne. Avant d'aller chercher mes affaires, je pris donc l'initiative d'aller lui dire bonjour. Bah oui, autant essayer de refaire ma sociable jusqu'au bout. Yop ! Je déposa mes papiers sur une des tables et m'approcha pour lui faire la bise. Tu jouais quoi ?