Vous étiez à peine rentrés du Laos, et déjà tu avais la nostalgie qui te collait à la peau. Tu passais pour un indécis, finalement. Boston t'avait beaucoup manqué quand tu avais été en vacances, et pourtant une fois rentré tu ne demandais qu'à partir. Ou plutôt qu'à fuir. Oui tu voulais fuir Boston, t'en éloigner au maximum. Tu traversais une sale période. Ta mère biologique voulait te voir, ce que tu refusais, et ça avait le don de foutre un petit merdier entre toi et Sally, ta sœur. Puis votre mère aussi semblait défendre l'avis selon lequel tu devrais faire un effort. Pourtant toi, tu le refusais. Alors comme souvent, c'est auprès de Davy que tu pensais trouver un soutien compréhensif. Seulement avant de lui parler de tout ça, tu avais aussi une confidence à lui faire. Par loyauté, par confiance. Tu étais donc tracassé l'attendant dans ce cas où vous aviez rendez-vous. Tu es allé récupéré vos verres pour venir t'installer face à lui dans un coin de l'établissement. On devait pas se voir pour ça, mais faut que je t'en parle. Vous étiez là pour que tu lui expliques ce que tu traversais pourtant, tu voulais être sûr que tu ne trahirais rien entre vous en gardant un silence dont vous n'aviez pas besoin. C'était déjà assez compliqué entre vous par moment. J'ai passé une nuit avec Tessy, au Laos. Je tiens pas à ce que ça t'arrive aux oreilles par quelqu'un d'autre que moi. Une nuit presque deux, mais le détail Davy avait eu le don de te pousser à lever le pied. Depuis tu la fuyais un peu, puisque c'était beaucoup trop facile de rentrer dans un jeu dangereux avec elle.

Depuis le retour du Laos, j'avais l'impression que tout allait mal. Vraiment. Mon père m'avait fait venir dans son bureau à plusieurs reprises, à chaque fois sous un prétexte différent. Mais je savais qu'au fond il voulait juste me narguer, me montrer que jamais je ne ferais mieux que sa société, que jamais je ne serais plus important. Alors j'avais noyé mon chagrin dans l'alcool, étant presque tenté de prendre de la drogue mais me retenant à chaque fois. Il était hors de question que je tombe aussi bas pour un type comme lui. Après tout, il ne comptait pas pour moi, c'était juste le type qui me filait de l'argent. Mais lui obéir pour continuer à vivre dans le confort me donnait l'impression d'être une prostituée, de laisser tomber ma dignité pour un sourire de façade. Sourire que je devais garder même quand il me rabaissait. Et, au milieu de tout ça, il y avait maintenant Elyes. Elyes mon meilleur ami, Elyes mon frère, Elyes qui se tapait la prunelle de mes yeux. Et moi qui restait comme un idiot à le regarder au dessus de mon verre. Comment étais-je censé réagir ? Lui serrer la main ? Lui dire félicitations ? Tout se mélangeait dans mon esprit. La manière dont Noah l'avait regardé à la soirée action vérité et l'image de mon ami d'enfance embrassant la femme qui comptait le plus à mes yeux. Maintenant j'avais un choix à faire. Finalement, je soupirais avant de boire une gorgée. « De toute manière c'est fait alors tu veux que je te dise quoi ? » Ouais, je le prenais pas mal. Sois pas étonné parce qu'entre toi et Noah, je te préférais largement. « Qu'est ce qu'il se passe Elyes ? » Parce que je voyais clairement que t'étais tendu.