Franchement, le campus est immense. Il y a de quoi se perdre. A côté, les bâtiments du MIT sont ridicules. C'est également une prestigieuse université de Cambridge, mais les locaux sont moins impressionnants. Elle a beau être guidée par le plan qu'on lui a remis lors de sa rentrée, elle est totalement perdue. Il faut qu'elle se réhabitue à un nouvel environnement. Qu'elle trouve ses marques. Pour Alys, c'est difficile. Un rien l'angoisse, tellement elle a de questions qui se bousculent dans sa tête. Heureusement que son frère est là, pour l'aider. Avoir une tête familière dans les parages, ça la rassure. Il y a ses cousins aussi, bien qu'elle ne les ait pas vus depuis la rentrée. Ce qui est dommage. Est-ce qu'ils savent au moins qu'elle a décidé de poursuivre ses études dans la même fac qu'eux ? Car il est vrai en venant ici elle n'a prévenu personne. Elle a débarqué par surprise chez son frangin pour lui annoncer cash la nouvelle. Sinon elle est restée discrète, voir complètement muette sur le sujet. Même son beau-père n'est pas au courant de son transfert. Seule pour la journée, car il faut bien que son frangin aille à ses cours, elle décide de laisser tomber le plan et de visiter à l'instinct les différentes bâtisses du campus. Il y a tellement à voir, que la journée s'écoule et doucement le soleil finit par se coucher. La plupart des étudiants ont déserté le campus pour se rendre dans les bars autour. Alys profite de cette accalmie et du fait que pour une fois les toilettes ne sont pas bondées par une horde d'étudiantes complètement gaga devant le miroir, pour s'y rendre. Le problème, c'est que l'étudiante a tendance à rêvasser. Le temps défile, les agents d'entretiens sont passés et la porte se retrouve fermée. Inquiète, Alys se précipite et tente d'appeler son frangin. Répondeur. C'est bon, elle panique. Elle tente avec une seconde personne, Hayden. Répondeur. Mais cette fois-ci elle a l'intelligence de laisser un message. « Hay… hayden… viens me cherch…chercher… je suis dans les toilettes, je suis bloquée. Fais…vi…vite » Personne ne lui répond. Elle est seule. Bien qu'habituellement ça ne l'embête pas, là, à ce moment précis, elle aimerait que quelqu'un vienne l'aider. Assise sur le sol et recroquevillée, elle espérait mieux pour ses premiers pas à la fac.

Allongé sur ton banc en mode, j'en foutiste, tu souffles sur ta cigarette alors que tu regardes autour de toi. Tu ne sais pas réellement si tous tes potes qui sont là, sont au courant de ta situation mais t'es mieux. Déjà, t'es sortit de chez toi, et beaucoup moins out que d'habitude. Tu termines ton mégot pour le mettre dans la poubelle alors que tu passes ta main dans tes cheveux. Ton téléphone a vibré ? Mais vu comment tu n'es pas doué avec, tu as l'impression d'avoir oublié un truc. Tu fronces les sourcils en écoutant les paroles de Alys. Mais quelle grosse douée sérieux. Seulement, tu te sentais quand même un peu con. Parce que après tout, ce n'était pas comme si tu l'avais pendant vu pendant ton retour à New-York et que ça avait dérapé.. Bah si en fait. Tu pinças légèrement tes lèvres avant d'approcher des toilettes et tu regardas à l'intérieur. A non, personne. Tu soufflas doucement avant de l'appeler pour savoir où elle était vraiment Alys t'es dans quelle toilette ? Tu sais que y'en a des centaines dans tous les batiments ... Sérieusement .. T'es ou ? dis-tu avant d'attendre sa réponse et de commencer à marcher en direction des fameuses toilettes après son indication. Tu arrivas devant la porte fermée. Chose débile. Tu soufflas pour la pousser de l'épaule, une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Encore une dernière, tu sens qu'elle bouge. Et bon, c'est au bout de cinq fois que tu arrives à défoncer la porte pour regarder ta cousine Un jeu d'enfants lâches-tu en frottant ton bras et ton épaule. T'as mal mais ça vallait la peine en fait. Vu qu'elle n'était pas réellement fermer à clef.

Oui, elle n'est pas douée. Oui, ce genre de choses n'arrive qu'à elle. Et seule dans le noir, elle commence à paniquer. Personne ne lui répond au téléphone. Pas même sa famille. Lorsqu'elle tente de les recontacter, finalement c'est Hayden qui finit par lui répondre. Déjà sur le campus, il lui demande des précisions sur l'endroit où elle se trouve. Fraîchement débarquée, elle a encore des difficultés pour se repérer à Harvard, mais elle tente de lui fournir quelques indications pour qu'il la retrouve au plus vite. Quelque peu apeurée, Alys est une fille qui s'inquiète pour beaucoup de choses. Et là, elle s'inquiète car elle n'a nullement envie de passer sa nuit dans ses toilettes puantes. Assise, la tête dans les genoux, elle entend finalement des bruits de pas. Hayden ? Elle l'espère. Puis lorsqu'elle sent que cette personne tente de défoncer la porte verrouillée, Alys se décale et elle prie pour voir la sale tronche de son cousin. Sale tronche, parce qu'il a eu le culot de ne pas la contacter après NY. Pas une seule fois. Avant que ça ne dérape entre eux, il reste un membre de sa famille. Il aurait donc pu faire l'effort. Mais dès que son visage apparaît derrière la porte enfin ouverte, la rancune fait place au soulagement et à l'apaisement. Poussée par la montée d'adrénaline provoquée par l'enfermement et cette entrée fracassante, elle fonce droit sur Hayden pour le serrer rien qu'un instant dans les bras. Très vite lorsqu'elle réalise son geste, elle se recule et souffle un léger. « Merci » Tête baissée, elle est quand même rassurée de savoir qu'elle ne restera pas bloquée ici toute la nuit. Quel cauchemar ça aurait été.

Porte défoncée, tu souffles enfin en voyant que Alys allait bien. Mon dieu, merci. Elle fonce sur toi, tu ne peux que la récupérer pour la serrer contre toi, lui caresser les cheveux alors qu'elle se détache aussitôt de toi, tu fronces les sourcils. De rien, je t'en prie dis-tu alors que tu la vois tout aussi mal à l'aise que toi. Tu ne sais pas par où commencer ou par où finir, tu réfléchis une seconde alors que des gens arrivent dans les toilettes. Bah oui, maintenant elles sont ouvertes donc tout le monde vient par là. Tu te décides de sortir du lieu qui est trop bondé pour tenir le bras que Alys qui pourrait tenter de s'échapper et tu rentres dans la première salle vide que tu vois. Tu refermes la porte pour la regarder Promis on sera pas enfermé.. dis-tu alors que tu passes ta main dans tes cheveux pour t'approcher d'elle Je crois qu'on devrait parler non ? Genre bien parler non ? et tu parles pas de cet incident non.. Tu parles bien sur de cette nuit qui a eu lieu entre vous, parce que tu t'es tiré le matin et que tu as sans doute oublié de la rappeler et que tu ne pensais pas la voir ici. Donc fallait aussi peut-être que tu lui parles non ? Bien lui parler non ? Et puis c'est ça le problème ? Parler de cette erreur qui t'a fait pas mal réfléchir ? Ou juste du fait que t'es un gros boulet ?

Finalement elle aurait sans doute préféré que ça soit son frère qui vienne la « secourir ». Après coup, elle est gênée face à Hayden qu'elle ne retrouve que maintenant. Il n'a pas l'air des plus à l'aise non plus. Tu m'étonnes. Finalement avec l'afflux d'étudiants dans les toilettes, celui-ci décide d'entraîner Alys à l'écart, dans une salle voisine. Elle n'a pas trop le choix et se laisse emmener. Pas très causante et plutôt gênée, il lance la conversation sur la fameuse « soirée » de cet été. Enfin, s'il souhaite parler avec un ton aussi sérieux, elle suppose que ça ne peut être que sur ça. Et il serait temps. Pour qui prend-t-il Alys ? Une de ses coucheries habituelles ? Il pense pouvoir faire comme à son habitude ? Se taper la nana, se barrer en douce et ne pas la rappeler ? L'étudiante se sent souillée d'avoir été aussi méprisée par une personne qui lui est pourtant si proche. Avant que ça ne dérape, elle le considérait tout de même comme un meilleur ami, un second frère qui vieille sur elle, une personne indispensable. Elle a l'impression d'avoir été prise pour une imbécile. Que ça soit par un crétin nommé X, elle s'en fiche. Mais que ça soit par Hayden, ça la touche. « Oh … tu crois ? » Dit-elle assez froidement. « Tu ne vas pas te défiler cette fois ? Car ne joue pas avec moi comme tu le fais avec tes autres poules… » Alys peut tout aussi bien être impulsive et violente qu'elle est discrète et réservée. Et malgré qu'elle soit toujours un peu gênée, elle ne peut réprimer sa rancœur en fronçant légèrement les sourcils.

Face à toi, une jeune femme dont tu as appris à la connaitre, celle que tu considères comme ta soeur mais dont le dérapage a été violent. Tu ne te serais jamais laissé aller autant si tu avais été dans un bon état. Ces derniers temps à cause de Ninie, tout est partit en vrille et tu dois avouer que tu as fait pas mal de conneries comme coucher avec ta cousine. Enfin, même si techniquement, vous n'étiez pas réellement des vrais cousins/cousines. Mais voilà, c'était trop tard, alors tu décidas de lui parler seul à seul. Les toilettes n'étaient pas le meilleur endroit pour ça, donc autant choisir une salle plus adéquate en vrai. Tu la regardas, tu décidas de t'approcher d'elle pour lui caresser la main doucement, bien que tu avais de la faire sourire et rire Alys .. dis-tu avant de te mettre face elle, pour déposer ton front contre le sien Okay j'ai merdé, okay j'ai carrément bien merdé, okay j'ai totalement bien merdé. J'aurais pas du boire autant aussi, et j'aurais pas du m'en fuir comme ça, le matin même, je suis désolé, je suis pas un connard, je te jure, que j'en suis pas un. J'ai entendu du bruit et j'ai cru que c'était Georges avec sa face de merde et de son café dégueulasse, je suis désolé..Tu me pardonnes ? demandes-tu, petite moue d'enfant face à elle, tu pouvais faire que ça, ça s'est sur

C'était évident qu'ils allaient devoir avoir cette conversation, mais Alys aurait préféré l'éviter. Car finalement ce n'était pas plus mal de s'ignorer, de ne pas en parler. Elle préfère continuer de vivre avec sa culpabilité. C'est ce qu'elle fait toujours au lieu d'affronter les problèmes ou de réparer ses conneries. Bien que pour le cas Hayden, la connerie la touche beaucoup plus. Depuis qu'elle môme, elle est en admiration devant ce crétin. Petite, elle n'avait pas d'amis, seulement les fréquentations de son frère et sa famille. Plus jeune de la fratrie, elle était chouchoutée, protégée et avait tendance à regarder ses aînés avec des yeux de merlans frits. Alys c'est une grande sensible qu'il ne faut pas bousculer. Et là, Hayden la trop bousculer. Bien qu'il soit là à lui toucher la main, poser son front contre le sien, la jeune fille préfère baisser la tête, regarder le sol et éviter le contact avec son cousin. En plus il lui sort les violons, la sérénade et une moue trop craquante. Sauf qu'au lieu de la faire flancher, de se dire qu'elle lui pardonne tout, elle a le cœur serré, la gorge nouée. C'est vraiment trop simple. Surtout qu'après cette soirée Alys a passé son été rongée par un nombre incalculable de pensées négatives, de questions. « Tu me connais, tu sais comment je suis. Je … je suis désolée, je ne peux pas pardonner ce qu'il y a eu. Ni à toi … ni à moi d'ailleurs » Dit-elle en prenant du recul face à Hayden. Pour lui ce n'est peut-être qu'une coucherie de plus, l'énorme erreur d'un type défoncée qui a déjà tout oublié. Mais Alys, elle n'est pas comme lui. Du fait des liens qui les unis, elle ne peut faire table rase de cette soirée et se montrer face à lui comme si de rien n'était.

Tu la regardes. Alys était la petite dernière d'une longue lignée de Bushnell, en fait, c'était celle que tu protégeais le plus. Clary savait se défendre, mais Alys c'était plus compliqué. Tu as toujours vu en elle, comme ta petite soeur, comme celle qu'on est obligé de protéger du monde tout en lui faisant comprendre le monde était mal. Mais là, c'était toi le méchant, tu avais dérapé, trop dérapé. Tu le savais, vous aviez couché ensemble et tu avais disparu après parce que tu ne comprenais rien. Ton corps était compliqué encore plus que ton coeur finalement. Et face à Alys, tu avais été faible, trop faible pour finir dans un lit. Quand tu t'approchas d'elle, tu sentis son recul, tu sentis qu'elle ne voulait que tu la touches, tu avais pourtant réussi à te mettre bien avec elle mais voilà. Ses mots te brisent, tu pinces tes lèvres en baissant la tête alors que bien sur, tu soufflas doucement. Alys .. Fais pas ça, fais pas la gueule s'il te plait, j'ai merdé, je sais que j'ai merdé, laisse moi au moins me rattraper ? demandes-tu en lui prenant ses doigts légèrement, tu sais que tu as merdé, tu sais que t'es le pire des connards après ce que tu as fait et tu t'en veux assez pour savoir que tu es le pire des connards. Mais, il fallait pas qu'elle fasse la gueule, encore moins à toi, tu adorais Alys, tu l'aimais même, enfin aimais. Tu n'aimais pas savoir qu'elle te faisait la gueule, tout simplement parce que tu avais l'impression d'être seul, et la solitude, l'abandon ce n'était pas ce que tu préférais le plus. Alys, qu'est que je peux faire pour me faire pardonner, s'il te plait, Alys, dis moi que c'est pardonnable ... Tu t'en veux, tu essayes de lui montrer mais t'es faible face à elle malheureusement ..