Il y avait un long moment que je n’avais pas poser les pieds dans un centre commercial, surtout depuis mon arrivée pour le Summer Camp. De ne plus voir deux personnes qui étaient importantes dans ma vie me faisait un bien fou que je respirais la joie de vivre. Aussi, j’étais contente de revoir Ashleigh, c’est pourquoi j’avais demandé à la blondinette de venir me rendre visite lorsqu’elle allait être au sol du Laos. J’étais présente pour m’amuser et ne pas me prendre la tête avec personne sauf que j’étais loin de me douter que ça allait retomber au bas niveau. Venant à jeter un coup d’œil vers les nombreux vêtements que ce centre commercial avait à m’offrir, je pouvais voir une tête rousse que je reconnue sous le coup. Margot, la petite sœur de Kaya. Laissant échappé un long soupir de ma bouche, j’ignore même ce que je devais faire en ce moment. Partir comme si de rien n’était ou m’approcher d’elle afin de m’excuser ? Je suis sûre que si je choisissais la deuxième option, la demoiselle n’allait pas se gêner pour me gifler ou m’envoyer promener. Depuis notre dernière conversation, je n’avais pas été des plus aimables et je comprends pourquoi mon ancienne amie me détestait… J’avais aussi parlé avec Nicholas pendant que sa femme était sous la douche, il allait s’occuper de Kaya mais ne me garantissais rien au sujet de son pardon. Posant la robe que j’avais trouvée il y a quelques minutes de cela, je m’approche subtilement vers la rousse qui était en train de regarder quelques t-shirts. « Tu devrais essayer le bleu, ça te va bien. » Je suis allée derrière elle en douceur, sans vraiment savoir pourquoi je lui donnais des conseils. Lorsque nous étions amies toutes les deux, c’est ce que je faisais, combien de fois j’avais pris soin d’elle quand Kaya n’était pas là ? Margot m’en devait pas mal, sauf qu’elle l’ignorait encore.

Regard rivé sur les différents vêtements devant elle, elle est en pleine hésitation, Margot, ne sachant pas quelle couleur choisir entre les différentes teintes du tee shirt qui lui plait. A défaut de sortir, bien trop stressée par l'accident d'Eliot, et ne pouvant pas camper à l'hôpital éternellement puisque ces foutus médecins ne laissaient passer que la famille - belle ironie, puisque Eliot n'a pas sa famille au Laos avec lui à sa connaissance - la jeune fille avait fait un détour par les magasins pour s'aérer l'esprit, et surtout pour ne pas rester trop loin de l'hôpital en toute circonstance. C'est au bout d'un certain temps que la rouquine entend une voix vaguement familière - puisque non entendue depuis un moment - dans son dos. « Tu devrais essayer le bleu, ça te va bien. » Un silence, une oeillade derrière elle, et Margot, la voit, Willow. La réaction est automatique, elle hausse un sourcil, puis répond un : « Merci du conseil. » Avant de prendre le... tee shirt vert. Si elle l'a fait exprès? Parfaitement. « Les conseils, c'était valable quand on était amies, Willow. » Sans un regard de plus, la jeune fille change de rayon, pour regarder d'autres vêtements, la mâchoire crispée. Non seulement avait-elle été choquée par le comportement de la blonde, mais aussi absolument déçue par sa réponse aux messages qu'elle lui avait envoyé, crachant sur et tournant le dos à leur amitié sous prétexte que de toutes manières, elles ne se parlaient que rarement. Alors si elle s'attendait à une réaction réceptive de Margot... Elle risquait d'être franchement déçue.

Lorsque j’avais reconnu Margot, je me demandais même si c’était une bonne chose que je puisse venir la conseiller sur certains vêtements. Comme mon père était l’ancien fondateur de la marque Prada avec mon grand-père, j’en connaissais un long truc sur le sujet de la mode. Glissant mes deux mains contre la robe que j’avais en ma possession, je décide donc de faire le premier pas afin de conseiller Margot sur la couleur du t-shirt qu’elle regardait depuis tout à l’heure. Nous étions dans un endroit publique alors j’ose croire que la rousse allait m’en coller une, ça ferait une énorme claque dans sa réputation. Lorsqu’elle n’écoutait pas mon conseil, je ne pouvais m’empêcher de laisser échapper un petit rire. Depuis que sa sœur lui avait dit pour Nicholas et moi, notre amitié avait pris fin assez drastiquement. Je ne pouvais pas lui en vouloir, c’est la famille en premier comme on le dit souvent mais bon, je ne peux pas faire grand-chose je crois. « C’est bon Margot, j’ai eu ma leçon. Tu vas donc me bouder jusqu’à la fin de ta vie ? » Combien de fois j’avais essayé d’envoyer des messages à sa sœur aînée mais sans succès. Faut croire qu’elles sont toutes bornées dans cette famille. Pour une fois que je m’en voulais après avoir couché avec un homme, pourquoi elles ne me croyaient pas ? C’est sans doute parce que la Eliot House m’avait beaucoup changé dans la façon de voir les choses et c’est pourquoi l’an prochain j’allais devenir une mather. La laissant changer de rayon, j’attendais quelques secondes avant de m’approcher de la rouquine qui regardait encore les mêmes vêtements… Sans aucune classe, aucune mise en valeur, bref rien. « Pourquoi vous ne voulez rien entendre de ma part, vous êtes vraiment bornées ma parole. Oui j’ai agis en parfaite conne, mais t’es pas non plus obligée d’agir comme ta sœur. » Oui parce que à l’encontre de sa sœur aînée, j’avais été présente dans des moments difficiles quand ça concernait Margot et elle est prête à enlever tout ça comme si de rien n’était ? La défiant du regard, je croise mes bras contre ma poitrine tout en étant très sérieuse dans ce que je disais.

La réaction a été instantanée, peut-être un peu brutale, quoique relativement douce quand on connait le caractère assez volcanique de Margot. A quoi s'attendait Willow ? A ce qu'elle fonde en larmes dans ses bras ? A ce qu'elle soit douce? Quand elle est remontée, la rouquine ne le faisait pas à moitié, et encore, Margot était si préoccupée par Eliot qu'en comparaison aux crises qu'elle peut faire, c'est un chaton, dans l'immédiat. « C’est bon Margot, j’ai eu ma leçon. Tu vas donc me bouder jusqu’à la fin de ta vie ? » Un rire jaune échappe à la Weasley, qui change de rayon sans même regarder les fringues, juste pour le principe de s'écarter de la blonde. Bouder, c'est ce qu'elle fait à ses soeurs quand elles terminent le paquet de gateaux sans prévenir. Elle... Elle était simplement furieuse contre elle.  « Pourquoi vous ne voulez rien entendre de ma part, vous êtes vraiment bornées ma parole. Oui j’ai agis en parfaite conne, mais t’es pas non plus obligée d’agir comme ta sœur. » La rousse lève une main, comme pour l'interrompre dans son flux de parole, tout en sortant son portable de sa poche. « Attends, bouge pas. » Elle ouvre une application, remonte dans ses messages, Margot, jusqu'à cliquer sur une conversation avec un numéro non-enregistré. Ou plus simplement supprimé par les soins de la jeune fille. « de toute façon ça ne changera pas grand chose vu qu'on ne s'est pas revues depuis un bon moment. [...] comme si j'avais que toi en amie. J'ai besoin de lire toute la conversation, où c'est bon, ça te revient en mémoire ? » Si elle pensait que Margot serait plus tendre que Kaya, c'est qu'au fond, elle ne connaissait pas si bien la plus jeune des Weasley. Parce que s'il y en a bien une qui est caractérielle, c'est bien elle. « Franchement, faut avoir des tripes pour débarquer comme une fleur après m'avoir dit ça, après avoir craché sur notre amitié "parce que t'en as plein d'autres", et espérer quoi, Willow ? Que je t'ouvre les bras ? » Elle est pas comme ça, Margot, et elle devrait le savoir. Rangeant son téléphone, la jeune fille relève son regard dans celui de son "amie". « Alors laisse ma soeur en dehors de tout ça, et dis moi quelle genre d'amie dit ce genre de chose? »

Je sais que Margot agissait de la sorte pour défendre sa sœur sauf que je pense que cette connerie avait été un peu trop loin et si je ne pouvais pas m’excuser auprès de Kaya, j’allais pouvoir le faire pour sa petite sœur. Lorsque Nicholas avait osé dire à sa femme que nous avions couchés ensembles tous les deux, ça a été plus fort que moi. De me faire traiter de trainée comme l’avait fait toutes les deux, je ne l’ai pas très bien pris. Pour une fois que je faisais une bonne action, voilà que Margot boudait, ce qui avait le don de me faire enrager encore plus mais je prenais tout sur moi pour ne pas l’engueuler. Marchant dans les rayons, je ne la retrouve pas trop loin avant de commencer à avoir une discussion sauf que sa main se lève dans les airs afin de m’interrompre. Voilà qu’elle me sort presque toute la conversation que nous avions eues toutes les deux. Poussant un long soupir, je passais ma main dans ma nuque en étant légèrement mal à l’aise. Les mots que j’ai pu dire avaient dépassés ma pensée et ça me faisait mal de voir que la demoiselle avait osé supprimer mon compte de sur son téléphone. « Oui ça me revient en mémoire sauf que j’étais hors de moi Margot. Vous étiez toutes les deux en train de m’engueuler et de me traiter de tous les noms. » Cette histoire avait été beaucoup trop loin et même si j’essayais de m’excuser, ça ne changeait rien. Peut-être que c’est ce que j’étais, une traînée, surtout avec toutes les rumeurs qui circulaient sur moi sauf que l’an prochain j’allais quitter la Eliot House et ça allait être encore mieux. Sans la quitter du regard, je laissais Margot parler jusqu’à ce que je puisse enfin prendre la parole pour mieux m’expliquer. « De toute manière, si je n’avais pas fait cela ça aurait venu au même. Tu vas prendre le côté de ta sœur, qu’importe le prix. » Elle voulait que je laisse sa sœur en dehors de cela, d’accord. Sauf que Kaya avait des sentiments envers Royce, en fin de compte elle n’aimait pas tant que cela Nicholas pour être prise entre deux hommes. Cette réflexion, j’aimais mieux la garder pour moi. « J’ai perdu mon père Margot, peut-être que toi tu t’en fou mais c’est ça. Quand Adriel est partit, tu m’as laissée tombée. Alors j’ai cru bon faire la même chose, voir si tu reviendrais mais la seule chose que j’ai eue c’est toi qui me lançait des insultes par-dessus la tête, surtout une semaine après la mort de mon père. Quelle amie oserait faire ça. »

Elle, elle, et encore elle. Tout ce que Willow parvient à voir, c'est sa petite personne et combien elle s'est fait insulter. Sauf que pour Margot, c'est justifié, et elle aurait pu être pire encore étant donné l'état moral dans lequel elle se trouvait au moment des faits. La mâchoire de la jeune femme se contracte automatiquement lorsqu'elle l'entend encore la blâmer. « J'ai essayé de prendre ta défense auprès de Kaya, alors arrête de parler sans savoir. » Elle joue les victimes, mais elle parle sans avoir idée des faits, et c'est non seulement toucher le fond pour Margot, mais également creuser une pelle pour s'enterrer un peu plus. Et elle n'était qu'au début de la fin. Parce que dès lors qu'elle a le culot de blâmer Margot pour l'avoir laissée après le décès de son père, après le départ d'Adriel. Et là, quelque chose se brise chez la rousse, qui rétorque sèchement: « De toute évidence, alors, on a pas la même conception du deuil. Tu perds ton père, donc tu juges bon d'attirer le mari de ma sœur dans ton lit ? » Elle lève légèrement le nez, son regard rivé dans celui de la jeune femme. « Tu pouvais avoir n'importe qui dans ton lit, Willow. Mais non, t'as préféré t'en prendre à l'homme qui a passé la bague au doigt de Kaya. » Elle serre la mâchoire, sa main relâche le rayon de vêtements contre lequel elle était appuyée, alors qu'elle approche encore, jusqu'à toiser la blonde du regard. « Je t'interdit de dire que je me fous de la mort de ton père, et encore moins de critiquer mon amitié. Parce que si tu veux commencer à jouer sur les reproches, on va y aller, Willow, j'en ai marre de prendre des gants avec les gens. » Et sans lui laisser le temps d'en placer une, Margot enchaîne: « Laisse tomber Kaya et Nicholas. Tu me reproche de t'avoir laissée après le départ d'Adriel? Tu te fous de ma gueule ? T'étais où quand j'ai appris que mon petit ami était recherché pour meurtre ? T'étais où quand j'ai lu la lettre où il me disait qu'il m'abandonnait ? T'étais où, quand j'ai commencé à boire, à me droguer pour oublier ? TU ÉTAIS OU? » Elle hausse le ton, se moquant royalement des autres touristes qui faisaient leurs emplettes à côté, leur lançant des regards circonspects. « J'avais besoin de mon amie, Willow, mais tout ce que tu sais faire, c'est me reprocher de pas avoir été là pour la mort de ton père ? Explique moi comment j'aurais du le savoir ? J'ai pas le monopole sur la planète, j'connais pas toutes les informations sur le campus, alors si tu communiques pas, si tu restes coincée sur ta petite personne, j'peux rien pour toi. » Brisée, la jeune fille chasse ses larmes d'un revers de la main. Il était temps qu'elle arrête un peu de ne voir qu'autour d'elle, et qu'elle regarde un peu plus loin. « Tu peux t'en prendre qu'à toi-même pour cette situation. Ma conscience est tranquille. »

La seule chose que je voulais en ce moment c’est avoir une vraie conversation avec Margot, de laisser le passé bien loin entre nous deux et pouvoir passer à autre chose. Notre amitié, n’était pas rien sauf qu’avec comment j’ai réagis avec la rousse, je suis au courant qu’elle n’aimait pas vraiment cela. Voilà qu’elle avait pris ma défense auprès de Kaya ? Sauf que ça n’avait pas vraiment fonctionné car la demoiselle ne m’avait jamais dit un truc comme cela. « C’est bon, on arrête de parler de Kaya alors. » Dis-je en levant mes mains comme si je voulais acheter la paix et rester moi-même. J’essayais de faire des efforts en face de la demoiselle sauf que c’est beaucoup plus difficile que je ne l’avais cru. Nicholas avait cru bon me dire que personne n’allait être au courant de notre idylle sauf que ça avait été le premier à aller le dire à sa soi-disant femme afin que je ne sois encore plus dans la merde qu’en ce moment. Gardant ce petit rictus, je levais les yeux vers le ciel. « Parce que ta sœur était amoureuse de Royce, tu crois que c’est bien pour son mari d’apprendre que ta femme se tape un autre homme dans ton dos ? Ta sœur n’est pas sainte et tu le sais très bien. » Margot pouvait me gifler sur ce que je venais de lui dire sauf que c’est la stricte vérité. Je sais que j’ai merdé en couchant avec son mari, sauf que Kaya m’avait mise hors de moi quand j’ai vu les infos sur le site de Cambridge’s Secret. Voilà que la rouquine voulait jouer à ce petit jeu avec moi, très bien, j’en avais marre de jouer aux petites victimes en sa compagnie. La conversation n’allait pas me plaire sauf que c’était moi qui l’avait commencé et je sais qu’elle allait mal se terminer. « Très bien, allez dit moi tout ce que tu veux Margot, t’as toujours été renfermée sur toi-même. » La jeune femme que je connaissais restais toujours en retrait, elle se refermait comme si elle se trouvait dans une coquille. Restant en face d’elle, le sujet qu’elle mentionnait ne me plaisait vraiment pas, la seule chose que je trouvais bon c’est de baisser le regard vers le sol. Si je venais à lui dire la vérité sur le pourquoi de ma fuite, elle allait avoir un outil de manipulation pour me faire chanter. En bonne amie, je laissais Margot pleurer alors que tous les regards semblaient se posés sur toutes les deux. Une fois qu’elle eue fini de parler, je relève le regard pour la confronter. « Adriel n’est pas le seul meurtrier dans ça. J’étais présente le soir du meurtre, on avait trop bus tous les deux. Il a foncé dans cet homme et nous avons fait un délit de fuite, il ne voulait pas se rendre à la police. C’est pour cela que j’ai quitté le pays, le temps que cela se calme. J’étais contre le fait qu’il te laisse une lettre, nous avions eu une dispute tous les deux sur ce sujet sauf que c’est grâce à lui si je ne suis pas en prison pour complot. » Voilà, c’était tout dit. Margot connaissait la vérité et elle était bien la seule aussi. « Tu sais très bien que si je le pouvais, je retournerais dans le passé pour que ça ne se produise pas sauf que je ne peux pas. »

Elle a un sourire insolent, qui donne à Margot la ferme envie de la gifler. Pourtant, à chaque fois qu'elle parle, la rousse prend sur elle pour ne pas s'en prendre à Willow. Pourtant, chaque fois, le sujet Kaya revient sur le tapis, et c'est avec un rire jaune qu'elle répond: « Mais qu'est ce que ça peut te foutre ? Tu t'es pris pour qui, Cupidon ? » Tout ce qu'elle raconte, pour la rousse, c'est de la pure connerie, de la poudre de perlimpinpin pour faire joli, et elle en a marre de l'entendre rabâcher sur le sujet Kaya. Elle n'avait pas à se mêler des histoires sentimentales de sa soeur, c'est tout, surtout qu'elle pouvait critiquer comme elle voulait, Margot savait très bien ce que c'était que d'avoir le coeur partagé entre deux personnes, alors elle n'allait certainement pas jeter la pierre à son aînée. Par contre, sur Willow, elle se lâche. Elle se lâche sans prendre de pincettes, et elle sait qu'elle vise juste en voyant Willow baisser les yeux. Parce que oui, elle a le culot de lui reprocher son absence après la mort de son père, mais comment Margot aurait pu savoir ? La blonde avait été la première à ne pas faire attention à elle, alors les reproches, elle pouvait se les garder. Et quand enfin, Willow relève les yeux pour parler, le sang de Margot se glace. Bouche bée, c'est comme si elle se prenait plusieurs gifles dans la face agrémentées d'un coup de poignard dans le dos, alors qu'elle fait un pas en arrière, s'écartant de Willow. « Tu savais..? » qu'elle marmonne, le temps d'assimiler l'information. Ses poings se serrent, à Margot, quand l'incompréhension, progressivement, se transforme en colère. En rage sourde. « Dégages, Willow. HORS DE MA VUE. » Mâchoire serrée, elle ne bouge pas d'un pouce, reprenant pour dire: « Est-ce que c'est censé te pardonner ? Que tu me dises que non seulement tu savais qu'Adriel avait tué un homme, mais qu'en plus de ne rien me dire, tu y étais ? Que tu as sauvé ta peau, pendant que MON petit ami est parti en cavale ? » Adriel était parti, et elle l'a détesté tellement fort après son départ. Mais s'il n'avait même pas laissé de lettre, ça aurait été pire encore. Aujourd'hui, elle parvenait à se reconstruire, alors que sans informations, il ne lui aurait laissé que des questions, et elle serait encore probablement au fond du goufre. « T'es une égoïste, Willow. Une égoïste, une menteuse, une manipulatrice. Alors ouais, peut-être que ma soeur ou moi on est pas des saintes, mais au moins, on a le sens de l'amitié. Et j'veux pas d'une amie comme toi qui n'hésite pas à servir ses intérêts au détriment des autres. »

Rien qu'à voir comment elle me regardait, Margot avait envie de me gifler et ça pouvait se comprendre puisque j'ai couché avec le mari de sa soeur. Bien sûr, je pense avoir réagit de la même façon si quelqu'un viendrait à tromper mon frère ou même ma soeur... Cette réflexion, j'aimais mieux la garder pour moi puisque je déteste montrer de l'attention aux autres personnes. Lorsque la rousse venait à me traiter de cupidon, la seule chose que je cru bon faire c'était de baisser mon regard vers le sol en arborant toujours ce même petit sourire sur le coin de mes lèvres. « Ouais, t'as raison. » Ça avait sortit d'un coup puisque je sais que Royce avait couché avec moi pendant le bal après avoir dit à Kaya qu'il l'aimait. Soit cet homme ne sait vraiment pas qui aimer, soit il s'était mit dans un terrain très glissant. Sauf que la suite de cette conversation était loin de me plaire, surtout quand il s'agissait de parler d'Adriel. Je sais que Margot était à fleur de peau depuis que mon ami avait quitter la ville mais je ne pouvais pas vraiment le ramener. La vérité sortait sans que je ne puisse faire quoique ce soit et je m'en voulais déjà d'avance. Voyant cette dernière faire un pas vers l'arrière, je fis un signe de la tête que oui. « Oui, je le savais. » Qu'est-ce que je pouvais faire de plus ? Cette colère que pouvait ressentir Margot, c'était ce que j'avais eue quand cette voiture avait foncée dans cet homme innocent. Trop d'images venaient a surgir dans ma tête, moi qui voulait essayer d'oublier ça sauf qu'Adriel avait fait son choix. Ne pouvant pas m'en empêcher, je faisais face à mon interlocutrice. « Arrête de dire des choses que tu ne connais pas Margot. Je te signale que c'est LUI qui est partit sans rien dire, j'ai eue droit à une simple conversation téléphonique pour me dire qu'il allait être en cavale. Tu crois que j'allais rester ici sans rien faire ? J'ai essayer de lui faire comprendre, le jour de l'accident, qu'il valait mieux aller voir la police sauf qu'Adriel il ne voulait rien savoir lui. Dit toi que si j'avais été voir la police, jamais tu ne l'aurais connu. » Non parce que je suis au courant que si Adriel n'avait pas été voir la police, tôt ou tard ça lui aurait retombé dessus. Margot venait donc à m'insulter, me cracher littéralement dessus sauf que je ne trouvais pas le moyen de me battre contre elle. J'avais perdu mon père qui s'était battu contre le cancer et voilà que la rouquine venait à enfoncer le couteau beaucoup plus profondément dans la plaie. Poussant un long soupir, j'hausse les épaules. « Très bien Margot, tu peux garder ce genre d'opinion que tu as pour toi. Sache que j'ai fais beaucoup de choses pour toi avant que toute cette histoire n'arrive. Reste avec ta soeur, j'ai assez perdu mon temps ici.. » Tournant le corps assez rapidement, je sortis du magasin avant d'allumer une cigarette. En temps normal, je ne fumais pas sauf que j'avais vraiment les nerfs à vif. Si je recroisais à nouveau une Margot qui m'insulte et qui m'envoie promener, j'ignore ce que j'allais faire.

« Oui, je le savais. » C'est tout ce qu'elle avait besoin de savoir. La phrase résonne, encore et encore dans la tête de la rouquine, qui assimilait lentement mais surement l'information. Jusqu'à ce que les nerfs lâchent. Non seulement elle avait été abandonnée, mais en plus, elle aurait pu être prévenue ? Comment les choses se seraient passées, si Willow, dès le départ, avait parlé à Margot de cette erreur qu'avait commis Adriel ? Elle n'en sait rien, et ne le saura jamais désormais. Mais ce qu'elle sait pour sûr, c'est qu'elle iradie de colère, et Willow n'arrange en rien la situation. « Arrête de dire des choses que tu ne connais pas Margot. Je te signale que c'est LUI qui est partit sans rien dire, j'ai eue droit à une simple conversation téléphonique pour me dire qu'il allait être en cavale. Tu crois que j'allais rester ici sans rien faire ? J'ai essayer de lui faire comprendre, le jour de l'accident, qu'il valait mieux aller voir la police sauf qu'Adriel il ne voulait rien savoir lui. Dit toi que si j'avais été voir la police, jamais tu ne l'aurais connu. » Et comme toujours, Margot la coupe presque avec sécheresse. « Je le connaissais depuis mes dix-huit ans, Willow. Tu parles sans savoir aussi, alors arrête de gaspiller ta salive inutilement. » Clairement, quelque chose s'est brisé en Margot. Le sujet Adriel est et restera toujours son point faible, la partie sensible à ne pas exploiter. Parce que c'était Adriel, merde, elle lui avait fait confiance, et il était parti. Il avait cette partie sombre en lui, il lui a jamais caché ça, mais... lui qui a clamé l'honnêteté envers elle, il ne lui avait pas parlé de cet accident, et maintenant, voilà qu'elle apprenait que Willow savait aussi. C'était la goutte d'eau de trop. Et quand elle est blessée, Margot, elle ne réfléchit plus, envoyant celle qu'elle considérait comme une amie autrefois dans les roses. Avec célérité, bien trop vite pour que ce soit naturel, elle baisse les yeux quand elle se tourne à nouveau vers elle pour lui parler. « Très bien Margot, tu peux garder ce genre d'opinion que tu as pour toi. Sache que j'ai fais beaucoup de choses pour toi avant que toute cette histoire n'arrive. Reste avec ta soeur, j'ai assez perdu mon temps ici.. » Poings serrés, la rouquine reste immobile, les larmes bordant ses grands yeux verts jusqu'à ce qu'elle soit sûre que Willow n'était plus dans son champ de vision. Et promptement, elle quitta à son tour le magasin pour filer vers la sortie du centre commercial. Rien ne pourrait l'apaiser aujourd'hui, Margot, pas même retourner dans sa chambre où plane le parfum d'Eliot. Alors, elle se dirige vers l'hôpital. Quitte à se changer les idées, autant penser au blond pour ne penser ni à Willow, ni à Adriel.

FIN