Enjoy my family affair — le 29 juin. Perdu dans les couloirs de l'immense demeure des de Belgique à essayer de retrouver le séjour après une pause au toilettes, j'étais de plus en plus en train de me demander ce que je foutais là. La veille on était arrivés à Bruxelles, malgré les récents évènements qui étaient loin de mettre notre humeur au beau fixe.. J'arrivai toujours pas à me dire qu'Ashleigh était décédée elle aussi. Même si on avait jamais été très proches elle et moi, on avait passé tellement de soirées ensemble.. elle avait été ma bizut à la Mather. Et puis.. c'était une bonne amie d'Agathe. Et autant dire qu'avec tout ça, elle avait du mal à sortir la tête de l'eau. Alors lorsqu'elle avait insisté pour maintenir notre séjour, j'avais bien sur répondu présent pour la soutenir, du mieux que je pouvais. J'avais même accepté de la suivre jusque chez elle, pour un repas avec ses parents qui avaient inévitablement appris son arrivée au pays. J'avais promis de rester avec elle mais maintenant que j'y étais, j'étais de plus en plus en train de me dire que j'avais fait une connerie. Je ne me sentais tellement pas à l'aise au milieu de tout... ça. Cette immense baraque, le personnel de maison qui vous prenait votre veste et qui était prêt à lécher vos basques si vous le leur demandiez. Ses parents, tirés à quatre épingles, qui semblaient irrités d'accueillir quelqu'un comme moi dans leur maison. Ouais c'est sûr, j'avais pas vraiment la même dégaine qu'Hades ou Abélard quoi avec mon t-shirt et mon jeans. Ou encore Cole, puisque j'avais cru comprendre que cet enfoiré était un bon ami de la famille. J'imaginai d'ici la tête des deux paternels si il devaient l'apprendre.. J'étais en train de demander à un serveur - ou que sais-je ce qu'il était - de m'aider à retrouver mon chemin quand j'aperçu Agathe un peu plus loin dans l'embrasure d'une porte, croisant son regard. Je voyais bien sur son visage qu'elle était inquiète pour moi. C'était pas difficile de comprendre que je n'étais vraiment pas habitué à toute cette ambiance prout prout quand on voyait à quel point je n'étais pas à l'aise. Alors je lui faisais un léger sourire complice, histoire de la rassurer. Ah vous voilà, nous allions passer à table dit sa mère en m'apercevant avec sa voix hautaine. On se dirigeait vers la salle à manger et je suivais le mouvement, me passant la main dans les cheveux comme je le faisais souvent quand j'étais tendu. On s'installait à table, Agathe à ma droite, et ses parents en face de nous, avec son père qui semblait littéralement me passer au rayon X avec ses yeux. A vrai dire nous sommes un peu surpris de vous voir ici monsieur.. ? commença sa mère l'air pincé. Forbes. Wade Forbes répétai-je pour la troisième fois genre, commençant à me dire qu'elle y mettait vraiment du sien pour oublier mon nom. Je prenais mon verre pour boire un peu d'eau alors qu'elle enchainaît. Oui c'est cela. Voyez-vous, ma fille ne nous avait pas annoncé qu'elle avait un fiancé. Je manquais de m'étrangler à ses mots, toussant légèrement alors que j'avalais mon eau de travers.

Enjoy my family affair — le 29 juin. Les tensions étaient au rendez-vous. J'étais en train de prendre sur moi en étant ici, sous le toit de mes parents. Je dévisageais ma mère et mon père en silence, tandis que nous attendions Wade qui était aux toilettes. J'étais sur les nerfs pour plusieurs raisons. Ashleigh était partie y'a deux jours, j'avais mal au ventre et j'crois que je n'allais pas tarder à avoir mes règles. Et je me retrouvais toute seule avec mes parents, puisque mes frères n'étaient pas ici. D'ailleurs, ces derniers avaient été placés dans un centre. Selon le point de vue de ma mère, Hadès avait un problème avec l'alcool et Abélard était suicidaire. Pour compléter ce beau tableau, j'avais fait une overdose il y a quelques mois. C'tait beau l'image qu'on projetait hein? Hadès vivait mal la mort d'Azraël, il ne m'avait rien confié là-dessus mais j'avais des yeux pour voir. J'avais réussi à gratter des informations à Abélard concernant son humeur massacrante et cette embrouille qu'il y avait avec Cole. Ça m'exaspérait leurs histoires pour une meuf, Cole avait baisé cette Aymalyne, mon frère s'était amouraché de cette dernière, eurk. J'avais envoyée chier la Strauss, je ne prenais jamais la défense de mes ainées mais y'avait des limites. Écarter ses cuisses pour Cole, sachant qu'il était le meilleur ami du mec pour qui elle éprouvait des sentiments? Sérieusement? C'était déconcertant, après c'était elle qui m'insultait de marie-couche-toi-là. Pour finir, je m'étais embrouillée avec Abélard par sms et ce que je trouvais marrant, nos disputes tournaient toujours autour du même putain de sujet quoi. « Agathe chérie, tu as eu l'occasion de discuter avec tes frères? Je m'inquiète pour eux. » demandait ma mère en posant ses yeux sur moi. Je me mettais à rire légèrement avant de hausser les épaules. « Ah? C'est nouveau ça? Entre toi et moi, t'es pas la mère de l'année. Loin de là. T'as qu'à aller les voir toi pour leur demander comment ils vont, démerde-toi. » m'exclamais-je en fronçant les sourcils, puis je quittais la pièce avant de lui laisser le temps de placer un mot. Depuis quand elle se souciait? La blague. J'avais tellement d'argument contrairement à elle, c'était le genre de femme qui ne laissait pas faire mais elle devenait vulnérable face à mes mots. Je me mettais à la recherche de Wade, ptêtre qu'il s'était perdu en cours de route. Je parcourais les couloirs et je m'arrêtais soudainement en voyant Wade discuter avec l'un des employés. Je restais dans l'embrasure d'une porte alors que nos regards se croisaient. J'étais consciente qu'il n'était pas très à l'aise d'être ici et je m'inquiétais pour lui, je n'arrivais pas à cacher mon expression faciale. Wade me faisait un sourire et je le lui rendais immédiatement, tandis qu'il s'approchait de moi. Puis j'entendais la voix de ma mère dans mon dos, elle s'adressait à Wade et ça ne me plaisait pas qu'elle puisse lui parler sur ce ton. « Prends le pas personnel, je l'ai envoyée promener tout à l'heure. »  murmurais-je à Wade histoire de le rassurer. On marchait côte à côte pour se rendre vers la salle à manger. Je craignais ce repas en fait, sachant pertinemment comment étaient mes parents. Je m'asseyais à côté de Wade et mes parents en face de nous. Je remarquais que mon père ne lâchait pas ce dernier du regard, il m'énervait déjà à rendre Wade mal à l'aise. Je levais les yeux au ciel lorsque ma mère redemandait son prénom, il lui avait déjà dit trois fois putain. Et j'écarquillais les yeux en entendant les mots prononcés par ma mère. Pardon? « Vous n'êtes pas obligés de tout savoir, pas vrai? » demandais-je avec sarcasme et sans demander son avis, j'attrapais la main de Wade dans la mienne, mettant nos mains sur la table et j'entremêlais ses doigts avec les miens. « Retiens son nom, c'est ton beau-fils maintenant. » disais-je, sachant pertinemment que je n'aidais pas Wade à se détendre. « Je vois. Vous devez être au courant de la condition de ma fille dans ce cas, ça ne vous dérange pas? » demandait-elle en regardant Wade et pour le coup, j'savais pas de quoi elle parlait.. puis je me raclais la gorge en réalisant ce qu'il était en train de se passer. Non il ne le savait pas. « J'vais prendre du whisky, t'en veux Wade? » demandais-je en posant mon regard sur lui, je changeais de sujet j'voulais pas qu'il sache ça. 

Enjoy my family affair — le 29 juin. J'étais pas à l'aise dans cette ambiance bourgeoise, ayant la nette impression de faire tâche qu'importe l'endroit où nous nous trouvions. J'avais jamais été habitué à ce genre de trucs moi. J'ignorais tout de.. des bonnes manières, du protocole ou que sais-je puisque Agathe était une princesse. Une princesse putain. Vu la famille dans laquelle j'avais grandi pour ma part, on pouvait clairement dire qu'un fossé nous séparait de ce point de vue. A l'âge où elle elle apprenait les bonnes manières, moi je traînais dehors, je fumais des clopes et je faisais des petits boulots qui me rapportaient un peu de tune, même à onze ans tout juste. Pas le même tableau quoi. Alors autant dire que face à ses deux parents, tirés à quatre épingles et coincés comme pas possible, en train de m'observer dans mes moindres faits et geste ouais, j'étais pas à l'aise. Et alors que je manquais de m'étouffer en entendant le mot "fiancé", Agathe elle en rajoutait une couche en attrapant ma main d'un geste vif pour la poser brutalement sur la table, et entremêler ses doigts au miens, par pure provocation. Oh my god.. Elle foutait quoi là putain ? J'lui faisais discrètement les gros yeux, légèrement en panique pour le coup. Agaaaaathe putain. « Retiens son nom, c'est ton beau-fils maintenant. » Voilà voilà, c'est génial. Et vu le regard de son père, elle venait de signer mon arrêt de mort là en fait. Priez pour moi les gars svp. Oui je, erm.. ça fait quelques temps maintenant dis-je en voyant le regard insistant d'Agathe. Je faisais finalement un sourire à sa mère qui nous regardait l'air coincé, et cherchais automatiquement mon verre des yeux.. avant de me rendre compte qu'il était vide. Je vois. Vous devez être au courant de la condition de ma fille dans ce cas, ça ne vous dérange pas ? Surpris, je restais silencieux quelques secondes, jetant un regard de biais à Agathe qui soudain, évitait le mien. La condition.. ? répétai-je un peu perdu pour le coup. De quoi parlait-elle ? Du fait qu'elle était déjà fiancée ?« J'vais prendre du whisky, t'en veux Wade? » Je croisai son regard et là, je comprenais qu'elle voulait esquiver le sujet. Mes doigts se resserraient autour des siens sans que je ne m'en rende compte, et je lui faisais un sourire. Ouais j'veux bien merci répondis-je, décidant soudain qu'après tout, j'avais pas de comédie à jouer devant ces gens. Et j'avais vraiment besoin d'un verre là. Et non, cela ne me dérange pas dis-je à l'attention de sa mère, faisant comme si je savais très bien de quoi elle parlait.

Enjoy my family affair — le 29 juin. Mes parents étaient surpris de voir Wade ici dans leur maison? Et c'était tout à fait normal pour eux de me voir ici ptêtre? J'étais pas venu en Belgique depuis.. quand? Un peu avant ma rentrée à Harvard si je me souvenais bien. J'étais pas là pour eux, loin de là. Si j'étais ici, c'était parce que je n'avais pas vraiment le choix. Mes parents auraient appris tôt ou tard que j'étais au pays, étant donné que le garde du corps de mes frères me surveillait et me suivait partout. Et sans oublier que j'étais facilement reconnaissable, c'était difficile de ne pas passer inaperçu. Même avec des lunettes de soleil, des collants en filet noirs et une robe que j'utilisais comme long t-shirt. Mon père observait Wade, analysant ses moindres faits et gestes. C'était la première fois que je ramenais un mec depuis très longtemps, le premier et dernier qui avait franchi cette porte c'était mon ex de l'époque. Et ma mère quant à elle, elle pensait que Wade était mon fiancé. Tout de suite les conclusions hein. Ni Wade ni moi disions quoi que ce soit, nous gardions le silence. J'attrapais finalement sa main dans la mienne afin de la poser sur la table alors que j'entremêlais ses doigts aux miens. Je sentais le regard de Wade sur moi et je tournais ma tête vers lui, il me faisait des gros yeux. Je haussais les sourcils d'un air provocateur, j'savais pas qu'est-ce que je venais de foutre en fait. Ma mère n'arrivait pas à retenir son nom, du coup si je confirmais le fait que c'était mon fiancé, ptêtre qu'elle arriverait à enregistrer son identité dans sa tête. Mon père lançait un regard à ce dernier, je savais très bien qu'il allait procéder à un interrogatoire. Même si Wade n'était pas mon fiancé, je m'en foutais de l'avis de mes parents. Ils n'aimaient personne et ça les frustraient que leur fille puisse ramener n'importe qui sous leur toit, fréquenter des personnes qui n'étaient pas du même milieu qu'eux. « Quelques temps? C'est-à-dire? » demandait mon père en fixant Wade, tandis que je pliais et dépliais ma serviette de table avec mon autre main, l'interrogatoire commençait déjà. « Quelques semaines. » répondais-je en jetant subtilement un regard à Wade pour voir s'il était d'accord avec ce mensonge. Puis, ma mère le questionnait en lui demandant s'il était au courant de ma condition. Il me jetait un regard mais je détournais les yeux pour éviter son regard. Il répétait le mot en chuchotant, je savais pas quoi lui dire. Ma mère essayait de le déstabiliser, je la connaissais. « Je.. euh, je t'expliquerai quand on sera que tous les deux.. » soufflais-je à Wade, est-ce que j'avais le choix? J'savais qu'il reviendrait sur cette discussion plus tard sans nécessairement me forcer à lui dire quoi que ce soit, mais voilà quoi. Mes parents voulaient avoir des petits-enfants, sauf que pour moi c'tait pas possible. Parce que j'étais stérile et.. ils avaient encore du mal à accepter ça. C'était la vie et, j'en voulais pas de toute façon. Les doigts de Wade se resserraient autour des miens, alors qu'il me faisait un sourire. J'étais contente de l'avoir auprès de moi, j'étais bien avec lui et.. je ne pouvais pas expliquer pourquoi. Je ne lâchais pas sa main et j'avais pas non plus envie qu'il lâche la mienne. Je prenais la bouteille de whisky que j'avais posé sur la table un peu plus tôt, versant le liquide dans nos verres. « Agathe, tu as vu l'heure? Il est trop tôt pour boire de l'alcool. » je posais brutalement la bouteille sur la table, en regardant ma mère. « Tu vas faire quoi? M'envoyer en désintox comme Hadès? Si j'veux boire, je vais boire. Et j'ai pas besoin de ta permission. » répliquais-je sans me rendre compte que je venais de balancer cette histoire concernant mon frère devant Wade. Ma mère commençait à hausser le ton alors qu'elle me parlait en français mais j'écoutais à peine ce qu'elle disait, j'en pouvais plus. « Parlez-nous de vous monsieur Forbes, autant apprendre à se connaître puisque vous êtes le fiancé de ma fille, qu'est-ce que vous en dites? » demandait mon père qui faisait un signe à ma mère et moi afin que nous nous calmions. « T'es pas obligé tu sais Wade. » disais-je en m'adressant à lui, sachant pertinemment qu'il n'aimait pas parler de lui. 

Enjoy my family affair — le 29 juin. Une ambiance tendue ? Nooon, à peeeine. Dès l'instant où Agathe avait prononcé le mot "fiancé", j'avais l'impression que l'atmosphère était devenue encore plus pesante qu'auparavant. Et vu le regard que me lançaient ses parents, je devais pas forcément ressembler au gendre idéal avec mes cheveux en bataille et mon t-shirt. Dans quoi elle m'avait embarqué là ? Je comprenais rapidement qu'au final, Agathe était en train d'essayer de tout tenter pour faire chier ses parents le plus possible. Enfin du moins, c'était l'image qu'il en ressortait. Et même si j'avais désormais l'impression d'avoir ma vie en danger à présent, j'étais loin de la juger. Au contraire, je rentrais dans son jeu, imaginant sans mal à quel point elle avait dû se rebeller dans sa jeunesse pour tenir tête à ces deux personnes aussi froides que des glaçons. « Quelques semaines. » Ok, j'avais pas vraiment pensé à ça pour être crédible auprès d'eux, mais soit. Sa mère enchainait ensuite sur un autre sujet et.. là pour le coup, j'étais un peu largué, ne comprenant pas bien où elle voulait en venir, mais voyant par contre assez rapidement qu'Agathe tentait d'éviter le sujet. Et je faisais genre, une fois de plus, n'ayant vraiment pas envie de la voir mal à l'aise à cause de ma présence. Elle enchaînait dans l'art de provoquer ses parents, décidant de nous servir à présent du whisky, et j'avoue que pour le coup, j'étais plutôt admiratif du culot qu'elle avait ah ah. Hades est en désintox ? relevais-je sans comprendre. Putain décidément ce repas c'était du grand n'importe quoi. Enfin, j'étais plus à ça près, vu que j'étais étiqueté comme le futur époux de la princesse de Belgique messieurs dame, erm. Sa mère commençait à s'énerver, balançant un flot de paroles en français dont je ne comprenais même pas un mot sur deux, malgré mon enfance passé avec Ivy. Parlez-nous de vous monsieur Forbes, autant apprendre à se connaître puisque vous êtes le fiancé de ma fille, qu'est-ce que vous en dites? Ah, voilà, on y arrivait. A l'interrogatoire. J'avais toujours détesté parler de ce genre de trucs, surtout dans ce genre de situation. T'inquiète, ya pas de soucis dis-je à Agathe, même si en réalité, j'étais pas vraiment à l'aise avec ça. Eh bien.. j'ai 26 ans, et je viens d'être diplômé d'un Master Degree en Informatique et Musique à Harvard. Ca, c'tait la partie qui faisait classe quoi. J'ai grandi dans la banlieue Londonienne jusqu'à mes 17 ans. Et j'ai une petite fille de bientôt 1 an dis-je ensuite, avant de prendre une gorgée du whisky qu'Agathe m'avait servit. Je voyais bien qu'à leur tête, l'étiquette de "jeune papa ayant grandit chez les beaufs" n'avait pas l'air de leur convenir. Mais j'en avais rien à foutre pour le coup.

Enjoy my family affair — le 29 juin. Je savais exactement à quoi ils pensaient là maintenant. Et honnêtement, je m'en foutais de leurs avis à tous les deux. Ils jugeaient constamment mes relations, par exemple Rhiannon, ils ne l'aimaient pas car elle ne faisait pas partie de la même classe sociale qu'eux. Ils détaillaient Wade de la tête aux pieds, ma mère s'attardait pendant un long moment sur la coiffure de ce dernier, quant à mon père il regardait le t-shirt de Wade. Je le trouvais encore plus sexy comme ça, je kiffais les mecs qui s'habillaient comme ils le voulaient. J'avais eu l'occasion de voir Wade dans un costard au bal et même si je l'avais trouvé beau dans cette tenue, ça n'égalait pas le t-shirt et ses cheveux en bataille. Contrairement à mes frères, j'étais la seule qui était capable de tenir tête à mes parents. Je n'allais pas du tout dans le même sens qu'eux, je m'en foutais de l'image que je pouvais projeter. Au moins, j'étais moi-même et je n'avais pas besoin de jouer la comédie. Je savais que mes parents creuseraient pour en apprendre davantage sur la relation que j'entretenais avec Wade. Je venais de confirmer qu'il était bel et bien mon fiancé, puis comme si c'tait pas suffisant mon père me demandait depuis combien de temps nous l'étions et j'amplifiais le mensonge, bravo Agathe. Ma mère changeait de sujet, juste.. non. Je contournais le sujet, je sentais que j'allais péter un câble si je restais là sans rien dire. C'tait ni l'endroit ni le moment pour en parler, j'avais pas prévu que la discussion prendrait une tout autre tournure. Je décidais de nous servir à boire, j'étais pas fan du whisky en général mais il me fallait de l'alcool dans le corps afin de conserver mon calme. Ma mère s'en mêlait et je commençais à perdre patience, je l'envoyais chier parce qu'elle n'avait pas son mot à dire. Qu'est-ce qu'elle en avait à foutre? « Oui, apparemment il a un problème avec l'alcool. Tu y crois toi? » demandais-je à Wade, c'tait n'importe quoi. Il était en désintox à cause de ma mère, cette dernière avait la fâcheuse manie d'exagérer la situation. Hadès n'avait aucun problème d'alcoolisme, au contraire. Rapidement, l'ambiance changeait. Ma mère s'énervait contre moi en me balançant toutes sortes de conneries, je connaissais son discours par coeur. Je ne prenais même pas la peine d'écouter ce qu'elle avait à me dire. C'est mon père qui décidait de calmer les choses en interrogeant Wade afin d'en apprendre davantage à son sujet. Je disais à ce dernier qu'il n'était pas obligé de dire quoi que ce soit s'il en avait pas envie et il me rassurait que y'avait pas de soucis. Okay, bonne chance dans ce cas. Wade commençait par parler de ses études pour commencer. Mon regard se posait sur mes parents, guettant leurs réactions. « Diplômé en informatique et musique, vraiment? Pourquoi avez-vous choisi ces études? Et que comptez-vous faire plus tard? Vous avez un boulot? » demandait mon père, mais wtf pourquoi il l'agressait avec ses mille et une questions à la con? « Il a bossé dans un bar, le même bar dans lequel j'bosse en ce moment. » disais-je à mon père, sachant pertinemment qu'il n'était pas ravi que je puisse bosser dans ce genre d'endroit. « Vous avez une fille de 1 an? » demandait ma mère en s'étouffant. Ah oui, donc en fait si Wade était mon fiancé.. j'étais la belle-mère et ma mère était.. grand-mère sans l'être vraiment, voir pas du tout étant donné que c'tait un mensonge. « Tu pourrais afficher un smiley stp. » disais-je en m'adressant à ma mère qui se retenait pour ne pas grimacer. « Vos parents ont déménagé à Boston par la suite? » demandait mon père, Boston ou pas qu'est-ce que ça changeait au final? 

Enjoy my family affair — le 29 juin.  Hadès en désintox ? C'était une blague en fait non ? Et en entendant les explications d’Agathe, je ne plus m’empêcher d’avoir un léger rictus. Je savais même pas si c’était vrai ou non cette histoire, mais si ce con pourrissait actuellement en désintox, cela suffisait à me faire sourire en tout cas. Au moins comme ça, il voyait ce que ça faisait ce con. L’ambiance était tendue, c'était clair. La mère d’Agathe semblait balancer des invectives en français à sa fille et moi de mon côté, je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle parlait de moi, ou de l’application qu’Agathe mettait à enrager ses parents. Sa mère ne cessait de me fixer, avec cette expression sur le visage qui me donnait l’impression d'être une pauvre type. J’me sentais à mon aise quoi, ah ah. Putain Agathe avait dû tellement se régaler avec des parents pareil.. Le moment de l’interrogatoire arriva, et c'était résigné que je commençais un peu à parler de moi. Du moins, donner le minimum d’informations nécessaires pour les contenter. Et à peine avais-je terminé ma phrase que son père rebondissait immédiatement en m’assaillant de questions. Je souriais légèrement en entendant les mots d’Agathe, ne pouvant m'empêcher de me dire que c’était lors d’une de ces soirées au boulot justement qu’on s'était rapprochés elle et moi. Ouais, elle se débrouille pas mal d’ailleurs dis-je l’air amusé, en rajoutant une couche en voyant l’air désabusé de sa mère. J’ai choisi la musique car c’est ma passion depuis toujours. J’aimerais beaucoup en faire mon métier mais, les débouchées sont rares alors j’ai également choisi l’informatique. Je vais travailler pour une grande boîte de Boston à partir de septembre répondis-je tout de même à son père, qui semblait clairement me prendre pour un allumé de Woodstock ou un truc du genre. Sa mère ne semblait pas ravie non plus, s’étouffant presque en entendant parler de Juliet. J’acquiescai en prenant une nouvelle gorgée, me disant qu’on était de plus en plus en train de s'enfoncer là Agathe et moi. Vos parents ont déménagé à Boston par la suite? Je reposais mon verre sur la table, me crispant de manière imperceptible, marquant une légère pause malgré moi. Ma mère est morte quand j’avais dix-sept ans, juste avant que je sois pris à Harvard. Et mon père lui a vécu avec ma sœur à Boston jusqu'à l'année dernière. Il est mort lui aussi répondis-je poliment, mais totalement fermé, évitant le regard d’Agathe que je sentais se poser sur moi.

Enjoy my family affair — le 29 juin. Je cachais mon visage derrière ma main, en baissant ma tête. Honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec mon père et ses questions à la con qu'il allait poser à Wade. J'savais pas pourquoi j'étais ici en fait, c'était un cauchemars d'être coincée avec ces deux-là putain. Wade venait de terminer sa phrase et y'avait mon père qui l'agressait en soulevant certains points. Je jetais un coup d'oeil vers Wade afin de m'excuser de son comportement, j'étais pas à l'aise et je savais qu'il ne l'était pas lui non plus. Wow, c'était beau. Si moi je n'avais pas de patience avec mon père, est-ce que ça serait le cas avec Wade? J'en savais rien. Je m'incrustais dans leur discussion, soulignant qu'il avait été mon collègue de travail pendant un bout de temps. Si je n'avais pas changé de lieu de travail, probablement que Wade serait encore une connaissance aujourd'hui. Il y avait tant de '' si '' pour le coup. « Grâce à toi, c'est toi qui m'a formée. » répondais-je en regardant Wade et je lui souriais, puis je tournais mon regard vers ma mère qui nous regardait en plissant les yeux. « La musique ne vous rapporterait pas énormément d'argent, sage décision d'avoir choisi l'informatique.. au moins cela rapporte un peu plus. » je secouais la tête en regardant mon père, c'était toujours une question de fric pour lui. Il n'était pas ouvert d'esprit, il jugeait Wade et ça m'agaçait vraiment là. J'avais compris son sous-entendu, il croyait que j'étais collée aux basques de Wade ou quoi? Que c'était lui qui allait me faire vivre? Wtf. « Quel est le nom de cette grande boîte? » poursuivait mon père. Je levais les yeux au ciel en soupirant, c'était abusé les questions. Étant donné que Wade était mon '' fiancé '', mon père le ferait surveiller. Je le connaissais. Maintenant, j'avais pu besoin de me justifier sur ma famille. Wade comprenait pourquoi je me plaignais, pourquoi je pétais des câbles. Pourquoi cette famille me saoulait et pourquoi j'avais choisi de vivre.. différemment. Ma mère s'étouffait presque lorsqu'il mentionnait qu'il avait une fille, avant d'hausser les sourcils. Je détestais les repas de famille, c'était officiel. Je replaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, tandis que mon père s'intéressait à la famille de Wade. Ce dernier reposait son verre sur la table d'un geste vif en marquant une pause. Ma mère est morte quand j’avais dix-sept ans, juste avant que je sois pris à Harvard. Et mon père lui a vécu avec ma sœur à Boston jusqu'à l'année dernière. Il est mort lui aussi disait-il en changeant de ton. Je posais mon regard sur lui, en cherchant son regard mais il évitait carrément mon regard. Ça, je ne le savais pas. Je savais qu'il avait le même père que Cole, mais le reste.. non. « J'suis désolée Wade.. » réussissais-je à articuler après quelques secondes. Je jetais un regard glacial à mes parents. « Wow, merci pour l'ambiance. Vous savez comment vous y prendre pour tout foutre en l'air. » disais-je en haussant les sourcils. « On ne savait pas Aga.. » « C'est que maintenant que vous vous intéressez à votre fille? Vous en avez rien à foutre de mes merdes mais dès que ça concerne mes fréquentations alors là c'est une autre histoire, c'est ça votre excuse? Vous intervenez que quand ça vous arrange en fait! » lâchais-je en relâchant la main de Wade, puis je croisais mes bras sur ma poitrine. 

Enjoy my family affair — le 29 juin.  On échangeait un regard complice avec Agathe en parlant du taff au Lord Hobo, aux bons moments passés ensemble là bas.. et à cette fameuse soirée où on avait dérapé, appréciant pour le coup que ses parents ne puissent pas lire dans mes pensées. Je souriais à sa remarque mais bien vite, je me faisais à nouveau assaillir de questions par son paternel qui ne semblait pas prêt à me lâcher la grappe immédiatement. La musique ne vous rapporterait pas énormément d'argent, sage décision d'avoir choisi l'informatique.. au moins cela rapporte un peu plus. - Exact.. répondis-je un peu plus froidement. Car malheureusement, j'étais d'accord avec lui. Du moins, j'étais loin d'avoir suffisamment confiance en moi pour me lancer dans une réelle carrière de musicien. Et j'avais tellement côtoyé la pauvreté que.. le calcul avait été vite fais dans ma tête. De toute évidence vu les questions qu'il m'attribuait, le père d'Agathe pensait que j'allais faire vivre sa fille, ou un truc du genre. Et même si jpouvais être vieux jeu sur certains points dans mes relations de couple, là pour le coup, ça me mettait presque mal à l'aise. Vu que concrètement, on n'était pas un couple elle et moi. - Bain & Company répondis-je, sachant que la réputation de ce cabinet international allait sûrement faire son petit effet auprès de lui.. ce qui m'agaçait au final, supportant assez mal d'être jugé sur mon boulot. L'interrogatoire se poursuivait mais cette fois, en allant un peu trop loin pour moi. Je me tendais malgré moi à devant sa question, repensant soudain à tout ce qu'il s'était passé l'an dernier, avec le décès de mon père. Je lâchais néanmoins l'information, le plus platement possible, détournant les yeux en buvant une nouvelle gorgée de whisky lorsque j'aperçus une once de pitié dans leur regard. J'avais tellement envie de me casser à cet instant putain. Le silence qui s'était installé fut rompu par Agathe, s'excusant auprès de moi. - C'est bon.. lâchai-je finalement, toussotant pour essayer de reprendre contenance. Et là, Agathe perdit totalement son sang froid. « C'est que maintenant que vous vous intéressez à votre fille? Vous en avez rien à foutre de mes merdes mais dès que ça concerne mes fréquentations alors là c'est une autre histoire, c'est ça votre excuse? Vous intervenez que quand ça vous arrange en fait! » dit-elle en lâchant ma main pour croiser ses bras sur sa poitrine, dévisageant ses parents. Mais.. quand cesseras-tu d'être aussi insolente Agathe ?! Tu n'es vraiment qu'une enfant dit sa mère avec une exaspération et une froideur qui me laissa sans voix. Une nouveau silence s'installa, avant qu'Agathe ne se lève d'un coup, quittant la pièce sans se retourner. Je me levais à son tour, me retenant de toute mes forces pour ne pas les regarder avec tout le mépris que je leur accordais. - Excusez-moi, mais vous n'avez vraiment rien compris dis-je en soupirant, avant de m'éloigner à mon tour pour rattraper Agathe. J'accélérai le pas, le serveur de tout à l'heure me faisant un petit signe pour m'indiquer le chemin qu'elle avait pris.. jusqu'à arriver dans une pièce que je déduisais être la bibliothèque, vu la quantité de livres qui l'alignaient contre les murs. - Agathe.. dis-je en m'approchant d'elle après avoir fermé la porte, posant ma main contre son bras. - Allez c'est bon ils valent pas la peine que tu t'énerves ok ?

Enjoy my family affair — le 29 juin. Wade répondait froidement à la remarque de mon père et pour le coup, je le comprenais tellement de réagir ainsi. Mon père ne savait pas de quoi il parlait, il ne connaissait pas Wade et ce dernier acceptait difficilement les commentaires des gens, on se comprenait là-dessus lui et moi. Mon père avait toujours été un homme très pointilleux sur certains points qui le tenaient à coeur et les études ou bien le travail se trouvait tout en haut de sa liste. Pour ma part, j'avais choisi multimédia et la sociologie et j'avais eu droit au même discours ou devrais-je dire, à peu près le même discours qu'il venait de faire. Mon père critiquait beaucoup, il n'était pas du tout ouvert d'esprit. Lui et ma mère critiquaient absolument tout et n'importe quoi, parce qu'ils se considéraient comme des êtres humains au-dessus de nous, meilleurs que nous et le fric.. c'était important ça hein. Je voyais l'expression de mon père changer après l'annonce de l'endroit où Wade allait bosser. Moi aussi je connaissais ce cabinet, il était classé parmi les plus prestigieux. « On dit que ce cabinet a énormément de succès. » disait-il sur ton détaché. Non sans blague papa, on savait pas. Ptêtre qu'il regarderait Wade autrement maintenant, qu'il verrait que c'est un mec bien. Les choses allaient vite tout d'un coup, le sujet déviait vers la famille de Wade et il nous expliquait que sa mère était morte y'avait quelques années et que son père était décédé lui aussi. J'étais sur le cul, j'savais pu quoi dire. Je crois que j'étais la mieux placée pour comprendre ce qu'il pouvait ressentir en ce moment. Il y avait des sujets que je n'abordais pas non plus, genre.. la disparition d'Arthur. J'en parlais jamais, ça faisait 1 an et quelques mois qu'il avait disparu et pour moi, c'tait clair qu'il était mort. Je faisais comme s'il n'avait jamais existé, je disais aux gens que nous étions une famille composée de trois enfants.. alors que pas du tout. Je secouais la tête lorsque Wade me disait que c'était bon. Non ça ne l'était pas. Je perdais mon sang froid, je craquais littéralement. J'leur disais ce que j'avais sur le coeur, je lâchais ça un peu maladroitement. Parce que c'était vrai, dans la vie de tous les jours ils en avaient rien à foutre de moi et les seules fois qu'ils s'intéressaient à moi, c'était pour me critiquer ou faire des remarques sur mes tenues. Mais.. quand cesseras-tu d'être aussi insolente Agathe ?! Tu n'es vraiment qu'une enfant je posais mon regard sur cette femme.. qui n'était clairement pas ma mère. J'aurais tout donnée pour avoir n'importe quelle mère, mais pas elle. C'était égoïste venant de ma part mais je la détestais, la méprisais. Ses mots résonnaient dans ma tête et je me levais, avant de quitter la pièce sans me retourner et sans un regard. J'me connaissais, je devais aller me réfugier dans n'importe quelle pièce de la maison sinon j'allais partir au quart de tour. Je me dirigeais vers la première pièce que je voyais, celle de la bibliothèque qui était autrefois le bureau de mon père. - Agathe.. j'entendais la voix de Wade dans mon dos. Je luttais pour ne pas fondre en larme là. - Allez c'est bon ils valent pas la peine que tu t'énerves ok ? disait-il en posant sa main contre mon bras. En entendant ses mots. je craquais. Je me tournais vers lui pour lui faire face, les larmes coulaient sur mes joues tandis que mon souffle était saccadé. « Ils n'ont jamais fait attention à moi, ils ét.. étaient.. mon père avait des engagements et ma mère elle était occu..pée avec la compagnie familiale. On les voyait quasiment jamais, on a eu des quinzaines de baby sitter pendant toute notre enfance et.. elles savaient qu'est-ce qu'on aimait.. ou qu'est-ce qu'on n'aimait pas, elles en savaient davantage que nos propres parents! J'étais pas une gamine facile, j'ai dessinée une fois sur les murs de ma chambre et mes parents ont renvoyé la.. baby sitter. Elle était incompétente selon eux, j'en ai eu une autre et le scénario était le même, elles se sont fait renvoyer parce que y'avait un manque de discipline tu vois. Tout.. tout ce qu'on voulait c'était qu'ils s'intéressent à nous, qu'ils nous montrent qu'ils nous aimaient..  » lâchais-je sans me rendre compte, c'était la première fois que je parlais de ça à quelqu'un. Wade essuyait mes larmes avec son pouce. « Et quand j'ai été en désintox, ils n'ont rien fait pour me sortir de là! J'connais pas l'amour paternel, ni maternelle Wade, ma famille est tout sauf.. parfaite. C'est pas parce que nous sommes les de Belgique-Schueller qu'on a tout pour être heureux. » disais-je en secouant la tête, '' depuis qu'Arthur a disparu c'est pire '' j'pouvais pas expliquer ça à Wade, lui parler de mon petit frère.. « J'suis à bout de nerfs depuis la mort de mes deux amies, j'ai bientôt mes règles et j'en ai marre de mes parents, marre de ce repas. Laisse-moi être énervée, si j'ai envie de l'être j'ai le droit. Pourquoi tu m'as rien dis pour tes parents? »