Pour Lisbeth, c’était une grande première que de manger au restaurant accompagnée. En fait, beaucoup de choses étaient nouvelles dans sa vie, ces derniers temps. Tout avait commencé avec sa rencontre inopinée avec Maverick. Jamais elle n’aurait pensé rencontrer quelqu’un et surtout pas tomber amoureuse, ce fameux jour où elle avait décidé de sortir de sa tanière. Bon, ok, elle lui avait envoyé un coup dans le ventre car il l’avait effrayée en posant sa main sur son épaule alors qu’elle cauchemardait. Pas vraiment engageant comme entrée en matière… Mais cela ne les avait pas empêché d’être attirés l’un vers l’autre et de commencer à éprouver des sentiments. Et puis il y avait eu son hospitalisation et sa demande pour que Maverick soit averti. Sans oublier sa convalescence chez lui et tout ce qui s’en suivit. D’ailleurs, en y repensant, un frisson parcourut son échine et des papillons virevoltèrent dans son ventre. Calme-toi, Lisbeth. Un peu gênée par ce genre de pensées, elle passa sa main de libre dans ses cheveux. Allez, on respire calmement.

Et après les choses nouvelles, la routine. La jeune femme s’était à nouveau fait tirer dessus (elle avait la poisse, franchement !). Mais, chose inédite, elle avait rencontré son agresseur sous les traits de Wasp. Ce dernier avait tout de suite reconnu son très cher contrat 3422. Donc Wasp, la créatrice du WAB, était la femme que William aurait dû éliminer mais qu’il avait manqué, ayant été pris par surprise par la rapidité et la défense de Lisbeth. A voir son allure, la majorité des gens la pensaient droguée, vivant dans les bas-fonds des rues de Boston. Erreur ! Elle avait bien plus d’argent que la plus grande partie des habitants de Boston et avait une tout aussi grande intelligence. Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences. Mais tout ceci la ramenait indéniablement à un travail acharné qu’elle menait depuis des semaines : découvrir l’identité de celle qui voulait la voir six pieds sous terre. Car oui, Lisbeth avait découvert que le contact de William n’était autre qu’une femme suédoise. Pour le moment, la hackeuse n’avait pas d’autre indice malgré le travail qu’elle abattait tant sur le DarkNet que sur les téléphones dérobés au Russe et au Suédois que William avait liquidé sous ses yeux. Bon sang, mais dans quelle merde s’était-elle encore foutue ?! Elle craignait de plus en plus pour sa vie mais également pour celle de Maverick. Et si cette bonne femme décidait de s’en prendre à lui pour faite chanter Lisbeth ? Et si elle lui faisait du mal ? Jamais elle ne se le pardonnerait. Alors elle devait trouver au plus vite qui était sa tortionnaire.

Mais revenons à l’agréable moment que le couple passait. Ils avaient tous deux commandé et Lisbeth était curieuse de découvrir cette cuisine encore inconnue à ses papilles. En attendant que leurs plats arrivent, elle dégustait le vin qu’elle appréciait tout en questionnant Maverick sur ses entraînements. Il restait assez discret sur son activité professionnelle et il fallait bien qu’elle se l’avoue : elle était curieuse de savoir ce qui se passait durant ses absences, quand il était sur la glace. Elle appuya sa main libre contre sa joue et plongea son regard dans celui de l’homme qu’elle aimait pour écouter sa réponse. Il avait l’air d’aimer ce qu’il faisait et surtout, il semblait avoir une bonne ambiance au sein de son équipe. C’était ce qui comptait le plus, l’ambiance. Enfin, c’est ce qu’elle avait lu à de nombreuses reprises car elle, elle préférait faire cavalier seul. Elle n’était pas faite pour travailler en équipe. Mais elle admirait ceux qui y arrivaient.

« Tant mieux si tout se passe bien. C’est quand votre prochain match ? »

La jeune suédoise était de plus en plus en train de penser à assister à un de ses matches. Après tout, il fallait bien qu’elle montre aux groupies que Maverick Horvath était pris. Un petit sourire amusé apparut sur ses lèvres à cette pensée incongrue. Elle imaginait bien son homme entouré de fan féminines après un match gagné. Après tout, il était bel homme alors les femmes pouvaient bien en profiter en demandant un selfie par-ci, un selfie par-là, des autographes et bien d’autres choses. Par contre, elle était certaine que ces minettes n’allaient pas comprendre pourquoi il avait choisi une copine comme elle. Lisbeth toussota alors pour se retenir de rire. Ça promettait d’être hilarant ! Enfin, si Maverick l’invitait à voir un de ses matches. Qui sait, peut-être qu’il préférait qu’elle n’y assiste pas pour X ou Y raison.

Elle fut ramenée à la réalité par une langue inconnue prononcée par son homme. Elle cligna plusieurs fois des yeux et vit la tête de la serveuse qui lui répondit dans la même langue. Ah, ça devait être du Slovaque. Quant à savoir ce qu’ils venaient de se dire, mystère ! La jeune femme attendit que la demoiselle se soit éloignée pour se pencher en avant, se mettant sur le ton de la confidence.

« Qu’est-ce que tu lui as demandé ? C’était du Slovaque ? »

Après tout, rien de plus normal que d’avoir quelques mots dans sa langue natale quand on le pouvait. Lisbeth avait pour habitude de parler suédois quand elle commandait ou passait au restaurant offrant de la cuisine de son pays natal. Quelques minutes plus tard, deux serveuses revinrent à leur table avec leurs plats. Lisbeth lâcha la main de Maverick pour leur laisser la place pour disposer les assiettes sur la table. Ça sentait drôlement bon et elle se mit à saliver. Mais pas que. Son estomac émit un bruit sourd et elle porta une main à son ventre, un peu gênée. Ses joues avaient pris une belle teinte rouge. Elle s’excusa vaguement avant de se décider à enlever sa veste car elle commençait à avoir chaud (ah, l’effet du vin !). C’est alors qu’elle remarqua la quantité de plats sur la table et surtout le regard affamé de Maverick. Là, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire.

« Tu es un ogre, toi ! Au pire, tu finiras mes plats. »

Elle se servit un peu de tout car elle voulait goûter à tous ces bons plats. Quand elle commença à manger, elle laissa échapper un soupir de bien-être.

« C’est délicieux ! Ça me tue : ce restaurant n’est pas si loin de chez moi et je n’y ai jamais mis les pieds avant. »

Et elle prit une nouvelle gorgée de vin pour faire passer le tout. Tout était vraiment succulent et elle prenait plaisir à manger. Ses joues gardaient leur teinte rosée qui lui allait si bien : entre la chaleur et le vin, elle était servie ! Ben oui, elle avait l’habitude de la bière et elle ne touchait que très peu à ce breuvage, alors il lui montait vite à la tête.

EXORDIUM.

Son prochain match était le jour d’après à dix-neuf heures trente. Elle lui sourit et hocha la tête : elle n’avait rien de prévu ce soir-là. Et même si elle avait eu quelque chose, elle aurait reporté. Quoi de plus important que de suivre un match de son cher et tendre ? De plus, ça lui faisait vraiment plaisir qu’il lui proposât de se rendre à son match.

« Je viendrai te voir. Je suis impatiente d’y être. »

Il lui traduisit alors ce qu’il lui avait demandé. Ah, l’impatient et l’affamé ! Elle ne put s’empêcher de rire. Il ne fallait pas qu’il s’inquiète, les plats allaient bien finir par arriver ! D’ailleurs, les serveuses ne tardèrent pas à venir avec tout plein de bonnes choses. Lisbeth avait sérieusement faim (le sport, ça creuse) et son estomac manifesta son mécontentement. Elle se servit un peu de tout et mangea avec appétit. Tout était succulent et bientôt, elle fut pleine à craquer. Elle laissa Maverick le soin de grignoter dans ses plats, avec un certain amusement lisible sur son visage. Il allait se faire exploser la panse s’il continuait ainsi !

« Bien sûr que je compte revenir ! C’est un des meilleurs restaurants dans lequel j’ai mangé. »

Leur serveuse revint près d’eux avec une carafe d’eau. Elle en servit à Maverick mais fit une maladresse : elle en renversa un peu sur lui, par inadvertance. Lisbeth se mordilla la lèvre, légèrement amusée. Si la demoiselle avait fait exprès pour tenter d’attirer son attention sur elle, c’était raté ! Son homme était contrarié et ça se voyait. Lisbeth lui adressa un regard apaisant : ce n’était rien qu’un peu d’eau. Encore heureux que ça ne soit pas du vin ! Une fois ce petit incident passé, elle reprit la main qu’il lui tendait.

« Moi aussi… Tu sais, jamais je n’aurais pensé éprouver ce genre de sentiments pour quelqu’un… »

La jeune suédoise serra doucement sa main et lui adressa un sourire un peu ému. Un peu plus et elle sentait les larmes lui monter aux yeux. L’effet du vin, encore ! Mais pas que. Elle était vraiment contente de partager ce moment avec l’homme qu’elle aimait. Ce n’était qu’un simple tête à tête au restaurant, totalement improvisé, mais cela signifiait beaucoup pour elle. Lisbeth détourna le regard pour ne pas montrer à Maverick à quel point elle était émue.

« Désolée… Je crois que le vin me monte un peu à la tête… »

Gênée, elle fut rassurée quand la serveuse revint (encore !) leur apporter la carte des desserts. Elle prit la sienne et la remercia avant de commencer à la feuilleter. Elle avait certes très bien mangé mais une petite douceur ne serait pas de refus.

« Tu vas prendre un dessert ? »

Quelle question stupide ! Lisbeth était certaine qu’il allait lui répondre par l’affirmative. Elle reposa la carte et sourit, amusée, à Maverick.

EXORDIUM.

Si un jour on lui avait dit qu’elle assisterait à un match de hockey, elle aurait ri à gorge déployée. Non mais franchement, est-ce que vous voyez une Lisbeth Larsson se retrouver dans une patinoire, entourée d’un public en liesse qui saute et crie pour encourager les équipes sur la glace ? Non, bien sûr, quelle question ! Pourtant, dans deux jours, elle sera exactement à cette place. Bon, peut-être qu’elle ne sera pas aussi excitée que ces groupies mais elle supporterait quand même Maverick à sa façon. Elle espérait que son équipe gagnerait ce match mais si ça ne devait pas être le cas, elle n’en serait pas moins fière du jeune homme. Etrangement, elle avait hâte d’y être, de faire quelque chose d’on ne peut plus normal. Elle eut la boule au ventre tout à coup : tu n’es quand même pas en train de stresser, Lisbeth ? Mais non, voyons ! Elle prit une grande inspiration pour calmer le trac qui s’était emparé d’elle.

« Alors volontiers ! Ce sera plus simple que ce soit toi qui prennes les places. Tu me diras combien je te dois. »

Leurs mains jointes et leur regard plongé l’un dans l’autre, l’émotion était au rendez-vous. Si ça continuait comme ça, ils allaient se mettre à pleurer tous les deux au milieu du restaurant. Et ce fut presque le cas. La jeune femme dut détourner le regard et cligner plusieurs fois des yeux pour chasser les larmes qui montaient. Par contre, Maverick eut un peu plus de mal à se retenir. Lisbeth posa une main sur sa joue et lui adressa un sourire rassurant.

« Tout ça me semble également irréel. C’est presque trop beau pour être vrai. »

Il est vrai que la jeune femme avait encore du mal à croire à tout ce qui lui arrivait de positif en ce moment (en excluant ses mésaventures de ses dernières semaines). La chance semblait sur le point de tourner mais elle se montrait encore un peu timide. Si Lisbeth avait pu éviter de se faire tirer dessus, ça aurait été parfait ! La serveuse revint une nouvelle fois, brisant leur instant bien à eux, calfeutrés dans leur bulle. La carte des desserts devant elle, Lisbeth en avait choisi un mais un peu copieux pour elle. Elle avait encore de la place pour une douceur mais pas énormément non plus.

« Moi aussi. Tu es d’accord qu’on en partage un ? »

Son regard suivit alors celui du jeune homme qu’elle aimait. Une famille était installée non loin d’eux et salua d’un signe de tête le couple. C’est alors que des pensées incongrues s’insinuèrent dans son esprit. Elle cligna des yeux et eut un instant l’impression de se voir à leur place. Elle et Maverick avec une famille bien à eux. Une famille heureuse. Des enfants (deux, pas plus, et une fille et un garçon si possible). Une maison avec un grand jardin. Des sourires sur tous les visages, des… Stop ! La jeune suédoise revint brutalement à la réalité et elle détourna le regard, tout à coup gênée comme jamais. Rouge, elle se leva et s’excusa auprès de Maverick.

« Je reviens dans une minute… Tu peux choisir le dessert si la serveuse revient pour prendre notre commande. »

Elle tourna les talons et se dirigea vers les toilettes pour femmes. Là, elle s’enferma à double tour et s’adossa contre le lavabo. Elle se regarda un instant dans le miroir, complètement perdue. Est-ce qu’un jour elle aurait droit au bonheur ? Est-ce qu’elle arrivera à fonder sa propre famille ? Le voulait-elle vraiment ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit. Elle fondit alors en larmes et porta une main à sa bouche pour étouffer ses sanglots. Elle se laissa glisser au sol et s’adossa contre le mur. Mince, mais qu’est-ce qui lui prenait ? Elle tentait d’arrêter ce flot ininterrompu de larmes mais rien n’y faisait. Elle réussit à se calmer une bonne dizaine de minutes plus tard et encore, elle sentait quelques larmes couler encore de manière incongrue. Lisbeth réussit tant bien que mal à se remettre debout et elle se rafraîchit le visage avec de l’eau froide. Elle se sécha avec une serviette avant de se regarder dans le miroir. Bon, elle était plus ou moins présentable et son maquillage n’avait pas coulé. Quand elle s’estima prête à sortir, elle ouvrit la porte et revint à la table qu’elle occupait avec Maverick.

« Désolée… »

Elle vit que le dessert était déjà arrivé. Elle prit sa cuillère et se servit une petite part du dessert mais ne la mangea pas tout de suite : Lisbeth semblait perdue dans ses pensées et troublée par quelque chose. Ses yeux étaient un peu rougis par les larmes qui avaient coulé plus tôt.

EXORDIUM.

Lisbeth avait planté Maverick là, sans une autre explication qu’un « je reviens dans une minute » assez pressé. Elle avait besoin de s’isoler quelques minutes. Toutefois, jamais elle n’aurait pensé réagir ainsi à la scène qui s’était offerte à eux. Pourtant, ce n’était qu’une famille banale qui mangeait au restaurant. Mais un tas d’émotions avaient remué en elle, la prenant totalement au dépourvu. Elle fut encore plus étonnée quand elle fondit en larmes et s’écroula pratiquement au sol, comme si son corps frêle était à bout, ne pouvant supporter une seule émotion forte de plus. La jeune femme se reprit tant bien que mal et se lava le visage pour effacer toute trace de larme. Malheureusement, ses yeux rougis témoignaient de ce qui venait de se passer. Tant pis, elle n’allait pas rester deux heures aux toilettes, non plus ! Alors elle rejoignit Maverick à table et s’empara de sa cuillère pour entamer le dessert mais elle s’arrêta dans son élan, une boule au ventre. Elle posa son regard ambré et perdu sur Maverick qui se levait pour venir s’installer à côté d’elle. Elle ferma un instant les yeux quand il posa sa main sur son dos.

« Oui, ça va, c’est juste que… »

Elle s’interrompit et posa le couvert au bord de l’assiette. Lisbeth se tourna alors vers Maverick pour lui faire face. Elle prit une grande inspiration et prit son courage à deux mains.

« Cette famille… Ça m’a fait penser à nous. Je n’ai jamais pensé à ça mais… Je me demandais si nous aussi on aurait droit à tout ça. Tu vois, à des enfants, une maison avec un jardin… »

La jeune femme passa une main dans ses cheveux, un peu gênée d’exprimer autant de choses en une phrase. Elle espérait ne pas effrayer l’homme qu’elle aimait avec ses paroles car elle insinuait qu’elle aimerait bien fonder une famille avec lui… Elle ouvrit la bouche pour tenter de se rattraper, de freiner les choses, mais elle se ravisa. Il ne manquait plus qu’elle le fasse fuir ! Mais d'un autre côté, elle ne voulait pas réprimer ce qu'elle ressentait.

EXORDIUM.

Lisbeth devait se l’avouer : elle ressentait une peur bleue face à la possible future évolution de leur couple. Car oui, ils étaient heureux ensemble. Ils étaient amoureux l’un de l’autre et, elle en était certaine, ils auraient fait n’importe quoi pour l’autre. En tout cas, Lisbeth essayait de faire le maximum en dépit de sa totale ignorance en matière de relation sociale. Du moins, elle s’améliorait un peu plus de jour en jour. N’était-elle pas en train de protéger Maverick (à son insu, d’accord, mais quand même) en mettant toutes les chances de son côté pour qu’il ne lui arrive rien ? Ne prenait-elle pas des cours de tir en plus de perfectionner ses techniques de combat, le tout avec le type qui lui avait tiré dessus quelques semaines plus tôt ? Car oui, elle était prête à mettre les chances de son côté pour faire payer à quiconque osait s’en prendre à elle ou à l’homme qu’elle aimait. Si elle devait appuyer sur la gâchette de son arme pour le faire, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Malheureusement, certaines choses doivent rester secrètes. Aussi bien pour sa sécurité, celle de William (ou pas) et celle de Maverick. Oui, elle était prête à tout pour qu’enfin, ils aient droit à leur part de bonheur, comme cette famille assise non loin d’eux.

Etrangement, la jeune femme n’avait aucun mal à imaginer des enfants courir partout dans la maison, criant et riant alors qu’elle ou Maverick leur courait après pour une raison encore inconnue. Cette pensée la fit sourire alors que son regard était perdu dans le lointain. Elle ignorait comment ils en arriveraient là mais une petite voix lui soufflait qu’ils y arriveraient, peu importe le prix à payer. Lisbeth émergea doucement de ses pensées et serra la main de Maverick dans la sienne. Elle était encore bouleversée par toutes ces émotions mais ça allait un peu mieux. Elle se rendait compte que c’était surtout la peur qui la tétanisait. Elle n’avait jamais eu la chance d’avoir une vie de famille, sa mère et elle ayant vécu dans la peur d’un père, d’un ex-copain (pour sa mère) qui revenait seulement pour les blesser toujours un peu plus. Jusqu’à l’irréparable. Jusqu’à ce qu’il paie de sa vie tout ce qu’il leur avait fait subir. C’était alors compréhensible que Lisbeth soit effrayée à l’idée de fonder une famille et de ne pas être à la hauteur. Elle n’avait aucun repère, ni rien qui pourrait la guider dans cette expérience de toute une vie. Et elle détestait être jetée dans l’inconnu. Elle détestait ne pas contrôler tout ce qui l’entourait. Mais ne contrôlait-elle déjà plus rien depuis des semaines, depuis qu’elle avait rencontré l’homme assis en face d’elle ? Non, effectivement, elle se laissait totalement aller. Et parfois, tout ceci lui faisait peur.

« J’arrive aussi à imaginer tout ceci mais ça me fiche une sacrée trouille. »

Elle adressa un petit sourire triste à Maverick avant de reprendre sa cuillère en main. Elle mangea un peu du dessert qui restait mais n’arriva pas à le terminer. On peut dire que nos deux amoureux ont mangé comme des ogres ! Bon, plus Maverick que Lisbeth, mais elle se défendait bien sur ce coup. La serveuse revint pour les débarrasser et apporta l’addition au passage. Une fois le repas réglé, la jeune femme reporta son attention sur Maverick. Son téléphone sonna et elle le laissa répondre tout en terminant son verre de vin. A nouveau, cette chaleur caractéristique recolora ses joues et remonta lentement en elle.

« Déjà ! Quelle rapidité ! Merci… »

Ça y’est, c’était officiel : elle allait assister à son premier match de hockey ! Elle était à la fois contente et un peu anxieuse d’être au milieu d’une foule. Mais tout se passerait bien, il fallait qu’elle arrête de s’en faire pour rien !

« On y va ? Je commence à avoir un peu chaud, là… »

Elle commença à enfiler sa veste, attendant la réponse de l’homme qu’elle aimait. Elle avait hâte de retrouver l’air frais du soir et de marcher un peu pour digérer le copieux repas qu’ils venaient de manger.

EXORDIUM.