Je sentais mon téléphone qui chauffait dans mes mains. De nombreux sms rentraient à une telle vitesse, que j'étais convaincue qu'il finirait par exploser. Je ne pensais pas que cette petite blague totalement insignifiante prendrait autant d'ampleur. Apparemment j'étais corrompue pour je-ne-savais-quoi, on ne voulait pas m'expliquer. Cole avait bloqué mon numéro, je recommençais une énième dispute avec Abélard. Je ne savais même pas pourquoi on se disputait en fait et je m'en foutais. J'en avais littéralement marre de revenir au même point de départ avec lui, il me bouffait l'énergie. Les mots n'étaient pas assez forts, qu'on devait lui et moi, communiquer en allemand pour s'exprimer. Il m'accusait d'être responsable entre autre de l'incendie qui avait ravagé la Eliot House. D'être responsable de ce merdier, il faisait une fixation sur les putains de Mathers à ce propos. En fait, selon lui, j'étais responsable de tout ça. J'voulais pas le dire mais, ça me blessait plus qu'autre chose. Il voulait que je m'éloigne de lui, ça je l'avais bien compris. J'aurais pu penser que dans quelques jours il finirait par revenir vers moi, s'excuser, me dire à quel point il tenait à moi blabla bla. Cette fois-ci, c'était trop. Beaucoup trop. Il m'avait posé un ultimatum sur notre amitié. Comment, pourquoi? Trop de questions se bousculaient dans ma tête. Il me reprochait de prendre les mauvaises décisions depuis que j'étais plus avec lui. Pt'être bien, mais c'était mes choix. Pas les siens. Les sms puaient l'hypocrisie à plein nez. J'voulais qu'il me laisse tranquille, qu'il me laisse respirer. Je pouvais pas y voir plus clair s'il restait là, parce qu'il me bloquait en fait. Je vis le prénom de Wade apparaître entre deux sms. J'oubliais la conversation que j'avais avec les deux jumeaux pour répondre au Mather. On revenait sur ce qu'il s'était passé cette nuit-là. Enfin un sujet un peu plus intéressant en partant aha. On s'était provoqué, séduit pour finalement finir nu sous les draps. Il y avait rien à comprendre, c'était arrivé. J'avais bien aimée ça. Je le provoquais de nouveau dans un sms, comme la première fois. Il m'avait dit de faire gaffe, parce qu'il pouvait à tout moment revenir dans ma chambre. Chose qui intriguerait les autres Cabots. En tant qu'ancienne Eliot, j'voulais pas éveiller les soupçons. Quoique, ça, c'était déjà mal parti. J'avais utilisée Adriel qui me servait d'alibi, histoire de protéger Wade en quelque sorte. C'était pour ça que j'avais proposée à Forbes de me déplacer jusqu'à chez lui, au moins là-bas l'endroit serait un peu plus sûr. J'arrivais devant la porte de son appartement et je toquais à celle-ci. 

Je souriais en voyant la réponse d'Ariana, posant mon téléphone quand elle me disait qu'elle se mettait en route. J'avais pas vraiment prévu de la voir ce soir, mais avec les sms qu'on venait de s'envoyer, j'devais avouer que je commençai à avoir des idées en tête. C'était peut-être con, mais j'avais l'impression que ça me faisait du bien. Elle arrivait à me changer les idées, à me faire penser à autre choses qu'à mes problèmes avec Briony, et toutes les emmerdes dans lesquelles j'étais en ce moment. Elle était chiante. Mais j'crois que même ça, je commençai à l'apprécier. Je jetais un oeil à mon appart qui pour une fois était plutôt en ordre, cherchant si il y avait des choses à dissimuler. Mais après tout, je m'en foutais pas mal. Au moins ce n'était pas le bordel complet, et la seule chose qui traînait actuellement dans mon salon, c'tait ma collection de guitare. J'me sortais une clope en attendant qu'elle arrive, allant au minuscule balcon de mon appart pour fumer. Et quelques minutes plus tard, je l'entendais frapper à ma porte. Je traversai rapidement le salon pour aller lui ouvrir, clope à la main. « Salut » dis-je avec un sourire, la détaillant malgré moi de la tête aux pieds. Elle était canon putain. Elle avait mis une jupe avec ses longues bottes, et je ne pensais déjà qu'à une chose: la lui enlever. Je la laissais tout de même entrer, refermant la porte derrière elle, avant de mettre un tour de verrou en pensant à Briony qui avait débarqué d'un seul coup chez moi la dernière fois. Puis j'allais rapidement à la porte fenêtre pour finir ma clope, histoire de pas embaumer l'air de tout l'appart. « Alors, tu ne peux déjà plus te passer de moi ? » demandai-je l'air amusé. « Ca va ? » ajoutai-je soudain, en voyant qu'elle avait l'air un peu préoccupée.

C'était étrange la relation que j'avais avec Wade. Je ne le détestais pas mais, je l'aimais pas non plus. En fait, si je le détestais, j'crois, je sais pas. Il faisait absolument tout pour me faire enrager et ça m'agaçait royalement. Et pourtant, j'avais couchée avec lui. Une fois. On n'avait rien prévu, même si je lui avais fait du rentre-dedans à la dernière minute. Je me trouvais dans une situation compliquée en ce moment avec Abélard d'un côté et ses crises de possessivité et de l'autre, Lennox avec qui c'était tout simplement incompréhensible. Je m'attachais à lui tranquillement mais sûrement, mais je fuyais quand je sentais que la situation évoluait avec lui. Wade avait fait en sorte de mettre ce merdier en stand-by et c'était pas plus mal, j'avais besoin de ça. J'avais encore besoin de lui d'ailleurs. Il vint m'ouvrir la porte, sourire aux lèvres et sa cigarette à la main. Je grimaçais à la vue de cette dernière, j'avais horreur de la puanteur de cette saleté. « Salut. »  dis-je en retour, en essayant tant bien que mal de lui retourner son sourire. L'effort était là. Il me détaillait de la tête aux pieds. Je reconnaissais ce regard, c'était pas le premier regard auquel j'avais droit venant de Wade. Il resta là à regarder ma jupe pendant un long moment. Est-ce que j'avais fait exprès de mettre ça pour lui? Ça se pourrait bien. Il se poussait pour me faire rentrer. Je pénétrais dans son appartement et il refermait la porte derrière moi. J'entendis un son de verrou. Intéressant, il ne verrouillait jamais sa porte autrement dit. Il se dirigeait vers la porte fenêtre afin de finir cette merde. Je me débarrassais de mon manteau et je levais les yeux au ciel à sa phrase. « Je te retourne la question. » rétorquais-je puisque c'était lui qui m'avait envoyé le premier sms en me demandant si j'lui manquais. « Mes états d'âmes t'intéresses maintenant?  » Dis-je sèchement en détournant mon regard ailleurs.

Ariana la fière. C'était la première chose qui me venait à l'esprit en la voyant, l'observant marcher presque avec le menton levé. Il fallait avouer que même moi, j'étais perturbé par la situation. Cette fille était exactement le stéréotype de l'Eliot que je ne pouvais pas me blairer. Narcissique, capricieuse, désagréable, méprisante. Et pourtant.. elle m'intriguait. Parce que derrière toute cette image qu'elle se donnait, j'étais prêt à parier qu'il y avait autre chose. Rien que le fait qu'elle m'ait cédé le confirmait. Yavait cette espèce d'attraction entre nous que je ne savais pas vraiment expliquer, et qui pourtant justifiait sa présence ici ce soir. J'avais déjà envie de la bouffer putain. « Je m'ennuyais.. » répondis-je avec provocation, continuant de tirer sur ma clope sans la lâcher des yeux. En réalité, ça me plaisait de savoir que je lui avais manqué. Je pouvais pas le nier, le moment qu'on avait passé ensemble la dernière fois avait été simplement.. parfait. Puis, voyant qu'elle avait l'air plus préoccupée que d'humeur joueuse, je lui demandais comment ça allait. Et retenais un léger rire ironique en entendant le ton sec sur lequel elle me répondait. « Ça va, on se détend. On peut arrêter de parler et passer directement aux choses sérieuses si c'est ce que tu veux » dis-je calmement, tout en écrasant le mégot de ma cigarette dans le cendrier.

J'savais pas trop en quoi ça rimait cette relation que j'entretenais avec Wade. J'avais couchée avec lui après qu'il ai fait en sorte que j'perdre mes moyens et aujourd'hui, je l'avais chauffée par sms. C'était pas dans mes habitudes de faire ça mais, je trouvais ça amusant et excitant de le faire avec Wade. Je pouvais pas dire que c'était un ami, puisqu'il ne possédait rien pour être dans mon estime. Il était le type de Mather que j'pouvais pas voir en peinture. Il avait un foutu caractère de merde, provoquant, sarcastique, arrogant. Il faisait absolument tout pour que je m'énerve et voilà que je me trouvais ici, chez lui. Ce dernier m'avouait qu'il s'ennuyait. Je haussais les sourcils, affichant un sourire narquois. « De moi? » Disais-je en finissant sa phrase. Je n'avais pas répondu directement à sa question, j'avais préférée contourner la question plutôt que d'y répondre. Parce que oui, mine de rien, il m'avait manqué. J'étais venue ici pour continuer là où on s'était arrêtés, j'étais pas ici pour parler de moi et de ce qui me tracassait. Wade écrasait son mégot de sa cigarette dans un cendrier, tout en me disant de me calmer et il proposait qu'on passe aux choses sérieuses. Je sais pas pourquoi mais, chaque fois qu'il me disait d'me calmer, il avait ce don d'en rajouter une couche. « Non ça va pas! » Répondais-je, agacée. Non en fait, ça n'allait pas. Je m'avançais vers Wade qui se tenait toujours près de la porte fenêtre. « J'crois que j'ai merdée. » Avouais-je, en appuyant mes fesses contre son canapé. En gros, trois Eliots pour qui je vouais une loyauté sans faille venaient de perdre ce privilège. Cole, Abélard et Hadès étaient convaincus que je flirtais avec Wade.. c'tait pas faux mais j'comprenais pas pourquoi ils étaient venus à cette conclusion. Je n'avais même pas dévoilé l'identité de ce pseudo Mather pour qui j'éprouvais des sentiments amoureux. Deux choses qui n'allaient pas ensemble. Moi et sentiments. Là maintenant, j'voulais incendier Emilia pour ce défis. 

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en entendant sa réponse, amusé de cette façon qu'elle avait toujours de tout ramener à elle. Mais ouais, ça me faisait rire. J'aimais sa répartie. Et peut-être qu'au fond, elle n'avait pas tord, que je m'ennuyais d'elle. Et c'était probablement réciproque, puisqu'elle c'était déplacée jusqu'à mon appartement pour me voir. Moi, le mather qui l'énervait plus qu'autre chose depuis toujours. J'voyais que je l'agaçai. Et j'avais vite compris à quel point il était facile pour moi. J'aimais l'énerver, la pousser à sortir de cette image parfaite qu'elle se donnait. Quelques mots à peine, et elle finissait par m'avouer que oui, ça n'allait pas. Ah ben ça y est, on y arrivait. Elle s'avançait vers moi, et je fermais la porte fenêtre derrière mon dos, la regardant s'approcher. C'était dingue comme elle pouvait m'attirer putain. Et c'était encore pire depuis qu'on avait couché ensemble. C'est à dire ? demandai-je en l'entendant dire qu'elle avait merdé, tout en me rapprochant d'elle à mon tour, m'arrêtant seulement au moment où mon corps entrait en contact avec le sien, et que je voyais son menton se relever pour qu'elle puisse continuer à me regarder dans les yeux.

Je me rendais compte rapidement que je me contredisais. Au départ, je voulais pas lui parler de ce qui me préoccupait et finalement, je lui avouais que ça n'allait pas. J'étais incapable de me confier ou de parler de mes émotions avec qui que ce soit en fait. Ça m'énervait, parce que Wade faisait maintenant parti de ce problème dans lequel j'étais. J'avais tout fait pour garder notre liaison secrète et je me retrouvais malgré moi dans ce bordel. Je voulais le protéger des Eliots mais, je ne pouvais pas non plus le tenir à l'écart. Je m'approchais de lui, prenant appuie contre le canapé qui était derrière moi. Il refermait la porte fenêtre derrière lui, alors qu'il me demandait où je voulais en venir. Je l'observais se rapprocher de moi et je frissonnais lorsque son corps entrait en contact avec le mien. Pourquoi fallait-il qu'il me provoque comme ça, en sachant que j'étais énervée? Je relevais le menton afin de continuer à le regarder dans les yeux. Il était beau, il y avait ce truc chez lui qui m'attirait et.. je me retenais pour ne pas l'embrasser, là maintenant. Je commençais à connaître les faits et gestes de Wade et, j'savais qu'il ne bougerait pas d'un centimètre. Je posais ma main sur son torse, le forçant à se reculer légèrement. Je voulais le faire poireauter encore un moment et j'savais qu'il n'aimait pas ça. « Il faut croire que certains Eliots font une fixation sur nous. Ou devrais-je dire, une Eliot en particulier. » Disais-je en soutenant son regard. Je voulais éviter de lui faire un long épilogue, autant balancer directement l'information. « J'ai dû faire un défis de bizutage qui consistait à faire croire à un Eliot que je sortais et que j'éprouvais des.. sentiments envers un Mather.. » Je grimaçais en prononçant ce mot totalement inconnu dans mon vocabulaire. « Ils soupçonnent que tu sois ce fameux Mather. »  Soufflais-je, en secouant la tête. J'espérais qu'il comprenait pourquoi j'étais préoccupée. Heureusement, Adriel avait accepté de jouer le jeu pour me sortir de là. Je comptais pas partager ce détail avec Wade, c'était pas important ça. 

Ariana me regardait droit dans les yeux, et je sentais cette espèce de tension s'installer entre nous. J'observais son visage sans me cacher, baissant les yeux sur ses lèvres pulpeuses en réfléchissant à tout ce qu'elles pouvaient m'inspirer. Je savais que je la perturbais. Tout comme elle me perturbait, avec son caractère si affirmé et en même temps cette façon qu'elle avait d'être totalement elle-même par moments avec moi. J'avais envie de l'embrasser. Pourtant je ne bougeais pas, laissant ce climat s'installer entre nous pour voir lequel allait craquer en premier. Et je souriais même légèrement en la voyant poser sa main sur mon torse pour me faire légèrement reculer. Ah ouais ? dis-je à ses paroles en baissant mon regard sur sa main qui était restée contre mon t-shirt. Et finalement lorsqu'elle m'expliquait les choses, je ne pouvais m'empêcher d'hausser les sourcils, réellement étonné de voir que ses amis Eliots avaient directement pensé à moi. Sérieux ? Et.. qu'est-ce qui les aurait amenés à penser à ça tu crois ? demandai-je en me rapprochant une nouvelle fois, malgré sa tentative de m'écarter d'elle alors que j'avais de plus en plus envie de lui sauter dessus.

J'étais énervée contre les Eliots, contre ma bizutrice et contre tout le monde. Wade se rapprochait de moi, son corps rentrant en contact avec le mien. Est-ce qu'il était au courant qu'il me faisait de l'effet? J'étais un peu énervée contre lui aussi, parce qu'il me perturbait et il faisait en sorte que je perdre mes moyens. Il essayait de me déstabiliser en affrontant mon regard, ses yeux observaient chaque détail de mon visage. Ses yeux se baissaient vers mes lèvres, fallait pas qu'il me regarde comme ça. Plus il les fixait et plus j'avais envie de lui sauter dessus. Ma main était restée contre son t-shirt, j'enfonçais légèrement mes ongles dans sa peau. Je devenais un peu plus détendu que tout à l'heure et là, je me sentais d'humeur joueuse. Je continuais de le regarder après que je lui ai expliquée ce qui me tracassait et Wade haussait les sourcils. Il semblait étonné pour le coup et de mon côté, je ne comprenais toujours pas pourquoi Aymalyne avait directement pensée à ce dernier. « Je crois que c'est depuis.. le labyrinthe. » Disais-je en retenant mon souffle lorsqu'il se rapprochait une nouvelle fois, collant son corps au mien. J'étais coincée entre lui et le canapé, j'allais vraiment finir par l'embrasser s'il ne reculait pas. Je le repoussais doucement, j'attrapais sa main et je contournais le canapé à reculons, sans le lâcher des yeux. Finalement, je désignais le canapé du menton et je poussais Wade sur ce dernier. Je me mettais à califourchon sur lui, nous laissant dans une position plutôt suggestive. J'aimais cette attraction qu'il y avait entre lui et moi. Mes mains sur son visage, je rapprochais mes lèvres des siennes et ce, sans les toucher. C'était pour le provoquer ou bien, pour tester lequel de nous deux allait craquer. Au choix. « Il faut qu'on soit plus prudents Forbes.. » Disais-je en me décalant légèrement, alors que je venais caresser le long de sa cuisse, l'intérieur de ses cuisses et je remontais sensuellement vers son entrejambe. Je sentais ses mains agripper plus fermement mes hanches. « J'oubliais, c'est sensible cet endroit hein.. » Rétorquais-je avec provocation.