Bouh, j'suis pas bien. Franchement pas dans mon cinquième élément. J'étais pourtant sappé comme jamais, prêt à festoyer avec les lycéennes toute la soirée. Mais, je n'avais rien à avaler, du coup j'ai parlé à ce type en capuche assez chelou en bas de la rue. Il m'a vendu une pilule, elle était rose, évidemment je l'ai prise. Je l'ai gobé en descendant quelques shots de tequila dans cet appartement. C'était chaud patate, les meufs s'étaient mises à s'embrasser entre elles, un mec concassé de la coco sur la table basse. Ahhh, la tendre jeunesse, ça m'rend presque nostalgique. Tout ça m'rappelle mon collège, j'ai un pincement au cœur en y repensant. Dieu que la vie est belle. Sauf qu'au bout d'une demi heure, j'commence à sentir un truc bizarre. Là, entre mes jambes. J'baisse mes yeux sur mon caleçon et ... remarque que j'bande comme un âne. P'tain, c'est quoi cette blague ? J'suis même pas excité. Ok, elles s'embrassaient, mais je les ai à peine mater ! Tout gêné, j'choppe un coussin, me cache l'entre-jambe avant d'aller droit à la salle de bain. J'baisse mon pantalon et ... putain ! J'ai jamais eu ça, pas comme ça ! En plus, j'ai une envie monstre de pisser, et j'sais d'avance que ça ne va pas être droit. J'm'abstiens, sors de la salle de bain, me cache encore l'entre-jambe avec le coussin, choppe mes affaires et déguerpis en arrière complètement troublé. Dans le couloir, j'réalise que ce putain d'enfoiré ma forcément fait avaler du viagra. Et ça fait un mal de chien. J'peine à descendre l'escalier, me retrouve dans la rue, marche comme si j'marchais sur des œufs. Et j'ai vraiment trop envie d'pisser, j'tourne péniblement dans cette ruelle, baisse mon froc, essaye mais ... rien ne vient. Crise de panique, comment j'vais faire ? Comment de temps ça va durer ? J'remets mon pantalon, choppe mon portable, et sans réfléchir, j'appelle la meuf d'Adriel. Parce qu'elle est cool, que j'ai confiance en elle, et comme j'couche pas avec elle, elle ne se moquera pas d'moi. J'laisse sonner, quand elle décroche, la laisse même pas parler : "Margot putain, faut que tu viennes me chercher, genre de suite ! J'suis pas loin de la Cathédrale, j'ai un méga gros ... Vraiment très GROS problème !"

Je commence à m'adapter à la vie à la Mather House, et ça me fait franchement pas de mal de camper chez les fêtards quand on sait le bordel que c'est dans ma vie. Depuis cette magnifique entrevue avec Lara, je me considère pour ainsi dire... A nouveau célibataire. Ce fut bref. Intense, mais bref, et j'ai encore le coeur réduit en bouillie, perdue dans cette histoire qui, je le savais, ne pouvais que me faire mal. L'amour, quel merdier, parce que soyons réalistes, j'étais pas juste attirée par Adriel, ça me prenait aux tripes, ça m'obsédais quand il était pas là, si bien que là, j'ai du me retourner une quinzaine de fois dans mon lit pour réussir à trouver le sommeil d'une quelconque façon. "Ta gueule." Que Rylie, ma coloc de fortune à la mather, balance à 3h du matin, rentrée de soirée et visiblement désireuse de dormir. J'ai appris depuis deux semaines à assimiler ça à un amour profond. « Je parlais pas. » Que je balance sur un air de défi, les yeux rivés sur le plafond, jusqu'à ce que mon téléphone se mette à briller sur la table de chevet. J'ignore le redressement réprobateur de la brune, et je chope mon téléphone en fronçant les sourcils à la vue du prénom qui s'y affiche. D'un mouvement agile du pouce, je déverrouille, je répond. « All.. » - "Margot putain, faut que tu viennes me chercher, genre de suite ! J'suis pas loin de la Cathédrale, j'ai un méga gros ... Vraiment très GROS problème !" Je cligne des yeux à plusieurs reprises, vérifie l'heure, fronce les sourcils. « Milan ? Mais que.. hein? » Sauf que trop tard, le mec, il a déjà raccroché, et si vous étiez pas encore au courant, dans l'âme, je suis quincy, alors je saute de mon lit, ignorant les hurlement réprobateurs de Rylie qui me dit que si je fais du bruit en rentrant, elle me coupe les jambes. « J'irais chez mes parents, au pire. Allez, bonne grasse mat! » Et zou, porte claquée avant de l'entendre grommeler, et clés en main, je saute dans ma voiture pour me diriger vers la cathédrale, ou je repère vite la grande silhouette du bizut d'Adriel. Je chasse l'image du bizuteur de ma tête, sors de ma voiture, m'approche de l'étudiant. « J'ai fait aussi vite que j'pouvais, il se passe quoi? » Me dites pas qu'il a tué quelqu'un, par pitié, je suis pas prête psychologiquement. Sauf qu'au final, il me fait face, et le problème m'échappe pas. En fait, j'ai même les yeux rivés dessus. « OH PUTAIN. » Que je laisse échapper en relevant les yeux vers lui, littéralement rouge écrevisse, détournant le regard en plaquant une main sur ma bouche. « Que.. Tu m'explique ? » Ouais, éclaire ma lanterne, dude, pourquoi est-ce que t'es droit comme un piquet là où je pense ?