22 mai 2016
2 jours... Oui, parce que je les comptais. Le temps me paraissait long... Si long ! Ce matin là, en me réveillant, je m'étais demandé encore une fois pourquoi j'étais partie. Pourquoi tenais-je tant à retrouver cette mémoire perdue qui ne m'avais pas manqué durant ma convalescence et encore moins manqué lorsque j'avais quitté l'hôpital chilien où je m'étais réveillée. Ma vie était très bien ! Ou du moins celle que j'avais commencé à reconstruire au Chili.
Seulement voilà, j'avais quelques points à éclaircir avant de repartir. Parce que oui, je ne tenais pas à rester. Quelques jours avant de prendre l'avion, j'avais retrouvé le numéro de ma mère. Cette dernière était à la fois surprise, choquée et émue de me savoir sauve. Près de deux mois sans nouvelles, étonnant qu'elle n'est pas demandé un détective privé pour me retrouver. Elle qui était soit disant si inquiète ! Quoiqu'il en soit elle voulait me voir et avait programmé un diner dès le lendemain de mon retour.
Et nous y voilà... J'avais quitté l'appartement de Jaysael, où je m'étais réfugiée en quelque sorte, en attendant de... En attendant quoi d'ailleurs ? Le jeune homme avait eu la gentillesse de me proposer de m'établir chez lui pour me donner le temps de me retrouver. Je supposais...
Peut-être serais-je même mieux dans une chambre d'hôtel... L'une des chambre de la suite de am mère pourquoi pas... Me rendant jusqu'à l'hôtel que cette dernière m'avait indiquée, j'avais tenté de me faire une raison. Maman s'est remariée.... D'ailleurs, diner dans la suite où elle logeait avec son époux ne lui ressemblait pas vraiment, j'espérais secrètement que c'était une idée de lui.
Après m'être annoncée à l'accueil je rappuyais sur le bouton de l'ascenceur juste avant que les porte ne se ferment et m’engouffrais à l'intérieur avec un petit : Bonjour. pour saluer poliment le jeune homme qui était dedans. Je dirigeais ma main vers le tableau numérique mais mon étage était déjà inscrit. Son regard se fit quelque peu insistant. Je fronçais quelque peu les sourcils et attrapais mon téléphone dans mon sac pour rendre son regard moins gênant. Bien entendu je m'étais posée la question suivante : Le connais tu ? Cela dit à mes yeux la chose était impensable. Ma mère n'avait pas pu se marier avec ce jeunot. Pitié fait qu'elle ne se soit pas mariée avec lui ! priais-je intérieurement. Les portes s'ouvraient, je quittais l'élévateur me dirigeant vers la suite rubis, comme ma génitrice me l'avait indiquée. Le jeune homme de l'ascenseur me suivait toujours. Lisant l'inscription sur la porte, je toquais, sonnant ensuite quelques secondes après avoir lancé un regard en coin au jeune homme qui était toujours près de moi. Une chose était sur, ce n'était pas mon beau père... Il aurait au moins le pass de la suite. Chose qui me rassurait plus qu'un peu ! Peut-être était-il mon... Demi-frère ! Ciel ! Quel âge avait mon beau père ! 60 ans ! songeais-je outrée. Désolée je ne t'avais pas reconnu dans l'ascenseur... mentis-je en essayant de soigner les apparences. Démarche inutile si ma mère avait fait par de mon amnésie à toute la Russie ! J'espérais que non.
Quelques instant plus tard ma mère, elle même venait nous accueillir. Clayton... Mickaela... Vous vous êtes donné rendez vous ? Entrez. nous invitait-elle en s'effaçant pour nous laisser passer.

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ft. MECKY & CLAY

Je me suis réveillé péniblement ce matin, en proie à une gueule de bois formidable, aux cotés d'Anna. La nuit n'a pas été de tout repos: le bal, aller reconduire Nancy chez elle pour retrouver mon amante juste après et la réconforter de m'avoir longuement lorgné en compagnie d'une autre. En fait pour tout dire, je peux compter mes heures de sommeil sur les doigts d'une main et il faut que justement ce soit aujourd'hui que mon oncle me convie à un repas de " famille" auquel je n'entends strictement rien. Avant, j'étais son petit préféré, son jeune protégé mais tout a changé. Il y a cette présence féminine qui l'accapare à longueur de journée, succube versatile qui scrute son intime tout autant que son capital et auquel il ne peut résister. Le résultat? Finement négocié, elle lui a arraché une partie de notre héritage pour sa propre fille parce que lui qui n'avait de descendance avait, dans une juste réflexion, apposé mon nom ainsi que celui de Clea sur son testament. Mais voilà qu'à présent il y a aussi celui de Mickaela Stevenof, reconnue comme légataire légitime depuis moins d'une semaine. Si je le sais c'est parce que, sentant le vent tourner en m’entretenant avec lui, j'ai fais jouer de mes relations pour savoir la vérité. Mecky, celle-là même que j'avais voulu attiser un soir d'été. Et dire que lorsque nous nous étions découverts cousins, j'avais continué durant un temps à la chercher, à insinuer que pour une nuit je serais toujours intéressé jusqu'à devenir officieusement macqué en décembre dernier et que nous ne nous perdions de vue au Chili. A-t-elle grossi? A-t-elle bruni? Je n'en sais strictement rien puisque je n'ai plus eu de nouvelle depuis.

Mais elle sera conviée au repas d'aujourd'hui, cela m'a été très clairement précisé au téléphone: " Nous avons besoin de t'avoir à ses cotés " qu'il m'a dit. Je suis enfin devant l'hôtel, bâtiment respectable et moi, je ne trouve rien de plus malin que de venir ici en tenue décontractée, jeans et chemise déboutonnée. Et en parlant du loup, c'est la jolie blonde qui me rejoint dans l'ascenseur, me salue d'un prompt " bonjour "... Elle doit être au courant elle aussi du revirement de la situation ce pourquoi elle doit se douter que je ne suis pas particulièrement de bonne humeur. Pas un regard, pas un mot ne sera échangé pendant que l'ascenseur nous mène à l'étage désiré sauf à cet instant précis où sa main est presque venue effleurer les commandes. C'est bon, ne te fais pas plus blonde que tu ne l'es. Elle avait du le voir que j'avais déjà appuyé. Elle sort donc la première sans m'attendre, la bonne blague et je lui emboite le pas dans le couloir pour venir me stopper juste derrière elle une fois devant la porte d'entrée. Désolée je ne t'avais pas reconnu dans l'ascenseur... J'hausse les épaules faussement peiné. " J'avais déjà compris, t'en fais pas, " tout se payera.

Et lorsque finalement la porte s'ouvre, c'est sans surprise sa mère qui nous accueille, se donne même la peine de prononcer nos noms au complet - quel honneur - et nous invite à rentrer. Gentleman malgré moi, je la laisse pénétrer à l'intérieur pour grogner à ma tante lorsque vient mon tour: " Votre fille ne m'a même pas reconnu à moins d'un mètre alors un rendez-vous... Faut pas rêver. " Ce n'était sans doute pas très intelligent de ma part mais si Mecky commence à me chercher, mieux vaut que j'entame direct les hostilités.

22 mai 2016
Avoir l'impression que rien n'était à sa place. Voilà le genre de pensées qui me traversaient depuis mon retour. Lorsque ma mère avait ouvert la porte, j'avais tenté de ne pas être surprise par son physique de barbie au teint halé, botoxé et siliconé. Cette femme ressemblait à celle qui avait été ma mère sans l'être réellement. Je ne me souvenais pas l'avoir connu si superficielle. Un autre changement que je devais à son australien sans doute. Je me forçais à lui sourire en la voyant bien jeter un rapide coup d'oeil à ma tenue. J'aurais reconnue cette expression entre mille. De toute évidence, ma robe ne lui plaisait pas. Etait-ce la couleur ? Etait-ce le fait qu'elle souligne ma taille de guêpe ? Etait-ce sa longueur ? Il ne fallait finalement pas grand chose pour lui déplaire. J'essaie de faire abstraction à mes hypothèses, notant d'ailleurs que par son accueil, même si je n'avais point encore pu apprendre quel était ma parenté avec ce type, je connaissais au moins son nom. Dans un premier temps, je n'avais pas souhaité parler de mon amnésie à ma génitrice. Surtout pas au téléphone, encore trop gênée pour en parler ouvertement. Cela dit après coup, je ne regrettais pas mon choix. La réplique cinglante que le fameux Clayton sorti juste après que je sois entrée me scia sur place. Bouche bée, sourcils légèrement froncé; j'avais plus vivement que je ne l'aurais voulu tourné la tête vers lui, ne refermant la bouche que trop tard. Mon regard croisait le sien, s'était un tantinet adouci, je posais ensuite les yeux sr ma mère. Visiblement il n'était pas au courant. constatais-je sans savoir si j'étais rassurée ou contrariée. J'ignorais quel type de relation j'entretenais avec le jeune homme, mais sa remarque me suffisait pour me faire comprendre qu'il ne me portait pas dans son coeur.  
Refermant la porte dernière nous ma mère semblait vouloir s'expliquer pour moi. C'est vrai que je ne t'en avais pas parler Mickaela a... commençait-elle avant que je ne la coupe ... La tête dans les nuages ! J'étais distraite, Ca arrive à tout le monde non ? rétorquais-je en mon tour en le défiant du regard. Ma mère me regardait, perplexe, soupirant ensuite avant de s'avancer vers le grand salon de la suite. Je la suivais, silencieuse pour y rencontrer... Ou plutôt pour y retrouver mon beau père.
Je me mordais l'intérieur de la joue, sans doute intimidée, joignant presque instinctivement les mains l'une contre l'autre en les laissant s’entrelacer sans but.  Bonjour... avais-je lâchée en replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille. Sans doute le signal que ma mère attendait pour nous proposer à tous de rejoindre la salle à manger. Cette dernière nous expliquait trouver plus convivial de dîner dans la suite plutôt que de s'installer au restaurant. Mais que forcément pour que la cuisine vienne à nous il fallait pour cela commander, chose qu'elle avait - semblait-il - pris la liberté de faire avant notre arrivé. Je la découvrais prévoyante et organisée, ça en faisait des changements en sept ans. Plutôt que rejoindre la pièce voisine comme les deux mariés venaient de le faire je barrais à la route à Clayton et lui demandais cash : Excuse moi... Je voulais juste savoir avant d'aller de l'autre côté... commençais-je en marquant une légère pause. Il y a un malaise entre toi et moi ou c'est juste une idée ? avais-je alors prononcé en espérant avoir mis les pieds dans le plat. Hormis l'ascenseur je veux dire... précisais-je d'ailleurs lui laissais enfin le temps de me répondre.

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Parfaite Milf de ce vingt et unième siècle, ma tante à l'allure quasi refaite déshabille du regard sa fille. Jalousie maladive de se voir flétrir à chaque fois qu'elle pose le regard sur Mecky. Elle aura beau profiter de la fortune de mon oncle, tôt ou tard, un jour, les années la rattraperont. On peut déjà le voir d'ailleurs à la peau plissée qui segmente son décolleté, qui sillonne le vallon formé par sa poitrine bien trop bombée à mon gout pour être vraie. Elle nous emboite le pas juste après que nous ne soyons entrés et c'est la petite blonde qui réagit la première à ma prise de parole. Elle semble soudainement comme...contrariée et surprise à la fois, mais pourquoi? Elle devrait être habituée à ce genre de louanges venant de ma part. C'est vrai que je ne t'en avais pas parler Mickaela a... Mais Mickaela ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase. ... La tête dans les nuages ! J'étais distraite, Ça arrive à tout le monde non ?  Et de couper la parole aussi visiblement. Je n'en délaisse pas moins la jeune femme du regard, méfiant car visiblement quelque chose se trame. Elle aurait pu trouver mieux comme excuse bidon parce que je suis flic, bordel, et pas un con. Elles se toisent mutuellement, m'oubliant un peu mais qu'importe puisque apparemment je ne dois être dans la confidence.

Après çà Mecky s'écarte un peu pour suivre sa mère qui se dirige vers le salon, vaste étalage de bibelots coutant aussi cher les uns que les autres. C'est chic, ça respire le fric. La seule chose qui pourrait faire tache dans ce pompeux décors c'est moi et...certes la robe un peu trop simpliste de la Cabot. Ce n'est pas qu'elle soit moche, bien au contraire mais elle jure un peu à coté de la porcelaine. Une fois le couloir dévalé, nous voilà à présent dans la pièce à vivre, immense salle redécorée depuis peu, petit caprice de Madame certainement. C'est un peu trop clinquant, trop bon chic bon genre pour venir de lui, lui qui n'aimait que les vieilleries. Il y a quelques années encore, une vieille Harley complètement retapée et polishée, d'édition limitée, ornait la place centrale de son salon. Forcément avec l'arrivée de Madame, il avait du la virer et j'espère qu'un jour qu'il aura la bonne idée de me la confier. Mickaela s'approche de lui pour venir convenablement le saluer d'un faible bonjour qui m'étonnera toujours. Et comme précédemment, c'est sa mère qui vole à son secours lorsque je m'approche à mon tour pour saluer notre hôte. Elle nous prie de bien vouloir nous présenter dans la pièce d'à coté, histoire que nous puissions nous attabler. Pour ma part, je laisse les deux femmes s'avancer, encore songeur quant à cette discussion avortée. Quelques pas, les yeux rivés sur le sol et ce sont ses pieds à elle que j'aperçois avant de me figer. La voilà qui tente maintenant de me défier en aparté... Excuse moi... Je voulais juste savoir avant d'aller de l'autre côté... Il y a un malaise entre toi et moi ou c'est juste une idée ? Mis à part le fait qu'elle m'a durant tout ce temps ignoré, sans vouloir s'offrir alors que bon nombre d'étudiants ont eu ce plaisir, et qu'elle va bientôt hériter de la moitié de ce que j'aurais eu si sa mère n'avait foutu la main sur un membre de ma famille.... Tout va bien. Durant un instant je reste silencieux avant de la dévisager furieusement: " Tu le sauras bien assez tôt, chère demi-sœur. "  Inutile de remuer le couteau dans la plaie, elle ne parviendra pas à me saigner d'avantage. J'esquive sa silhouette sans me soucier d'elle pour aller rejoindre le petit couple bien heureux, amour qu'ils semblent vouloir nous faire partager lorsqu'ils s'enlacent posément près de la table à manger. La bienséance veut que l'on ne s'assoie pas avant que la totalité des convives ne soient prêts mais dans le cas de la blonde, j'éprouve l'étrange envie de ne pas la respecter. C'est vache et elle n'a rien fait pour cela mis à part le coup de l'ascenseur que j'ai encore bien du mal à faire passer. Pourtant j'honore la coutume en patientant derrière le dossier de ma chaise avant de me retourner une flute à la main. " Il est nouveau ce service. " Encore un autre caprice. " Perso j'ai une préférence pour l'ancien. Pas toi Mickaela? " La seule qui se fait encore désirer, cela va de soi.

22 mai 2016
Mon intervention ne semble pas contrarié le troisième protagoniste. Son calme me laisse d'ailleurs supposer qu'il ne croit pas un instant à ce que je viens d'avancer, il ne souleva rien de l'affaire pour autant. Ma mère et sa discrétion légendaire... lui reprochais-je mentalement. Je me retrouva ensuite face à mon beau-père. Les retrouvailles furent brèves. J'espérais ne pas avoir été trop désagréable avec lui. Son regard ne sembla pas me montrer la moindre animosité. Rien de comparable au regard que Clayton m'avait lancé à la suite de mon interrogation !
Finalement, à quoi avais-je pensé en allant vers lui de la sorte. J'étais en quête d'information, la plus insignifiante me suffisait pour satisfaire ma curiosité. Puisque mes données étaient entièrement vierge. Une fois de plus, je ne savais rien de lui ni de notre promiscuité. Pas plus que je ne savais quel lien j'entretenais avec son père... Puisqu'il semblait en effet que ce dernier soit mon demi frère. L'idée ne me plaisait pas... Pas plus qu'il m'avait été agréable d'apprendre que ma mère s'était remariée. Mais les choses s'étaient faites... Presque sans moi. Ou du moins s'était l'impression que ma mémoire tronquée me laissait.
Je voyais difficilement comment prendre du recul sur l'événement, sur les conversations auxquelles j'assisterai sans gaffer. Car au fond de moi, j'espérais vraiment faire bonne impression pour ce qui était à mes yeux la première rencontre avec mon beau père.
Je levais les yeux au ciel à sa réplique que je qualifiais de provocatrice. Soupirant suffisamment fort pour qu'il puisse entendre mon exaspération. Je ne comprenais surtout pas c'était pourquoi lui était là "pour moi" aux dires de ma mère, mais que Mikhail ne l'était pas. Si je n'avais pas pris part à la guerre qui avait séparé mes parents des années plus tôt, mon frère avait clairement choisi son camp. Peut-être était-ce pour cela qu'il n'était pas là ce soir.
Clayton m'avait littéralement contourné pour rejoindre la salle à manger, que je rejoignais à mon tour quelques pas après lui. Un table tout ce qui avait de plus classique. Bien différente du feng shui et de la décoration japonaise pour laquelle ma mère avait opté dans notre appartement de Manhattan.
*Qu'en était-il de cet appartement d'ailleurs ?* me demandais-je. Le couple était dans les bras l'un de l'autre et aussi gênée qu'une enfant pouvait l'être je détourna le regard, réalisant par la même qu'il m'attendait tous pour m'asseoir. Écarquillant les yeux, je m'excusais en m'avançais plus rapidement vers le quatrième couvert qui avait été disposé pour moi.
Mon demi frère s'était tourné vers moi abordant avec moi le service de table. Je fronçais légèrement les sourcils songeant secrètement au fait que tout était clairement nouveau pour moi dans cette suite qui transpirait le luxe. Je préfère ceux ci. Ils sont plus classes... Tu ne dois pas connaitre.   avais-je répondu arquant un sourcil avec un léger sourire qui se voulait hypocrite. Une protestation de ma mère se fit bien vite entendre. Cette dernière s'était assise, tous l'avaient suivi, je la toisais, restant debout et retenant un soupire devant son regard insistant, je fis une moue boudeuse comme une enfant qui refusais de demander pardon.
Inspirant profondément, c'était vers mon beau père que je me tournais. Je m'excuse... Mais pas auprès de lui, auprès de lui. Votre fils a été désagréable avec moi. Je ne vois pas pourquoi je ne le serai pas avec lui ! revendiquais-je en m'asseyant enfin. Ma génitrice aurait sans doute voulu me rétorquer de ne pas faire l'enfant. C'était du moins ce à quoi je m'attendais mais au lien de cela... Je fus face à une sorte de surprise de d'amusement de la part d'un peu tout le monde. Clayton n'est pas le fils d'Owen. m'apprit-elle. Se fut alors à mon tour d'être surprise. Je regardais chacune des personne autour de la table une à une. Oh... Mais c'est tout comme non ? fis-je me sentant tout de suite très bête, posant d'ailleurs cette question mi-rhétorique. Puis changeant de sujet pour diminuer ma gène je repris aussitôt. D'ailleurs ! En parlant de fils... Pourquoi ne pas avoir proposé à Mikhail de venir ? demandais-je alors m'adressant à ma mère en relevant la tête vers elle.
Cette dernière le verre en main, manqua d'avaler de travers. Un silence gênant s'installa à table, l'ancienne madame Stevenof déposa son verre pour attraper la main de son époux. Mikhail ne peut pas t'en vouloir à ce point là de t'être remariée... Ma présence aurait suffit à le convain... commençais-je m'interrompant lorsque ma mère leva une main vers moi pour me faire taire. Je restai alors muette, voyant son expression se décomposer sous mes yeux. Mon coeur se serra dans sa poitrine, je n'aimais pas l'expression qui s'affichait sur leurs regards. Tant et si bien que je préféra me tourner vers Clayton.
Je me doutais bien qu'il s'était passé un bon paquet de chose en sept années de vie, mais jamais je n'aurais pu supposer que le décès de mon frère faisait parti des grand événement qui avait marqué ma vie.

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Je préfère ceux ci. Ils sont plus classes... Tu ne dois pas connaitre.   La voilà la Mickaela que je connais, me faisant grâce d'une petite répartie cinglante quant à mon manque de raffinement. J'ai instantanément plissé des yeux, rebuté par son arrogance, la main crispée sur le dossier de ma chaise, les hostilités officiellement lancées. Mais c'est sa mère qui intervient et nous convie à nous assoir tout comme elle pour prendre part à ce repas aux gouts déjà bien acerbe. Soit, je prends place et ne me donnerais la peine de tourner la tête vers celle qui se fait encore attendre et que tous dévisagent.  Je m'excuse... Mais pas auprès de lui, auprès de lui. Votre fils a été désagréable avec moi. Je ne vois pas pourquoi je ne le serai pas avec lui ! Là c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et me tire un rire gras et soudain. Moi? Pas aimable? C'est l'hôpital qui se fout de la charité, n'ayant même pas capté le début de sa phrase lorsque l'élégante Milf la reprend sur un point après s'être gentiment moquée: Clayton n'est pas le fils d'Owen. Naturellement... Mais je suis bien le seul que cette méprise ne fasse sourire à présent, aigris par son reflet que me renvoie d'elle le couteau tenu entre mes doigts fébriles, nerveux et bronche à voix basse: " T'aurais pas dû sniffer cette merde d'étudiant avant de venir..." Parce que c'est bien beau de s'attifer de cette manière si ce n'est pour que le reste ne suive pas. Moi, j'ai peut-être été un peu laxiste sur mon apparence mais j'ai encore toute ma tête et la surprise qu'elle affiche face à cette révélation en dit long sur la quantité qu'elle a dû prendre. Maintenant je comprends mieux pourquoi ma tronche ne lui est pas soi-disant revenue dans l'ascendeur... Oh... Mais c'est tout comme non ? Elle tente de se rattraper, cela se sent mais pour ma part je ne peux lui pardonner, formation professionnelle oblige s'il est vrai qu'elle s'est droguée.

Alors elle change complètement de sujet et part sur un thème qui m'est inconnu parce que le coté de famille reste encore pour moi, à part sa mère, un mystère. Je n'ai jamais cherché à en apprendre plus sur elle, pas depuis l'année dernière. D'ailleurs ! En parlant de fils... Pourquoi ne pas avoir proposé à Mikhail de venir ? A sa mère qui régurgite presque la boisson avalée, on est en droit de supposer qu'il s'agit d'un sujet délicat à aborder. Mikhail, Mickaela, très poussée la recherche des prénoms dites-moi. Il doit s'agir d'un cousin, d'un frère... Mikhail ne peut pas t'en vouloir à ce point là de t'être remariée... Ma présence aurait suffit à le convain... D'un frère dont je n'ai jamais étrangement entendu parler et en y songeant un peu plus, il n'y a que peu de raisons à cela. Sa mère la coupe direct cependant d'une main levée, agacée, gênée - je ne saurais dire - depuis qu'elle a prononcé ce nom.  Très... Quel est ce mot que tu as employé?... Classe Mecky. Si tu voulais te donner en spectacle, c'est réussi. Alors j'incline ma tête vers elle prêt à la dégommer avec ce même mot qu'elle m'a tout à l'heure gentiment foutu dans les dents mais comprend à l'expression de son visage que rien n'est simulé. " A quoi tu joues bon sang? " Je me retourne brusquement vers le couple qui semblait plus amusé que surpris par son ignorance, passablement irrité. " Il se passe quoi ici?  " Et de mon index la pointant j'insiste lourdement. " Qu'est-ce qu'il lui prend? " Le peroxyde est allé bien plus loin que souhaité, cramant au passage le peu de cellules grises que le bon Dieu lui avait accordées ?

22 mai 2016
J'étais assez fière de la remarque que je lui avais balancé. A dire vrai il n'en méritait pas moins. Et même si son expression s'était durci, l'homme ne répliqua pas grand chose. Peut-être d'ailleurs était-ce à cause de ma mère, toujours là pour temporiser et faire bonne figure. A la suite des quelques excuses que ma génitrice m'avait arraché, je l'entendais à présent rire sans la moindre discrétion. Je tournais alors lentement la tête vers lui, fronçant imperceptiblement les sourcils tandis qu'il riait. Oui, j'avais sans doute raison, Clayton devait surement appartenir à cette catégorie que l'on appelait les nouveaux riches. Peut-être aussi était-il le cas de mon beau père.
Levant ensuite les yeux au ciel, je ne relevais pas. La remarque de ma mère ne me donne pas véritablement le lien exacte de parenté entre les deux hommes, mais qu'importait. Le fait était qu'il était à table avec nous ce soir et...
Le cours de mes pensées s'interrompait tandis que je me répétais mentalement ce que je croyais avoir entendu. Je tournais alors vivement la tête vers Clayton et me penchais légèrement sur la table en lâchant sourcils froncés sur le même timbre de voix que lui. ... Je te demande pardon ! Qu'étais-je censé conclure de cette remarque. Etait-ce une façon de me taquiner à sa manière, puisque tel était notre façon de communiquer semblait-il. Ou bien le jeune homme avait-il déjà par le passé eu des raisons de croire que je pouvais consommer ce genre de drogue. Mon regard se perdait sur la table soudainement peu désireuse d'attirer l'attention sur ce qu'il venait de dire. Je n'avais pour l'heure rien à me reprocher mais je savais aussi que ma mère serait fort contrariée d'apprendre que j'avais pu un jour faire ce genre d'écart.
Je n'essayais pas vraiment d'avoir du soutien de celui qui, je me doutais n'en raterait pas une pour m'enfoncer, seulement voilà, puisque ma mère gardait le silence, je n'avais d'autres alternative que de me tourner vers lui. Il avait scruté mon expression un instant me faisant un reproche on ne peut plus légitime. A quoi je jouais ?... La question restait posée, il en enchainait d'autres, à l'attention de ma mère à présent. Du couple d'ailleurs, qui semblait chercher ses mots pour m'expliquer, m'annoncer, me consoler. Je sursautais légèrement tandis qu'une boule se formait dans ma gorge alors que Clayton pointait son doigt sur moi.
Ma génitrice commençait alors à expliquer brièvement à ce dernier la raison de mon absence ces derniers mois de même que mon incapacité à retrouver la mémoire. Lui épargnant bien des détails qu'il ne lui serait pas difficile de découvrir seul puisque j'avais oublié jusqu'à décès de mon frère !
Il m'était complètement égal qu'il soit au courant de ce qui m'était arrivé au Chili à présent. Mes yeux devenaient larmoyants, je ne faisais rien pour me reprendre secouant d'abord imperceptiblement la tête avant de la secouer plus vivement lorsque ma mère reprit la parole. Il nous a quitté Mickaela... prononçait-elle d'un calme olympien. Cette femme avait une faculté de dissimuler ses émotions presque effrayante. Son débit de parole lent et mesuré, elle expliquait avec ses mots le déroulement des choses, mais je ne l'écoutais plus, ne captant que quelques mots par ci par là. ... Il y a 6 ans...Je tentais d'avaler ma salive en vain. Une longue lame semblait se plonger dans ma poitrine. J'essayais de me contenir, je n'y parvenais pas vraiment. Il me suffit de cligner une fois des yeux pour que mes larmes se mettent à rouler sur mes joues. ... Un accident de moto... Je tournais la tête évitant leur regard à tous, tentant de me souvenir, tentant de me calmer. Qu'elle se taise ! suppliais-je intérieurement le destin en me mordillant l'intérieur de la lèvre. Allons, nous sommes à table reprends toi.
Je tournais presque immédiatement la tête vers elle, mes yeux bleus la fusillaient du regard.
Me reprendre ? répétais-je choquée qu'elle ose seulement espéré que je fasse comme si de rien était. Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ? m'emportais-je tout d'abord. J'inspirais ensuite profondément comme pour me calmer et essayais nerveusement mes joues une à une avant de regarder droit devant moi. Sans vraiment fixer mon peau père dans les yeux, mon regard filtrait à travers lui. Je venais de traverser en quelques secondes toutes les phases du deuil. A moins que ce ne soit que mes souvenirs qui daignaient émerger.

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Des suites de mes questions c'est sa mère qui répond et m'explique posément ce qu'il en est de la condition de Mickaela, le comment du pourquoi de son amnésie due à un accident regrettable au Chili. Alors curieux, j'ai dans la foulée contemplé sous un nouvel angle la blonde qui se tient à mes cotés. Elle a donc tout oublié, tout de nos joutes verbales et de mes tentatives inconditionnées à vouloir la voir flancher. J'ai peine à le croire bien que son petit manège concernant son frère suffit de lui même pour me convaincre finalement. Il nous a quitté Mickaela... La sentence tombe, peut-être un peu trop raide à mon gout puisque je sais par expérience que la mort n'est pas toujours la bienvenue de la part de ce qui sont restés ici sur Terre. Et même si j'ai fait preuve d'une certaine déconvenue envers la jeune femme jusque là, je ne suis pas pour autant un chien et la prends en pitié, conçois volontiers que cette vérité soit des plus difficiles à accepter pour une page blanche qui, il y a trente secondes encore, pensait le voir peut-être débarquer. Les doigts crispés sur mon couteau, un regard noir est lancé à l'intention de la matriarche presque insensible aux pleurs de sa fille. ... Il y a 6 ans... Aussitôt mes yeux roulent vers le mur opposé, comprenant pourquoi je n'en ai jamais entendu parler. Effectivement, cela remonte à un sacré moment et je me demande jusqu'où s'étend son amnésie, à quel point ses souvenirs ont pu être altérés. ... Un accident de moto... Et plus elle continue de lui raviver la mémoire, plus la jeune femme s'enfonce dans sa propre détresse, en pleurs à présent, quelques perles salines roulant sur sa peau diaphane. Elle fuit leurs regards, le mien également, lorsque sa mère se permet une phrase de trop.  Allons, nous sommes à table reprends toi. La réaction de la Cabot ne se fait attendre et c'est irréfléchi qu'elle jure d'une voix légèrement tremblante encore sous l'effet du choc : Me reprendre ? Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ?

Pour une fois, je suis en accord avec elle parce que je n'aurais jamais dégluti une telle vérité aussi rapidement même aussi salop comme je puisse être, peut-être plus compatissant que ces bourges n'ayant plus rien d'humain. Et lâchant mon couvert je vais, nerveux, chercher dans mon blouson de quoi m'occuper le temps qu'elle ne sèche ses larmes. Du bout des doigts est extirpé un paquet de clopes duquel l'une d'elles fera mon bonheur. Elle est tassée vigoureusement contre le plat de ma paume avant de se glisser entre mes lèvres sous le regard médusé de mon oncle qui pensait sans doute que j'avais définitivement arrêté. Navré de le décevoir mais c'est une routine à laquelle je ne peux me soustraire, bien que j'ai tenté fut un temps de vapoter mais sans grand succès. Le cul du paquet martèle la table nappée de cette soierie à la blancheur qui n'a d'égal que leur vanité avant de me relever, m'éclaircissant la voix avant d'annoncer: " Vous nous excuserez. " Parce que la jeune femme, si elle ne se joue de nous dans une comédie à grande échelle, doit digérer les faits. Mon oncle ne semble pas désapprouver. Je fais donc le tour de ma chaise avant de m'abaisser, glissant ma main dans la poche intérieure de ma veste qui y est accrochée afin d'y récupérer mon briquet. La cigarette au bec, c'est vers Mecky que je me détourne et lui glisse, lui détachant un sourire pour ainsi dire comme sincère. " Tu viens prendre l'air ? " sur la terrasse de leur appart' quelques minutes.  

22 mai 2016
Clayton assistait à la scène en bon spectateur. J'avais - pour tout dire - presque oublié sa présence, jusqu'à ce qu'il quitte la table. J'aurais dû faire pareil plutôt que de répondre à ma père comme je venais de le faire. Je comprenais tout de site mieux ce qu'elle voulait dire par : On était plus tellement en bon terme toi et moi. Ou bien ton : Ton insolence a eu raison de notre complicité. J'ignorais si elle avait toujours été ainsi ou si ses années en Australie avaient kidnappés, mais je ne la reconnaissais plus ! Cette femme ne pouvait pas être celle qui m'avait élevée.
Quoique... Je me souvenais d'une femme qui m'obligeais presque à l'accompagner dans les réceptions bondées d'homme riche. Je me souvenais d'une mère qui m'apprenait à préférer la richesse au choix du coeur. Une architecte qui m'avait invité à choisir la fac de droit parce que selon ses dires : Mon futur riche époux sera un riche avocat et autant que tu sois avant tout leur collègue. Alors au regard de ses quelques souvenirs qui émergeaient au regard de cette micro engueulade entre elle et moi. Micro engueulade oui... Car il y avait eu bien pire !
Ce n'était pas d'elle dont je voulais me souvenir. C'était de mon frère, De lui et des quelques moments que j'avais eu avoir avec lui avant sa mort. En avais-je seulement eu ? Je voulais me rappeler de lui et de tous ces précieux moment que j'avais passé en Russie avec lui, à l'ambassade en France, à Saint-Pétersbourg avec ses amis et aux nombreuses fêtes où il m'avait entraîné pour que je lui serve de chaperon. Je voulais me rappeler seule ce qui lui était arrivée, me rappeler de son enterrement. J'osais espéré que j'avais pu m'y rendre que je me sois trouver à New York ou ailleurs ! En parlant de ça ... Où l'avaient-il enterré ? Et comment allait papa !
Je ne regardais guère vers le fameux Clayton, devinant pourtant les gestes qu'il opérait sur la table coupant ma mère dans son élan. Nulle doute que cette dernière aurait fait part de son mécontentement quant à ma façon de lui répondre. Je culpabilisais moi même, comme la pré ado que je me pensais encore se devait de le faire. Sauf que tu as grandi à présent Mecky.
Clayton reprenait la parole : Nous ? répétais-je mentalement en tournant la tête vers lui détournant les yeux presque aussitôt. Oui, il parlait bien de moi... Ma génitrice de même que son conjoint acquiesçaient tous deux... Comme s'ils avaient eu le choix. De toute évident, Clayton ne répondait pas de leur autorité. Je l'en enviais presque. Mon regard croisait une fois encore le sien. Souriait-il vraiment ?! songeais-je surprise.
Se fut gênée, que je me levais de table sans attendre l'autorisation de qui que ce soit d'autres ! Me répétant d'ailleurs mentalement comme pour me donner raison que j'étais grande maintenant ! Je hochais presqu'imperceptiblement la tête avant de me lever bougeant silencieusement la chaise sur laquelle j'étais assise et je me dirigeais d'un pas rapide jusqu'au dehors.
L'air me semblait tellement plus frai à l'extérieur, j'inspirais, expirais et répétais les gestes longuement, comme si j'étais restée en apnée durant une trop longue période. Fatale erreur car je me remettais à pleurer comme si je n'avais attendu que cet instant. D'être loin d'elle et de son regard hautain. Je portais ma main à ma bouche en espérant que cela m'empêcherait de sangloter. J'étouffais d'ailleurs plutôt sanglots avant d'essayer là encore d'essuyer en vint les larmes qui coulaient sur mes joues. Tentant tant bien que mal d'épargner mon maquillage. Pff Et alors ! Mon maquillage était bien le cadet de mes soucis !
Je fermais les paupières et respirait de nouveau lentement parvenant enfin à faire cesser mes pleurs. Après plusieurs secondes je m'excusais dans un souffle. Encore une déformation que l'éducation de ma mère m'avait donné. Pourquoi être désolée d'être triste pour son défunt frère. Secouant la tête je marmonnais. ... Je crois que je la déteste.

CODE BY RESSAPANDA.

Family Diner
ft. MECKY & CLAY

Sans demander son reste, la blonde m'emboite le pas vers le balcon pour finir par craquer une fois au dehors. Elle lâche quelques larmes après avoir longuement patienté, qui perlent contre sa volonté le long de ses joues. Inutile de les essuyer, cela ne fera qu'accentuer ses yeux moirés par la tristesse de cette accablante nouvelle. Mecky Stevenolf qui pleure, une première.  Mais même si je suis satisfait de la savoir comme tout être humain pourvue d'un cœur, j'ai peine encore à la voir souffrir de ce malheur malgré tous ces mois à se tenir tête bêtement. Accoudé sur le garde-corps les mains dans le vide, je me permets d'observer un tout autre spectacle: Boston et ses quartiers huppés qui pullulent de vie. En contre bas, c'est l'anarchie: ils vont et viennent, dépensant dans chaque boutique sans se soucier d'un lendemain et ils ont bien raison tout compte fait puisque personne n'est à l'abri d'un accident. La preuve en est, j'imagine que son frère se voyant profiter de la sienne un peu plus longtemps. Et ces motards là qui rivalisent de dextérité pour gagner quelques mètres dans les files d'attente, manquant de peu à chaque fois de percuter les piétons qui pensent pouvoir circuler entre les bagnoles en toute sécurité. Je les observe avec du recul, moi-même étant l'un d'entre eux quelques heures par semaine, à prendre des risques inconsidérés, jouer de chance lorsqu'il s'agit de doubler malgré le trafic abondant.

La cabot se place naturellement à coté pour souffler, s'éloigner de l'atmosphère pesante de ce diner. ... Je crois que je la déteste. Sa mère... Elle est d'un autre monde tout simplement. Hautaine, vénale et pourtant la cabot devrait avoir çà dans le sang également. Alors sans même détourner le regard vers elle, je reste plongé dans ma contemplation du moment, balayant de la main le balcon. " T'en fais pas, un jour tout çà t'appartiendra. " Noble récompense pour devoir endurer quelques années encore les aléas d'une famille un peu trop butée sur les bords, sa mère plus particulièrement. Car mon oncle, lui, serait bien du même genre que sa belle-fille, à assumer sans rien dire tant qu'il peut y prendre du plaisir. Ce n'est certes pas un trait de famille parce que de mon coté, supporter ceci sans broncher ne serait pas une mince à faire.

Les histoires d'argent, d'héritage, sont toujours une source d'ennuis alors ne voulant rentrer en conflit avec elle sur ce terrain et puisqu'elle me fait pitié, je suis prêt à lui céder cette part du butin. Personnellement, je me conterais du chalet - plus indépendant que n'importe qui dans la famille - qui se trouve dans les montagnes, complètement excentré de la ville. Mes doigts viennent subtilement placer la clope entre mes lèvres avant de lui tendre le paquet, lui proposant d'en griller une en ma compagnie. " Une raison comme une autre de retarder le repas..." Et ce n'est pas avec cette malheureuse cigarette qu'elle détériorera sa santé plus qu'elle ne l'est déjà. " Alors tu ne te souviens de rien..." Triste constatation. Le briquet suit naturellement dans la logique des choses et les deux mains portées à hauteur de mes lèvres, l'une tenant l'objet, l'autre le protégeant de la brise légère, j'articule du mieux que je le puisse tout en tirant quelques bouffées afin d'en embraser le bout. " Même de nous..."