Aujourd'hui promettait de l'action et surtout l'aboutissement éventuel de plusieurs semaines d'enquête. Les soupçons de meurtre sur plusieurs jeunes gens de Boston portaient sur un baron local de la drogue. Rien ne pouvait l'impliquer jusque là bien que la Police sache très bien pour ses agissements, mais un témoin et une arrestation faciliterait sans doute l'affaire. Pour l'occasion la brigade criminelle collaborait avec la DEA et Declan attendait patiemment l'arrivée des autres. Enfin patiemment, c'est juste un mot parce qu'il avait hâte d'en découdre. Une voiture banalisée fait son entrée dans la rue et ses yeux s'écarquillent légèrement lorsque Clay en émerge. Forcément, faut que le destin décide de lui ramener cette grande gueule de Winthrop. Celui-ci se dirige à présent vers lui. « Cooper. » Sa tête opine machinalement. « C'est tellement pas un plaisir de vous retrouver là Lieutenant. Espérons que tu ne te prennes pas encore pour le roi de l'action. » Parce que le Flic avait une petite tendance à ne pas toujours vouloir écouter les ordres. Il ne l'avouerait jamais mais il savait qu'il était un policier de valeur, mais leurs méthodes d'action étaient contraires dirons-nous et cette vieille rivalité remontait bien avant qu'ils ne soient de simples collègues.

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Clay a cette nonchalance qui a le don de le faire bondir. Extérieurement, il n'en montre rien néanmoins. Le Fier s'oblige à garder contenance face à celui qui le ferait pourtant facilement sortir de ses gonds. « Je ne suis pas du genre à me dégonfler. Ça dépendra aussi de si tu te prends pour le seul justicier de la ville. » Comme tu en as l'habitude, des méthodes de bourrin et la diplomatie en option parfois. Declan rejoint ensuite la camionnette dans laquelle ils préparent l'intervention, lui est déjà au courant de la manière dont va se dérouler l'opération mais rien ne vaut un rappel. « Donc, vous vous faites passer pour un dealer de la haute locale à savoir James Thorpe et son homme de main. Cooper, tu es le dealer, Yates l'homme de main. » L'ancien Dunster hausse les sourcils défaitiste, n'aimant pas avoir le second rôle mais sachant pertinemment que c'est la meilleure option. « Vous essayez de le cuisiner sur la disparition de Rodriguez en prétextant un rendez-vous auquel il n'est pas venu. Dès que vous flairez quelque chose, vous vous mettez en action. Les renforts arriveront. » Super, l'équipe viendra sauver la veuve ou l'orphelin ou bien les deux abrutis qui ont accepté de se fourrer dans un tel guêpier. Mais faute de mieux. Et Declan doit bien avouer que ça lui plaît d'avoir une mission d'infiltration et potentiellement un peu d'action. «  Compris Messieurs ? » Declan acquiesce silencieusement tandis que des agents les équipes tous les deux d'oreillettes sans fil et d'un micro indétectable. Dire que l'affaire est dangereuse est un moindre mot. Les deux Flics se retrouvent ainsi rapidement dehors et se rejoignent la berline noire leur servant à rejoindre le lieu du rendez-vous. Declan prend le volant tandis qu'il se retourne vers Clay. « Rêve pour que je t'ouvre la porte arrière. » Mon ego en prend suffisamment un coup pour te servir de chauffeur. Et en route pour l'action.

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Il détestait ce type mais il respectait son talent. Bien qu'il s'affranchisse de toutes les règles, Cooper parvenait souvent au résultat escompté, et ça il était bien forcé de l'admettre. Les mains de Declan reposent sur le volant qu'il caresse du bout des ses phalanges le long du bitume. Les berlines se conduisent presque toutes seules, si bien que ça en est presque ennuyant. Son regard s'accroche au rétroviseur et à la face de Clay. Ses sourcils se froncent avant qu'un sourire amorce la naissance de ses lèvres pour aussi vite s'effacer. « Deux mains gauches qui pourraient bien sauver ta misérable peau alors ne les critique pas trop. » Parce que tous rivaux qu'on soit, on donnera chacun de son souffle si il le faut. C'est ça le serment d'un flic. Et bien que Clay aime à se démarquer du corps judiciaire, il sait qu'il ne parjurera pas son honneur. La deuxième question le laisse songeur. Pas la question en elle-même mais le simple fait qu'il la pose. « Parce que tu as une tête de brigand. Tu es le flic qui a l'apparence la plus malhonnête que je connaisse, et parce que tu es bon au bluff, on ne sait jamais vraiment pour quel camp tu joues. Mais tu ne le savais pas déjà ? Je t'apprendrai quelque chose pour une fois ? » Sa voix était monocorde et limpide parce que la franchise était depuis bien longtemps sa meilleure alliée. Lui n'avait pas ce talent, lui était trop honnête pour mentir. Tellement que ça en était parfois stupide. Mais on ne se refait pas. La voiture s'arrête, ils sont désormais arrivés à destination. « Profites-en. » lance Declan en regardant une ultime fois le petit miroir qui les lie à l'intérieur du véhicule. L'ancien Dunster sort de la Berline et ouvre la porte arrière, parfaitement à l'aise dans son rôle. Il n'est maintenant que l'homme de main de James Thorpe. « Je te suis. » dit-il finalement en attendant que Clay amorce le pas vers l'épineuse situation.

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Declan ne relève pas la provocation et se contente de regarder Clay sortir de la caisse. Les deux se dirigent au lieu de rendez-vous et Declan se surprend de l'apparence bourgeoise de l'endroit. Les deux hommes de main ne posent pas problème hormis bien évidemment qu'ils retirent leurs armes. Mais ça c'était une formalité à  laquelle ils s'attendaient. Ils mettaient les pieds au milieu des épines et ce ne serait pas facile. Leur laisser leur flingue serait tout bonnement inconscient. Declan laisse pourtant à regret son arme puisqu'il ne s'en sépare que rarement. Le clair des prunelles de l'homme de main qu'il est s'assombrit lorsqu'il observe la foule amassée et le cercueil qui repose au milieu de la pièce. « ça promet un grand moment. » commente-t-il pour cacher l'effarement qui s'empare de lui. Ce n'est plus au milieu d'épines qu'ils ont mis les pieds mais bien dans la tombe eux aussi. Clay ne se démonte pas pour autant et se présente comme le remplaçant de Rodriguez. Daguet ? Sérieusement. Les mâchoires de l'ancien Dunster se contractent, ce n'est pas le moment de faire valoir des relents d'orgueil pour un nom. Aussi, se contente-t-il d'incliner la tête. « Bien sûr. J'aimerais vous dire bienvenue à tous les deux, mais ce ne serait pas judicieux. » déclare le dealer en lançant un coup d'oeil à la boîte à macchabées quelques enjambées plus loin. Les deux sont invités à s'installer au dernier rang et une sorte d'hommage commence. Declan reste aux aguets, laissant ses oreilles traîner ça et là mais impossible de savoir qui est le responsable de tout ça. La cérémonie se termine et Siegel, leur fameux baron local vient jusqu'à eux. « Bonjour messieurs. » Son regard se pose sur Clay. « Alors comme ça vous êtes le remplaçant de Rodriguez ? Nous le regrettons amèrement. » Il laisse ainsi le temps au flic de s'expliquer, se présenter, un sourire satisfait toujours poli orne ses lèvres. Declan regarde Clay avec un calme apparent mais sa cervelle prie pour que Clay trouve les bons mots, ceux qui les empêcheront de finir dans la même boîte que leur ami Rodriguez justement.

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Une fois de plus, son adrénaline est mise à rude épreuve quand Siegel lui-même vient les accueillir. Autant dire que ça chauffe pour leurs fesses, mais Clay ne se départit pas de son aplomb caractéristique. Declan se contente une nouvelle fois d'un regard entendu lorsque son faux Patron le présente comme sa conscience. Mais finalement ça les résume assez bien tous les deux. « Vous êtes français ? » Daguet donc, répond. « Par des parents éloignés, il ne reste que le nom. » Sa voix grave reste calme, impassible d'apparence alors que Siegel semble se contenter de cette réponse, le regard du Baron est néanmoins appuyé sur les deux acolytes. « C'est étrange Thorpe que vous soyez si haut placé alors que je ne vous connais pas le moins du monde. J'aurais pensé que le frère de Rodriguez soit le plus à même de lui succéder. » Et que le Chef avance ses pions, voyant là ce que le Questionné peut avoir à répondre. Compliqué de savoir quelle posture adopter dans ce guêpier mais ce n'est pas pour rien qu'ils ont choisi Clay pour cette mission, lui qui connaît si bien le terrain et la façon dont il vaut mieux se comporter. Declan n'est que l'homme de mains et il en est soulagé, le silence de sa part n'est ainsi pas surprenant. Son regard toutefois ne perd pas de réactivité et il observe alors les hommes de main du Baron se rapprocher à leur tout, insidieusement mais progressivement juste au cas où.

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