Cela devait faire combien de temps qu'on marchait dans cette forêt tropicale? En plus de faire super chaud, il faisait humide et c'était juste désagréable. A début j'étais tout devant à suivre le guide et à faire semblant de comprendre ce qu'il me racontait mais à vair dire, j'en avais juste rien à foutre. Il nous prenait pour des aventuriers à grimper de plus en plus haut et je voyais bien que les autres commençaient à fatiguer. J'aurais pas du dormir deux heures sur la nuit, oui d'accord, j'avoue m'être bien défoncé la gueule avec Andrea mais que voulez-vous? C'était les vacances, merde. A Rio en plus! Quelques minutes plus tard, j'étais à la traîne et je me retrouvais derrière avec un mec qui marchait à du deux à l'heure, comme s'il prenait son temps d'explorer la nature. Je me souvenais de ce mec, le jour du Blocus des maisons. Il avait fumé un joint devant tout le monde. Tiens, tiens, tiens. J'attendais qu'on soit un peu plus à la traîne pour lui jeter un coup d'oeil. "Salut mec, par hasard t'as pas un petit remontant?" j'espérais qu'il sache de quoi je parle. Il suffisait de voir mes yeux pour le comprendre car j'étais vraiment crevé, limite au fond du trou et tout ce qui fallait c'était m'évader. " Je t'ai vu fumer l'autre jour à la Winthrop." je souris, peut être qu'en le demandant gentiment avec un sourire ça changera les choses. Je voulais juste que cette excursion de malheur finisse bien, mais il fallait se dépêcher car le soleil commençait à se cacher. Il manquerait plus qu'on soit perdus.

L'humidité et la chaleur font de l'atmosphère quelque chose de vraiment horrible et de mon côté je veux juste que le supplice s'arrête. Cela fait des heures entières que nous marchons dans cette forêt tropicale, et je suis le dernier. Le guide je ne l'écoute même plus, je me fiche des arbres qu'il me montre, me fiche des chants d'oiseaux et me fiche aussi des insectes qui peuvent nous tuer. Je me suis toujours dit que si je devais mourir, ça sera d'une overdose. J'ai pris un bâton que je fais trainer derrière moi. Je m'arrête dès que je vois une bestiole pour l'analyser de plus près, j'avoue j'essaye de lui faire peur mais qu'importe, de toute manière avec mes écouteurs dans les oreilles je n'entends pas grand chose. Alors que je suis plongé dans ma musique, que je suis tranquillement dans ma bulle, Royce le président de ma maison arrive. Je sais qu'il vient me parler et avant qu'il ne prononce le moindre mot je coupe ma musique pour être certain de bien comprendre. Et là je ne me retiens pas et explose de rire. « T'as cru que j'étais un distributeur de joints ? » J'arque un sourcil, m'arrête devant une toile d'araignée, et pose le bout de mon bâton sur la grosse arachnide présente pour la faire bouger. Rapidement je reprends « Sous prétexte que t'es notre président tu crois que tu peux tout te permettre ? » C'est vrai que je suis méchant avec lui, mais ça m'énerve un peu en fait qu'il me parle juste pour se fumer un pétard. J'espère au moins qu'il sait que je suis l'ex de sa petite amie actuelle.

Tout ce que je voulais, c'était décompresser, je sais pas, faire autre chose que grimper encore et encore dans cet environnement désagréable. J'étais donc arrivé à la traîne, derrière le groupe et je marchais à côté d'Edouard, un bizut que je ne connaissais pas encore, juste de vue et de nom. Je savais qu'il fumait pas mal de joints donc tout naturellement, je lui avais demandé si c'était possible qu'il me dépanne. Sa réponse me fit sourire bêtement. Ah ouais, ce mec était arrogant, ce que je ne supportais pas. Mais je devais faire un effort  j'étais son président et je voulais pas m'embrouiller avec un winthrop de plus. C'était déjà assez compliqué de faire la gueule à Sacha. Je le regardais en fronçant les sourcils, il suffisait de rentrer dans son jeu.  "Tout à fait! Je suis un gros gratteur, je viens voir les winthrops et ils me donnent tout ce que je veux." sous prétexte que j'étais président, je me croyais tout permis? Aha, c'était la meilleure ça. Je pris ma gourde et je buvais quelques gorgées pour m'hydrater car j'avais la gorge sèche. " C'est pas grave, je t'embête pas plus, qu'on vienne pas me dire après que j'essaye pas de sociabiliser avec les nouveaux." c'est vrai qu'à la base, j'aurais bien voulu un joint, mais ce joint, je ne comptais pas le fumer tout seul, c'était aussi pour faire connaissance avec Edouard, car selon moi, il y avait des chances qu'on s'entende bien.

Je suis arrogant c'est vrai, surtout que Royce n'a rien fait. Sûrement qu'une part de moi lui en veux parce qu'il sort avec Leevy je n'en sais trop rien. D'ailleurs, je me demande si elle est venue à Rio avec nous car je ne l'ai pas encore vu. Je dois être trop occupé avec Chrissy pour ça. Elle aurait dû venir à cette excursion merdique, car je m'ennuie à mourir. Je souris sarcastiquement suite à sa réponse qui me fait bien en fait. J'y suis peut-être allé un peu fort avec lui. « Ouais je crois que c'est ça. » Le bâton traine toujours derrière moi, et je le fais bien exprès à vrai dire. Et là quand il me parle de faire du social, je reste perplexe. C'est vrai que l'on devient sociable quand on vient demander un joint à quelqu'un. Il aurait reçu la palme d'or de la meilleure blague ce Président. Je lâche le bâton qui se claque sur le sol. Attrape mes écouteurs et les range soigneusement dans ma poche intérieur J'en profite pour sortir deux joints, j'en mets un entre mes lèvres et je tends l'autre à Royce. En fait je me ballade toujours avec des joints tout faits ça parait fou mais j'ai toujours fonctionné comme cela. « Tiens prends, au moins tu me tiendras compagnie. » Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et puis j'ai un bon fond, il ne faut pas croire. J'allume mon joint avec mon briquet et tends ce dernier au Winthrop. Je referme ma veste après avoir tout bien rangé, reprends possession de mon bâton et le fait trainer encore et toujours derrière moi, tirant la première taffe de mon joint. Bonheur est le mot qui me vient à l'esprit.

Ce mec était vraiment désagréable, pendant un instant je me suis vraiment demandé ce qu'il foutait chez les winthrops. On était sensé bien se tenir entre frère et ce qu'il me disait, c'était tout bonnement nul. Surtout qu'il le disait à son président, au cas où il ne sache plus qui je suis. C'était moi qui avait organisé tout ce voyage, avec Marshall, il me devait bien au moins le respect. Parce que selon moi, je ne lui manquais pas de respect. J'haussais les épaules, tant pis, continue ton chemin tout seul, la compagnie de la nature était plus chouette que lui. Mais Edouard ne semblait pas avoir dit son dernier mot, il finit par me tendre un joint. "Merci." soupirai-je de soulagement en attendant qu'il me passe qu'il me passe son briquet pour l'allumer. Je pris une première taffe et je recrachais lentement la fumée en penchant légèrement ma tête en arrière. Le soulagement quoi. "C'est vraiment de la bonne ça! Mais j'veux pas que tu m'en fasses cadeau, mon porte feuille est dans ma chambre." pas prudent du tout, mais j'étais un mec réglo avec ceux qui me donnait de la weed. J'étais pas un profiteur comme il pouvait le penser. A force de traîner avec, on ne se rendait même pas compte qu'on s'égarait du groupe, on était beaucoup trop à la traîne. Je me demandais bien pourquoi.

Lorsqu'il me remercie je lui fais un petit sourire, puis passe une main dans mes cheveux. Après lui avoir tendu un de mes joints, je le regarde apprécier les saveurs illicites, mais tout aussi merveilleuses que ça peut procurer. Je dis ça, car en vue du nombre que je fume je sais de quoi je parle. D'ailleurs sans joint je ne saurais pas comment faire. C'est simple, la plupart du temps mes pupilles sont dilatées, et quand elles ne le sont pas, c'est que je suis malade. Puis il commence à vouloir me parler de remboursement. Euh..non, je refuse je ne veux pas qu'il me paie un simple petit joint. Sérieusement, c'est hors de question, surtout en vue de la relation qu'il a avec Leevy. « Non, non ne t'en fais pas. Ça me fait plaisir. » dis-je alors. Bon c'est un demi mensonge, mais ça passera, il ne va pas comprendre. Cependant, loin de moi l'idée de vouloir sympathiser avec lui sous prétexte qu'il est le nouveau petit ami de sûrement ma plus belle relation à Cambridge, et le président de la WH. Je regarde le groupe s'éloigner de plus en plus de nous, de ce fait je fais un sourire. Tant mieux, on sera davantage tranquille. Sachant que je suis tout de même un petit con, et que j'aime chercher les embrouilles, mais toujours de manière subtile, je demande alors à Royce avec un sourire malicieux dessiné sur le coin des lèvres « Alors, comment va Leevy ? » Je lui lance un regard assez moqueur. J'aurais très bien pu dire "ma Leevy", mais je ne l'ai pas fait, j'aurais été bien trop un petit merdeux sur ce coup là, même si c'est un peu ce que je suis en fin de comptes.

Bon, tant mieux si ça lui faisait plaisir. Je le remerciais d'un sourire sincère. Ce mec avait beau avoir une tête à claques, il restait cool. Quel changement de situation quand même, il y a deux secondes, il me prenait pour un gros profiteur et maintenant, il me faisait gratis. Peut être qu'il attendait quelque chose de ma part en retour, les prochaines minutes me le diront. Je lui rendis son briquet après avoir allumé le joint. Directement, je me sentais mieux, je sentais même pas mes pieds marcher sur un sol désagréable. J'avançais car mon corps le faisait, mais ma tête était légèrement ailleurs, plus légère. C'était vraiment de la bonne, j'allais lui dire lorsqu'il me demanda comment allait ma copine. "Je ne m'attendais pas à recevoir ce genre de question de ta part." c'est vrai quoi, qu'est-ce qu'il voulait savoir sur elle? Clairement, ça me faisait bizarre. Edouard s'en foutait de savoir comment elle allait, il voulait juste que je parle d'elle. "Je crois qu'elle va bien, puis de toute façon, si elle va mal, elle me le cacherait." c'était du blondie tout craché, elle gardait ses problèmes pour elle. Le plus sensible dans le couple, c'était moi, étonnant n'est-ce pas. J'hésitais à poser la question que je craignais un peu maintenant. "Tu la connais d'où?" comment, quand, tout, je voulais tout savoir, surtout qu'il avait ce sourire moqueur qui me mettait mal à l'aise.