Il était tant que je reprenne ma vie en main, que j'arrête ce petit jeu idiot, de ne pas vivre pleinement ma vie. Je ne dors plus la nuit, je suis méfiante de tout... Je suis même insupportable avec les gens qui me veulent de l'aide, je dois arrêter de croire qu'en me comportant comme la pire des idiots ma vie allait s'améliorer. Je suis la seule à pouvoir faire quelque chose de ma vie. Je dois sincèrement faire quelque chose, mais je suis terrifiée à l'idée que cela puisse arriver. Je n'arrive pas à penser convenablement, je suis prise d'angoisse, de crise de panique. J'ai peur de tout, des gens qui sont près de moi, qui me regarde bizarrement tout ça quoi. Je dois rare quelque chose. BORDEL de merde ça craint... allongée, fixant le plafond de ma chambre, je devrais surement réviser mes derniers partiels mais je n'ai pas la tête à cela. Je me repose sur mes connaissances et je ne cherche pas à briller, parce que concrètement, ces derniers temps je n'ai pas eu la tête à travailler. Je devrais, mais je suis silencieuse et je pense à tout ce qui se passe, les paroles de Leo. Il a trop raison quand il dit que je me suffit de l'image et des stéréotypes que poussent les gens. J'étais venue ici, pour différentes raisons et je voulais bousculer les idées reçues et au final je ne suis quoi ? Qu'une coquille vide, d'une fille mal stylée qui s'est faite violé par un connard qui recommence en plus de ça. BORDEL DE MERDE faut faire quelque chose. On frappe à la porte. WHAT ? Je n'attend personne... Boudeuse, je me lève de mon lit et ouvre la porte. « Oui ! C'est pour quoi ? » En face d'une jeune femme, que j'ai déjà vu sans vraiment lui parler, j'ouvre grand les yeux. Quoi encore ?

Les gens ont le chics pour débarquer dans ma vie quand je ne le désire pas vraiment. Depuis quand suis-je sensée accueillir les gens à bras grands ouverts. depuis quand tout le monde me connait et m'appelle Cerceï ? J'ai eu à peine mon père au téléphone, je ne lui ai rien dis, cela ne servirait à rien de l'angoisser plus que d'habitude. c'était déjà assez compliqué pour lui de me laisser traverser l'atlantique pour mon bien. Je regarde cette fille, encore une qui se permet de venir me voir. Bon okay, je lui laisse une chance ? Je repense à ce que je ressens, je dois franchement faire des efforts si je ne veux pas me retrouver submergée par une étrange sensation. BORDEL, j'ai pas envie. Je la regarde avec de gros yeux, mais elle est folle ou bien ? Je plisse les yeux un instant avant de dire le plus naturellement possible. « Tu veux que je te fasse rentrer c'est ça ? » Je ne suis pas certaine d'avoir envie de cela, surtout que ma chambre est dans un état bordélique. En même temps, j'ai pas vraiment l'âme de cendrillon en ce moment, ni le physique d'ailleurs. Je me pince les lèvres, bon sang, elle me force la main et j'aime pas ça... « Donne moi une seule bonne raison de te laisser entrer dans ma chambre, parce que là je trouve la situation, flippante. » Carrément flippante je suis à deux doigts et demi de lui claquer la porte au nez. J'espère qu'elle tient bien ses arguments.

J'me serai auto fermée la porte au nez j'pense si j'étais venue à ma porte pour me dire ces arguments. Cette phrase est trèèès bizarre j'vous l'accorde. Mais en même temps, tellement vrai. Comment tu veux faire confiance à une personne que tu connais pas ? Bon, j'crois que Cercei était proche de Cody. Donc si j'dis que j'le connais.. ptete que c'est un gage de garanti non ? Pareil pour Elizabeth ? Après.. j'en connais pas des masses de Lowell qui pourraient m'faire une lettre de recommandation malheureusement, ça risque d'entraver ma bonne action auprès de Cercei. « Tu veux que je te fasse rentrer c'est ça ? » J'acquiesçais avec un sourire. Enfin, pas un sourire jusqu'aux oreilles hein, juste le nécessaire pour approuver une question et mettre en confiance une autre personne. « Donne moi une seule bonne raison de te laisser entrer dans ma chambre, parce que là je trouve la situation, flippante. » Tu m'étonnes. Hey mais en vrai, j'l'ai pas du tout joué fine. Genre.. sa chambre. Juste elle.. et moi qui était une inconnue. C'tait EVIDENT qu'elle allait m'dire non. Je te propose plutôt une cafet ou même juste dans le couloir. Franchement n'importe où, après tout, t'as rien à perdre de m'écouter. On peut même se mettre ici histoire que tu sois pas seule. Okay, c'tait en contradiction avec ce que j'avais dit avant mais bon, on s'acclimate. J'peux même commencer à parler ici. Ca par contre, c'moins cool. D'ordinaire j'le cache.. et le fait que n'importe quel lowell pouvait l'entendre. J'aimais pas ça. Quand j'avais 16 ans, ma meilleure amie était une championne au tennis, niveau international tu vois.. et du coup je passais pas mal de temps avec elle pendant ses entraînements vu que c'était le seul moyen pour moi de la voir. Puis j'vivais à l'époque dans un quartier mal famé alors si j'pouvais m'en éloigner, ça m'allait. Donc j'tais régulièrement avec elle.. et il s'avère qu'un jour, j'me suis baladée dans les vestiaires car la séance s'allongeait. Et c'est là que ce mec m'a chopé. J'arrivais pas à en parler de manière.. indiffèrente, ma voix s'était légèrement éteinte. J'avais baissé les yeux aussi. Ce mec m'a tout pris. Absolument tout. J'ai pas besoin de faire de shéma pour que tu comprennes ce qu'il m'a fait. J'relevais le regard vers la lowell. Si j't'en parle, c'est parce que j'ai mis plus de cinq ans à me reconstruire et à refaire confiance aux hommes totalement. Encore maintenant j'ai dû mal, pas plus tard qu'il y a une semaine des séquelles de mon viol sont revenues à la surface me forçant à me prostrer dans un coin. J'ai fait très longtemps des cauchemars, j'suis devenue parano, j'ai pas pu avoir de relations sexuelles avec les hommes pendant très longtemps, j'ai pas confiance en eux avant un très bon moment, j'ai toujours pensé que c'tait de ma faute ce qui m'était arrivé, j'en pleurais souvent ect. J'veux t'éviter d'avoir tout ça. Je sais qu'un psy c'est quand même impersonnel et je sais également qu'on s'connait pas toi et moi. Tu peux très bien te dire que j'dis que des conneries. Mais là, c'est me croire sur parole. Tu peux en parler avec quelqu'un qui ne te jugera pas, qui te comprendra et pourra t'aider. De manière totalement désintéressée, je suis juste là pour t'aider Cercei parce que j'ai pas eu la chance d'être épaulée.

Je suis en train de vivre un cauchemar. Je soupire en l'observant, je me demandais bien pourquoi elle était là en face de moi. C'était carrément flippant comme situation, et dernièrement je n'avais que ce genre de situation. POAWWWW quand les gens vont comprendre que je veux juste continuer le cours de ma vie ? C'est pas compliqué à comprendre je pense mais ils sont têtus, plus que je ne le suis et là j'ai juste envie d'exploser en un millions de morceaux. Je l'écoute, vraiment... Attentivement et je passe par une multitude d'émotion. Plus stupide les unes que les autres, je dois admettre. Je ne sais pas quoi dire, en faite je suis une fois de plus en colère contre le monde entier, contre cette manie qu'on les gens, victimes de viol de venir me parler de leurs problèmes. J'en ai rien à faire, j'en ai marre de la pitié des gens. Ce n'est pas en me rabâchant que je fais désormais partie du club très privé des victimes de viol que je dois subir cela. « Tu es venu pour me dire tout ça ? Comme ça, en plein couloir, pour que je quoi ? Te remercie de ton aide, que je t'accueil à bras ouvert. Je suis désolée pour toi et ce qui est arrivé, mais de quoi tu te mêles ? Je ne suis pas toi, je n'ai pas seize ans, et je n'ai pas été violé par un jeune riche amateur de tennis. » Puis la tristesse s'abat sur moi. Mon monde ne tournait pas déjà rond, je n'avais pas la côte auprès des garçons et je n'allais surement pas l'avoir après. Je me sens comme vidée, et triste... Une immense tristesse, je n'irai pas mieux demain, ou après demain, cette douleur, cette sensation d'être qu'une loque ne va pas disparaitre comme cela. Elle est venue me déprimer ou quoi ? Merci, merci maintenant je sais que je ne vais plus vivre convenablement dans les jours à venir. « De quoi veux-tu qu'on parle ? De la manière que nos connards d'agresseur ont fait pour nous prendre le peu que nous avions autour d'un thé peut-être, c'est vrai que je me sentirais mieux de savoir que la vie continue, mais pas trop hein... parce que j'y penserais toujours. J'ai pas envie de ça, j'ai pas envie que les gens comme toi, puissent me faire comprendre... qu'on est pas seul et blablabla... J'étais seule ce soir là, j'ai pas eu le cran de hurler, les gens s'amusaient dans ce p*tain de centre commercial, et moi... Moi j'étais avec lui. On est seule, on est toujours seule... » Avouais-je... ME mordillant fortement la lèvre, j'ai mal, je ne suis pas gentille avec elle mais j'en ai que faire... elle veut quoi ? Que je l'accueille oh je n'y arriverais pas, j'en ai marre. J'en ai marre de tout ce merdier.

J'aurai vraiment aimé ne pas me retrouver seule après ce qui s'tait passé. J'supportais pas la pitié des gens, j'voulais pas me mettre sur le devant de la scène, non c'tait absolument pas ça. Mais au moins quelqu'un à appeler quand j'fais un cauchemar, quand j'commence à devenir folle après avoir été trop parano ect ect, j'en aurai tout un tas d'exemple mais ça ne sert à rien de les citer. « Tu es venu pour me dire tout ça ? Comme ça, en plein couloir, pour que je quoi ? Te remercie de ton aide, que je t'accueil à bras ouvert. Je suis désolée pour toi et ce qui est arrivé, mais de quoi tu te mêles ? Je ne suis pas toi, je n'ai pas seize ans, et je n'ai pas été violé par un jeune riche amateur de tennis. » Elle rejette toute la pitié. Encore heureux. Sinon, j'aurai pas apprécié cette attitude. Elle se battait ça se voyait et elle avait un mal être en elle. Deux choses qui sautaient aux yeux. Totalement. C'tait quoi par contre le rapport avec "être avec moi" ? Dafuck c'tait quoi son délire sur ça ? Donner de l'aide c'est après obtenir quelqu'un ? Drôle de conception. « De quoi veux-tu qu'on parle ? De la manière que nos connards d'agresseur ont fait pour nous prendre le peu que nous avions autour d'un thé peut-être, c'est vrai que je me sentirais mieux de savoir que la vie continue, mais pas trop hein... parce que j'y penserais toujours. J'ai pas envie de ça, j'ai pas envie que les gens comme toi, puissent me faire comprendre... qu'on est pas seul et blablabla... J'étais seule ce soir là, j'ai pas eu le cran de hurler, les gens s'amusaient dans ce p*tain de centre commercial, et moi... Moi j'étais avec lui. On est seule, on est toujours seule... » Les gens comme moi ? C'est qui les gens comme moi ? Les gens qui veulent aider après avoir réussi à passer outre le traumatisme ? Bien Cerceï continues si tu veux rester dans ta bulle de souffrance, continues à déblatérer ce genre de conneries à la minute. La fin de sa tirade me laissait pensive, elle craquait en quelques sortes. Est-ce qu'elle en avait parlé avec ses amis ? J'suppose que non. T'as parlé de tout ça avec tes amis ? Simple question toute bête. Mais qui allait me permettre de savoir à quel point j'allais insister et quelle stratégie j'allais prendre.