Chapitre 1. « La vie est une boite au chocolat. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. »

« Dis maman, tu sais où elle est maman? » me souvins-je avoir demandé à mon père, qui ne s'attendait sans doute pas à une telle demande. L'abandon d'une mère est toujours quelque chose de difficile à vivre pour un enfant. Encore plus lorsque celui-ci n'était encore qu'un bébé au moment de ce départ. Et je comprend d'autant mieux aujourd'hui le mensonge de mon père. Il s'est toujours efforcé de me protéger, en me cachant l'affreuse vérité. Allant même jusqu'à me dire qu'elle n'était plus de ce monde. Ce qui en un sens était vrai. Puisque pour lui, c'est comme si elle était mort. D'ailleurs je ne vais pas vous mentir en disant que j'en ai un peu voulu à mon père de ne m'avoir rien dit. Pire de m'avoir omis la vérité. Je méritais de savoir vous ne croyez-vous pas ? Mais plus le temps, plus les années passaient et plus je comprenais ses raisons. J'avais compris que ce départ l'avait fait suffisamment souffrir pour qu'il préfère la penser ainsi. Elle a même été considéré comme tel pour moi aussi. Pendant longtemps, je n'ai pas voulu en entendre parler. Peut-être que les choses étaient plus simples ainsi au fond. Le mot qui va suivre va sûrement vous paraître dur, mais elle n'était pour moi plus que ma génitrice. Pourtant un jour, une lettre et tout a changé... ou presque. Une lettre de cette femme que je ne connaissais pas et qui voulait me rencontrer. Autant dire tout de suite, je n'avais aucune envie d'accéder à sa demande. Que croyait-elle vraiment ? Qu'elle allait pouvoir revenir dans ma vie comme si de rien n'était ? Dix-huit ans. Cela fait dix-huit ans qu'elle s'en est allée comme ça sans prévenir, et elle osait revenir ? Elle en avait du toupet ! Malgré tout, j'avais fini par accepter de la voir. De lui laisser une chance. Ne serait-ce que pour qu'elle me donne des explications. D'ailleurs contre toute attente, j'avais fini par peu à peu me rapprocher d'elle. Bon, on ne peut pas dire qu'on a à ce jour une vraie relation mère-fille, mais on s'entend plutôt bien. Je sais cependant qu'il nous sera impossible de rattraper le temps perdu toutes les deux. On ne peut que se créer de nouveaux souvenirs. Et puis la vie passe trop vite pour garder des rancunes. La chose que je regrette, c'est que mon père n'a toujours pas voulu lui reparler depuis son retour. Ce que je peux comprendre, et je ne lui en veux pas pour ça. A l'heure actuelle, même si elle a dû de nouveau s'en aller pour son travail, j'ai décidé de garder le contact avec elle. Je l'ai perdu une fois, je n'ai pas l'intention de la perdre une fois encore.

Chapitre 2. L'adolescence,un âge où tout est permis... ou pas.

« OCCUPES-TU DE TES FESSES, TOI !!!! » la fille à qui ces mots avaient été adressés en avait pris pour son grade. Je ne n'avais pas été tendre avec elle, c'est clair. J'avais quatorze ans et une véritable petite rebelle. Je n'écoutais rien, n'acceptais rien. Ne supportais même plus qu'on me dise ce que je devais faire. Mon père avait eu bien du mal à me gérer à cette époque. Certains disaient qu'il avait même du courage. Du courage il en avait une sacré dose en effet. Il avait beau me consigner dans ma chambre, je finissais presque toujours par faire le pont. Obéir ? Il en était hors de question. Je m'étais fait ma loi, et faisais ce que bon me semblait. L'âge ingrat ? On peut l'appeler ainsi. Paraît-il que par mon attitude je cherchais à dissimuler quelque chose de plus profond. Une souffrance enfouie et que je refusais d'extérioriser selon ma psy de l'époque. Foutaise ! C'est du moins comme ça que je prenais les choses à ce moment. Encore une fois, je ne voulais rien accepter de la part de quiconque. J'allais même jusqu'à en envoyer balader brutalement certains qui osait à se montrer trop insistant. Comme la fille mentionnée plus haut. Sa manière de donner des leçons m'avait insupportait plus qu'autre chose. C'est vrai quoi ! De quoi elle se mêlait ? Elle ne me connaissait même pas et se permettait de me juger. Non mais les gens des fois je vous jure ! Heureusement que cette mauvaise période n'avait duré que deux ans. Mais pendant laquelle j'avais déjà un panel de bêtise à mon actif. A commencer par fumer en cachette. Ou pire encore, le vol à l'étalage. Alors là, c'était ma plus grande joie avec ma bande de potes. La plupart du temps des bouteilles d'alcool qu'on buvaient ensuite dans un vieux squat de la ville, où on avait nos habitudes. Un refuge pour certains, comme moi, un endroit comme un autre pour d'autres. Le fait est qu'on s'y sentait bien. Libres. Aucun adultes sur le dos pour nous dire quoi faire. A cette époque j'étais mal dans ma peau, et le sentiment d'étouffer. Le besoin d'air s'était juste fait sentir d'une manière que moi-même je n'avais pas contrôlé. Heureusement toute cette période est loin derrière. Enfin ça ne veut pas dire que je la regrette. Au contraire, c'est grâce à elle que je m'y suis fait les meilleurs amis au monde. Je suis d'ailleurs toujours en contact avec certains. Tandis que d'autres, j'ai préféré zappé leur existence de ma vie. Notamment deux personnes. Les deux personnes qui comptaient le plus pour moi : ma meilleure amie et mon copain de l'époque. En même temps, comment auriez-vous réagi si vous aviez surpris les vôtres en pleine action de tromperie ? Le fait est que je n'ai toujours pas leur pardonner. Et je ne sais pas si je le pourrai un jour....

Chapitre 3. « Il n'est jamais trop tard pour devenir celui qu'on veut être. »

On pourrait le croire sans aucun soucis à la voir aussi calme. Son comportement s'est bien améliorée avec le temps. C'est comme si elle avait eu besoin de cette mauvaise période pour se relever plus forte que jamais. Ou comme si quelque chose l'avait possédée, tant le changement a été si brutal. Mais la vérité, c'est qu'elle a eu une sorte de prise de conscience. En revenant d'une soirée en boite, elle se trouvait sur la route en compagnie de quatre de ces amis. La soirée en elle-même s'était déroulée pour le mieux. La soirée avait même été très arrosée. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Ils étaient tous sérieusement éméchés au moment de sortir de l'établissement. Mais cela ne les a visiblement pas empêcher de prendre la route. Et surtout de voir deux d'entre eux perdre la vie aussi bêtement. Un feu brûlé... un camion... une collision... tout est allé si vite. C'en était fini pour les deux victimes. Elles étaient mortes sur le coup, laissant les survivants sous le choc de ce qu'ils venaient de vivre. Jenny mit quelques mois à se remettre de cette tragédie. Ne pouvant croire ce qui était arrivé. Lorsqu'elle y parvenait enfin, elle s'est juré que plus jamais elle ne toucherait à une seule goutte d'alcool. Après tout, n'était-ce pas à cause de ça que ses amis n'étaient plus là ? De plus, cet accident fut le déclenchement d'une vive prise de conscience : la fragilité de la vie. Le changement a été radical. Elle qui avait pris l'habitude de brûler la chandelle par les deux bouts, était devenue plus raisonnable que jamais. Terminé les conneries. Désormais, elle se concentrerait sur ses études. Elle voulait tant montrer à son père qu'elle pouvait devenir quelqu'un d'autre. Qu'il soit encore plus fière de elle. Elle s'y est attelée en tout cas. Et puis elle avait un rêve. Devenir psychologue. Elle ne sait pas pourquoi, mais la psyché des gens qui l'entoure l'a toujours fasciné. Bon n'allez pas croire non plus qu'elle est capable d'analyser ses amis. Elle n'est pas comme ça je vous rassure. Le fait est que c'est une profession qui la passionne réellement. Et pourquoi aussi travailler en collaboration avec la police ? Enfin, elle a bien le temps de penser à ça. Pour l'heure, il lui faut réussir ses études. Ce qu'elle s'acharne à faire. D'ailleurs depuis qu'elle est inscrite à Harvard, jamais un seul mauvais résultats. Elle ne peut pas le concevoir ne serait-ce qu'une seule fois. On pourrait cependant croire qu'elle ne pense qu'à ses cours. Ce qui n'est pas le cas du tout. En dehors des amphis, elle aime bien profiter de sa vie universitaire, notamment aller à quelques soirées ou même traînasser avec des amis sur les pelouses de l'université. Parce qu'elle est consciente que de ne pas s'offrir quelques moments de détentes peut être néfastes pour qui veut réussir.