J'avais cru l'avoir perdu pour toujours, j'avais cru sentir mon coeur littéralement mourir en voyant Jude dans sa chambre, quasiment mort, blême, à moitié conscient. J'sais pas où j'avais pu trouver la force nécessaire pour me précipiter vers lui, essayer de le maintenir avec moi en lui parlant, en lui disant qu'il fallait s'battre, qu'il avait pas l'droit de nous abandonner, tout en appelant les secours. J'avais vécu les pires minutes de toute ma vie, j'avais pas l'droit de le laisser partir. Jude tout près de moi, j'avais réussi à sentir à peine sa respiration, comme si il avait été au ralenti, comme si il avait été en train de vivre ses derniers instants. J'lui avais tapoté la joue de temps à autre pour essayer vainement de le garder réveillé. Mon coeur n'avait cessé de battre fortement dans ma poitrine à cause de l'adrénaline de la peur et j'avais cru suffoquer tellement l'oxygène me manquait, tellement j'avais cru qu'il allait partir. Vous auriez vu Jude.. vous seriez aussi traumatisés que moi. Le moment entre la découverte de mon cousin et l'arrivée des secours avait sûrement été court pour quelqu'un de normal.. mais j'avais cru attendre des heures et des heures. Le pouls de Jude avait été de plus en plus faible, il avait répondu de moins en plus à mes appels, à mes demandes, il s'était éloigné de plus en plus de moi. Angoissant, flippant, horrible, traumatisant. Tout ça pouvait qualifier ce que j'avais vécu avant que les pompiers viennent.

Et maintenant ? J'tais à l'hosto. Jude avait été pris en charge mais malgré tout, je n'arrivais pas à m'enlever de la tête cette image que j'avais en tête. Celle d'un Jude mort dans mes bras, avec ses putains de cachets un peu partout dans la pièce avec des bouteilles d'alcool. Quel con. Crétin. Comment est-ce qu'il avait pu aller aussi loin ? Pourquoi est-ce que j'l'avais laissé partir de mon appart alors que j'avais très bien su qu'il allait pas bien ? Pourquoi faut-il que tous mes proches se retrouvent à l'hosto putain ? Chais pas c'qu'ils lui ont fait, un lavage d'estomac ou whatever.. mais le temps que ça le ramène à la vie, qu'il ait un teint plus.. humain et non plus celui d'un cadavre, qu'il respire.. ça m'allait. J'avais envoyé quelques sms aux proches de mon cousin pour les prévenir et surtout pour m'occuper l'esprit avant d'finalement pouvoir accéder à la chambre où la mather avait été installé. Oh gosh. Il était vraiment dans un état terrible. A moitié mort. Voire plus. Qu'est-ce que t'as fait.. ? C'est bon, les larmes coulaient enfin le long de mes joues, celles qui voulaient pas montrer le bout de leurs nez depuis que j'avais vu Jude par terre. J'me précipita vers lui, m'installant près de Mouton en lui prenant sa main. J'ai vraiment cru que t'allais y passer débile..

Maëlys Helington a écrit:Toi, petite coquine.
Déjà tout d'abord BON ANNIVERSAIIIIIIIIIRE.
Pleins de cadeaux, d'amours et tout ça quoi. J'espère que ce message te fera plaisir, même si on se connait pas hors jeu. T'as été ma marraine ici avec Jude, et t'as été tellement au top, voilà quoi. J'aimerais être au top comme toi, mais sans succès! J'aime nos jeux, nos rps, et ça se voit que t'es quelqu'un en or.
J'ai bien envie d'te parler davantage IRL.  
Allez, bisouuuuuuus. Maëlys la saucisse.

The devil's voice is sweet to hear. - Stephen King

L'enigme
Est-ce que t’as déjà regardé Grey’s Anatomy ? Parce que tu vois.. j’ai un trou d’mémoire. C’plutôt bête. C’qui déjà la femme de Callie.. ? Tu sais la blonde, celle qui a un nom d’état ? En plus, c’est l’état dans lequel Judanna a rp :erm:HELP !

▲ avatar@dark dreams

Je ne saurais pas dire comment j’en étais arrivé là. Peut-être une accumulation de choses qui ont fait que, je n’arrivais plus à me battre. C’est triste à dire, mais ma vie avait toujours ressemblé uniquement à ça : à un combat sans fin. Dès que j’arrivais à me relever, quelque chose arrivait par derrière pour me choper par surprise et me remettre chaos. Les gens ont beau dire qu’il faut que je me batte, ils sont bien gentils, mais ils ne peuvent pas comprendre. C’était ça, le pire. Personne ne pouvait comprendre. Alors automatiquement, je me sentais seul au monde. Seul avec mes idées noires. Les mêmes idées que j’avais eu un an et demi plutôt. A l’époque, Roxanna avait été là pour me sauver, mais ça n’était plus le cas aujourd’hui. On a beau dire qu’on devait continuer à se voir, à rester en bon termes, je voyais bien qu’on avait du mal et j’étais conscient que c’était en partie de ma faute, parce que je n’avais pas encore digéré le fait qu’elle ait cassé notre bonheur pour un gars qu’elle connaissait à peine. J’avais vraiment vécu ça comme un abandon, et ça avait été le début de la chute. Leandra avait réussi à me redonner le sourire cet été, mais… il se passait tellement de choses, et nous avions fini par nous rendre compte que notre relation était vouée à l’échec. Et même si on avait dit qu’on se redonnerait une chance, je ne voyais absolument aucune amélioration. Ca, plus mon fils qui était malade par ma faute, c’était le truc de trop. J’avais pris tous ces médocs, sachant que mélangés avec de l’alcool, j’y resterai. J’aimais Aaron. J’aimais Aylin. J’aimais Briony. Ils étaient ma famille. J’aimais Leandra, Roxanna, Alek, Billie, toutes ses personnes qui se préoccupaient de moi. Mais j’étais fatigué de vivre. Je savais qu’Aaron serait beaucoup plus heureux avec sa sœur et Roxanna. Plus heureux qu’avec le gars dépressif que j’étais. Allongé, j’avais senti mon pouls se ralentir alors que l’agitation autour de moi se faisait oppressante. Briony était là. Elle m’avait trouvé, et elle paniquait. Elle avait appelé les pompiers, elle essayait de me maintenir éveillé. Les seuls mots qui sortaient de ma bouche étaient « désolé », je n’arrivais à rien dire d’autre que ça. J’étais désolé.

Puis, le trou noir. Je sentais tout de même mon cœur battre, je sentais de la vie dans mon corps. Est-ce que c’est ça, la mort ? Sentir son âme enfermé dans un corps qui peine à un minimum envie ? J’avais fait cinq années de médecine, et on n’a jamais été capable de nous expliquer ce que la mort était réellement. Un arrêt de fonctionnement des organes vitaux. Cœur, cerveau. Si je sentais mon cœur battre, c’était que j’étais en vie. Puis, une voix. Une voix qui me confirma que je n’étais pas mort. Qu'est-ce que t'as fait.. ? Les yeux ouverts, je regardais le plafond. Il tournait un peu. Je me sentais planer, surement l’effet des médicaments que les médecins m’avaient donné, ou l’anesthésie qui n’était pas totalement dissipée. Je ne répondis pas, gardant le regard fixé au plafond, sans bouger. Briony s’approcha de moi, et sans même la regarder, rien qu’à sa voix et ses reniflements, je sentais qu’elle pleurait. Elle prenait ma main, et je restais toujours aussi stoïque. J'ai vraiment cru que t'allais y passer débile.. En temps normal, j’aurais esquissé un sourire, mais rien. Je me sentais… mort de l’intérieur, même si mes organes fonctionnaient encore. Mon âme était morte depuis bien longtemps. « T’aurais pas dû appeler les pompiers », murmurais-je calmement en regardant toujours le plafond. Elle aurait dû me laisser crever.

J'avais vécu les pires heures de toute ma vie je crois, à attendre que les médecins s'occupent de Jude sans vraiment savoir comment allait mon cousin. Dans les séries comme Grey's Anatomy, les médecins sont gentils avec vous, ils vous tiennent au courant de ce qui s'passe, ils vous rassurent.. baaah, c'pas la même chose à Cambridge en tout cas. On m'adressait pas la parole, on m'laissait dans mon coin et j'avais atendu je ne sais combien d'heures avant de pouvoir aller voir Jude. Qui semblait encore mal au point. Putain. Mon mal-être faisait que croître, j'me sentais mal et coupable d'avoir rien pu empêché, j'me sentais seule, j'arrivais pas à comprendre comment il avait pu arriver à un tel stade véritablement alors qu'il a Aaron, Leandra et.. moi ? Non, il peut pas s'accrocher à ces personnes, se battre pour vivre avec elles ? Trop d'choses arrivaient à mes proches en c'moment pour que j'puisse m'occuper de chacun d'entre eux. Comment est-ce que j'allais faire pour être assez présente pour Jude.. ? Comment est-ce que j'pouvais même lui donner envie de vivre.. ? « T’aurais pas dû appeler les pompiers » Bon, bah c'est déjà mal barré. J'avais l'impression d'me prendre une belle claque dans la gueule. Ainsi que des milliers de coups de poignard. COMMENT CA j'aurai pas dû appeler les pompiers ? Il était même pas reconnaissant, il était.. amorphe, mort. Et ça m'tuait littéralement -sans jeu de mot- de le voir ainsi. Et t'laisser crever dans mes bras ? dis-je en riant nerveusement tellement j'avais mal avec ses paroles. Comment est-ce qu'il pouvait m'dire ça.. ? Et Aaron, il y pense ? Orphelin de sa mère et maintenant de son père. Non, non, c'pas possible chuis désolée. Inconsciemment j'm'éloigna un peu de Jude, douchée par sa répartie.

Je ne voulais pas la blesser. Mais je savais que j’allais le faire. Comment est-ce qu’on peut détester à ce point une personne qu’on aime autant ? Parce que c’était le cas à ce moment précis : je la détestais de m’avoir sauvé, mais je l’aimais tellement à la fois. Est-ce que je regrettais mon geste ? Pas le moins du monde. Est-ce que j’étais déçu de m’être loupé ? Bien sûr que oui, parce que le but avait vraiment été de mourir. Mais tout était confus dans ma tête. Encore plus maintenant qu’avant. J’avais l’impression que tout ce qui était relié à la vie était beaucoup trop douloureux et beaucoup trop pénible. Respirer était pénible. Cligner des yeux était pénible. Resserrer ma main autour de celle de ma cousine était pénible. Ouvrir la bouche, produire un son, parler était insupportable. Je maudissais chaque battement de cœur dans ma poitrine. Mais j’étais bien là, et je ne savais pas comment aborder cette deuxième chance. Alors tout ce que je trouvais à lui dire, c’était qu’elle n’aurait pas dû appeler les pompiers. Ça sonnait comme un reproche horrible, un reproche immonde. Mais peser mes mots était aussi pénible. Je voyais très bien son visage se décomposer à l’entente de mes paroles. Et t'laisser crever dans mes bras ?, dit-elle en riant nerveusement, se reculant légèrement. En la voyant se reculer, ma main se serra instinctivement dans la sienne, comme pour lui montrer que malgré tout ce que je pouvais bien dire, sa présence me faisait plaisir. Je la regardais longuement, gardant ma main dans la sienne et mes yeux se remplirent de larmes. Le pire dans tout ça, c’était que j’étais muet. Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais jamais quoi dire.

Il venait de me reprocher de lui avoir sauvé la vie. Jude venait tout simplement de m'envoyer en pleine face que j'aurai dû le laisser crever, à cause de ces putains de médocs et ces putains de bouteilles. Ca voulait pas s'imprimer dans mon cerveau. J'voulais pas croire qu'il souhaitait à c'point s'foutre en l'air sérieusement. Ca faisait trop mal d'imaginer la vie sans lui à mes côtés, ça faisait trop de se dire.. que j'aurai pu le retrouver raide mort, ne respiration vraiment pu puis par la suite son enterrement. Il croyait qu'il comptait pas.. ? Il croyait qu'il pouvait pas s'en sortir.. ? J'arrivais pu à respirer, j'étais meurtrie. C'tait la goutte d'eau qui faisait carrément rompre le vase. Ma famille était morte y a à peine deux mois et demi et là.. et là j'venais tout simplement de retrouver mon grand frère en train de faire une fuckin overdose. Chuis censée réagir comment ? Etre forte ? Lui sourire ? Le consoler ? L'engueuler ? Le tuer comme avait prévu Alek et Roxanna ? J'en sais rien, j'tais paumée, j'avais mal. Et il m'blessait encore plus avec ses mots que j'm'éloigna inconsciemment. Mais enfin.. il s'anima. Un peu. Juste le nécessaire pour me retenir. J'me mordis la lèvre et releva le regard vers Jude, remarquant alors que les larmes commençaient à perler. Own, Jude.. A mon tour, les larmes se firent plus importantes et j'me rapprocha pour prendre dans mes bras mon cousin, sans trop le serrer fort pour ne pas lui faire du mal. Chuis désolée. Désolée de ne pas avoir réussi à t'aider, désolée d'avoir merdé d'une façon ou d'une autre.. J'resta contre lui, profitant alors de le sentir contre moi. Vivant.

C’était vraiment nul ce que je venais de dire à Briony. Mais dans un sens, je le pensais. Et ça n’était pas contre elle personnellement. Si ça avait été quelqu’un d’autre qui m’avait trouvé et qui avait appelé les secours, j’aurais pensé exactement la même chose. J’étais fatigué de vivre, j’en avais marre de cette vie. Certains sont heureux, et c’est vraiment cool pour eux. Mais moi, je n’avais pas le droit à ce bonheur. Ou alors j’y avais le droit pendant un petit temps, avant que quelque chose d’horrible ne vienne secouer ma vie à nouveau. Si c’était à ça que ma vie devait se résumé, alors je préférais partir rejoindre mes parents, rejoindre toutes les personnes que j’avais aimé et qui nous avait quitté. La mort est douce, la mort est paisible. Quand on meurt, on ne ressent plus rien, et j’avais besoin de ça. J’avais besoin de ne plus sentir cette horrible pression dans ma poitrine qui faisait que j’avais du mal à respirer. Cette horrible pression sur mes épaules, comme si la mort était toujours près de moi. Je la sentais, et elle me faisait peur. Car je ne savais pas si elle était là pour moi, ou si elle était là pour quelqu’un que j’aimais. Tout le monde part un jour. Et j’étais persuadée qu’il était temps que je parte à mon tour. Mes proches feraient le deuil et m’oublierons, parce que c’est comme ça que ça marche. On oublie la voix de la personne qu’on a perdue. Et petit à petit on oublie les traits de son visage, ou oublie son sourire. Et la dernière image qu’on a d’elle, c’est allongé dans un foutu cercueil, prêt à être mis en terre. J’avais serré la main de ma cousine pour lui demander de ne pas me laisser, et des larmes me montèrent aux yeux. Own, Jude.., dit-elle entre deux sanglots avant de se redresser pour me prendre dans ses bras. Je fermais les yeux, et doucement, je refermais mes bras autour de son corps, inspirant doucement pour ravaler mes larmes. Chuis désolée. Je secouais la tête, « Désolée… ? C’est moi qui suis désolé Briony… » Je me reculais un peu pour la regarder. J’aurais aimé lui sourire, mais je n’y arrivais pas. Mon regard était vide et mon visage sans aucune expression. « J’suis désolé de t’avoir fait vivre ça… t’aurais pas dû me trouver… » Je me réinstallais bien dans mon lit, ajoutant, « J’suis qu’un lâche… »

Ca m'blessait vraiment beaucoup que mon cousin ait voulu s'foutre en l'air comme ça. J'voulais pas l'perdre, j'voulais pas que mon dernier grand frère meure, qu'il me laisse seule, j'voulais pas ressentir encore une fois ce vide dans mon coeur et dans tout mon être. J'm'étais attachée à Jude comme si j'le connais depuis toujours et pas seulement un an et quelques. Notre relation était plus forte que tout et faut croire que ce soir encore, on avait eu la confirmation qu'on était fait pour être là l'un pour l'autre. Pour se sauver mutuellement. Parce qu'il m'avait aidé dans plusieurs passes vraiment difficiles.. et ce soir, j'lui avais littéralement sauvé la vie. J'arrivais pas à m'rendre que si j'tais arrivée quelques minutes plus tard, c'tait fini. Pu de Mouton. Pu ce rire si caractéristique de Jude, pu ce petit sourire qu'il avait, pu ces conneries, pu de soirées ensemble, pu de moments en famille, pu rien.. ? Et Aaron, il aurait été allé où ? Roxanna ? Avec Aylin ? Un bordel monstre si vous voulez tout savoir. Comment est-ce que j'avais pu voir à quel point il allait mal hein.. ? Comment est-ce que j'avais pas pu l'aider.. ? Si il voulait s'tuer, cela voulait dire que Jude n'était pas bien depuis des mois, pas seulement deux semaines. J'avais failé quelque part. « Désolée… ? C’est moi qui suis désolé Briony… » Il s'excuse maintenant ? Il regrette un peu son acte ou bien il regrette de ne pas réussi son coup ? J'en sais rien, j'sais pas quoi penser de Jude pour être honnête avec vous à l'heure actuelle, chuis paumée. « J’suis désolé de t’avoir fait vivre ça… t’aurais pas dû me trouver… » Mmh. Vouala. J'aurai pas dû aller le voir ce soir, j'aurai pas dû voir son teint cadavérique, j'aurai pas dû l'voir en train d'mourir et être traumatisée à jamais par cette vision. « J’suis qu’un lâche… » J'déglutis avec beaucoup de difficulté, qu'est-ce que j'répondais à ça au juste ? T'es pas un lâche Jude. Si t'en es un d'avoir voulu nous abandonner. T'as juste trop mal pour entrevoir le peu d'espoir que tu as.. cette petite brêche dans ton malheur tu vois ? Et ça ira mieux dès que tu t'apercevras quand t'en as une, comme tout l'monde, qu'il suffit de s'accrocher à cette pensée.

Je ne savais pas si j’étais désolé parce que j’avais loupé, ou désolé parce que ça faisait du mal à tout le monde. Peut-être les deux en fait. Si je l’avais fait, c’était que j’avais vraiment envie de mourir, je ne faisais pas partie de ces gens qui font des fausses tentatives de suicide histoire d’être à nouveau le centre d’attention de tout le monde autour d’eux. Non, je l’avais fait car ça n’allait pas. En fait, ça n’avait jamais réellement été. Ouais, j’avais été heureux avec Roxanna, mais la plaie était toujours légèrement ouverte, et il ne suffisait d’un rien pour qu’elle se rouvre d’un coup et que ça fasse très très mal. Et je crois que ma rupture avec elle l’avait rouverte. Leandra était ensuite arrivée et elle avait un peu aidée celle-ci à cicatriser, mais avec notre relation assez compliquée et les problèmes de santé d’Aaron, ça avait était le truc de trop. J’avais fini par déduire, et ça depuis des années, que le bonheur ne devait tout simplement pas être pour moi. Ça peut sembler totalement ridicule, mais quel autre constat pouvais-je faire réellement quand je regardais le passé et que je voyais tous ces échecs, toute cette souffrance ? Alors oui, j’étais désolé. Et même si mon lourd passé pouvait servir d’excuse à mon acte, celui-ci restait néanmoins terriblement lâche. T'es pas un lâche Jude. Je baissais légèrement le regard, sans savoir quoi répondre à ça. Non, sans avoir le courage de la contredire en fait. T'as juste trop mal pour entrevoir le peu d'espoir que tu as.. cette petite brêche dans ton malheur tu vois ? Mon regard se releva directement vers ma cousine, c’était bizarre, c’était comme si en une seule phrase, elle avait résumé tout ce que je ressentais. J’haussais alors les épaules, rien que cet acte me faisait bizarre parce que j’avais encore l’impression que les effets de l’anesthésie continuait d’exercer un pouvoir sur mes muscles que j’avais du mal à mouvoir. « C’est exactement ça… en même temps Briony… si on faisait un récapitulatif avec d’un côté l’espoir, et d’un autre côté le malheur… » Je souris légèrement, un sourire certes, mais triste. « … y’aurait beaucoup plus de choses notées dans la colonne du malheur… »

J'pouvais pas dire que j'comprenais pas le désir de Jude de se casser d'ici, d'abandonner, de lâcher prise complètement. J'avais songé un milliard de fois à c'te connerie et à chaque fois une nouvelle raison de rester en vie s'imposait à moi. Notamment, lui, Jude. Sans lui, ma vie aurait tellement été différente vous savez.. Il m'était maintenant essentiel, pour que j'continue à vivre, à avancer, à sourire et essayer de ne pas trop plonger, en espérant qu'aucun drame allait m'arriver sous peu.. Alors imaginez deux secondes ma position. L'une des personnes à laquelle j'tenais énormement avait tenté de se foutre en l'air. C't'une invitation ? Stu veux, on s'organise la prochaine fois, on s'donne rendez-vous itout, y a aucun soucis. M'enfin, j'dirai jamais ça à Jude, faut pas déconner. Il avait un ptit garçon, une petite fille et des amis qui l'aimaient vraiment très fort. J'allais pas le laisser face ça. « C’est exactement ça… en même temps Briony… si on faisait un récapitulatif avec d’un côté l’espoir, et d’un autre côté le malheur… » Ouai, mais nan, faut pas s'faire ce genre de choses, c'est tellement subjectif ça.. « … y’aurait beaucoup plus de choses notées dans la colonne du malheur… » J'me mordis la lèvre, réfléchissant deux secondes. Certes, beaucoup d'trucs avaient des connotations négatives, j'vais pas le réfuter.. mais y avait aussi des évenements positifs. Ta venue dans l'une des plus importantes universités du monde, ton ptit garçon, ta ptite fille, la découverte d'une autre famille qui t'aime, la trouvaille d'amis qui t'aiment, les mathers, les sorties le soir, les joies des études... tout ça c'est positif, faut s'accrocher à c'genre de choses. J'souris doucement. Puis t'es captain Jack Sparrow, nan ? Alors t'as pas à t'laisser abattre, faut vaincre le kraken qui en est en train de te bouffer ! Allusion au summer camp, comme ça, ni vu ni connu. Et chuis fière. C'est la classe d'être comparé à Sparrow j'trouve.