Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Liline et j'ai 23 ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à google.  Desing frais, accueillant et bien travaillé et contexte construit avec efficacité sans compter les années et l'activité en place, alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Mischa Barton comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Hysteriatic. Je fais environ de 700 à 1000 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ Uryaaaaaaaaaaaaaaa  
Je souhaite ▲ (ajoutez "checked" pour cocher une case)
être parrainé (?) adhérer un flood d'intégration (?)
participer à la roulette RP (?) participer au Monkey & Peanut (?)

Taylor soulève la cuvette des toilettes. Elle a à peine le temps de pencher la tête qu'elle régurgite violemment tout ce qu'elle a ingurgité durant cette soirée. Le crâne est douloureux, la sueur perle sur son front mais, ce n'est pas grave, elle en a vue d'autre. En ce qui la concerne, ce ne sera jamais qu'une 'grosse cuite' à rajouter à la longue liste des précédentes.
Ses yeux picotent, sa gorge se serre. Les larmes coulent naturellement le long de ses yeux. Son mascara se met à couleur en même temps que le liquide lacrymale. Belle, désirable, séduisante, la princesse de cette nuit se transformait tout simplement en l'ombre de sa beauté. Elle a la sensation d'étouffer. Le souffle est court, à bout et, avant qu'une nouvelle bouffée d'air 'frais' soit inspiré, son visage se courbe à nouveau et une nouvelle salve jaillit.
Si elle ne compte plus, depuis longtemps, ces nombres de 'malaises', elle se sent une nouvelle fois désespérément seule. Chaque membre de son corps est engourdi et affaibli. Elle a la sensation de ne plus pouvoir émettre le moindre effort, de ne plus pouvoir bouger la moindre parcelle de son corps. Tout son être est paralysé par la torpeur. Et personne, non, personne. Plus de corps protecteur ou de silhouette bienveillante. Plus de gentleman lâchant tout ce qu'il était en train de faire afin de voler au secours de cette musicienne déglinguée. Plus de voix rassurante qui vous agrippe et vous soulève du sol dans le but de vous porter jusqu'à votre couche et vous bercer pour que vous puissiez vous endormir sereinement. Plus de sécurité, plus de protection, plus de sauvetage. Cole était mort. Cole ne reviendrait pas. Cole ne serait plus là !

Cole et Taylor... Taylor et Cole... Deux prénoms qui ont toujours été de pair durant près de vingt cinq années. Deux prénoms liés et entremêlés, connectés par le lien sacré unissant tout frère jumeau à sa jumelle. Mais plus qu'un lien pour Taylor, Cole avait été un repère, un fondement, un pilier qui lui avait permis, à jamais, de se trouver une issue heureuse dans une existence qu'elle avait toujours exécrée... Ou, tout du moins, une voie vers laquelle sa vie tendait moins vers l'extrême et le danger !
De sa famille, la seule chose que souhaitait garder Taylor n'était que son frère jumeau. Et pourtant, elle avait toutes les raisons du monde de ne pas rougir ou de ne pas être honteuse de la famille qu'était la sienne. Et pour cause ! Le couple Hawkins était membre de la haute bourgeoisie anglaise et, de par ce fait, possédait une notoriété et des relations au sein du gratin anglais qui aurait pu faire pâlir un simple Duc. Qui plus est, ils avaient plus que les moyens d'offrir tout ce qui était nécessaire à l'éducation et l'épanouissement de leurs deux enfants, leur permettant d'avoir une vie matérialiste de rêve et demeurer continuellement à l'abris du besoin.
Toutefois, cela n'allait pas sans certaines conditions. Des conditions que l'on pourrait simplement résumer sous la prononciation du mot 'Etiquette'. Pas celle des magasins ou des supermarchés que vous trouvez collée sous la semelle de votre nouvelle paire de chaussures, non. Mais bien l'étiquette sociale. Cette appellation par laquelle nous définissons votre capacité à vous comporter en société et à être respectueux des traditions et de toutes les nuances de la noblesse ou bien à n'être qu'un rustre sans éducation et sans maintien.
Ce sont très jeunes que Cole et Taylor furent soumis à cet aspect protocolaire de leur éducation. Et très honnêtement, aussi jeune soit-elle, Taylor avait autre chose à faire de ses journées que de rester devant une vieille mégère s'amusant à vous donner des coups de règles sur le bout des doigts car vous n'arriviez pas à mettre en pratique ses enseignements. Cole semblait avoir plus de facilités, il semblait beaucoup plus docile et beaucoup plus ouvert à l'éducation que nécessitait leur rang familial. Mais Taylor était une vraie tête de mule doublée d'une chipie et triplée d'une intarissable chieuse, dans le langage le plus châtié du terme. Le fait était que Taylor ne voulait pas de ça, qu'elle ne s'estimait pas obligée de devoir subir ça et, surtout, qu'elle ne voulait pas faire d'efforts pour ses parents alors que ces 'cours de maintien' n'était qu'une façon détournée pour eux de justifier leurs absences.
La réalité de Taylor s'était d'ailleurs construite de cette manière. Elle était née dans la richesse, la perfection, l'image même du paradis pour toutes les personnes au train de vie plus moyen, voire beaucoup plus pauvre. Elle apparaissait telle une hypocrite pour la bonne et simple raison qu'elle avait tout ce qu'elle voulait. Jouets, robes, animaux... Tout ! Elle comme Cole, ce que l'un ou l'autre exigeait, le lendemain cela leur appartenait. Pourtant, derrière cela, Taylor n'avait pas l'essentiel. Elle n'avait pas ce qui lui manquait le plus et ce dont elle sentait réellement le besoin. Une mère avec qui elle pourrait salir la cuisine en tentant de faire des petits biscuits. Ou un père venant la border le soir en lui lisant une petite histoire. Ni même des câlins ou des étreintes de ses deux parents lorsqu'ils rentraient de leurs innombrables journées de travail et autres sorties. Elle ne pouvait pas demander ou exiger une telle chose : cela était proscrit, cela n'était pas tolérable. Alors elle se taisait et se réfugiait dans les bras de Cole, trouvant en son jumeau tous les repères dont ses parents la privait.

Le seul avantage du raffinement familial, fut l'attrait artistique auquel furent rapidement initiés Cole et Taylor. Une fibre que le jumeau ne semblait pas trop avoir, à l'instar de sa soeur qui, en son sein, trouva un univers au sein duquel se réfugier lorsqu'elle ne pouvait être avec sa moitié, lorsque Cole n'était pas à ses côtés, lorsque les jumeaux étaient éloignés. Une fibre artistique qui se manifesta par l'apprentissage de la musique MAIS de la musique convenable, noble, raffinée. Ainsi ne fut-elle aucunement confrontée aux tendances Pop, Rock, aux variétés, à ce que l'on connaissait sous le nom de Soul, de Rap ou de R'n'b. La seule musique tolérée dans ce milieu était le classique, celle des grands compositeurs, à l'image des Bach, des Strauss, des Beethoven et j'en passe. Telle est la raison pour laquelle sa première approche musicale fut celle du piano et du violon. Deux instruments que la petite fille de l'époque appréciait et affectionnait tout particulièrement. L'apprentissage était rude, difficile, exténuant et, pourtant, à l'instar de ses cours de maintien notamment, elle ne rechignait jamais devant cette tâche, affichant alors une discipline hors pair. Mais ce semblant d'accalmie ne dura que jusqu'à la période tant redoutée de l'adolescence.
Continuant leurs études en entrant dans un lycée privé, les héritiers Hawkins avaient naturellement la 'chance' de pouvoir aller dans des écoles réservées à l'élite de l'élite. Etait-ce pour autant un endroit sacro-saint où tout le monde suivait les règlements et les ordres à la lettre ? Certainement pas ! A son arrivée, Taylor était une boule nerveuse de douze ans qui, ne sachant réellement comment gueuler son ras-le-bol, demeurait assez renfermée et timide. Ses premières rencontres, ses premiers amis, elle les devait à la sociabilité de Cole et à son aisance à faire des rencontres, à aller vers les autres. Son cercle d'amis était celui de son frère. Sa vie scolaire se rattachait à ce que faisait Cole, à ce qu'était Cole. Une réalité qui ne semblait nullement déranger ce dernier puisque, de par ce fait, il pouvait continuer de veiller et de protéger sa jumelle, sa soeur, sa moitié.
Toutefois, les années passants, Taylor commença à s'émanciper de cette attache naturelle. Elle ne tournait pas le dos à son frère, elle ne le fuyait pas mais appris, petit à petit, à faire ses propres rencontres et à côtoyer d'autres personnes qui, pour certaines, allèrent tracer une voie sans issue et sans retour pour notre chère Taylor.
Ce qui rapproche le plus les gens, et encore plus les adolescents, c'est avant tout la musique. Taylor découvrit que beaucoup de 'groupes' se formaient en fonction de leurs goûts musicaux et que, tel goût s'accompagnait généralement de tel style vestimentaire, d'une telle vision des choses, d'une telle considération envers les autres, et j'en passe. Autrement dit, sa place aurait été naturellement chez les petits intellos pètes secs et coincés qui ne faisaient jamais de vagues, vue sa formation classique. Si ce n'est que sa fascination et son intérêt ne se portait pas sur le portrait craché junior de ses parents, mais bien de ceux à l'allure plus sombres, aux styles plus colériques, plus grandes gueules et plus rebelles. L'affection et l'intérêt pour une vie plus 'libre' et plus 'rock' au détriment de la cage dorée de bonne manière qu'était son quotidien et sa propre petite vie.
La rencontre avec ce milieu ne ce fut pas facilement au début. Les adolescents savent être moqueurs et plus que cruels entre eux mais, à force de détermination et de volonté, Taylor parvint à s'intégrer à cette nouvelle sphère amical, à ce nouvel 'univers' de personnages, y découvrant par-là le moyen de s'émanciper comme elle ne l'avait jamais fait. Adieu les tenues bien propres et bien soignées où aucun pli n'avait été épargné par le repassage. Adieu cette odeur de parfum semblable aux jardins d'Eden et ses coiffures irréprochables digne des magazines de modes. Adieu les comportements hautains et les attitudes bourgeoises. Il n'était pas tant question de vivre mais bien d'être vivant, d'être vivant, d'être passionné et de vibrer de par toutes les parties de son être.
Voilà comment, aux Bach, Strauss et Beethoven, Taylor céda d'avantage la place à des Scorpions, Van Halen, Sex Pistols ou d'autres Metallica. Aux robes de princesses et hors de prix qu'elle enfilait les matins pour partir, Taylor avait opté pour des jean's troués, pour la plupart, et des haut la couvrant à moitié qu'elle planquait dans son sac et enfilait juste avant son arrivée au lycée avant d'opérer le changement inverse quand elle repartait. A la politesse et à la belle allure, la place fut donnée aux insultes, aux irrévérences en tout genre et à la découverte de l'alcool et autres cigarettes. Rien ne disparaissait en finalité, tout se transformait... Au même titre que la musique ! De par ses nouveaux amis, le piano et le violon devinrent rapidement des instruments du passé alors qu'elle pu découvrir les plaisirs d'une basse avant de se familiariser et de se perdre dans la puissance que pouvait dégager une batterie. Taylor ne se sentait plus Hawkins, non. Elle se sentait Taylor, juste Taylor, et elle ne s'en était jamais sentie aussi bien depuis sa naissance !

Cole et Taylor demeurèrent Cole et Taylor. Cependant, l'adolescence les sépara sans pour autant les éloigner. Le frère traînassait de manière plus 'gentille' et 'calme' que sa soeur. La soeur vivait cette seconde vie comme une naissance, une véritable naissance choisie mais ils l'en perdaient pas moins leurs moments à eux lorsque l'école se terminait et lorsqu'ils se retrouvaient dans la demeure familiale. Des retrouvailles taquines, des retrouvailles câlines mais, aussi, des retrouvailles souvent prise de tête au fur et à mesure du temps.
Certes, Cole ne s'estimait absolument aucun droit sur Taylor. S'il ne pouvait comprendre toutes les nuances du mal être qu'avait toujours eu sa jumelle, il en avait été le témoin privilégié et l'observateur attentif. Il avait toujours su que Taylor n'aimait pas cette vie de la 'Haute', qu'elle ne se sentait pas à la place dans ce type d'univers et respectait cela. Il respectait ce fait autant parce qu'elle était sa soeur, sa jumelle, qu'il l'aimait plus que tout, que par le fait que, tout comme lui, elle n'avait pas demandé à tomber dans cette famille ci plutôt que dans une autre. Oui, Cole n'était pas un sanguin possessif et dirigiste mais d'avantage un frère compréhensif et néanmoins inquiet.
L'inquiétude... Telle était le point central de toutes leurs petites engueulades. Extérieur à ce que vivait Taylor, il n'avait pas le même regard qu'elle sur les choses. Il discernait des points qui étaient plus inacceptables que d'autres, des choses qui se voulaient plus mauvaises que bonnes et, tel était ce qu'il craignait : que Taylor ne soit plus consciente du bien mais, surtout, du mal que pouvait lui apporter ce nouvel univers. Cependant, en grandissant, Taylor n'était plus la petite jumelle qui se réfugiait dans le repère que représentait son frère : c'était devenue une femme de caractère qui savait l'ouvrir et se faire entendre. Ainsi prenait-elle Cole en grippe en tournant en ridicule ses inquiétudes, sur le fait qu'elle savait pertinemment ce qu'elle faisait, que rien ne pouvait lui arriver. Alors que, en réalité, elle avançait sans filet !
Si leurs petites prises de becs ne tournaient jamais en grandes engueulades, c'est très certainement parce que Cole ne voyait pas tout ce que faisait Taylor dans son coin. Il faut dire que la consommation d'alcool et de cigarettes, bien qu'augmentant de manière considérable, ne suffisait plus à notre adolescente. La découverte de substance illicite comme le cannabis, la cocaïne ou les pilules d'ecstasie provoqua un nouvel éveil des sens, une nouvelle recherche de plaisir, de bonheur et de 'plânage'. Les soirées et les sessions musicales que partageait notre amie avec son 'cercle' d'amis prenait des dimensions plus narcotiques. Se jouant de cette innocence qu'elle faisait encore croire à ses parents, Taylor en perdit également sa pureté. Cette pureté même que lesdits parents se disputaient pour savoir auprès de quel fils de leurs nobles ils la donnerait. Cette pureté qu'elle perdit en s'essayant aux garçons, puis aux filles. Cette pureté salie et perdue qu'elle continuait d'anéantir en redoublant d'amantes en tout genre et en s'offrant à de rares mecs chanceux lorsque l'alcool et la drogue agissait tellement qu'elle subissait en prenant du plaisir mais sans discerner réellement la réalité. Plaisirs tenus secrets pour une sexualité devenue totalement débridée. Taylor était tout simplement devenue déconnectée, pervertie et déglinguée de toutes les manières possibles et imaginables.
Et Cole... Ce pauvre Cole aurait certainement pu continuer à être éloigner de cette réalité inconnue concernant sa soeur, jusqu'à ce qu'il y ait la soirée de trop, la sortie qu'il ne fallait pas et la consommation dont il aurait fallu se priver. Une soirée de terminale, une soirée pour profiter des derniers congés avant la longue ligne droite vers les examens finaux apportant enfin le diplôme tellement souhaité pour tout étudiant. Cette soirée où Taylor fut littéralement foudroyée par un trop plein inévitable. L'overdose. L'overdose redoutée mais n'ayant jamais vu le jour, n'ayant jamais pointé le bout de son nez. Cette overdose où Taylor s'écroula comme un corps sans vie et un esprit totalement mort avant de reprendre un tant soit peu conscience d'une seule et unique réalité, d'une seule et unique vérité : Cole ! Elle n'avait que frôlé la mort grâce à Cole. Tout le monde, tous ses 'amis', personne n'avait été là, personne ne l'avait aidé et personne n'avait été à son chevet. Mais son frère, lui, malgré les engueulades, malgré les inquiétudes, malgré les dernières distances, lui, il était là : protecteur, aimant, bienveillant.
Si ce dernier avait pu l'emmener de justesse à l'hôpital et lui éviter le pire, il n'eut malheureusement pas le pouvoir de taire l'état de sa soeur à ses parents. Il ne put éviter à Taylor la première et véritable lourde confrontation entre elle et leurs parents. Des cris. Des cris de stupeur, de rage et de honte. Des cris qui se manifestaient sans qu'il n'y ait même un voile de compréhension sur la traumatisme originel ayant pu mener à cette finalité déshonorante. Taylor était en bonne santé, Taylor était tirée d'affaires, voilà pourquoi ses parents s'inquiétèrent d'avantage de l'image qu'elle donna à la famille, à leurs noms, aux Hawkins. Ce n'était pas la solution, ce n'était pas ce dont elle avait besoin et ce n'était pas non plus ce qu'elle attendait secrètement d'eux mais, Taylor ne s'en étonna même pas. Après tout, aucun des deux n'avait jamais réellement su ce dont avait besoin leur fille et une overdose n'y changerait rien visiblement. Non, le seul qui fit la différence, à nouveau, ce fut Cole. Un Cole courageux et déterminé qui se donna pour devoir de sortir à jamais sa soeur de là et de guérir sa jumelle de ce fléau tenace que représentaient les drogues qu'elle avait tant consommées.

L'Université ! Comme le disait Cole à sa jumelle, la rentrée universitaire était un nouveau départ et, pour l'encourager sur la voie de la guérison, une occasion pour Taylor de donner un nouveau souffle à sa vie. Des propos qui, dans les meilleurs moments, amenait un sourire radieux et remplis d'espoir à notre principale intéressée. Mais, pendant de longues semaines, ces meilleurs moments étaient rares, ne se comptant que sur les doigts d'une main. 'Addict' au plus profond de ses veines, le manque et les crises de nerfs étaient extrêmement présentes, faisant ainsi apparaître un visage de la jumelle particulièrement sombre et insultant. Et dieu sait que par ces 'manifestations', la patience de Cole fut souvent mise à rude épreuve. Mais il ne lâcha jamais, il tint bon et parvint à réussir entièrement le sevrage de sa soeur. Oui, ce n'était pas une fin triste mais bien heureuse. Tel le Phénix, Taylor renaissait enfin de ses cendres.
Nouvelle vie, nouveaux cours, Taylor se découvrit un véritable plaisir au sein de cette vie universitaire. Pourtant, certaines choses ne changèrent pas, certaines choses demeurèrent les mêmes et notre musicienne dû comprendre que quel que soit le paradis qu'elle pourrait se trouver, il y aurait toujours cet enfer : ses parents !
Depuis l'overdose de leur fille, la relation des parents Hawkins avec celle-ci ne cessa de se dégrader au point d'en devenir une véritable guerre. Pourtant, aux yeux de Taylor, cet aspect 'malheureux' et 'négatif' aurait pu se contenter de demeurer tel qu'il était en jouant d'un évitement simple et naturel. Mais, par elle ne sait quel besoin sadique et malsain, ses parents revenaient toujours à elle avec leurs lots de critiques, de reproches et d'autres joyeusetés au parfum de représailles. Un acharnement qui perdura des mois, puis quelques années durant cette nouvelle vie universitaire. Toutefois, c'était sans compter que leur fille n'était plus une petite timide coincée ou une rebelle immature et inconsciente de la réalité, non. Leur fille était devenue une adulte, une véritable femme terminant de façonner le chemin de son avenir. Et, en tant que femme, sa volonté première était de ne plus se laisser pourrir, de ne plus se laisser détruire et de ne plus se gâcher pour des parents dont le degré de manifestation affective se mesurait à ce qu'une foule devait voir durant une soirée, un gala et j'en passe.
Par fierté, les Hawkins n'ont jamais reconnu ouvertement avoir déshérité leur fille et, à ce niveau là, c'est bien le seul point sur lequel Taylor est d'accord avec eux. Car, oui, elle a été déshérité mais tout simplement parce qu'elle avait fini par le désirer. Tout simplement parce qu'elle avait choisi de renier ce qu'était sa famille, ses parents, leurs vies et, par extension, toute leur fortune et leur richesse. Elle leur cracha au visage, les rejeta et leur tourna le dos en sachant pertinemment quelles seraient les représailles face à un tel comportement. Sans doute que, pour certains, elle était totalement idiote et stupide d'agir de la sorte. Mais, à partir de cet instant, elle trouva cette liberté que même la drogue ne lui avait jamais apporté et, surtout, pu gérer sa propre vie en s'assumant d'elle-même et en se prouvant qu'elle pouvait subvenir à tout ce dont elle avait besoin. Nul besoin d'un héritage bâtit sur la souffrance. Sa voie serait, comme tant d'autres à part elle, du confort et du bonheur obtenu par le fruit du labeur.
Ainsi, la nouvelle Taylor avait calmé son rythme de vie d'adolescente et l'avait transformé en un quotidien d'assurance, de responsabilité et de maturité. La plus belle des récompenses ? Se sentir dans un apaisement parfait et, surtout, retrouver les joies d'une proximité plus qu'heureuse avec Cole, avec son jumeau. Lui et elle. Elle et lui. Ensemble contre tout. Ensemble face à tout. Ils étaient indestructibles, inébranlables, intouchables... Mais tel un hasard cruel et sadique vous empêchant de réellement toucher au Bonheur que vous promettent les romans et les livres, ce rêve s'évanouit en un claquement de doigt, en une seconde, en un souffle explosif, tonitruant et ravageur. Si Taylor pouvait avoir droit à son propre conte de fée, l'heure n'avait pas encore sonné pour l'arrivée de ce dernier... !

Combien de secondes ? Combien de minutes ? Depuis combien de temps Taylor à la tête appuyée sur le rebord des toilettes ? Elle n'en sait rien, elle n'en n'a pas la moindre idée.
Le corps est courbaturé, le corps est faible. Une sensation de vide. Un vide dans sa tête, un vide dans son corps. Un vide dans le moindre de ses muscles. La sensation était identique à quatre nuits sans dormir sans que la moindre nourriture n'arrive encore à vous apporter une quelconque source d'énergie. Ses paupières sont lourdes et ça cogne violemment dans sa tête.
Un bruit de porte. Une voix résonne. Taylor à la sensation d'entendre une voix hyper lointaine qui prononce son prénom. Elle ne tourne pas la tête, un minimum de fierté tout de même. Puisant dans des forces dont elle n'a même plus conscience, elle lève mollement son bras et balbutie un simple 'j'arrive'. La porte se referme alors aussi sec et Taylor demeure à nouveau seule.
Cherchant où placer ses mains, elle finit par prendre appuis avec ces dernières pour se redresser en s'avançant de manière plus que bancale et hésitant vers le lavabo et le miroir qui le surplombe. Elle tousse. Elle tousse une seconde fois. Ses mains agrippent le robinet et font couler l'eau. Taylor se penche et s'en met sur le visage. C'est froid, ça réveille, ça fait du bien. La nuit est loin d'être terminée et elle ne peut pas céder maintenant.
En mourant, en partant, en l'abandonnant, Cole a perdu la bataille. Il n'était pas immortel, il n'était pas atemporel. Taylor l'a accepté en renouant avec le seul ami qui sera à jamais le sien. Elle sort un petit tube rempli de poudre de son jean's. Elle répand quelques milligrammes de cette neige sur le dos d'une de ses mains. Elle penche la tête, se pince une narine l'une après l'autre et aspire ce précieux et divin nectar. Taylor est prête pour le second round... Let's go !