Vision familière + Nour

@Nour Sharp – Rafale de vent. Abat sa force venteuse, sur son dos. Rapidement, il s’empresse de pénétrer l’intérieur de l’immeuble. Mais même là, il l’entend. Le murmure. Souffle sa brutalité sur les murs bétonnés. Derme glacée, subit la morsure de la chaleur. S’attaque à chaque centimètre de sa peau découverte. Quatre à quatre, il monte les escaliers. Espère apaiser le feu. Arrive enfin, la vision de la porte devenue familière. Retrouvaille régulière. Pousse la porte qu’il sait déjà ouverte. Découvre la gamine blessée. Par un autre. Encore. Il est trop habitué à la voir forte Nour. Il en oublie parfois, sa fragilité. “Y pèle sa race dehors.” Crache les mots futiles, tout en refermant la porte. De son blouson, il se débarrasse. Laisse choir sur le canapé, le tissu noir. Découvre la blancheur immaculée de son haut. Contraste avec l’encre.

@Scott Guerin -- l'appartement vide pour refuge, pensées parasites qui ne cessent de tourner dans ta tête. Dans l'attente qu'il arrive. lui. Celui appelé dès que t'as besoin. Parce que t'es déçue par l'autre. Parce que t'en as marre de faire la fille intouchable, forte, indépendante, et de t'ouvrir qu'à ceux qui en profite. Parce que t'aimerais ne pas être dans cet état, triste, avec une humeur de chien, enchainant joint sur joint pour éviter de penser. Aussi accro que ton paternel avec sa bouteille. Peut-être que c'est ça qu'il ressentait continuellement finalement ; cette sensation de n'être qu'une merde de plus sur terre. Mais lui, s'est réellement une merde. La cigarette garnie d'herbe que tu roules avec fierté, porte le cône à tes lèvres lorsque la porte d'entrée s'ouvre sur un Scott visiblement transit de froid. timing parfait «hm » que tu réponds, indifférente au temps qu'il pourrait bien faire dehors, le coeur déjà glacé de toute façon. Briquet que tu porte jusqu'à la feuille pour l'enflammer. Aspire profondément avant de relâcher la fumée et de nouveau porter les yeux sur le tatoué. « pile à l'heure Guerin » pour quoi au juste ? fumer avec toi ? te voir chialer parce qu'un mec en a choisi une autre ? pour vos rendez vous dodo ? te tenir compagnie ?. Simplement être là, parce que tu lui avais demandé à demi mot. « t'peux t'assoir. j'vais pas te mordre » ou peut-être que si. Tu décale légèrement tes fesses sur la droite pour lui laisser plus d'espace sur le canapé alors que dans un soupire tu vient coller ton dos contre le dossier pour t'enfoncer un peu plus profondément dedans.

@Nour Sharp - « M’voilà rassuré. » Trahit le sarcasme, sa voix. Carcasse en mouvement, délaisse sa veste. La chaleur contamine déjà ses membres. Sur le canapé, il finit par s’écraser. Rejoindre celle qui broie du noir. Comble l’espace disponible. Main tendue, arrache d’un coup le joint désiré. Tire lui aussi, une latte. S’enfonce à son tour contre le dossier. Tête en arrière. « T’as une sale gueule. » Décris à sa manière, les traits ravagés par les pensées. Goût du canna encore sur la serpentine, il tourne son ovale sur elle.

@Scott Guerin -- brun qui s'installe dans aucune délicatesse, arrache ton joint de tes doigts fins pour le porter à ses lèvres. Tête que tu tourne vers lui lentement.« comme d'hab. J'suis cheum » les yeux qui roulent vers le ciel. Récupère le joint pour en prendre une nouvelle bouffé. Herbe qui grille tes neurones. Détend ton système nerveux. Recrache la fumée dans le visage de l'ami du grand frère. « t'es venu pour t'foutre de ma gueule ? »

@Nour Sharp - « Plus d’cana. » Lâche la réponse comme si elle était la raison même de sa présence. Ignore la fumée qui obscurcie sa vue. Un instant. Trop habitué aux aquas pour être dérangé.

@Scott Guerin -- « pas d'chance » ton propre joint que tu ponce. Pas le premier de la journée, encore moins le dernier malgré le stock qui commence à diminuer dangereusement. Trop d'herbe dans le sang. La tête qui tourne légèrement. Ferme les yeux quelques secondes. « t'pouvais t'en trouver ailleurs » grogne presque. Les yeux toujours clos.

@Nour Sharp - « Elle est meilleure ici. » Observe discrètement le profil. Les orbes trop dilatées qui s’éteignent. Se recouvrent de leur paupière. Attrape à nouveau le joint. L’ombre qui s’enfonce davantage. Fatigue sur les épaules. Alourdissent ses sens, mais pas assez. Pas au point de ne plus la sentir. Les yeux qui se ferment à son tour. La bouche -elle- s’entrouvre. « T’etais attaché à c’mec ou c’est l’fait d’pas être choisis ? »

@Scott Guerin -- « c'parce que jla roule trop bien » fierté qui se dessine sur les lèvres. Regards toujours clos alors que tu sens de nouveau le cône quitter tes phalanges. Et ce demi sourire qui quitte les lèvres lorsqu'il aborde le sujet. « j'men fous. jai pas d'coeur » le mensonge qui franchit tes lèvres par habitude. Celle de te cacher. Avec tes failles.

@Nour Sharp - « Fais pas semblant. » Entrouvre à nouveau les yeux. S’apposent sur son profil. Le mensonge sur ses traits. Toujours à se cacher. Pas besoin d’être psy pour le voir. À moins que ça soit du à leur proximité. Au temps passé. « Pas avec moi. »Le timbre s’abat. Sérieux. Abandonne derrière lui, l’ironie. Trop lasse des masques.

@Scott Guerin -- mots tranchants. La mâchoire qui se contracte à l'écouter. Du mal à lâcher prise et baisser les masques. d'autant plus avec lui. La tête qui pivote, les yeux qui s'ouvrent. Fixent le visage du tatoué. « je l'aimais bien c'tout » tire une dernière fois sur la clope avant de la tendre à Scott. iris qui croisent les siennes pendant quelques secondes puis corps qui se bouge, contourne le canapé pour se diriger vers le frigo.