Winter Whispers and Crimson Smiles ✧ Asta

Amy se tenait devant la porte massive du hangar, légèrement intimidée par l'ampleur du bâtiment, mais surtout par la soirée qui l'attendait. Son souffle formait de petites volutes dans l'air glacé de l'hiver, et elle resserra son écharpe autour de son cou, ses joues déjà rougies autant par le froid que par l'excitation. Sa robe blanche contrastait avec la grisaille environnante, et elle n'avait pas pu s'empêcher de sourire en pensant à Astarion. Leur dernier échange lui revenait en mémoire, ce mélange de légèreté et de mystère qu'il portait si naturellement. Elle passa une main dans sa chevelure flamboyante pour calmer ses nerfs et pressa la sonnette, le cœur battant comme un tambour. L'attente lui parut interminable. Les papillons dans son ventre virevoltaient de plus belle. C’est alors que la porte s’ouvrit dans un grincement discret. Astarion apparut dans l’encadrement, toujours aussi impeccable et charismatique. «Bonsoir,» dit-elle d’une voix suave, son regard brillant d’une malice familière, mais elle ne put retenir un sourire éclatant. Elle entra lorsqu’il la lui proposa, laissant le froid de l’extérieur derrière elle, mais sentant son cœur battre encore plus fort sous l’effet de la chaleur qu’il dégageait.

Sanctuaire. Ce lieu portait déjà cette expression de quiétude avant que la jolie rousse n'y ai mis les pieds, mais tu ressens désormais son influence dans l'atmosphère. Ces nombreuses pièces avaient été le témoin de nombreuses crises de rage, épisodes lacrymaux et autres expressions extrêmes de ce fil d'Ariane gouvernant ton existence. Pas ce soir cependant. Élégamment affublé d'une chemise noire légèrement ouverte sur la naissance de tes pectoraux ainsi que d'un pantalon blanc, tu mets ainsi en valeur ton métissage ainsi que la brillance bleutée de tes yeux. D'extérieur, tout est calme et sous contrôle. Intérieurement, ton muscle cardiaque s'affole, vibre, exécute des triples saltos incontrôlés jusqu'au moment où tu entends la porte d'entrée s'exprimer. La légèreté t'entoure alors, portant tes pas résolument nus à cette entrée d'acier, rempart protecteur de ton repère autrefois secret. Bonsoir, belle inconnue. Aussitôt tu t'effaces afin de laisser derrière vous le froid mordant du dehors, dont tu coupes l'herbe à même vos petons en refermant doucement l'entrée. A peine Amy t'a-t-elle dépassé que tu t'empares délicatement du bout de ses doigts, l'incitant à tournoyer afin de pouvoir déposer tes lèvres sur le velouté de sa peau.

Amy franchit le seuil, un sourire en coin illuminant son visage. Sa silhouette gracile semblait presque irréelle dans la pénombre du sanctuaire, baignée par les lumières tamisées du hangar. Elle laissa échapper un petit rire surpris et charmé lorsqu'il s'empara de ses doigts, la faisant tournoyer avec une élégance aussi naturelle qu'envoûtante. Elle planta son regard brillant dans le sien, ses iris d’un bleu éclatant contrastant avec ses cheveux flamboyants. «Bonsoir à toi aussi, mystérieux hôte,» murmura-t-elle avec douceur, un éclat taquin dans la voix. Le contact léger de ses lèvres sur sa peau fit monter une douce chaleur à ses joues. «Est-ce ainsi que tu accueilles toutes les inconnues qui passent ta porte ?» ajouta-t-elle en inclinant légèrement la tête, un mélange de jeu et de sincérité dans son ton. Elle laissa son regard vagabonder sur lui un instant, appréciant la simplicité sophistiquée de son allure. Puis, elle recula légèrement, mais son sourire restait ancré, et elle ne put s'empêcher d’ajouter d’un air complice. «Alors, bel homme, que nous réserve cette soirée ?»

Ce soir ton cœur est léger et libre. La simple présence de la jeune rousse offre à ce moment inattendu une saveur tout aussi épicée que sucrée, portant ton âme vers des monts et merveilles encore insoupçonnés. Les plus sombres affres de l'âme humaine semblent s'effacer doucement, et les horaires portées avec elles. A peine tes doigts rencontrent la main d'Amy que déjà tu sens ton corps rejoindre les volutes de ton esprit, sans chercher à contrôler la trajectoire. Tu peux brûler tes ailes, balancer ton muscle cardiaque du haut d'un building, le jeu en vaut tout de même la chandelle, et le sourire qui étire actuellement tes lèvres métissées en est l'ultime messager. Tu penses sincèrement que beaucoup d'autres femmes sont venues en ces lieux ? Légèrement piqué, tu ramènes ta main le long de ton corps, expression redevenue sérieuse. Non. Diable solitaire, caractère imprévisible, tu n'as jamais emmené quiconque hormis Judi et, évidemment, Amy dans ton repère. La question de la demoiselle se perd un instant dans l'atmosphère sonore, la crainte de t'être trop dévoilé et de le regretter paralysant toute attention que tu pourrais vouloir lui offrir. Quelques instants durant, semblables à une atroce éternité, tu laisses tes mirettes océanes se perdre sur le sol, ton esprit victime d'un capharnaüm sans précédent.

Amy sentit son cœur se serrer en voyant l’éclat disparaître de son regard et son sourire s’effacer doucement. La manière dont il avait ramené sa main le long de son corps, comme pour se protéger, lui donna un pincement au cœur. Elle se mordit légèrement la lèvre, le poids de ses mots la frappant enfin. Elle n’avait pas voulu le blesser, encore moins le mettre mal à l’aise. Elle baissa un instant les yeux, gênée, avant de s’approcher de lui, son pas hésitant mais déterminé. Elle tendit une main vers lui, ses doigts effleurant délicatement son bras pour l’encourager à relever la tête et croiser son regard. «Astarion… Je… je suis désolée…» Murmura-t-elle d’une voix douce mais empreinte de sincérité. «Je ne voulais pas te faire de la peine ou te mettre dans une position inconfortable.» Son regard saphir, brillant d’une légère tristesse, plongea dans ses yeux d’océan. «Je sais bien être la première, tu me l’avais dit, je voulais simplement… te taquiner… mais parfois, je joue un peu trop avec les mots…» Elle hésita, ses doigts frôlant à nouveau son bras comme une tentative de réparer ce qui venait d’être cassé. «Je ne voudrais pas que tu penses que je doute de toi ou de ce que tu partages avec moi… Ce que tu m’offres, ce lieu, ce moment… tout ça compte énormément pour moi.» Une vague de regret l’envahit dès qu’elle croisa son regard fuyant. Ses propres mots résonnaient dans sa tête, lourds de maladresse, et elle s’en voulait terriblement d’avoir brisé l’instant.

Le froid soudain et mordant qui arrache ton âme à cette bulle de béatitude te donne la sensation amère de sauter de quinze étages. Mâchoires serrées, tu restes planté droit comme un i devant Amy, ses mots se frayant un chemin au-delà de ton épaisse armure. La regarder devient complexe mais pas seulement à cause de ses mots... plutôt car l'émotion laisse jouer un tumulte terrible en toi et qu'il te faut faire appel à tout ton contrôle pour ne pas sombrer. Je suis un bunker, Amy. Je ne laisse personne m'approcher réellement car s'ouvrir, c'est prendre un risque. Il avait suffit de quelques mots pour te faire vaciller. La jeune rousse n'y était pas vraiment pour grand chose, la réalité de ton existence te sautant simplement à la gueule après l'avoir sciemment ignorée pendant si longtemps. Je ne m'autorise aucune histoire. Aucune larme. Aucune faiblesse. Je dois être un rampart pour Judi et ne flancher sous aucun prétexte. C'est... le chemin de ma vie. Et c'est peut-être trop pour toi. L'autre jour tu t'étais permis une exception. Amy avait vu davantage que n'importe qui d'autre, et pourtant aucun regret ne se joue actuellement dans ton esprit. Tu effleures doucement sa main afin de le lui faire comprendre mais tes iris eau-de-mer, eux, restent fuyants. Tu crains de t'effondrer si tu oses à nouveau un regard. Je ne t'en voudrais pas... si tu préfères partir. Je ne suis pas un cadeau, Amy.

Amy sentit son cœur se serrer à mesure que ses mots se gravaient dans l’air entre eux, lourds et empreints d’une douleur qu’il semblait porter depuis trop longtemps. Elle resta immobile, le regard fixé sur lui, observant le combat intérieur qu’il menait avec une intensité silencieuse. Lorsqu’il effleura doucement sa main, un frisson la traversa, non pas de froid, mais de l’émotion brute qu’il venait de lui offrir. «Astarion,» murmura-t-elle, sa voix douce mais ferme, comme pour ancrer ses paroles dans la réalité. Elle s’approcha encore plus, comblant le vide entre eux, avant de caresser délicatement son bras. Elle inspira, cherchant ses mots avec soin. «Ce que tu fais pour Judi, ce que tu portes en toi… c’est admirable, et ça montre à quel point tu es fort. Mais cette force ne signifie pas que tu dois tout porter seul.» La jeune rousse inclina légèrement la tête, essayant de capter son regard malgré la fuite de ses iris. «Je ne veux pas partir. Pas à cause de ça. Pas à cause de toi. Peut-être que tu es complexe, imprévisible, peut-être même un peu dangereux pour quelqu’un d’autre… mais ce n’est pas trop pour moi. Pas si tu me laisses être là pour toi.» Un sourire timide mais sincère étira ses lèvres. La jeune femme finit par lever doucement sa main qui se trouvait sur son bras, hésitante, comme si elle craignait de franchir une barrière invisible. Du bout des doigts, elle effleura sa joue avec une tendresse infinie, son geste à peine perceptible mais chargé d’émotion. Elle sentit la chaleur de sa peau sous ses doigts et, d’un murmure à peine audible, elle l’encouragea. «Je ne te demande pas de changer ou d’être quelqu’un d’autre. Je te demande juste de ne pas m’écarter. Parce que moi, je veux rester. Avec toi.» Son pouce traça une caresse légère le long de sa pommette, et elle pencha légèrement la tête pour capter son regard fuyant. Ses propres yeux brillaient d’une sincérité désarmante, une lumière douce mais ferme y dansant, déterminée à percer l’armure qu’il s’efforçait de maintenir.

Ton prénom dans ses lèvres ramène ton esprit sur le plancher des Ecrémeuh sans transition. Un long frisson se glisse sur le velours de ta peau métissée, sensation si agréable que tu sens l'entièreté de ton corps prête à vaciller. Prunelles rivées vers le sol, tu n'oses les relever et contempler son visage, sa détermination arrachant brique après brique les murs porteurs de tes protections. Tu voudrais croire que ce chemin n'est parsemé que de belles choses, de surprises, de rires, de défis... mais à sa décharge, Amy ne possède par un détail ayant malheureusement son importance : tes démons. Point de petit angelot et son alter égo contre tes deux épaules, non. De vrais démons aux ailes si noires que même le Mordor du Seigneur des Anneaux apparaîtrait telle une destination paradisiaque de vacances. Pourtant, chacun de ses mots devient caresse à tes oreilles, et ce rapprochement physique qu'elle t'offre, sans s'imposer, sans brusquerie est bientôt à l'origine du débordement de tes paupières. Une seule goutte, traîtresse et aventureuse, se fraye un chemin contre sa joue droite, présence qui incite finalement sa main à se placer sur la sienne lorsque cette dernière rencontre la peau de ton visage insondable. Amy... Les fibres de ton corps, secouées par des trémolos de tremblement ne laissent rien présager de bon, hélas. Reste. Dans un élan de sincérité semblable à celui qu'elle t'offre sans rien te demander, l'océan de tes iris se perd dans les siens, mettant de côté tout le reste, y compris les quelques gouttes de sueur qui perlent déjà contre ton front. Front que tu oses néanmoins approcher du sien, souffle erratique, dans un besoin de proximité. Tes doigts toujours tremblants s'approchent de ses épaules mais tu n'oses pas la toucher davantage. Sans doute par crainte que tes démons ne l'abîment. Je... peux te toucher ?

La jeune étudiante sentit son cœur se serrer en voyant cette larme solitaire rouler sur sa joue, et son instinct la guida sans hésitation. Elle leva doucement la main, ses doigts tremblants légèrement sous le poids de l’émotion qui les submergeait tous deux. Elle posa sa paume avec une infinie délicatesse contre sa joue, là où la larme solitaire avait tracé son chemin, et de son pouce, elle l’effaça dans un geste tendre. Son contact était léger, presque timide, mais empli d’une chaleur rassurante. Elle le regarda avec une tendresse infinie, absorbant la tempête qui semblait rugir en lui, comme si elle voulait l’engloutir dans une bulle de calme et de réconfort. Lorsque leurs regards se croisèrent enfin, un frisson la parcourut. L’intensité de ses iris, si vulnérables et sincères, la toucha profondément. Puis, son murmure, presque une supplique, traversa l’air, et ses mots résonnèrent dans son cœur. Elle esquissa un sourire, doux mais empli de détermination, puis hocha la tête à sa demande. Elle inclina légèrement la tête, rapprochant son front du sien, leurs souffles se mêlant dans une proximité qui semblait bannir le reste du monde. «Tes démons ne me font pas peur Astarion. Peu importe ce que tu portes en toi, je suis là. Je veux être là. Avec toi.» Ses mots étaient une ancre, un point de stabilité dans son chaos. Elle resta immobile, lui laissant le choix de se rapprocher, sans forcer, sans presser. Mais son regard disait tout : elle ne partirait pas. Pas maintenant, et pas à cause de lui.

Mâchoires douloureuses à force de se serrer l'une contre l'autre sous l'effet de la douleur irradiant chaque fibre de ton être, tu oses cependant fermer les paupières en la sentant prendre ta tristesse et l'effacer du bout de son doigt. Toute trace de cette larme traître venait de fondre comme neige au soleil, ou plutôt sous le rayon de sa lumière. Une lumière capable de chasser l'ombre de ton cœur sans même que tu ne puisses énoncer la plus petite parole. Un léger grognement parvient tout de même à s'échapper de ta gorge, ton corps tendu telle la corde d'un arc prêt à tirer. Pourtant tu tiens bon. La souffrance physique, on ne peut plus réelle, ne te dirige pas comme toutes les autres fois, non. Cette force qui vibre dans chaque cellule, chaque noyau de ton être fait pousser des ailes métaphoriques et tout à fait réelles d'un même temps. Cette unisson incroyable te porte vers des cieux plus cléments, et la peine descend d'un cran. Soupir à peine dissimulable lorsque vos fronts se touchent, et que tes doigts serrent doucement la main de la jolie rousse. Une envie irrépressible de ne jamais la voir te quitter, quelque soit la tempête prête à faire rage. Reste... avec moi. Même si j'ai mal... même si je dis des choses atroces... ne t'en vas pas. Amy ne doit pas comprendre où tu veux en venir mais qu'importe ; tu t'empares de ce signe qu'elle t'offre en penchant doucement ton visage, tes lèvres effleurant le velours des siennes. L'émotion t'arrache presque le muscle cardiaque tant cette sensation est forte, implacable, délicieuse. Les frissons se multiplient quitte à en devenir douloureux, mais tu n'oses pas réclamer davantage. Pour l'heure, tout ce que ton corps te permet de demander, c'est une caresse frêle et fragile, vos lèvres se découvrant dans un murmure à peine audible.