Jour de la reprise des cours à l'Université de Harvard. Les fêtes de fin d'année sont passées. Les enfants ont fêté Noël avec leur mère, Hannah. J'ai donc décidé de prendre un tour de garde au Boston Police Department, afin de permettre à un autre collègue de pouvoir passer cet évènement en famille. A présent, j'endosse mon costume de professeur dans cette prestigieuse université où je dispense des cours en criminologie depuis la rentrée de septembre 2024.
Je suis toujours étonné par l'immensité du campus. Il m'aura fallu un certain temps d'adaptation afin de ne plus m'y perdre en son sein. Aujourd'hui, les étudiants se retrouvent et en semblent plutôt heureux. J'apprécie cette période. Le froid est mordant, mais sec. Je plonge mes mains dans les poches de mon manteau, et joue machinalement avec les clefs de ma voiture, alors que je traverse l'une de ses grandes allées qui mènent aux différents bâtiments. Mes yeux bleus balaient l'endroit. J'aime observer ce qu'il se passe autour de moi, plutôt que d'avancer en gardant le regard rivé sur un écran de téléphone portable.
Je fronce en instant les sourcils en sentant dans ma poche un petit objet métallique. Je le sors pour l'observer. Il s'agit d'un porte-clef de princesse. Je lève les yeux au ciel. Pourquoi faut-il toujours que mes enfants de 7 ans me fourrent des affaires à eux dans les poches ? Un air exaspéré sur le visage, je replace l'objet dans ma poche et entre dans le bâtiment principal. La différence de température est agréable. Plus que le brouhaha ambiant. Je me dirige instinctivement vers l'une des machines à café, bien décidé à commencer cette journée de cours avec cette boisson chaude. Le gobelet brûlant dans la main, je me retourne et sens un choc contre moi, qui fait tomber le liquide sur mes vêtements. J'étouffe un juron et cherche des yeux celui ou celle qui a osé me bousculer, quand mon regard finit par se poser sur un visage que je ne connais que trop bien. Van Dijk. Ma psy.
Sur mon visage se lit un mélange de surprise et de perplexité. Il faut savoir que je vais aux séances avec ma psychologue à reculons. Non pas car elle m'insupporte, au contraire, j'ai finis par l'apprécier en tant que personne. En revanche, c'est bien le fait de devoir parler de mes traumatismes qui m'insupporte. Cela fait quelques années qu'elle me suit et pourtant, je n'ai jamais posé de mots sur ce que j'ai pu vivre en Afghanistan. Mais une question me brûle les lèvres à cet instant précis : que fout ma psychologue ici ?
Je suis toujours étonné par l'immensité du campus. Il m'aura fallu un certain temps d'adaptation afin de ne plus m'y perdre en son sein. Aujourd'hui, les étudiants se retrouvent et en semblent plutôt heureux. J'apprécie cette période. Le froid est mordant, mais sec. Je plonge mes mains dans les poches de mon manteau, et joue machinalement avec les clefs de ma voiture, alors que je traverse l'une de ses grandes allées qui mènent aux différents bâtiments. Mes yeux bleus balaient l'endroit. J'aime observer ce qu'il se passe autour de moi, plutôt que d'avancer en gardant le regard rivé sur un écran de téléphone portable.
Je fronce en instant les sourcils en sentant dans ma poche un petit objet métallique. Je le sors pour l'observer. Il s'agit d'un porte-clef de princesse. Je lève les yeux au ciel. Pourquoi faut-il toujours que mes enfants de 7 ans me fourrent des affaires à eux dans les poches ? Un air exaspéré sur le visage, je replace l'objet dans ma poche et entre dans le bâtiment principal. La différence de température est agréable. Plus que le brouhaha ambiant. Je me dirige instinctivement vers l'une des machines à café, bien décidé à commencer cette journée de cours avec cette boisson chaude. Le gobelet brûlant dans la main, je me retourne et sens un choc contre moi, qui fait tomber le liquide sur mes vêtements. J'étouffe un juron et cherche des yeux celui ou celle qui a osé me bousculer, quand mon regard finit par se poser sur un visage que je ne connais que trop bien. Van Dijk. Ma psy.
Sur mon visage se lit un mélange de surprise et de perplexité. Il faut savoir que je vais aux séances avec ma psychologue à reculons. Non pas car elle m'insupporte, au contraire, j'ai finis par l'apprécier en tant que personne. En revanche, c'est bien le fait de devoir parler de mes traumatismes qui m'insupporte. Cela fait quelques années qu'elle me suit et pourtant, je n'ai jamais posé de mots sur ce que j'ai pu vivre en Afghanistan. Mais une question me brûle les lèvres à cet instant précis : que fout ma psychologue ici ?
(Edward O'Connor)