Le chemin n'était pas très compliqué. L'adresse en poche, ou plutôt sur le téléphone portable, tu venais suivre les indications presque religieusement. Droite, gauche, tu tournais même sur toi-même en cherchant la direction que te pointait le GPS, sûrement perdu l'espace d'un instant. Tu pouvais bien lui pardonner. Il était encore tôt de toute façon. À croire qu'on ne se débarrassait pas aussi facilement que ça des habitudes. Que ce soit par manque d'un sommeil à cause de quelques
Une lubie qui t'avait valu un cursus particulier, une constance impeccable pour comprendre l'entièreté d'un monde qui n'était que son. Comme des paroles sans langues, les instruments s'accordaient pour transporter des émotions qui te faisaient vibrer. Un jour, tu espérais pouvoir déclencher des réactions toujours plus grandes chez l'audimat. Quoi de mieux pour cela que d'étudier dans les meilleures écoles ? La chance de ton côté, c'étaient tes parents qui avaient allongé les liasses de billets pour répondre aux factures aberrantes des écoles que tu fréquentais, dont Harvard. Celle dont la réputation n'était plus à faire. Celle dont les fraternités t'avaient intriguée, te laissant entrer dans l'une d'elle :
Les pas toujours précisément sur le chemin électronique de ton portable, tu venais à observer un café. Venir à l'improviste était une chose. Venir sans rien en était une autre. À défaut de ne pouvoir prendre quelques boissons chaudes, de peur qu'elles refroidissent en chemin et perdent tout leur intérêt, tu venais lorgner sur les différentes sucreries qui composaient les étalages. C'était d'ailleurs avec détermination que tu entrais pour faire tes emplettes, reprenant ensuite le chemin avec joie. Sûrement trop, vu que tu trébuchais sur un bout de trottoir, immobile mais dangereux. La chute évitée, tu arrivais finalement à bon port, la main toquant avec joie sur la porte. Le poids passant de ton pied gauche au droit, tu trépignais d'impatience pour finalement lancer avec excitation lorsque la porte s'ouvrait :
(Alina Angermann)