fear & sienna

05/06/2023

@Sienna Gabrielli — Les Dernières Nouvelles. Si anciennes. Dans cette gorge constamment ravinée par l’angoisse, la vitesse à laquelle germent tes cauchemars est stupéfiante. Ton épiderme se couvre vaguement d’une fine couche de sueur, mais plus les journées se succèdent plus cette inquiétude se développe dans tes capillaires. Plus la moiteur t’étrangle. Combien de temps de silence déjà ? Avez-vous seulement était aussi longtemps sans communiquer ? Est-ce qu’elle s’échappe de tes griffes véritablement ? Bientôt ta moelle épinière serait atteinte de cette étrange gangrène. Un nouveau sursaut nocturne et tu ne peux plus supporter. Non. Vêtements enfilés trop rapidement, la voiture accélérant sur l’asphalte jusqu’à son appartement. Tu ne voulais pas succomber à ce ridicule, pourtant c’est ton poing qui s’abat contre sa porte dans un tambourinement incessant. Est-elle présente ? Qu’est-ce qui peut bien la retenir loin de toi ? Tes coups redoublent de violence, l’hésitation de défoncer la porte pour obtenir des réponses taraudent ton esprit… « Ouvre Sienna ! »

(Solal Whitlock)

25/02/2024

@Solal Whitlock

La journée a été longue et pourtant, le sommeil demeure introuvable. Les faits que Sienna cache depuis des années sont sur le point d'être exposé au grand jour, et si elle n'est pas impliquée dans les trouvailles de ses collègues, elle se demande combien de temps encore elle pourra feindre l'indifférence. Tout le temps libre est passé à lire les témoignages, à admettre qu'elle n'est pas ou n'a jamais été la seule, et avec un sentiment nouveau : la conviction qu'elle est responsable de toutes les victimes après elle, qu'elle aurait pu dire un mot pour que tout s'arrête. Enfin, plusieurs et pendant des années, mais peut-être aurait-elle pu épargner certaines des victimes. Elle soupire, tourne dans son lit pour la centième fois et se décide finalement à aller prendre quelque chose à la cuisine, simplement pour s'occuper l'esprit. La bouilloire vient juste d'annoncer qu'elle a fini son travail quand on tambourine à la porte. Elle se précipite vers son arme, qu'elle garde toujours près de l'entrée et s'apprête à regarder par l'oeil de boeuf quand la voix trop familière de Solal se fait entende. Son coeur manque un battement et elle repose son arme - dans un tiroir qu'elle ferme à clé - avant d'ouvrir rapidement la porte : "Calme toi, tu vas réveiller mon coloc." précise-t-elle, n'ouvrant pas assez la porte pour lui permettre de rentrer. Elle l'observe, vérifie qu'il va bien au cas où et soupire : "Qu'est-ce que tu veux, encore ?".

(Sienna Gabrielli)

05/06/2023

@Sienna Gabrielli — L’inquiétude est un liquide incolore, inodore et insipide. Peu à peu, son poison pernicieux ronge, mange tes globules rouges, la fièvre, les insomnies, son cortège de pensées parasites et la brûlure continuelle de tes poumons. Si intense que ta respiration devient laborieuse. La désintégration lente de tes organes par le stratagème d’une peur silencieuse. Puis finalement, une porte qui s’entrouvre. « Calme toi, tu vas réveiller mon coloc. » Un étrange résonne dans ton esprit, le heurt trop vif pour que tu puisses l’esquiver. Vivante. En chaire. Présente. « Qu’est-ce que tu veux, encore ? » Encore ?! Ton poing se serre alors que tu glisses ton pied dans la faille, refusant qu’elle te chasse d’un vulgaire claquement. « Encore ?! Tu as… » Tes murmures ont l’allure colérique de hurlement, mais tu parviens à diminuer le volume sonore. « Tu es partie. Tu as complètement disparue, sans nouvelles, sans rien. » Un déglutissement se fraie un passage dans ta gorge serré alors que tu ébouriffes tes cheveux excédé. « J’étais inquiet pour toi. »

(Solal Whitlock)

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