the loneliest & ollie

@Ollie Browns — Il pleut à l’intérieur de ton crâne. Où est-ce à l’extérieur ? Les gouttes s’écrasent, lourdes, sur ta vieille carcasse. Que feras-tu si elle ne rentre pas ? Dans ce monde sans son visage. Tes boucles s’allongent jusqu’à tes cils par le poids des larmes. Corps et ombre ensemble s’engloutissent dans le miasme de l’attente. Terrible temps qui torture tes entrailles en traînant, silhouette solitaire à la cigarette aux lèvres. Les effluves de nicotine s’élèvent avec la froideur de tes respirations. Tu regarderas le bord de la route, vérifiant si tu n’es pas seul, à errer et à vivre loin d’elle. Parce qu’elle n’est pas là. Parce qu’elle ne veut pas te voir. Encore. Enfermé dans cette boucle incessante où vos chemins ne se rejoignent jamais vraiment. Peut-être le bon ? Peut-être pas suffisamment. Qu’est-ce que cette nuit semble interminable. Un frisson parcourt ton épiderme, secousse réclamant de la chaleur. Immobile, le cul posé sur les marches du perron. Que feras-tu quand ce silence, gouffre des murmures et roues de voitures, de clapotis cessera pour accueillir sa voix ? Sa colère.

@Lenny Shipley — colère brûle les veines endormi par un trop plein d'alcool. taxi qui te raccompagne chez toi. front collé contre la vitre, apporte un brin de fraicheur. l'esprit qui ne pense plus, ne réfléchit plus. déception supplémentaire, tu pourrais les lister tellement il se multiplie. coeur et tête que tu cherches à protéger de tous. méfiante. voiture qui s'arrête devant chez toi, cherche les clés dans ton sac puis paye ta course. ouvre la portière. dégringole aussitôt les perles d'eau, mouille l'entièreté de ton visage. cheveux qui se plaque, tu avances. tu ne le remarques même pas. dernière secondes. tes sourcils se froncent. " qu'est ce que tu fou là ? " sec sont les mots. attrape la rambarde et monte les escaliers en l'ignorant complètement. reproduisant ce qu'il avait fait.

@Ollie Browns — Lourd est le Corbeau sur sa marche, ses vêtements trempés pèsent presque autant que ses regrets sur ses épaules. Que ses maladresses. Sur son menton, les gouttes s’accumulent pour mieux s’écraser. Même sa cigarette tangue sous l’humidité. Alors, ce tumulte désaccordé qui remue ses veines s’incarne en acide qui ronge son crâne. Ses pensées. Il ne demeure qu’une silhouette floue qui s’extrait d’une voiture. Dans le vacarme de trombes, ses pas sont un écho à ton cœur. « Qu’est-ce que tu fou là ? » Cinglant. Plus acéré que le vent qui s’engouffre sur tes traits. « J’ai dit que j’serais là. Donc j’suis là. » Sa démarche alcoolisée s’agrippe à la rambarde avant de grimper jusqu’à la porte. Elle te dépasse. L’ignorance est la pire des souffrances. Un soupire t’échappe, lutte intestines qui rugit dans ta poitrine. Tu attrapes son bras, bloque refusant qu’elle s’échappe. . « Laisse moi être là. »