00:00 ((LERIO))

les rétines qui ont vues les mêmes soirées trop de fois. lassants. le même groupe de potes qui devient ennuyeux, à force. divertissent plus assez. et, dans un coin de l’appart, garde le téléphone entre les doigts. plus attentive aux notifs qui portent ton blase, que tout ce qui peut se passer ici. drogues et alcool qui passent de mains en mains. de bouches en bouches. le pouce verrouille et déverrouille d’impatience. quand est c’que tu viens ? l’interdit comme moteur. flirter avec les limites jusqu’à ce qu’à ne plus en avoir aucunes. un message, puis deux, puis se retrouver à trop apprécier ça. à attendre le prochain. le jeu discret. la gamine et le mauvais gars. les azurs regardent l’heure, bientôt minuit et t’es toujours là. la pensée traverse à peine que le téléphone bip dans la foulée. sourire inconscient, récupère les affaires avant de quitter l’immeuble. la voiture et les appels de phares, grimpe à l’intérieur pour retrouver le cuir. le même. ton parfum aussi, le même. - t’es encore plus mignon que les autres soirs.. t’étais où avant de venir me voir ? ose détailler. de ton visage à ton jeans, les yeux glissent sur toi dans un sourire joueur.

Pourquoi est-ce que je répondais encore, quand j'aurais mieux fait de l'envoyer promener ? Quand je savais qu'au fond, flirter ainsi avec la fille du big boss n'allait m'attirer que des ennuis. Je le savais mais je réitérai. Prenant plaisir à piquer, à chercher à la faire perdre pied quand tout chez elle ne semblait qu'être assurance voire arrogance. Plaisir à la faire douter de l'effet qu'elle avait sur moi. Jeu dangereux, presque insolent, de ceux auxquels je savais habituellement résister. Mais qui m'avait fait me déplacer, encore. Garé en bas de cet immeuble je lui indiquais ma présence. Parole tenue, il n'était pas encore minuit. A elle de ne pas traîner si elle ne voulait pas louper le coche. Je soupirai à cette pensée, ne sachant pas encore vraiment si je me perdais à me trouver ici, ou si j'allais juste assumer que son délire de baiser me plaisait bien plus que je n'osais l'avouer. Enfin elle apparaissait devant moi. Onze heures cinquante six. Un appel de phares pour lui indiquer ma présence, et la voilà qui s'installait sur mes fameux sièges en cuir. Je laissais mon regard glisser sur elle, léger sourire qui effleurait mes lèvres en l'entendant me complimenter.  « Mignon hein ? J'étais chez mon frère » répondis-je, avant d'ajouter « Déjà marre de ta soirée pour me quémander ? ». Pas de panne de voiture en vue pourtant, cette fois. « T'as failli être en retard » dis-je tranquillement, mon regard passant sur l'heure affichée sur le cadrant de la voiture, avant de revenir vers le sien, captivant. Onze heure cinquante huit.

l’amour du jeu. encore plus quand il est bridé par les interdits. et toi, t’as tout d’inaccessible. le genre qui donne envie de se jeter dans la gueule du loup. de prendre le risque. à en oublier les conséquences, y’a que l’impatience qui ronge ce soir. te revoir. te regarder mieux que la dernière fois. repenser à tes messages, aux fantasmes écrits quand il est trop tard. que les anges dorment, laisser l’esprit se faire bouffer par les démons. le vice qui mord les entrailles. insensée, de finir dans ta caisse une fois de plus. finir par trop aimer nos balades nocturnes, se risquer à en prendre l’habitude. rendez vous prohibés, l’adrénaline encore plus saisissante. les mises en garde de la raison déjà lointaines quand la portière claque derrière moi. l’attraction des opposés. délaisser mon monde pour fracturé le tien. sombre et silencieux. t’as raison, le mystère donne envie de s’y perdre. sourire se défait pour en garder qu’un rictus au coin des lèvres. - mignon.. répète, le mot clé. - et toi ? tu t’ennuyais comment pour venir encore me chercher ? sans excuse. juste la réelle envie de te voir. ton envie de me voir. le regard qui suit le tien, les chiffres qui tournent et se rapprochent de la fin. du début. de la première fois, à me redresser un peu pour venir m’pencher sur toi. lèvres contre lèvres, restent en attente. - pile à l’heure.. murmure doux. les azurs qui s’égarent dans ton bleu brut. - onze heure cinquante neuf.. caresse la pulpe de tes chairs. entreouvre tes lèvres sans s’y poser entièrement. le désir retenu dans les secondes qui défilent trop lentement. garde l’équilibre, contre visage, aspirer ton souffle. - minuit. sonne le gong de la perdition. baiser assumé, ferme les yeux, embrasse avec passion et bestialité. la paume se loge contre ta nuque. le souffle qui perd la cadence, savoure le goût de tes lippes jusqu’à m’en décoler amèrement. qu’un peu. minuit une. - le dernier et le premier. la promesse scellée ce soir.

J'avais du mal à l'admettre, mais j'étais impatient. Impatient de l'avoir face à moi. D'approcher à nouveau cette attraction qu'il y avait entre elle et moi, entre tempête hargneuse et envie charnelle. A peine s'asseyait-elle à mes côtés que le jeu reprenait, nouvelle partie pourtant teintée d'un souffle nouveau quand je repensais aux messages que nous avions échangé. Quand mon regard s'attardait sur son visage, assumant le désir du mauvais gars pour la gamine. « Suffisamment pour ne penser qu'à une gamine en train de m'embrasser » dis-je en haussant légèrement un sourcil, d'humeur à la piquer. Encore. Pas suffisamment pour la décourager, alors qu'elle jouait avec les limites en s'approchant pour effleurer mes lèvres des siennes. Je la laissais faire, palpitant qui s'accélèrait face à cette proximité tentatrice. Mon souffle s'écrasait sur le sien, se délectait de son murmure suave qui ne faisait qu'accroitre encore un peu plus le désir que j'avais pour elle. « Embrasse-moi.. » murmurai-je, soudain impatient. Lèvres qui s'entrouvaient contre les siennes sans pour autant passer le cap. Jusqu'à ce que minuit sonne dans nos têtes. Je recevais son baiser avec passion, transporté malgré moi dans cette sensualité assumée. Dévorant ses lèvres avec le plaisir de l'interdit. Agrippant sa nuque avec la ferveur de celui qui en redemande. Accro a la première dose. Mes yeux se rouvraient pour retrouver les siens l'espace d'un instant, plongeant dans le noir de ses pupilles. « Le dernier et le premier » répétais je dans un souffle. Nez effleurant ses pommettes. Lèvres humides taquinant à nouveau les siennes sans réellement l'embrasser. Dans quelle merde étais je en train de me foutre. « Jusqu'à quel point tu voudrais recommencer ? » lui demandais-je doucement, la bête ne pouvant s'empêcher de désirer encore la belle.

l’aveu sordide. la raison qui lutte, pas vouloir croire les mots qui sortent. qui résonnent quand même dans le palpitant. les imagines être vrais. imaginer tes pensées être tiraillées pour dessiner la même scène. comme dans la mienne. à subir les heures avant que tu viennes. est ce que t’as vraiment pensé à moi comme j’ai pensé à toi ? que le goût de tes lèvres deviennent réel c’soir. l’attente insupportable, quand tu réclames, quand j’me retiens encore un peu. que le temps semble plus tourner correctement. plus assez vite. le souffle cogne lourdement, de lutter pour les dernières secondes. le poing enfoncé dans le siège, les ongles massacrent la paume jusqu’à la délivrance. condamnés, à se rappeler pour de bon. que ça devienne pire après. baiser embrase les sens et, plus tes doigts pressent ma nuque, plus le baiser devient sauvage. affamée. plus t’embrasser correctement dans la précipitation. les yeux s’ouvrent, une demie seconde après les tiens. essaye de reconnecter avec la réalité. langue passe le long des lippes, savoure encore la saveur que t’as laissé. front frotte contre le tien, cherche le contact, l’odeur enivrante de nos fautes. léger sourire, les azurs qui jonglent entre tes rétines et tes lèvres qui cherchent. la paume glisse sur ta joue, le pouce qui tire sur ta lèvre inférieure. - au point de vouloir t’embrasser toute la nuit.. les doigts descendent encore. prennent possession de ta mâchoire pour te faire relever la tête. graver les propos. - sur le cuir.. dans ta maison en brique.. dans la boîte où on s'est parlé la première fois.. dans mon lit, là où j’me suis touché pour toi.. baisers furtifs déposés entre chaque endroits cités. - et toi ? est ce que t’en as autant envie que moi. bout du nez qui s’écrase contre ta joue, paupières à moitié fermées.

Elle est jeune. C'est la fille du big boss. Je le savais mais malgré tout, c'était comme si mon cerveau décidait d'occulter ces éléments pour seulement céder à la tentation de ses lèvres. Me délectant de cette connexion, de cette alchimie que j'avais du mal à saisir et qui me faisait perdre mon sens du travail bien fait. Le mal était fait. Et pourtant quand ses doigts glissaient sur ma barbe puis sur ma lèvre qu'elle agrippait, quand son front s'appuyait sur le mien dans une danse lancinante... je ne faisais que la désirer encore un peu plus, hypnotisé par cette femme aux allures indomptable. « Vaste programme » murmurai-je d'une voix rauque, la laissant agripper ma mâchoire et y déposer des baisers, quand mes yeux eux étaient déjà en train de la dévorer. Les sens émoustillés en pensant à cette soirée où j'avais perdu pied. « Au point de ne pas te laisser partir ce soir » répondis-je, ma main glissant de sa nuque à son épaule, puis de son épaule à sa hanche que je pressais légèrement. Je réduisais l'espace pour l'embrasser à nouveau, agrippant ses lèvres des miennes avec envie, avant de basculer ma tête en arrière contre l'appuie tête. Tendant d'éclaircir mes idées. « J'ai du boulot. T'avais dit que tu voulais venir ? » soufflai-je, testant sa réaction.

mauvais plan. tout sauf toi. tout le monde mais, pas toi. et, j’suis là, accrochée à tes lèvres tentatrices. à m’enivrer de tes messages. du même parfum que la dernière fois, venin aux arômes amères. addictifs. lippes remuent et en reprends sans permission. s’imprègnent du poison, lui qui reste accroché à la chair humide. langue qui en rate rien. se délecte, d’une erreur à pas commettre. pas envie de faire marche arrière, malgré l’ombre qui rôde. pas savoir si t’es vraiment sincère ou si t’es là pour tout lui raconter après. fauve contre démon. à onduler contre ton torse, l’impatience qui mène la danse. contre toi, en vouloir déjà plus d’une dose. - il t’plait ? sourire à moitié. morsure d’une lèvre malmenée à trop te désirer. à canaliser les pulsions qui grondent à chaque fois que tu me touches. respirer ta peau, le long de ta joue avant de revenir en face. effleurer tes lèvres, les azurs shootés à l’adrenaline d’une excitation qui s’apaise pas. la hanche pressée et le désir qui grimpe d’un cran. baiser plus sauvage, arrache le grognement de frustration quand tu t’éloigne. quand j’ai qu’une envie, grimper sur toi. plus attendre. plus me retenir. depuis l’autre soir, à t’imaginer me posséder. - ouais. hoche la tête, les doigts qui tracent les lignes d’un visage que j’ai pas envie d’oublier. de noyer dans d’autres. - j’pensais pas que tu m’emmènerais pour de bon.. les doigts s’arrêtent pour laisser la paume recouvrir la joue, le pouce qui écrase ta lèvre. elle que mes yeux lâchent plus. - putain.. j’ai pas envie d’arrêter. de t’embrasser. te toucher. retrouver ma place côté passager. remettre la distance.