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Nos deux corps l'un contre l'autre, se reposant du moment physique partagé, étaient plus proches que jamais. Elle contre moi, mes bras l'entourant, comme formant une bulle autour de nous. Plus rien n'existait que nos deux corps dénudés dans ce lit. Elle et moi. Nous. Une histoire qui ne peut pas se finir finalement, tant les sentiments se déchainaient en nous. Une tempête infinie, qui ne prendrait fin qu'une fois les corps froids. Toute notre vie, on a dit.
La rupture vécue différemment. Si j'avais tenté de couper court avec tout ce qui me rattachait à elle à un moment donné, il était évident que je n'y étais pas arrivé. Bracelet présent à sa place, sans l'avoir lâché une seconde, il s'avère que son collier était aussi là où il devait être : autour de son cou. Forcément, la question se pose. Est-ce qu'elle aussi avait tenté de l'enlever, en vain ? Sa réponse me faisait sourire. Clairement, ça reflétait la façon dont la rupture avait été appréhendée des deux côtés. Elle s'accrochait à moi à distance quand moi, la colère ne faisait que rager, au point où j'aurais pu retomber dans l'alcool en un claquement de doigts.
— je t'en voulais tellement.. de nous faire ça. y'avait des moments où je te détestais tellement... je me faisais peur. mais la part de moi qui t'aime a toujours repris le dessus Confession de deux semaines d'enfer pour moi, avec l'esprit qui divaguait parfois un peu trop.
— je sais que c'était pas facile pour toi.. maintenant. sur le moment, j'avais l'impression d'avoir été trahi. qu'on me plantait au moins cent couteaux dans le dos
Pendant la rupture, pendant les deux semaines. J'avais été en mode automatique, prévenant personne de ce qui se passait réellement. Repoussant toute aide de n'importe qui, préférant subir ce châtiment dans mon coin.
Le visage glissait pour se caler à côté du sien, à côté de son oreille, tandis que l'étreinte restait telle qu'elle était, serrée autour d'elle.
— j'veux plus jamais revivre ces deux semaines... vivre sans toi. j'veux qu'on continue de se créer des beaux souvenirs. ici, ailleurs. j'te suivrai au bout du monde pour voir des étoiles dans tes yeux
Je finissais par me pencher sur le côté, luttant contre la douleur, poussant ma moitié à me regarder du bout des doigts.
— je t'en supplie... qu'importe les raisons qui te pourraient te motiver. tant que tu m'aimes, ne me quitte pas
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Je pense pas que j'aurais pu rêver de meilleurs retrouvailles. Son corps chaud encore collé au mien, dans une étreinte qui se voulait intime et que j'affectionnais particulièrement. Je pourrais passer la nuit comme ça, le nez dans ses cheveux, les bras autour d'elle. Peu importe le confort, être avec elle était tout ce qui m'importait en cet instant. Cette bulle, nous deux. Rien ni personne pour nous enlever ça, pas même les pires conneries qu'on ait pu faire.
Les confidences étaient de mise, les siennes, les miennes. Une écoute sans jugement finalement, et je crois que c'était ce dont on avait besoin. Un moment d'apaisement où on pouvait tout dire ce qu'on avait sur le coeur, sans se blesser forcément. Le mot trahison qui ressortait, et son affirmation mettait un peu de baume au cœur. Je voulais la croire, au moins pour la partie de la rupture. Le reste, je n'arrivais pas à comprendre comment son cerveau fonctionnait dans certaines situations. Peut-être que ce sera l'occasion d'une discussion à cœur ouvert une prochaine fois. Sans chercher à se blesser, encore une fois.
— j'te dédierai tout le temps que tu veux
Une escapade tous les deux, en amoureux. Il nous fallait ça pour nous reconnecter, même si ce soir était déjà le nouveau départ d'une relation tumultueuse. On était loin d'être platonique, tous les deux. Des caractères explosifs et on l'a déjà démontré par le passé. Je voulais juste que ça explose le moins possible, pour éviter les conséquences désastreuses.
Mais j'osais espérer croire que le pire était passé. Ces deux semaines passés loin d'elle, à se tirer dans les pattes par messages interposés. A se blesser encore plus à travers des audios assassins.
Donc venait la supplique, la seule que je ferai de ce genre. Impossible de ne pas la faire quand, visiblement, on était deux à être au bout du rouleau pendant les jours précédents. C'était notre renaissance ce soir, le moment où la vie reprenait possession de nos enveloppes corporelles, pour faire de nous des êtres enfin entiers. Pas parfaits, sûrement encore un peu rancuniers.
— je t'en demandais pas tant
Le regard porté sur elle, avant qu'elle ne tourne la tête. La mienne se calait contre la tête de lit, le regard perdu en face. Mes mots ne sont pas bien passés, je m'en rendais compte. Et ses doigts, ils glissaient autour des miens, sûrement pour rattraper ses paroles. Je soupirais, resserrant ainsi mes doigts aux siens. J'étais perdu, je savais pas quoi faire. Les promesses... C'était devenu un nouveau tabou entre nous, ou ça allait le devenir tant qu'on aura pas surpassé tout ça. Mais il m'était impossible de lui demander de me promettre quoi que ce soit, sachant qu'il y avait de grandes chances qu'elle finisse par le rompre.
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Les esprits qui s'échauffent trop vite en temps normal, finissaient par se calmer. Ne pas ruiner le moment, c'était la promesse que je me faisais. Je venais de la retrouver, mes mots n'étaient pas forcément les plus agréables quand il s'agissait de promesses. Mais j'allais redevenir celui que j'étais, avant toutes ces blessures cumulées. Je le sais, c'était qu'une question de temps. Il fallait juste qu'elle soit patiente Giorgia. Juste. Forcément, c'était simple pour personne, il était évident qu'elle allait m'en vouloir à plusieurs reprises. Mais valait mieux pas de promesse du tout plutôt que de fausses qui ne seraient pas tenues. J'avais aucune envie de lui faire vivre ce qu'elle m'avait fait vivre. L'idée qu'elle tombe d'une infinité d'étage parce que j'aurais pas fait ce que j'avais promis de faire... non. Je supportais pas. Rien, c'était mieux finalement. Pas d'attente, pas de déception. Et on se relèverait plus facilement.
Je la gardais dans mes bras, appréciant le silence qui s'était petit à petit installé entre nous. Les cœurs retrouvaient un rythme de croisière et les corps rechargeaient les batteries. Rien de mieux que de l'avoir contre moi, avec moi, dans mes bras. Il m'en fallait peu, pour laisser mon esprit divaguer. Parfois, je pouvais même me demander ce que faisait son mari quand elle était avec moi. S'il se doutait de quelque chose. S'il faisait la même chose avec une autre. S'il était amoureux de quelqu'un. Parfois, j'aimerais être une petite souris pour comprendre comment sont leurs interactions. Comment ils en sont venus à coucher ensemble à Thanksgiving.
Ce genre de pensées faisait mal, forcément. Mais elles m'obsédaient sûrement bien trop de fois par jour pour que je puisse les ignorer. Elle ne se rend pas compte, ce que ça faisait de la partager. J'étais prêt à tout lui donner moi, quand je n'avais droit qu'à la moitié. Peut-être un peu plus. Difficile de vraiment jauger quand toute une partie de sa vie m'était inconnue jusqu'à présent. La plupart des choses, je les découvrais en fouillant internet, les journaux, les articles.. tout ce que je pouvais dénicher, je le faisais. Mais le plus simple serait de lui poser les questions, celles qui me taraudent, celles qui viennent à me tenir éveillé la nuit, quand elle n'est pas avec moi.
Tiré finalement de mes pensées quand elle se redresse, s'échappant ainsi de mes bras, elle se retournait, nue face à moi, se collant ainsi à mon torse avec le visage tout proche.
— bonne année, mon amour
Sourire sur les lèvres, je finissais par sceller cette promesse d'une meilleure révolution contre ses lèvres. Quelques instants à s'embrasser, mes bras autour d'elle pour la garder contre moi, avant de coller mon front au sien, cherchant à capter son regard.
— désolé... si je suis blessant. je veux pas... être ton bourreau. je... on va trouver notre équilibre. je...
J'attrapais son visage, caressant ses lèvres de mon pouce. Ses yeux, je pourrais me perdre des heures et des heures dedans, me perdre à l'aimer encore et encore, à tout jamais.
— je te promets, qu'on va y arriver.
Seule et unique promesse de la soirée, et j'espère qu'elle s'y accrocherait.
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Difficile de faire sans elle. Pas par choix, j'avais du vivre deux semaines sans sa présence à mes côtés, avec sa froideur par message. C'était pas la période la plus simple puisque j'étais à deux doigts de craquer, la bouteille de bourbon présente sur la table basse du salon. J'aurais pu craquer bien avant, mais j'avais voulu attendre les douze coups de minuit, pour sonner le glas de 2025 et commencer l'année sur la pire erreur que j'puisse faire.
Mais elle m'en a empêché, étant présente ici. Si de base, c'était pour me donner un dossier, celui présent sur le meuble d'entrée, ça avait fini sur des retrouvailles. Une réconciliation tant espérée qui faisait du bien au coeur et au corps.
Présente contre moi, poitrine contre poitrine, lèvres liées dans des baisers qui scellent notre histoire en ce début d'année. Parfois, je voulais tout savoir d'elle. Apprendre à la connaître entièrement. Parfois, j'étais effrayé par ce qu'elle pouvait faire, me demandant quelles pourraient être ses limites. Quelle pouvait être la pire chose qu'elle ait faite. Ce genre de questions persiste malgré tout, mais j'ose jamais les poser. Peur de la réponse, peur d'être déçu. Peur de beaucoup de choses finalement. Mais ma plus grande peur, elle est surtout liée à celle de la perdre. Deux semaines que je vis un enfer, je suis capable de courber le dos sur bien des choses, juste pour la garder près de moi.
— j'veux juste pas que tu perdes espoir. en nous.
Parce que c'était notre plus grande force finalement. Le fait qu'on puisse croire et espérer beaucoup de choses de notre relation. Elle comme moi n'avions que ça à quoi nous raccrocher. Le reste pouvait s'ébranler en un coup de vent. Mais pas ça. Solide comme un roc, notre histoire pourra contrer vents et marées, ou tout du moins, j'ose le croire.
— tu veux dormir ? ça fera sûrement du bien à ta gueule de bois. et boire de l'eau d'ailleurs.
On s'était réfugié ici tellement précipitamment qu'à aucun moment, l'eau n'était entré en ligne de compte. Et sûrement qu'elle devait être desséchée à présent. Il était préférable d'aller lui chercher un verre.
— repose-toi, je vais t'en chercher un.
Pouce qui caresse sa joue, avant de l'embrasser et de la repousser pour quitter le lit. La repousser pour mieux la retrouver, c'est ce que je me dis. Récupérant mon boxer, je l'enfilais rapidement, non sans grimaces, avant d'aller dans la cuisine pour aller remplir un verre d'eau, prêt à lui tendre une fois de retour dans la chambre à coucher.
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J'avais presque oublié son état, tant c'était difficile de sortir de cette bulle où tout était presque parfait entre nous. Quelques légères frictions, quasiment imperceptible. Mais je la connaissais, à force. Je savais que ça la blessait, certaines de mes paroles. Comme l'absence de promesse à partir de maintenant. C'était pour ça que je m'étais autorisé cette dernière, juste une fois. Pour lui donner la force de se battre pour nous, suffisamment pour ne pas me quitter une nouvelle fois.
— c'est vrai. tu es là... au moment où j'en avais le plus besoin.
Recherche dans ses yeux de la confirmation que ce n'était pas un mirage, tout ce qui s'est passé. Que ce n'était pas l'erreur d'une nuit, qui serait rapidement regrettée pour retourner à une séparation douloureuse qui nous détruisait tous les deux peu à peu.
Tout ce dont j'avais besoin, c'était ça. Que nos cœurs avaient retrouvé la même fréquence et qu'il nous était impossible de vivre loin l'un de l'autre.
La fatigue pointait le bout de son nez, mais je voulais prévenir plutôt que guérir. Alors je m'attelais à m'occuper d'elle, comme si elle était malade. Elle ne l'était pas, elle avait juste un peu trop d'alcool dans le sang. Seulement, de nous deux, j'étais le plus expérimenté. Alors je prenais les devants, allant chercher de l'eau pour qu'elle s'hydrate suffisamment pour la nuit.
Le verre dans ses mains, elle buvait quelques gorgées avant de reposer le verre. Je retirais le boxer pour me remettre dans le lit, avec elle. Allongés tous les deux face à face, ma main venait immédiatement trouver place dans son dos, le bras posé sur son flanc. Vision angélique sous les yeux, difficile de se dire que ce n'était pas un rêve.
— je compte pas partir... on est chez moi. tant que toi, tu t'en vas pas au petit matin, tant que tu regrettes pas, on restera les deux amoureux qu'on est. incapables de se passer de l'autre.
Nez qui venait se frotter au sien, sourire sur les lèvres avant de lui voler un petit baiser. J'aimais, cette proximité, cette intimité. C'était tout ce dont je rêvais depuis des jours. Alors ma main venait remonter jusqu'à son visage, le pouce caressant sa pommette délicatement.
— quand on va se réveiller, demain matin... tu auras le droit à un “bonjour mon amour... je t'aime”... et je pourrais te le dire à chaque fois, si ça te rassure. parce que c'est mes premières pensées. à chaque réveil. que tu sois là ou pas. c'est toi, ça a toujours été uniquement toi.
