pull me to you tighter — nalix #3

tw : vulgarité, drogue.

@Naim Wolford — souvenirs du passé qui foutent l'crâne en l'air. y'a un bout d'nausée dans l'fond de ma gorge, l'impression que chaque morceau d'cervelle s'rendent malade d'la situation. se sont enchaînés, les messages, la confession, d'pas comprendre où s'est paumé le désintérêt. fantôme du passé d'retour. s'fout devant moi en chair et en os. quelques messages, rien d'autre. besoin d'un conseiller. pas la bonne idée. faut retomber, recommencer, savoir oublier. paumée dans l'immensité du pieu, la chambre trop grande qui m'bouffe. minuscule en plein milieu. minuscule s'met à rouler. grinder. shit effrité. d'quoi s'rassasier. d'quoi zapper l'programme, partir sur autre chose. langue lâche l'peu d'salive sur la feuille, les doigts roulent, c'parfait. et ça part au coin du bec, parce que j'me dis que sortir c'est sûrement mieux. parce que l'air frais va nettoyer le crâne d'mes idées. parce que j'dois plus m'sentir enfermée. j'fous les pieds dans l'cottage. une vermine dans l'or. j'traîne mon corps. et y'a l'odeur qui attire. indéniable, bouffe au haut du sommet. et putain si y'avait que ça. y'a un arrêt sur image. l'corps immobile d'vant l'image. un truc dans la tête qui recommence. un truc dans le bide qui revit. putain c'quoi mon problème ? nudité qu'à moitié. le joint au bec. l'mien pourrait s'péter la gueule à force d'le regarder. lui. homme capable jusqu'au bout putain, tu m'impressionnes d'plus en plus. p'tit sourire joueur. mais l'regard qui l'lâche pas. la poitrine qui s'serre. ça recommence...

@Alexis Davinson -- le joint pendouille. accroché au bord des lèvres comme un funambule fatigué. l'air sent la fumée douce et le sucre brûlé. t'es là, torse à l'air, sous la lumière jaune qui découpe l'ombre de tes clavicules. les crêpes dorent, s'enroulent, s'empilent. t'as ce geste précis, presque artistique, alors qu'tout en toi déborde. une pile de nerfs mal rangée. la thérapie te hurle d'calmer ton feu. toi, tu l'nourris. joint après joint. pensée après pensée. alexis. elio. le monde entier sur tes épaules qui craquent sous l'poids. tu fais d'la pâte comme si ça pouvait t'relier au sol. mais ça boue. ça déborde. elle entre. t'entends la porte grincer, l'air froid glisser dans la pièce, sa présence s'impose. un frisson, pas à cause du vent. t'évites son regard. ses émeraudes qui t'percent. c'est pas elle. t'le sais. c'est pas contre elle qu'tu luttes. pas à cause d'elle qu't'as la gorge en feu. mais elle est là. pile au milieu d'ton chaos. d'ta lutte contre toi-même. et toi, t'sais pas faire autrement qu'grincer. t'sais pas comment exister sans rugir. t'jettes un œil à ses pieds. elle traîne, hésite. elle sent qu't'es prêt à exploser, mais elle avance quand même. t'sens son souffle s'rapprocher. t'as l'cœur qui cogne. ça cogne fort, comme les mots qu'tu veux pas dire. comme l'silence qui crie. le joint au coin des lèvres, tu murmures enfin, rauque, presque un grognement. t'as faim ou t'es juste venue voir si ça crame ? ton regard se lève. croise l'sien. putain, elle t'éclate. d'une manière qui fait mal, qui fait du bien. et toi, t'es là, à essayer d'faire des crêpes quand tout part en miettes. mais c'est pas sa faute. ça l'a jamais été.

tw : vulgarité, drogue.

@Naim Wolford — j'sais qu'un truc est en bordel. que y'a un putain de mélange d'émotions que j'sais plus avaler. un retour brutal dans l'passé, les fantôme qui m'bouffent les chevilles. les fantômes qui m'arrachent la peau d'leurs griffes bâtardes. j'dois supporter l'avant pendant l'présent. ça a niqué un truc dans les messages d'avant sans l'capter. les doigts en ont voulu à l'échappatoire, roulé trop bien joliment, l'shit bien tassé, le bébé bien chargé. lui, dans la pièce d'à côté. l'odeur qui fout l'eau à la bouche, l'impression que la dalle s'est installée sans avoir aspiré la première fumée. y'a juste mes yeux qui glissent sur lui, j'sais plus vraiment l'effet que ça fait dans le bide. j'crains j'crois, d'foutre encore plus de dégâts sans en comprendre la racine. plus savoir à qui jeter la faute. ras-le-bol. j'bouge dans la pièce, j'danse sur des pas hésitants. c'comme des lames dans le sol. éviter d'les enfoncer dans les pieds. voix. cause. et moi j'me penche juste un peu pour regarder ses mains en activité. meh, j'avais pas faim d'base mais l'odeur ça m'a donné la dalle. j'relève le regard vers lui. feint presque l'innocence. j'sais pas vraiment si j'le suis, ou si je suis la fautive. j'veux juste qu'on continue sans l'chaos. j'peux rester avec toi ? toujours l'besoin de cette foutue proximité. toujours avec lui. toujours quand c'est lui. j'joue avec le briquet. c'comme calmer une anxiété que j'vois jamais naître. j'baisse le regard, me pose juste à côté, pour d'vrai cette fois. à attendre la réponse, l'joint perché au bord du bec. et j'regarde, ses mains faire. comme si c'était l'truc le plus passionnant d'la soirée.

@Alexis Davinson -- ses mots t'traversent. glissent sur toi sans s'accrocher, ou presque. tu sens qu'elle cherche. un point d'ancrage, une trêve dans l'chaos. mais toi, t'es là, toujours au bord. à moitié nu, la chaleur du four qui contraste avec l'glacé d'ton humeur. t'laisses ses paroles flotter, s'mélanger à l'odeur d'sucre et d'fume. elle veut rester. près d'toi. et toi, t'sais pas dire non. pas à elle. pas quand elle t'regarde comme ça, avec ses émeraudes qui brillent d'une foutue lueur qui t'fout en vrille. tes mains continuent, mécaniques, précises. la crêpe qui tourne dans l'air, l'bébé d'la soirée. t'cherches pas à répondre tout d'suite, t'as jamais été l'gars qui cause trop quand ça brûle dedans. t'as l'coeur en ciment, mais ses mots, ils t'frappent quand même. alors tu lèves à peine les yeux vers elle. un demi-sourire, un truc qui veut dire "ok". un truc qui veut dire "reste". et t'murmures, presque pour toi-même. t'fais c'que tu veux. mais c'mes crêpes. t'cherches à alléger, mais au fond, t'es tendu. son regard, ses gestes hésitants, ça t'fait plus d'effet que tu veux l'avouer. et quand elle s'pose, là, juste à côté, t'sens son énergie. électrique. t'laisses un silence s'installer, juste l'temps qu'elle observe tes mains. t'lèves le joint d'ton bec, tire une longue bouffée, et t'lui tends sans rien dire. partage tacite. pas besoin d'mots. juste l'fumée qui danse entre vous deux, et l'odeur d'sucré qui remplit la pièce. t'veux qu'ça reste comme ça. simple. même si t'sais qu'au fond, y'a rien de simple.

tw : vulgarité, drogue.

@Naim Wolford — j'veux rien avouer. le désordre, l'impression qu'un truc mauvais est en train d'pourrir dans l'fond de l'être. un truc qui vibre. un truc qui fait naître l'coup de flippe. chercher l'point d'ancrage quand y'a toujours un truc entre nous pour faire penser à la tornade. c'est un flot d'émotions que j'veux étouffer. garder la simplicité pour une histoire qui a l'air d'prendre la tournure du complexe. j'cherche plus les embrouilles quand c'est pourtant l'brouillard. il avait l'habitude d'être l'phare, maintenant j'suis plus certaine que ça tourne rond s'il existe dans l'coin. d'simples messages parfois il perturbe, et moi j'admire et bois chaque mot comme s'il était le béni dans mon crâne niqué. alors j'veux exister près de lui. sans comprendre, sans explication. j'veux respirer l'même air sans comprendre qu'il manque un souffle s'il est pas à dix mètres d'moi. attention particulière, rien d'plus. sourire amusé. possessif d'la bouffe. alors j'le regarde, l'brin d'innocence, presque à supplier, un truc qui brille dans les iris. même pas tu m'en donnes une seule ? minuscuuule pour une meuf dont l'ventre crie famine ? odeur sucrée donne à l'estomac l'droit de communiquer. tend l'bébé, j'pose le mien dans sa boîte. briquet posé à côté, sur l'comptoir. joint entre les doigts, j'prends une taffe. poumons. cerveau. bouche. gorge recrache. une deuxième, pour suivre la danse, avant de lui redonner, d'coller ma joue contre l'épaule dénudée. contact envoie la décharge dans l'corps entier. j'veux pas la ressentir. mais elle foudroie. j'fixe. ses mains. puis lui. l'détaille. forme de son visage. y'a le silence. moi j'le regarde juste. avant d'reposer l'attention sur ses mains. tu comptes les faire à quoi ? curiosité pour oublier. zapper le programme du bug intérieur. l'impression qu'un truc me bouffe chaque partie du bide, de la poitrine. alors faut bien jeter l'dévolu ailleurs, pour enterrer ce nœud que devient sûrement trop lourd pour être évité.