âme sensible - mayn

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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D’un calme plat, je prenais plaisir à sentir cette douce brise qui venait s’échouer sur mon visage. Avec un quotidien mouvementé et entouré comme le mien, je prenais plaisir à savourer ma propre compagnie. Cela dit, ma vie était complètement chamboulée. Si je passais la majorité de mon temps avec mon meilleur ami, mes autres amitiés en prenaient un coup. Preuve étant que je m’étais retrouvée comme une idiote à te chercher partout ce matin, en vain. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi, pour ce fossé qui s’était creusé. J’y pensais forcément, les yeux rivés vers le ciel, à observer les étoiles. Au fond de moi, je cherchais à comprendre pourquoi tu avais préféré sa compagnie, à la mienne. Une question qui ne franchirait certainement jamais mes lèvres. Je sursautais, allongé sur mon toit, semant une fine pluie de neige, sur la terrasse de notre chalet. — Gagné ! Que je murmurais, avant de laisser retomber ma tête contre la neige. — Tu viens, ou tu préfères que je rentre ?

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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Quelques messages envoyés sur nos téléphones, quelques reproches déguisés en humour qui malgré tout se faisaient un chemin dans mon esprit. A la fois amusé, attendri et agacé. Et malgré ce cocktail d'émotions, je n'avais qu'une envie à cet instant, retrouver cette boule d'énergie qui m'avait tant manqué. Comme rien n'était simple avec Maze, j'me retrouvais à jouer à cache cache dans le cottage, cherchant dans les recoins les plus improbables - ceux qu'elle aurait indéniablement préféré. Tel un gosse je rentrais dans les pièces sur la pointe des pieds, essayant de la surprendre. Puis je repérai la fenêtre entre-ouverte dans sa chambre. Hésitai à peine l'espace d'une seconde, sachant déjà au fond de moi que j'avais bon. Je me glissai prudemment à l'extérieur, relevant la tête pour la découvrir allongée sur le toit enneigé. « Trouvée sale folle » dis-je avec un large sourire, content de moi. Pour toute réponse je me hissai à mon tour, pas mécontent d'avoir gardé mon pantalon et ma veste de ski. L'imitant, je m'allongeai à côté d'elle, regardai les étoiles déjà brillantes dans le ciel. « La dent du tigre » déclarai-je avec sérieux en pointant une suite d'étoile, avant de tourner mon visage vers elle, la connerie dans les yeux.

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Canada // 16.12.24
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Mes pensées faisaient écho, à ces aveux que j’avais osé écrire à mes frères. J’avais brillé par mon absence et aujourd’hui j’en payais le prix. Je préférais taire ce creux qui s’approfondissait à mesure que le séjour se déroulait, m’enfonçant davantage dans cette peine que je nourrissais. Je savais sourire en toute circonstance, usant de ce dernier pour mieux me dissimuler. Caméléon. Dès que l’occasion se présentait, je me réfugiais, ici, sur le toit de notre cottage. À cet endroit même ou la solitude m’emprisonnait de ses bras glacés. Je ne t’entendais pas arriver, sauf quand tu ouvrais un peu plus la fenêtre pour te permettre de me rejoindre. — Mmh, merci ? Je riais faiblement, sans quitter le ciel des yeux, avant que ta main ne me cache la vue. — Heeeeein ? Je tournais à nouveau la tête vers toi. — Ça existe vraiment ? J’attrapais ton poignet, pour le glisser vers Cassiopée. — Et là, la constellation zigzag, plus communément appelée Cassiopée, ma préférée. Même si je n’y trouvais aucune raison valable, si ce n’est qu’elle était l’opposée d’une ligne linéaire.

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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A son petit rire à peine survolé, je comprenais que le fond de ses pensées n'était pas aussi gai que ce qu'elle voulait bien montrer. Evidemment que ça me peinait, que j'étais tracassé par ces mots que nous avions échangés... sans parvenir à savoir ce qu'il se passait, là, dans sa tête. Des mois maintenant qu'elle était partie pour suivre Q dans sa vie de joueur pro. Si j'avais guetté ses sms et ses retours à Boston les premières semaines, j'avais fini par me faire une raison... Ayant ce sentiment amer de ne plus avoir ma place dans ce quotidien qu'elle avait choisit. Pas la place que j'aurais aimé avoir en tout cas. Pourtant je savais que je ne pouvais pas lui en vouloir. Je me sentais bien nul rien qu'à ces pensées, que je chassais du mieux que je pouvais.
Allongé à ses côtés, je jouais la carte de l'humour en lui citant une constellation tout juste sortie de mon imagination, riant de la voir aussi crédule. « Bah ouais tu savais pas ? » renchéris je, me foutant clairement de sa tronche en riant. Je me forçai à retrouver mon sérieux lorsqu'elle déplaçait ma main vers Cassiopée, le fameux zigzag que je n'avais pas remarqué. « Parce qu'elle est insaisissable comme toi ? » demandai-je doucement, laissant retomber mon bras pour le caler sous ma tête.

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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J’avais eu envie et besoin de me retrouver ici avec vous, et cela m’aidait à prendre conscience de mes erreurs. Ou en tout cas de ma mauvaise gestion de mon temps. Peut-être que j’avais un peu trop lézarder en me reposant sur mon choix de vie, mais je ne pouvais pas remettre une quelconque faute sur Rhys ou toi. J’étais juste à côté de mes pompes, en décalage avec mon aura. Je peinais donc à faire semblant. Mais à t’écouter, je me détendais un peu, attrapant un tout petit peu de neige, pour t’en jeter au visage après ton rire. — T’en as d’autres des comme ça ? Je relâchais ta main, que tu glissais derrière ta tête, alors que je glissais la mienne dans ma poche, après t’avoir dirigé vers Cassiopée. — Tu me trouves.. Insaisissable ? Que je te demandais, incrédule, en relevant la tête, avant de la laisser retomber lourdement. J’étais pourtant à portée de main. — Tu m’en veux Zayn ? Que j’osais finalement demander dans un murmure à peine audible, tant ma demande avait du mal à franchir mes lèvres.

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Canada // 16.12.24
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C'est cette complicité que j'adorais, pour laquelle j'aurais donné n'importe quoi, pourvu que ça ne cesse jamais. Ces moues sur son visage qui me faisait rire alors qu'elle ripostait en m'envoyant de la neige dans la tronche, que j'esquivais à peine. Essuyant déjà les flocons qui s'attardaient sur mes joues, se transformant en eau. Lèvres serrées pour me calmer, j'observais Cassiopée à mon tour, philosophant sur les paroles de Maze. « Parfois oui... » avouai-je, mon souffle créant des volutes dans le froid, sans pour autant que je ne le ressente vraiment. « Tu arrives toujours à me surprendre » dis-je en haussant lentement les épaules, avant de les relâcher. Puis vint cette question à laquelle je ne m'attendais pas, ou du moins pas à cet instant. J'ouvrais la bouche, la refermais. J'aurais pu lui demander pour quoi, est-ce qu'elle pensait que je lui en voulais mais au fond, j'avais déjà ma réponse. « C'est l'impression que je te donne ? » demandai-je, soudain inquiet de ce que je pouvais lui renvoyer. Je réfléchissais un instant, prenant le temps de trouver mes mots. « Je suis heureux pour toi, parce que pour la première fois, t'as l'air de t'éclater dans ton boulot. Et vu comment t'as trimé jusqu'ici, c'est plutôt une belle revanche non ? » dis-je avec un sourire complice en tournant mon visage vers elle. « Mais... j'crois qu'une part de moi, la plus égoïste évidemment... l'a un peu mauvaise. Je dirais pas que je t'en veux non, le mot est trop fort. Mais.. voilà. J'ai juste fini par voir les choses en face » ajoutai-je un peu maladroitement. Petit silence trahissant mon malaise, ce truc qui faisait que j'avais du mal à me dévoiler. « J'ai l'impression de ne plus avoir de place dans tout ça. Ou de l'avoir perdue. Mais c'est ok » continuai-je, doucement, regardant les étoiles. « J'sais que t'es là pour moi malgré tout ».

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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Mes lippes s’étiraient automatiquement en entendant tes propos. C’était plaisant de retrouver notre connexion, même si j’étais parfois hésitante et que je n’osais plus grand-chose. Je t’avais pourtant convié à me rejoindre dans cette petite bulle que je m’étais créée ici. Mon endroit. Mon refuge. — Je n’ai pourtant pas l’impression de l’être, tu sais, encore moins avec toi ? Je me redressais sur mes coudes, laissant ma tête penchée en arrière. Et j’inspirais lentement en attendant tes mots. J’avais besoin de les entendre, besoin de te comprendre. Et la communication avait toujours été notre force, même si parfois nos discussions nous avaient blessés. Je relevais la tête, souriant à tes encouragements, en hochant doucement la tête. Oui, je me sentais enfin à ma place, et je m’épanouissais, mais à quel prix ? Au prix d’un salaire mirobolant qui m’éloignait malgré moi de vous ? À une charge mentale qui en ferait craquer plus d’un ? Je redressais mes genoux, enroulant mes bras autour d’eux, me recroquevillant sur moi-même. — Je m’excuse si c’est ce que je te fais ressentir désormais, parce que ça n’a jamais été dans mon intention. Mais les actes avaient toujours plus de valeurs que les mots. — Je crois que j’avais peur.. De nous. Je respirais profondément, avant de tourner la tête vers toi, sans perdre l’appui sur mes genoux.  — C’était plus facile pour moi de fuir en me réfugiant dans le boulot, que de l’assumer. Je tendais ma main vers toi, te laissant l’opportunité de la saisir ou non. — Ça fait 4 ans que tu as ta place dans ma vie et tu l’auras toujours, n’en doute jamais.

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Canada // 16.12.24
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Je dévoilais le fond de mes pensées avec sincérité, tentant de traduire au mieux ce que j'avais ressenti ces derniers mois. Ce que je ressentais là, maintenant. Il y avait eu tant de hauts et de bas dans notre relation cette année... probablement à cause de moi. A cause de ces sentiments qui c'étaient imposés à moi sans que je ne réussisse vraiment à les faire taire, entachant notre amitié. Amitié qui malgré tout était toujours là. Même si passer de presque tout à très peu était difficile à avaler. J'avais finalement compris que j'étais seul dans ce que je ressentais, et qu'il valait mieux chérir ce que j'avais, à savoir son amitié. Cette complicité qui ne s'expliquait pas. Cette façon dont nos âmes savaient si bien se lier. Je me redressais à mon tour en la voyant se recroqueviller, craignant soudain de l'avoir blessée. Ma main se posait naturellement sur son dos, alors que ces mots m'atteignaient tout en douceur, apaisant ces pensées négatives que je refusais d'écouter, mais qui s'insinuaient parfois. Cette idée qu'elle n'avait plus besoin de moi. Puis enfin, cette révélation à laquelle je ne m'attendais pas. Qui éclairait soudain un peu plus tout le reste, tout en gardant sa part d'ombre. Naturellement, ma main trouvait la sienne lorsqu'elle me la tendait, mes doigts s'entre-mêlant aux siens. Ma tête basculait sur son épaule, cherchant le réconfort dans cette proximité retrouvée. « Merci » soufflai-je, sentant mon coeur apaisé par ces mots qu'elle m'offrait. C'était peut-être bête, peut-être n'aurais-je jamais dû en douter. Mais ce genre de pensées était tellement incontrôlable. « Tu sais que c'est réciproque » ajoutai-je doucement, petite pression sur nos doigts liés. Puis, j'osais demander. « Qu'est-ce qui te faisait peur ? Tu n'as plus peur maintenant ? »

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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Il ne nous fallait pas plus de 10 minutes seuls, pour que nous retrouvions nos habitudes. S’il était difficile de trouver les bons mots pour dévoiler nos ressentis ou nos sentiments, je savais que nous n’étions jamais dans le jugement, mais dans la compréhension. Je t’écoutais attentivement, prenant le temps d’assimiler les mots choisis pour définir au mieux ce que tu avais cru comprendre de mon éloignement. Je ne pouvais pas t’en vouloir des pensées qui traversaient ton esprit, alors même que je ne t’avais donné aucune explication. Vu la sincérité à laquelle tu te livrais, je ne pouvais faire autrement que de te répondre avec réciprocité. Je ne devais plus laisser la peur me guider. La peur me contrôler. Ta main, glissée dans mon dos, venait s’ancrer dans ma paume tendue, pour se lier. Je hochais doucement la tête. — Je n’en douterais jamais. Parce qu’on avait traversé trop de choses, pour que quelques mois de distance puissent entacher réellement notre lien. — Tu m’as fait comprendre à demi-mot aujourd’hui que je n’avais plus à avoir peur.  Que je chuchotais à peine, laissant ma tête reposer sur la tienne, tout en contemplant le paysage devant nous. Je laissais un bref silence s’installer avant de reprendre. — Quand je suis venue te rejoindre à ta retraite, j’ai eu un aperçu de ce que pourrais être notre avenir et… Juste nous deux, nos passions qui occupaient nos journées et nos rires. Une routine paisible, que j’étais loin de mériter.  — Je sais que ce qu’on partage, c’est unique et ça me rassure autant que ça m’angoisse. Je soupirais doucement. — Je n'ai pas l’impression d’être très clair dans mes propos, désolée. En bref, j'ai compris que t'étais passé à autre chose et c'est à mon tour de l'accepter.

âme sensible @Maze Faulkner & @Zayn Turner
Canada // 16.12.24
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J'arrivais pas à expliquer ce qu'il y avait entre nous, ce lien que je chérissais, cette bulle qui se créait chaque fois qu'on se retrouvait seuls. Qu'on se retrouvait. Malgré tout le reste, malgré mes doutes et mes réflexions. La tête basculée contre elle, regard vers le ciel, je l'écoutais sans l'interrompre alors que mille et une questions fusaient dans mon esprit. Qu'est-ce que je lui avais dit qui avait pu l'apaiser ? Avait-elle eu peur de mes sentiments ? De me blesser ? Dans le flou, je me remémorais les souvenirs de cet été à mesure de ses paroles. Cette parenthèse juste tous les deux, au milieu de nulle part. Sans que je n'aie besoin de rien d'autre... si ce n'est elle. Ces moments de joie, complices, faits de choses simple. Mais aussi ces sentiments que je taisais, déjà.. ce besoin de la posséder, toute entière. Peut-être avec mes mots, mais pas avec mes yeux. Qu'avait-elle pensé de cet avenir ? Lui avait-il plu ? Déplu ? J'avais compris, sans qu'elle n'ait à m'expliquer, que c'était ainsi qu'elle nous préférait. Amis, pas amants. Mais à présent à l'écouter, elle parvenait à me perdre à nouveau. « Je... ouais » acquiesçai-je lorsqu'elle disait ne pas être très claire. Je restais silencieux quelques secondes, essayant de comprendre ce qu'elle voulait me dire. Sans vraiment y parvenir. « C'est pas ce que tu veux ? Que je passe à autre chose ? » soufflai-je, la gorge sèche. « C'est ce que j'tais dit qui t'angoisse. Mes sentiments » affirmai-je. J'avais déjà pris cette claque une fois. J'en étais même au stade où je l'avais digéré. Et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça.