Elio Kennedy
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ADAMS HOUSE › in dreams we trust
The past before us
ft. @Alexis Davinson
Noir sombre, comme l'huile qui s'infiltre dans lesfissuresde son cœur. Des ronces de souvenirs, des objets du passé qui s'entremêlent, racines d'une mélancolie tenace. Ses yeux - fragments de pierre - percent l'obscurité, lumineux et intenses. Entre ses lèvres gercées, la cigarette tangue, suspendue. Un accordéon invisible module ses pensées, notes tristes qui résonnent dans le silence. Le froid s'immisce perfidement sous sa veste, la capuche rabattue comme un bouclier contre le monde.
"F'ck..." murmure-t-il, syllabe âpre échappée entre ses dents.
Un pas en avant, un demi-tour. Hésitation. Regret. Retour. La mécanique de son cœur se torture dans ses propres méandres : et si elle ne le reconnaissait pas ? Cela fait si longtemps. Elle a sûrement tourné la page, construit une autre vie.
Macdo - son unique point d'ancrage. Quelques frites sans saveur, un salaire qui ne raconte rien. Est-ce donc là tout ce qui reste des promesses du lycée, des rêves d'avant ?
Les rires joyeux, enfants heureux. Maintenant, retour après une gloire éphémère, la queue entre les jambes après l'avoir abandonnée. Gamin peureux et acerbe de l'affection, non prêt à conquérir des eaux calmes - les troubles, il les préfère.
Il la hait. Et pourtant, il est là. Ce besoin irrationnel qui le pousse, comme une nécessitéviscérale.Un sentiment qui dépasse la raison, plus grand que la haine, plus profond que le souvenir. La cigarette s'écrase au sol. La nuit électrique scintille aux abords de la fermeture. Une silhouette se détache, se rapproche. Il attend, retient son souffle puis lâche : "Tu sais ce qu'on dit du McDo ? Ici, on ne sert pas des repas, on vend des dépressions avec supplément mayonnaise."
(Elio Kennedy)