i look deep into your eyes. ((KLAUS))

déguste la victoire. comme une gamine, trop fière d’avoir marqué son point. toise l’inconnu, le dédain greffé sur le visage. toi aussi, tu joues le jeu. quand tes doigts accrochent le zip métallique. surprise. que tu fasses pas dans la facilité. glisse le long de la fermeture éclaire et les orbes suivent la trajectoire. jusqu’à regarder la veste s’échouer plus loin. trop à l’aise pour pas me connaître. pique la curiosité encore plus. l’esprit qui divague, essaye de trouver une faille. quelque chose mais, rien, encore trop couvert pour révéler ton identité. profite du moment d’égarement pour faire ton lancé. trop lente pour passer à côté. tape en plein dans le bras. célèbre ton nouveau point. - j’étais pas prête ! répliqué comme une gosse, les paumes qui claquent sur les cuisses. et, fais rapidement un tas de boule pour l’envoyer.

L'effet escompté ; elle se doute de quelque chose, mais n'a pas la réponse, alors ça la perturbe. Et en même temps, le fais d'être une piste devrait lui donner suffisamment d'énergie pour qu'elle s'acharne. Et lui ? Est-ce qu'il a envie d'être découvert ? Vu la façon dont il esquive son lancer, on dirait pas, d'autant qu'il réplique instantanément, sans perdre une seconde de battement. Et paf ! Nouveau lancer bien envoyé, la victoire est assurée à ses yeux. Pour autant, il ne se défile pas, et lui laisse encore l'occasion de mettre un tir de plus, alors qu'il se rapproche d'elle, prêt à esquiver la prochaine boule qui lui va dessus.

- putain d’boule de merde ! juron qui éclate. la défaite qui se rapproche. te donne l’occasion de tirer une nouvelle boule. tente de dévier mais, elle éclate contre la capuche. le givre qui descend le long de la nuque. ferme les yeux, le corps qui frissonne quand j’sens le froid glisser sous l’épaisseur. et, même pas le temps de m’en remettre que tu te rapproches. le défi dans le regard. provocant. - t’as eu d’la chance.. murmure dans le bois nacré. essaye de retenir l’attention avant d’envoyer ce qui sera sûrement mon dernier lancé.

Malgré la proximité, Klaus parvient à esquiver de justesse la boule qui passe à côté de sa tête. La victoire est alors sans appel, pour Klaus. Et il fonce sur elle, comme s'il s'apprêtait à la tacler dans la neige, alors qu'il n'en est rien. Arrivé à sa hauteur, il se redresse, lève une main... et la pose sur le crâne de Lena, débarrassant les débris de neige qui y sont toujours. Et là, enfin, il parle. Dommage. Une prochaine fois. Quelques mouvements de doigts encore, et la voilà tranquille. C'est tout. Juste ça. Puis il lui tourne le dos, les pas faisant crisser la neige sous leur poids alors qu'il va chercher sa veste, plus loin.

passe à côté. encore. frustrante défaite. un pas en arrière quand tu viens droit sur moi. mauvais reflexe. retiens les mains de se lever. les poings qui se serrent dans les gants. serre la mâchoire, les yeux qui se plissent à peine quand ta main se lève. retiens le souffle jusqu’à ce que tes doigts se posent sur ma tête. enlèvent les résidus de neige. respire. à peine. parce que c’est ta voix que j’entends. que je reconnais. les yeux qui se lèvent, propre reflet sur tes lunettes. le cœur qui ralentit ses battements. c’était toi. depuis le début. et, les derniers messages me retiennent de te rattraper. te laisse me tourner le dos. récupérer ta veste. partir. comme si de rien était. parce que de toute façon, c’était ça. rien. ni ici, ni là-bas. dans cette maison. que j’ai plus envie de retenir. personne. parce que j’saurais pas faire, que j’sais d’avance, qu’on saura pas se contenter de nous. toi tu tempères top et, moi, je vis trop fort. c’était que ça. un mirage que ma tête a inventé. que mes yeux ont imaginés. pas envie de te regarder partir jusqu’à la fin. fais demi tour, reprends la route vers le cottage.

Y'avait aucune mauvaise intention de la part de Klaus, dans tous ces gestes. Aucune malveillance, aucune envie d'abuser de sa confiance. Juste envie, l'espace d'un instant, qu'elle se libère un peu l'esprit, et qu'ils s'amusent innocemment. De la façon qu'il peut le faire avec sa fratrie, ou ses amis. Et pourtant, il voit Lena le dépasser rapidement pour retourner en direction, où lui va aussi pour récupérer sa veste, juste devant lui. C'est la démarche rapide et le silence qui l'accompagne qui le laisse perplexe et le fait se demander si prononcer ces mots, à la fin, n'aurait pas été une... erreur de calcul ? Alors la main tendue vers la veste dévie finalement et attrape le poignet de Lena juste avant qu'elle ne lui échappe. Geste spontané, probablement déplacé ; alors il la relâche en douceur, ne voulant pas non plus la forcer à rester. Désolé. Pour le geste ? Ou la déception ? Léger malaise. Alors il se redresse, et attend de voir la réaction. La fuite ? La foudre ? Le silence ? Ou bien le dialogue ?