i look deep into your eyes. ((KLAUS))

Planquée derrière son arbre maigroulet, Lena éclate d'un bref rire, et ce son, tout simple, accentue légèrement le sourire caché. Elle en est capable, de rire. De simplement lâcher un son qui s'apparente à l'amusement, au jeu, à la joie, même si elle est spontanée et éphémère. Même l'arrogance dont elle fait preuve, à lui dire qu'il est nul et le provoquer, ça l'amuse aussi. La boule lancée, il l'esquive de justesse, et pour toute réponse, il se contente d'une provocation d'une main qui l'appelle. Come at me. Qu'elle vienne à lui avec toute la fougue et la rage de vaincre qu'elle a en elle, c'est ce qu'il veut voir. Alors il s'arme à nouveau d'une boule pour la lancer dans sa direction. Ganger ou perdre, sur le moment, ça l'importe peu. Ce qu'il veut, c'est faire durer ce court instant léger, où Lena semble sorti de la prison que sont ses pensées et ses démons. Une façon de combattre les fantômes en silence.

prise à ton jeu. peut être que je t’invente. que ma tête te dessine pour chasser les démons. peut être même que le moment existe pas, que mon cerveau te rêve dans la douleur amère. pour survivre, pour que la mal fasse moins mal. s’imagine des rires et moment avec l’irréel. l’exile d’une tête trop pleine. trop violente. essuie les deux échecs. face contre l’arbre, la tête qui se décale légèrement pour te regarder. capter tes doigts qui m’appellent. fais mine d’abdiquer, un pas en avant pour te faire croire que je vais t’écouter. une demie seconde avant de retourner derrière barrière d’ébène. manqué. ta boule qui passe à côté et, le sourire fier que tu vois pas vient tirer sur les lèvres. boule à la main, pas rapides qui bouffent la distance. plus proche. pourtant je vois toujours rien quand je prends un court instant pour t’observer avant de faire mon lancé. - si j’te touche, t’enlèves un vêtement. et, de toutes mes forces, je lance. sans viser.

Le défi lâché, si elle le touche, il retire un vêtement, et la boule de neige est esquivée. Soit. De la main, il lui signale un ok, se pavanant presque d'avoir réussi à esquiver son attaque, et alors que vient son tour de lancer la prochaine boule de neige, il fait perdurer un peu le moment, mimant le geste pour lancer, la voyant se cacher rapidement, tendue, prête à bondir dans une direction ou l'autre. Est-ce qu'il compte rester caché dans son attirail ? Peut-être bien. Il n'a pas encore décidé s'il veut dévoiler son identité à la fin de leur petite bataille hivernale. Puis finalement, c'est sur la droite qu'il lance brutalement, visant vers l'endroit où il anticipe que son corps va bouger ─ mais peut-être a-t-il visé trop à droite.

rate mon coups. grogne dans la minute. déteste perdre. mauvaise joueuse. trop hargneuse pour accepter la défaite. les yeux qui brillent d’une lutte pourtant insignifiante. juste un jeu. juste un inconnu que je reverrais plus. face à toi, le sourire cache la déception de pas avoir droit à un bout de toi. les azurs fixent ta main, la boule que tu tiens fermement. l’attente qui fait monter l’adrénaline. papillonne entre ton visage et tes doigts qui mesquins. et me décale un peu sur la droite quand tu simules un lancé, rapidement, bouge sur la gauche pour espérer esquiver l’attaque. - dommage. me baisse pour réformer une boule que je lance d’un coup sec. que tu puisses pas la voir venir. et ça touche ta combi. un pas en avant, conquérante. d’un signe du menton, je désigne ton attirail. - un vêtement.

Touché. Le pied pris dans la neige qui a ralenti son mouvement, ainsi qu'un mauvais réflexe, et le voilà touché. Alors il se fige, les bras ballant, alors que Lena lui demande de retirer un vêtement. Elle a raison, c'est le jeu. Il pourrait totalement retirer un gants, ou une botte. Mais il a une autre idée en tête, peut-être plus motivante pour qu'elle se prenne encore plus au jeu. Ses doigts viennent chercher le zipper de son épaisse veste de ski, et il la fait coulisser jusqu'à l'ouvrir, puis il la jette en direction du cottage. Loin d'être nu cependant, c'est un épais vêtement noir et chaud, près du corps, qu'il dévoile. Le corps est moins caché, mais l'identité reste secrète ; et ses mains, plus sensibles au froid, toujours protégées des gants. Alors il récupère de la neige pour former rapidement une nouvelle boule, puis réplique. La boule fait mouche, et s'il n'était pas masqué, probablement qu'il la provoquerait en lui demandant si c'est la nouvelle vue qui la perturbe, alors à la place, il lui fait le signe V des doigts, de Victoire. Ou bien est-ce une façon de faire un "2" ?