Light tomorrow with today || ft Nova

Son âme d’artiste s’est une nouvelle fois réveillé quand il a aperçu l’annonce de l'événement sur les réseaux sociaux. Le Lightkeeper’s Walk. Il était intrigué par ces festivités, par la promesse qu’elles délivraient, douce, féérique. Il voyait déjà la scène d’ici, n’ayant aucune difficulté à imaginer ce à quoi le tableau final pourrait ressembler. Un chemin d’installations lumineuses et des lampions, Raiponce n’avait qu’à bien se tenir parce que le spectacle qui aurait lieu à Boston dans les prochains jours ne pourrait être que plus fabuleux encore. Curieux et intrigué, il avait décidé de faire un crochet par le parc où avait lieu l’évènement avant de rentrer chez lui. Il était impatient d’y participer, mais plus encore de simplement pouvoir y assister, de pouvoir nourrir son inspiration en attendant de pouvoir y revenir d’ici quelques jours, certainement avec Florian ou un membre de sa famille. Si ce n’était les deux. Émerveillé, il repère doucement les lieux, regarde les créations de celles et ceux présents ce soir-là, notamment des enfants qui pour la plupart semblent dessiner sans même avoir besoin de réfléchir à ce qu’ils veulent représenter. « Vous voulez en faire une monsieur ? » Il reste un peu béat Lyssandre, alors qu’il tourne la tête vers la personne qui vient de l’accoster, lui tendant une lanterne de sa main gantée pour la protéger du froid. « Euh… Non c’est gentil. Je suis tout seul. Je reviendrais avec ma famille plus tard. » Il tente de justifier un refus, malgré l’envie qui bouillonne en lui, probablement évidente puisque la jeune femme l’encourage à essayer, le réconfortant sur la possibilité d’en refaire un plus tard. « Bon bah, d’accord… » Il se laisse finalement convaincre le Wayne, s’installe parmi les autres participants qu’il salue d’une voix timide avant de réfléchir à ce qu’il va bien pouvoir dessiner dessus, quelles pensées il veut laisser partir avec. Feutre à la main, il ne tarde pourtant pas à se confronter au syndrome de la page blanche, restant totalement immobile.

Il ne se souvient pas quand l’inspiration lui avait tant manqué pour la dernière. Certes, il avait par mainte fois dû affronter des artblock Lyssandre, mais à chaque fois, il s’était contenté de gribouiller des choses et d’autres sans réfléchir pour finalement chasser cette pression à laquelle tous les artistes étaient un jour confrontés. A défaut d’avoir un autre support pour dessiner à portée, il visualise des formes dans son esprit, des couleurs en espérant que celà suffira. Le feutre qu’il a entre les doigts toujours fermé, sa méditation créative se stoppe alors qu’on s’adresse à lui, sans pour autant être certain que l’on s’adresse bel et bien à lui. « Hein ? » Il croise le regard de la jeune fille - pas totalement étranger - avant de reporter ses pupilles sur la table et les feutres disposés autour de lui. « Noir tu m’as dit ? » Questionna t-il alors que ses doigts se refermaient déjà sur le dit feutre pour lui tendre. « Rien du tout même. C’est comme si j’avais laissé mon cerveau dans mon lit ce matin. » Pourtant, il ne lui semblait pas avoir eu de quelconque difficultées à se concentrer tout au long de la journée. « Tu sais ce que tu vas faire toi ? » L’interroge t-il, en espérant que la discussion l’aidera à poser ses premiers traits sur la lanterne.

Les doigts se referment presque immédiatement sur le feutre, sans vraiment attendre la réponse bien que la confirmation rend son geste plus assuré. Sourire adressé à l’inconnue, il hoche légèrement la tête, parce qu’il sait qu’il a besoin d’une distraction pour que l’idée le frappe d’elle-même.« Je ne sais pas trop. En fait, je suis plutôt bien dans ma vie en ce moment. » Qu’il confesse, un peu étonné lui-même. Il a retrouvé l’homme qu’il aime, a décroché la thèse de ses rêves il y a quelques mois, apaisé les tensions avec sa famille. Aucune nuage noir au dessus de sa tête pour la première fois depuis presque un an. Sans même qu’il s’en rende compte, il était de nouveau heureux. « Est ce que c’est prétentieux de ma part de dire que j’ai tout ce dont j’ai besoin, et que je suis heureux ? » Ce qui complique un peu plus la tâche, car il ne sait pas ce que l’on peut souhaiter quand on est heureux, si ce n’est que ce bonheur continue. Les iris posées sur la création de la brune, il sourit, hoche la tête avec vigueur. « On peut pas se tromper. T’es dans le cinéma ? » Lui demande t-il pour détourner un peu la conversation de lui-même.

Il y a longtemps qu’il ne s'était pas sentie heureux de la sorte Lyssandre, sans avoir à craindre de traverser une énorme tempête, ou sans craindre de ne jamais sortir de celle qui sévissait. L'année avait été compliquée, éprouvante et difficile sur bien des aspects mais il lui semblait que cette fin d'année se voulait plus douce, apaisante. Il avait finalement obtenu ce qu'il voulait, enfin jusqu'à ce que les projets à long termes puissent prendre fin. Il regarde la jeune femme à côté de lui, hoche légèrement la tête alors qu'elle souligne qu'il a le droit d'affirmer son bonheur, sourit alors qu'elle vise juste dans ce qu'il ressent. Ce bonheur, il veut simplement le préserver le plus longtemps que possible. Un premier feutre décapuchonné, il commence à dessiner. Un soleil, suivi d'un croissant de lune. " Enchanté Nova, moi c'est Lyssandre. " Et alors qu'il prononce le prénom de la demoiselle, il lui semble que le lien se marque un peu plus. Un lien qu'il identifie seulement en reconnaissant le nom et la couleur de la confrérie qu'elle inscrit sur sa lanterne. " C'est pour ça que j'ai l'impression de te connaître ! Je suis un kirkland aussi. On a dû se croiser. En tout cas, moi aussi j'espère qu'on nous rendra notre confrérie. En entier. " Parce que c'est injuste, cette situation, pour une minorité incertaine, loin de faire preuve de savoir vivre.

Il n’aurait pû remettre la brune de lui-même si elle ne l’avait pas aidé un peu. Il faut dire qu’ils étaient nombreux dans la confrérie, trop nombreux pour se souvenir des noms et des visages de tous. C’était plus compliqué encore cette année, alors que les occasions pour se retrouver entre eux avaient été limitées. Pas de discussions inopinées dans les parties communes, pas d’échanges au détour d’un couloir. Rien, parce que la doyenne avait décidé injustement de les punir. « C’est clair. Après tout, c’est pas nous qui faisons les sélections d’entrée. S’ils étaient plus attentifs dès le départ, y aurait pas de problèmes. Et puis, on a toujours pas de preuve que ça ait vraiment pu venir d’une confrérie. » Lui est persuadé que les Kirkland sont incapables de saccager une soirée ou une autre confrérie, et dans le fond, il a envie de croire qu’ils le sont tous, incapable d’une telle violence, d’une telle haine. Alors il espère que la doyenne reviendra sur sa décision, ne les punira pas pour des choses qu’ils n’ont pas commis. Alors qu’il continue de dessiner divers symboles tout le tour de sa lanterne, il repose son regard sur les astres célestes qu’il a dessiné. « Ca c’est mon chéri, et ça c’est moi. » Dit-il en désignant respectivement la lune et le soleil. « Et ça, c’est ma famille… » Poursuit-il en continuant de dessiner des symboles représentants son père, ses frères, sa soeur, cousine, neveux et nièces.. «… Et leurs moitiés. » Pour ceux qui, comme lui, ont trouvé l’amour. « On a tous plus ou moins eu une année difficile alors… Je souhaite juste que chacun trouve son chemin. Que cette lumière les guide tous. » Parce qu’il n’a rien de plus à souhaiter le Wayne, rien à demander si ce n’est que les gens qu’il aime trouve aussi le bonheur.