L'union fait la force. & Astarion.

« L'union fait la force.»

« Une note frais vous voulez dire ? Je ne pense pas en recevoir.    » Je souris, je sais qu’il plaisante, il est le genre de personne à vouloir tout contrôler même si cela lui échappe. Je souris, je vois bien qu’il n’en a rien à faire. Je me lève, le regarde dans les yeux avant de lui dire sérieusement : « Je pensais que vous étiez une bonne personne, mais en vous voyant, je vois que vous n’êtes qu’une personne bourrue qui ne désire pas que sa petite vie soit chamboulée par un dossier qui peut vous paraître simple mais qui ne l’est pas.   » Je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds. Je préfère donc, refermer le dossier après tout si cela ne l’intéresse pas, pourquoi se prendre la tête !

« La motivation est votre moteur. Mais est-ce que vous avez encore du professionnalisme ou pas ? C’est la question que je me pose en vous regardant.   » Je ne vais pas non plus en rester là. Prenant le dossier ; je lui dis paisiblement : «  Je ne dirais pas non à un bon verre de whisky dans ce cas. Est-ce que vous sauriez où se trouve une bonne bouteille ?  » Je ne sais pas trop ce qu’il va me dire, mais bon, je vais tenter une nouvelle approche. Je ne vais pas lâcher mon os…

Mais c'est qu'elle mordrait ! Un bref rire échappe à ta juridiction mentale alors que la professeure semble prendre en assurance dans cette jolie joute verbale. De quoi s'armer d'une rapière et pousser encore un brin l'estocade, énième test de la journée afin de savoir jusqu'où elle irait pour obtenir ton aide. Mmmh... faire appel au sens moral pour mieux porter la pique suivante est bien tenté, mais pas suffisant. Jusqu'à lors, des agents de nombreuses agences gouvernementales, policiers sur les dents et autres âmes perdues avaient défilé à ton bureau sans jamais obtenir le Saint-Graal : ta participation. Rien ne semble avoir grâce à tes yeux, et ce pour au moins une dizaine de bonnes raisons ne regardant que toi. Ce qui ne t'empêche aucunement de te rendre à une belle armoire en bois de chêne afin d'en sortir une bouteille de cristal d'un excellent scotch. D'ordinaire tu ne bois quasi jamais sur ton lieu de travail, standing oblige, mais une petite entorse à ton règlement intérieur ne blessera personne. Dix-huit ans d'âge, une merveille. De quoi mettre de l'eau dans votre vin, au moins le temps de le boire. Tu sors aussitôt deux verres également en cristal, refusant de boire dans un contenant inapproprié. Gougnafier tu ne seras jamais ! Mais puisque vous êtes si désireuse de tout tenter pour me faire sortir de mes gongs, expliquez-moi en quoi ma présence est absoooolument indispensââââble ? Ce serait un début, et un moins vulgaire que de tenter d'attaquer sous la ceinture. Façon de parler bien entendu...

« L'union fait la force.»

« Je ne suis pas cannibale, mais j’apprécie taquiner les jolies choses et personnes. » Je me dis que je peux aussi l’embêter un peu. Parfois l’humour est agréable du moment qu’il est respectueux. « Qui ne tente rien n’a rien. » Mon père me le dit souvent pour me motiver. Il faut essayer avant toute chose pour réussir ou tout simplement tenter quelque chose. Un petit conseil intéressant et surtout à ne pas oublier dans mon domaine.

« Il est rare que je mette de l’eau dans mon vin. Je ne le fais qu’avec les personnes intelligentes. » Il est vrai que je ne fais pas beaucoup d’efforts avec ceux que je ne considère pas très malin. Je sais que je ne pourrais pas non plus ne pas éviter de le boire, enlevant mon manteau, je le pose sur le dos de ma chaise. Reniflant un peu l’alcool, je disais amusée : « Légèrement tourbé, une note douce à la fin, mais finalement assez masculin, il vous ressemble bien ce whisky. » Je bois une petite gorgée, puis, je lui réponds sérieusement :

« On m’a refilé ce dossier épineux. J’ai eu quelques pistes, mais je ne suis pas tombée sur des personnes très recommandables qui finalement n’avaient rien fait. » Buvant un eu de mon verre, je rajoute : « Je suis certes très riche, mais je n’apprécie pas ceux qui tuent juste pour le plaisir de tuer. Surtout s’ils paient pour ça. Mais, je me dis que je dois me tromper. Je voulais un avis extérieur pour savoir si je n’ai pas rêver…»

Il me ressemble ? Mais je vous en prie, éclairez donc ma lanterne sur ce que vous sous-entendez... Manifestement, la professeure ne te ressemblait pas en tout point : si elle ne savait pas mettre de l'eau dans son vin, il pouvait t'arriver de t'adonner à la chose, plus encore lorsque cela te permettait d'obtenir gain de cause. Au risque d'enfoncer une porte ouverte... on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre. Pas mal le fait de m'appâter avec mon goût pour les énigmes, mais insuffisant. Si vous avez besoin d'autrui, il vaut mieux ne pas partir à la guerre sans biscuit. Tu fais tournoyer délicatement le liquide ambré dans ton propre verre, t'enivrant de ses effluves délicieuses en contemplant les larmes se former contre le cristal. Pure beauté qui t'emmène vers des cieux bien plus cléments et portant moins de traces de sang... ou d'os. Mettre en avant le fait que vous êtes riche, très mauvais point. Cela dit de vous que sans ce détail, vous ne valez pas grand chose. Pourquoi même le spécifier ? Dans notre corps de métier c'est le talent le Saint Graal, pas le nombre de zéro sur un logiciel... A croire que certains professeurs soient tellement à l'ouest de la réalité des choses que les rapports humains et leurs spécificités corsées devienne un lointain souvenir. C'est comme ça que vous motivez vos étudiants ? En disant que vous êtes pleine aux as ?

« L'union fait la force.»

Il commençait à me taper sur le système. Il ne comprenait pas que parfois, on est tous différents et que je ne mets pas de l’eau dans mon vin avec les C…..Malheureusement pour lui, je ne le considérais pas comme un idiot. Il allait devoir faire avec. D’après sa réputation, il était collaborateur et moins enclins à refuser une bonne énigme. « Il ne s’agit pas d’une guerre mais d’une demande pour collaborer, je serais partie en guerre, je ne serais pas venue vous voir. » Il est indispensable dans son métier, certes, mais parfois, on peut aussi se passer de lui ! J’ai entendu des collègues qui l’ignorent maintenant et qui le zappent littéralement malgré leurs difficultés à résoudre leurs enquêtes.

« Vous n’avez pas compris, je soupçonne une personne aisée qui a organisée ces meurtres. Et qui fait porter le chapeau à des personne mal intentionnées. C’est cet aspect de cette enquête qui ne me plait pas. Les victimes n’ont pas demandé à être les cobayes de cette personne. » Autant préciser les choses. De toute façon, même si j’expliquerais les choses, il va les tourner dans l’autre sens. En tous les cas, je vois bien que finalement, s’il agit comme ça, il ne va plus être vraiment apprécier dans notre domaine. Le monde est petit et tout le monde parle….

« Je n’ai pas dit que j’étais pleines aux as. Vous n’avez pas compris ce que j’ai dit. J’ai dit que je refuse que les aisés sans sorte ainsi. » Je bois un peu de l’alcool, et je lui dis : « C’est en déformant les propos des gens que vous les répéter à vos étudiants ? »

Vous ne mettez pas d'eau dans votre vin, et maintenant vous crachez à la trombine du second degré ? De mieux en mieux ! Vous allez me sortir que vous êtes fââân des soirées pyjama en pilou-pilou dans deux secondes ? Tu ne volerais probablement pas le restant du verre de whisky dans la tronche, ou même une bonne vieille mandale de derrière les fagots, car cela te prouverait au moins que derrière toutes ces couches policées, la professeure est capable d'être autre chose. Plus qu'une prof, une professionnelle bien sous tous rapports, mais aussi une femme avec de l'humour, des désirs, des élans de folie. Quelque chose qui, en dépit de tout le reste et surtout de la noirceur de ce à quoi elle se heurtait au quotidien, elle restait une âme pleine de vie. Si vous veniez dans mes cours, vous vous rendriez vite compte que c'est le feu sacré que j'inculque à mes étudiants, pas des phrases toutes faites pompées sur des bouquins de Philo à la manque. Tes iris d'ébène se plantent dans ceux de Breena, tâchant de sonder le but de sa colère. Il s'agissait bien de colère après tout, n'est-ce pas ? Il n'avait pas fallut plus que quelques minutes pour la faire sortir de ses gongs et pourtant tu ne te trouvais pas particulièrement en forme. Mystère... Vous réagissez toujours au quart de tour quand on vous lance dans une petite joute verbale ? Ou la primeur m'est accordée tout spécifiquement ?

« L'union fait la force.»

Je souris, je sais que je vais certainement le dérouter une fois de plus, néanmoins, je vais lui donner une réponse. « Quel être humain n’apprécie pas de passer une soirée tranquille chez soi ? » Je bois un peu de mon verre. Je me doute qu’il apprécie aussi être dans une soirée tranquille chez lui. Je sais que je n’ai rien à lui prouver, je sais que je peux aussi continuer notre conversation tranquillement.

« Il est impératif de motiver les étudiants. Il faut qu’ils sachent aussi que le travail doit aussi faire partit de la motivation. » Il est vrai que je n’arrête pas de travailler. Je le fais sans arrêt, j’ai du mal à prendre des pauses. Je suis ainsi, j’aime bosser dans mon domaine. Il est vrai que cela doit sans doute me rendre un peu insociable, mais lorsque je vois le monde qui nous entoure, je ne dois pas perdre grand-chose.

« C’est sans doute votre côté charmeur qui doit déclencher mes joutes verbales. » Je souris une nouvelle fois, c’est vrai que son côté charmant doit parfois bien fonctionner avec les femmes. Je me demande bien s’il s’en rend compte ou pas. En tous les cas, je ne dis rien de plus. Je me demande bien ce qu’il va me répondre.

Et quel genre d'être humain ne fait que des soirées pyjama plan-plan ? Faut s'éclater un peu sinon vous allez avoir la peau fripée avant l'âge ! Évidemment que tu as réponse à tout en la matière. Tu fuis tellement tout ce qui a attrait à la routine, même en tant que prof. Aucun de tes cours n'est ressemblant. Tu ne prends pas non plus deux fois de suite le même petit-déjeuner. La seule routine réside dans ton week-end, bien évidemment réservé à ton petit frère pour qui justement, les imprévus sont insupportables. Là tu musèles bien volontiers cette passion de l'imprévu et de l'aventure, mais en dehors de ces moments quasi privilégiés, aucun jour de ta semaine ne se ressemble vraiment. C'est le discours que vous sortez à vos étudiants ? Et ils ne sont pas déjà morts d'ennui ? Ton cabotinage frôle la mufflerie mais tu t'en moques. Peut-être que ton imprévu du jour est de la faire sortir de ses gonds, de voir de quoi elle est capable sous une petite pression. Pour le moment je ne vous ai pas encore vue vraiment piquante. Peut-être qu'il va falloir que je pousse un tantinet le... charme ? Ton verre toujours en main, tu en bois une gorgée et se faisant, tu plonges dans les abysses visuelles de la professeure. Le charme commence avant tout par un regard, n'est-ce pas ?

« L'union fait la force.»

Je me demande bien ce que je peux faire de plus pour la suite. Mon interlocuteur est un joyeux luron. Je me dis que je vais avoir du mal à le convaincre. Mais bon, je me dis que je peux continuer de lui parler amicalement. De toute évidence, je ne suis pas prête de m’énerver. Le pauvre. « La peau fripée ? Je vous rassure, j’aime passer du temps au spa. » Mais j’aime bien aussi passer du temps chez moi devant un bon film. Il est parfois intéressant de rester chez soi au calme. Je sais que cela doit peut être un peu étrange, mais on est tous différents.

« Mort d’ennuis ? Vous avez le sens de l’humour, j’étudie les os. » Souriant, je me dis qu’il ne doit pas connaître ma spécialité. Mais bon, je me dis qu’il n’a pas du le faire exprès. Je me demande bien s’il a toujours cet humour totalement décalé ou s’il le fait exprès pour me rendre dingue.

« Le charme est comme le serpent. Une fois que vous êtes piqué, il vous faut un anti-venin. » Je souris une nouvelle fois, et je lui dis en souriant : « A ce rythme-là, on va finir par boire la bouteille entièrement. » Je tiens bien l’alcool, alors il peut bien espérer. Je ris intérieurement. Je me demande bien si on va réussir à avancer dans notre histoire. On s’en éloigne mais bon, s’il faut passer par là, allons-y.

Tu ne peux décemment pas retenir un petit rire, loin de l'éclat mais néanmoins bien présent dans l'atmosphère sonore. S'il est une chose que tu adores dans cette vie de chien, c'est un bon vieux ping pong verbal avec non seulement des mots, mais des balles piquantes et aérodynamiques. Mouais, c'est surfait. Tout le monde transpire comme si on avait couru un marathon multiplié par dix et en plus la plupart des amateurs sont bedonnants... pas franchement la sexitude incarnée ! Ce faux air profondément blasé te vas comme un gant, bien que tu n'en penses aucun mot. Tu ne mets en vérité jamais les pieds dans un spa. T'en remettre aux mains plus ou moins expertes d'une masseuse pour mieux te faire arracher l'épiderme au gant de crin... bonjour la torture. Décidément, ton verre est d'une compagnie bien meilleure, et au moins avec lui, tu ne sues pas sang et eau. Je concède que votre visage n'est pas très ridé. Mais vous connaissez le proverbe, la couverture du bouquin... Puisque la professeure paraît tout à fait armée contre tes piques et autres petites attaques - dont tu ne penses probablement pas un traître mot du reste - autant continuer sur cette merveilleuse lancée qui te plaît nettement plus que de te lancer dans une carrière que tu as déjà laissée derrière toi. A choisir... tu préfères les piques. Diable, vous m'avez démasqué... l'humour est mon péché capital ! Tu joins tes mains en mode tragédie grecque fort mal jouée, cherchant clairement à lui faire comprendre que tu aimes te moquer. Et puis après tout, quitte à être quelque chose, autant rester serpent. Plus sexy qu’hippopotame ! Quant à la bouteille... tu la reprends en main et la lui tends. Pendus ou mariés dans l'année si on se l'enfile entièrement ? Bah ! Qui a dit qu'il y avait vraiment du mal à abuser des bonnes choses ?