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Je t’ai écoutée, et j’entends chaque mot, chaque souffrance derrière les larmes. Je sais que tu attends de moi une réponse, quelque chose qui pourrait alléger un peu tout ce poids, mais je suis désolé. Parce qu’au fond, je sais ce que tu ressens et je te vois prête à tout affronter, à me sauver, à sauver ce qu’il y a de nous. Mais le problème, c’est que je ne crois pas pouvoir être celui qui te sauve, ou même celui qui te rend heureuse, aujourd’hui. Je t’ai toujours aimé. Toujours. Mais quelque part, c’est ça qui me fait le plus mal : je crois que j'ai encore un peu d’amour pour toi, mais ce n'est pas suffisant. Parce que l’amour ne peut pas guérir tout, il ne peut pas combler le vide entre nos blessures, nos peurs et nos doutes. Oué et j'veux pas que mes traumatismes te blessent. Je suis tellement désolé que tu sois sous cette avalanche, que tu te sentes aussi prise dans ce tourbillon. Mais tu ne mérites pas ça. Tu mérites quelqu’un qui sera capable d’être là pour toi, qui saura te prendre comme tu es, et qui, lui aussi, sera prêt à se battre contre ses propres démons sans te faire souffrir dans le processus. Je ne peux pas te dire "reste avec moi", quand je sais que je suis encore trop fragile pour être celui que tu attends. Je suis convaincu qu’on aurait pu être plus forts ensemble, mais j'ai peur d'être celui qui te brise à nouveau. Tu dis que je te vois comme une petite chose à protéger, mais ce n’est pas ça. Ce que je vois, c’est une femme incroyable, forte, mais qui mérite d’être aimée de manière entière, sans réserve. Pas par quelqu’un qui doute de lui-même à chaque instant, qui s’efforce de protéger l’autre en s’éloignant. C’est ça qui me tue à l’intérieur. L’idée que je sois celui qui, sans le vouloir, peut te faire plus de mal que de bien. Je sais que tout ça ne fait que creuser un peu plus la douleur, et je ne sais pas comment apaiser tout ça. Je n’ai pas toutes les réponses, je n’ai pas la solution miracle. Je voudrais pouvoir te dire que ça va passer, que ça ira mieux, mais je sais qu’on a besoin de temps et de distance pour guérir. Peut-être qu’un jour on pourra se retrouver, sous d’autres conditions, sous d’autres lumières. Mais pour l’instant, je crois qu’on a besoin de se reconstruire chacun de notre côté. Je suis désolé, vraiment, mais je crois que c’est ce qu’il y a de mieux. Je te souhaite de trouver la paix, d’arrêter de t’écraser sous cette neige, et de retrouver cette force qui t’a toujours animée. J'avance d'un pas vers toi, doucement, parce que je te vois comme un volcan sur le point d'exploser. Mes yeux dans les tiens, si les tiens ont versés des larmes, les miens sont humides. Mais j'veux pas te perdre. Je ne veux pas t'écarter de ma vie. J'aurai toujours le droit de t'appeler si un jour je suis sur le point de craquer ?
(João Hemming-Reis)
His laugh, echoes down the hallway. Carved into my hollow chest, spreads over the emptiness. It’s bliss. He started to smile.