Constant et fidèle à lui-même, le temps s'écoule, emporte avec lui doutes, non-dits et regrets comme la poussière est balayée par la brise. Ceux qui marchent poursuivent leur route avec lui, et les autres finissent par se perdre et disparaître ; et à chaque pas, les vivants évoluent, grandissent. Klaus n'a pas fait exception à cette règle au fil des années. Quand bien même nul ne saurait se tromper quant à son identité ou sa nature, il est... différent de ce qu'il était avant. Plus serein, plus ouvert. L'iceberg n'a pas résisté aux doux rayons de soleil, aux sourire radieux qu'on lui a offert sans jamais rien demander en retour, ou encore aux étreintes amicales qui, à la longue, ont su marquer leur empreinte pour qu'il puisse les ressentir juste avec les souvenirs. La bienveillance qu'il n'a pas su obtenir de ceux qui auraient dû lui donner, il l'a trouvée chez elle, et alors que ses pas foulent tranquillement le marbre blanc au sol pour la rejoindre, il pense à tout ça.
Aux premiers regards, quand ils se sont vus pour la première fois. À la patience dont elle a fait preuve quand elle a compris que l'homme en face d'elle était un peu atypique, et quelque peu difficile socialement. Au premier service demandé, qu'il a accepté sans vraiment y réfléchir, juste pour lui faire plaisir. Ou encore, à la première fois qu'il a souri, discrètement, en la voyant heureuse dans les bras d'un autre. Toujours à lui souhaiter le bonheur, parce qu'elle le mérite, mais aussi par affection envers elle. Une amitié sincère et pure, pour laquelle Klaus a silencieusement oeuvré, donnant de sa personne au fil des années sans se prononcer sur rien ─ un silence qu'on lui a reproché, à laisser ainsi filer les occasions. D'autres bras se sont refermés autour d'elle, et il n'a jamais rien dit, ni même agit, satisfait de la simplicité de leur relation et ce jusqu'au dernier jour. Même lorsqu'il a quitté Harvard, le diplôme à la main, il l'a laissée libre, car c'est ainsi qu'il la préfère. Et puis l'absence est arrivée ; le travail, la routine, et avec eux, le manque. L'envie de la revoir, accompagnée d'une remise en question. Ça fait longtemps. On peut se voir le weekend prochain ? Des opportunités, il en a laissées derrière lui pour se concentrer sur l'essentiel et ses études. Ai-je l'autorisation de t'embrasser ? La nécessité d'avoir son consentement pour agir, yeux dans les yeux, tout juste avant de se quitter après ce qui semblait être de simples retrouvailles entre amis. Un premier baiser, devant la gare, sans précipitation ni impatience.
Puis tout s'est enchaîné. Les retrouvailles répétées, les baisers de plus en plus passionnés, les nuits à s'aimer, encore et encore, ponctuées de mots doux, précédées de rendez-vous galants. Les premières disputes, aussi ; chacun engagé dans sa cause et ses combats, les imprévus heurtent les coeurs plus d'une fois et les mots dépassent quelques fois la pensée, en dépit des bonnes intentions. Et malgré ces peines, un jour, il a posé le genou au sol, au milieu d'un jardin. Veux-tu m'épouser ?
Deux ans plus tard, faute d'emplois du temps plus légers, c'est à l'endroit de ses rêves qu'elle va pouvoir le prendre pour époux. La main de Klaus tourne la poignée, et pousse la porte en douceur, dévoilant Olive dans sa robe, seule dans la pièce.Hey. souffle-t-il pour avoir son attention. La porte est refermée en douceur derrière lui, puis il s'approche de sa future femme.Je viens m'assurer que tu vas bien. Comment te sens-tu ? Ce Klaus, il est doux et aimant. En paix avec elle, si bien que son visage n'a plus rien d'un mur de glace. Il est tendre, un fin sourire sur les lèvres et un amour infini illuminant son regard ; tout comme son toucher est bien plus délicat, en contraste avec l'homme farouche qu'elle peut connaître plus intimement. Doux, surtout quand il prend ses mains dans les siennes. Lui dans son costume, elle dans sa robe ; amis devenus amants, jusqu'à ce qu'ils soient prêts à s'allier et s'unir pour le restant de leurs jours.
(Klaus Park)
⎡ play me like a violin ⎦
I'm here with you now, not coming down, leave my insanity up here in the clouds. Look what we found ; oxygen we can breathe. Let the madness slowly undress, rip the mask off over our heads, we can dive down deeper instead.