les liens qui nous attachent (Novallon)

@Nova Perkins/tw ; ras for the moment

Il n’y a pas deux jours encore, dimanche soir plus précisément, je dansais au cœur des festivités de Nashville. Je profitais des soirées comme si le mal avait disparu. Le sourire même était réapparu. Mais comment les événements peuvent-ils partir en couille à peine le pied posé sur le sol de Boston ? C'est un truc de dingue. Ville maudite ou quoi ? Rentrée avec une hâte joviale, accueilli avec une massue sur la tête. Comme si, c'était juste mon imagination qui m'avait joué des tours durant ces deux jours. Comme si, c'était juste impossible de pouvoir avoir ne serait-ce qu'une soirée promise avec le sourire. Faut qu'il y ait un truc qui refroidit. Qui capote le mood. Qui gâche l'excitation. Le goût du manque. Maintenant, il y a juste un goût très amer sous la langue. Mais une chose de bien ce soir, c'est ta présence. Je sais qu'on va papoter comme de vraies pipelettes et oublier le retour dans ce chaos. Crayon dans la bouche, j'évite de regarder ailleurs que sur mes bouquins que je viens de poser sur la table dans un claquement de bruit, détachée. La jambe qui pousse la chaise sans aucun effort. Rebelle, ce soir, qui devrait arriver à se calmer bientôt quand ton visage, illuminera la pièce. Nouvelle inspiration, pose les fesses sur la chaise en ouvrant le bouquin.

@Nova Perkins/tw ; ras for the moment

Paume qui appuie contre ma tempe, doigts glissant par la même occasion contre quelques mèches blondes. Le regard perdu sur les lignes d'écritures, mais sans vraiment les lire. L'âme silencieuse contemple la surface du néant. Des pensées absentes et si facilement brisables. Une pichenette peut tout faire valser... Le visage neutre, les yeux grands ouverts, mais sans émotions. Soupire lasse... Mes bras se lèvent de chaque côté de mon corps, à l'image d'un ange. Un ange déchu tandis que mes paupières se ferment. Le corps se tend pour étirer les muscles lorsque soudain, des mains silencieuses se posent sur mes côtes. Réaction immédiate, le petit cri part sans que je ne puisse le contrôler, et un léger sursaut du haut du corps alors que ma tête pivote sur le côté. Réalisant, que c'était toi. Visage que j'avais déjà vu dans les photos, alors je pourrais facilement le reconnaître. Toi. Aussi sublime que dans les photos, si ce n'est plus belle encore en vrai. Bonne pioche Wes. Déjà, des rageux nous font signe de nous taire. Rha ça va hein. Je pourrais tout aussi bien leur envoyer mon majeur, mais trop la flemme. — T'as bien réussi ton coup madame ! J'aurai ma revanche un jour. Sourire taquin s'en extirpe. — Alors, je te propose un marché. On accélère les révisions à vitesse grand V et ensuite, on se casse d'ici ? Il y a trop de monde. Et je suis même obligée de chuchoter, tu vois. C'est chiant. Murmure, voix trop basse, mais le rire en suit. Rire contrôlé cette fois, histoire de ne pas me faire taper.

@Nova Perkins/tw ; ras for the moment

Tire mon sac pour sortir ma paire de lunettes que je glisse le long de mon nez pour le placer contre mes prunelles. Le sourire s’évade à te voir tirer la longueur de ton corps pour regarder mon livre. Bien consciente que tu ne comprendras pratiquement rien. — Je bosse sur la théorie de reproductibilité technique de l’œuvre d’art par différents artistes modernes et ou contemporains. Du gros charabia pour toi en gros. Et toi du coup ? Petit rire discret, mais très vite rattrapé par le matériel que tu fais tomber sans faire exprès. Et sans m’en rendre compte, je pousse la chaise à l’aide de mes fesses pour récupérer tes biens et te les tendre. Évidemment, dans l’ombre d’un bruit qui fait soupirer plus d’une personne dans la salle. — Je crois plutôt qu’on va réellement se faire virer si on continue. L’ovale pivote discrètement sur certaines têtes inconnues qui nous fixent comme des zombies. Mais cette fois, j’initie au silence et plonge littéralement mes pensées dans ce livre que je dévore en toute concentration, en même temps que je prends note des parties super importantes. Deux heures se sont écoulées... Le bide cri famine et gargouille soudainement alors que la tête sort enfin du livre. Stylo déposé, j’enlève mes lunettes pour frotter légèrement mes paupières. — J’en peux plus là... Et j’ai faim... Pas toi ? La voix chuchote et le regard se pose sur tes révisions, voir si toi aussi, tu signes un forfait pour ce soir.