I read the time all wrong, next time I'll check before I tag along ft. Cory (12.12)

I read the time all wrong
Next time I'll check before I tag along

Sports complex, Harvard, Cambridge
16:30, Thursday 12th December
surdité profonde

Depuis la rentrée, Soo-min n'avait pas eu l'occasion de venir voir son cousin s'entraîner, pas informée plus que pas intéressée, il semblait moins apprécier ce sport qu'il pratiquait depuis des années. Elle se pointa alors devant le complexe en croisant les doigts pour que ça ne le vexe. Quelques va-et-vient d'Harvardiens, mais pas grande foule qui vint - qu'elle soit en retard, ça se pourrait bien. Elle entra, suivit les quelques voies et lorsqu'elle trouva enfin le terrain de basketball, personne n'était là. Surprise peut-être ratée, ou tout simplement qu'il fallait patienter, elle décida alors de se diriger vers les gradins installés pour supporter, s'arrêta toutefois aux premières marches de l'escalier, son attention figée sur un objet qui avait été délaissé. Elle fit le tour de la salle de ses yeux bridés afin de s'assurer que personne n'était en train de l'observer, puis se rendit finalement vers cette balle orangée qu'elle se permit de manipuler. Nombreux tirs ratés, certains même qui n'atteignirent pas la hauteur du panier. Elle allait retenter mais elle sentit des vibrations sous ses pieds annonçant que quelqu'un était en train d'approcher. Les pas de l'inconnu.e finirent par s'arrêter alors elle se permit de se retourner. Les deux se fixèrent un moment ; est-ce qu'on l'avait questionnée en arrivant ? C'était un peu le problème d'être malentendant. Je pensais voir mon cousin jouer, elle fit d'une petite voix, tournant le ballon entre ses doigts, il est membre de l'équipe de basketball. Et à défaut de ne pas être au bon endroit, peut-être que : je me suis trompée sur les horaires ? Je ne sais pas. Soo-min fixait les lèvres de son.sa vis-à-vis, parce que plutôt que d'entendre elle les lit.

@Cory Park & @Soo-min Woo
mise en page par (c) lovebug

- Cory, réveille-toi un peu ! L'attaque ne va pas s'arrêter toute seule !

Perdu dans tes pensées, tu secouais la tête en essayant de te remettre droit dans tes pompes. Quelle idée d'avancer l'entraînement juste après manger ? Ta digestion te rendait totalement amorphe et on pouvait facilement remarquer que t'étais ailleurs. Mais si vous vouliez avoir vos chances pour le match de ce week-end, pas question de baisser les bras. Quitte à t'endormir en arrivant chez toi avant de reprendre les révisions. Au moins trente minutes pour récupérer, tu le ferais. Tant que tu ne te blessais pas - ça serait dommage -, tu pouvais te permettre. Et puis si tu n'étais pas à la hauteur, le coach avait juste à faire rentrer quelqu'un d'autre sur le terrain. Avec la flopée de joueurs que vous étiez, pas bien compliqué de trouver un remplaçant. En parlant de ça, tu t'autorisais enfin une pause boisson. Presque en nage, ces gorgées d'eau étaient plus que bienvenues. Essuyant la sueur sur ton front à l'aide de ta petite serviette prévue à cet effet, tu l'envoyais valser sur le banc avant de repartir sur le parquet.

Rien de mieux qu'une douche bien chaude après la dur labeur. T'avais jamais entendu autant de conneries dans un si petit espace. Si au début t'avais peur que l'ambiance soit pas au beau fixe à ton arrivée à Harvard, t'avais même plus à t'en inquiéter désormais. D'ailleurs, si d'habitude vous alliez manger ensemble après, avec l'horaire changé, un goûter aurait été plus envisageable. Au final, tout le monde pensait vaquer à ses occupations respectives et la plupart avaient très vite filé à l'anglaise sans se laver. Les quelques uns restants s'en allaient au compte-goutte tandis que tu discutais tranquillement avec le dernier. Ce n'est qu'en rangeant les affaires dans ton sac que tu te rendis compte qu'il te manquait la serviette que tu avais utilisé pour te nettoyer le visage précédemment.

- Merde... craches-tu dans le presque silence des vestiaires.

- Qu'est-ce qui t'arrives encore Park ? demandes ton coéquipier, ayant pris l'habitude de t'appeler par ton nom de famille. Délire d'américains.

- Je crois que j'ai oublié ma serviette sur le banc, expliques-tu alors que tu passes la hanse de ton sac de sport sur ton épaule. M'attends pas, on se voit demain.

- Ça marche, à plus !

Après un signe de main partagé, vous allez chacun dans votre direction. Tu trainais les pieds en direction de la salle centrale du gymnase. Parce qu'évidemment, la bâtisse était tellement grande que les douches étaient pratiquement à l'opposé. Un long soupir s'échappant de tes lèvres, tu passais enfin la double porte menant sur le parquet. Ce n'était qu'à ce moment là que tu entendis un bruit difficilement inconnu à ton oreille. Un des joueurs était revenu faire juste des paniers ? Bizarre, il aurait prévenu. Au détour des gradins, tu te rendais alors compte que ce n'était pas du tout quelqu'un de ton équipe mais plutôt une jeune femme. Pourquoi venir maintenant alors que le gymnase allait bientôt fermer ? Après, tu pouvais totalement comprendre que faire du basket en extérieur à cette période de l'année n'était absolument pas agréable. C'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle tu n'avais pas choisi de faire du football américain. Quelle horreur de se les geler en plein mois de décembre. T'étais un adorateur du sport, tant que tu n'avais pas besoin de sacrifier ton petit luxe personnel.

- Hé ! Tu devrais penser à rentrer chez toi, le gymnase va bientôt fermer ! t'époumonnes-tu, pas le moins du monde discret.

Elle ne t'avait pas entendu ou elle faisait exprès de t'ignorer ? Première option très peu probable puisqu'il y avait un silence de mort dans la pièce. Seuls les rebonds du ballon et le bruit du filet se faisaient entendre. Donc c'était juste une férue du basket qui ne voulait pas quitter les lieux ? Amusé et persuadé qu'elle faisait semblant de ne pas t'entendre, tu t'approchais d'elle avant qu'elle ne se tourne vers toi. Surpris de voir une aussi jolie fille dans le gymnase - surtout que tu ne connaissais pas -, tu la dévisageais un moment, des gouttes d'eau perlant encore de tes cheveux mouillés. Tu devais pas avoir l'air très intelligent, mais en même temps la fameuse serviette dont tu avais besoin se trouvait derrière la jeune femme. Contre toute attente, elle t'adressa la parole, brisant enfin le silence entre vous. Ton cerveau mit du temps avant d'enregistrer toutes les informations qu'elle venait de débiter. C'est surtout la raison de sa venue que tu trouvas adorable, malgré que sa visite allait devoir être malheureusement reportée. Quand est-ce que ton frère et ta soeur ferait pareils pour toi, hein ? Intention louable, tu te décidais enfin à reprendre tes esprits pour lui répondre :

- Ah, oui ! Les horaires ont été changé exceptionnellement aujourd'hui. Un peu à la dernière minute d'ailleurs, m'enfin bref.

Toujours à se plaindre celui-ci. Véritable drama queen qui râle quand les choses ne vont pas comme il les avait prévues. Toute la journée à réarranger pour pouvoir relire ses cours avant les fameux examens de fin d'année.

- Oui, j'me doute que si tu es ici c'est pas parce qu'il joue à la pétanque, ricanes-tu. En vrai ? Pas très drôle.

Attends, comment ça son cousin ? Cette information en question venait à peine de se loger dans ton crâne.

- Il t'a pas prévenu ? Tu veux que je lui mette la misère au prochain entraînement ? proposes-tu en déblatérant vitesse grand V, l'air enfantin. Plus sérieusement. C'est qui ton cousin, d'ailleurs ?

Oui parce que tu faisais le barbot, mais en attendant tu ne connaissais toujours pas l'identité du joueur en question. Pas envie de se fier aux apparences, parce que t'avais pas spécialement dans tes projets de te faire tirer les oreilles par le grand intérieur de ton équipe. Tu t'étais toujours demandé s'il ne s'était pas trompé de sport, avec sa taille immense et ses muscles démesurés.

HRP:

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Sports complex, Harvard, Cambridge
16:30, Thursday 12th December
surdité profonde

Au ressenti des bruits de pas Soo-min se retourna, et il y eut un long moment où il la regarda, et où elle le regarda. Tous deux muets, elle ne sut trop ce qu'il attendait. La tête finit par être penchée de côté pour l'interroger, elle ne fut toutefois pas certaine qu'il puisse l'interpréter, seuls les personnes qui étaient au courant de sa surdité pouvaient rectifier le tir du moment où l'échange avait dysfonctionné. Heureusement, la coréenne était habituée à deviner, et vu la situation dans laquelle elle se trouvait, point de doute que la parole avait tourné autour de ce qu'elle faisait, dans cette pièce vide de joueurs et spectateurs, alors qu'elle n'égalait même pas le plus horrible des tireurs. Elle s'expliqua sans qu'elle n'ait entendu quoi que ce soit, les yeux rivés sur les lèvres de l'inconnu au cas où elle ne loupe ce qu'il aura répondu. Le débit des mots fut plus rapide qu'espéré, sa technique était de retenir ceux accentués. Oh..., elle laissa en suspens, bien déçue de ne pas avoir choisi le bon moment. Sa voix traduisit très bien le sentiment, presqu'inaudible seulement. Il était difficile à jauger quand on n'entendait pas, toute faite de légèreté à chaque fois, même lorsqu'elle riait aux éclats. À la pétanque ; l'idée qur son cousin puisse y jouer fut quelque peu surprenante. Alors elle sourit, laissa un souffle rieur s'échapper aussi. Trop vite réceptive à l'humour, à un rien sensible qui lui jouait parfois des tours, elle cacha d'une main libérée sa bouche qui s'était permise de rigoler, parce qu'elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle puisse se moquer, trop bien éduquée par des parents venus tout droit du sud de la Corée. Pourtant si drôle cet étudiant aux yeux tout aussi allongés, elle finit par changer sa réaction en deux doigts claqués, hâtée par les propos soufflés, incompréhension dans le fait de vouloir la venger.

Non, elle refusa des mêmes extrémités, les autres trop occupées à maintenir le ballon contre le manteau porté. Paniquée qu'on s'en prenne à celui qu'elle était venue supporter, parce qu'il était tout de même l'adoré, celui qu'elle avait appris à mieux côtoyer malgré les petites particularités de sa personnalité ; qu'est-ce que je ferai s'il n'était plus à mes côtés ? La situation de l'entraînement pas du tout captée, juste la misère retenue de ce flot de mots sortis à vitesse grand « v ». Il n'était pas au courant que je venais, alors me prévenir aurait été compliqué, affirmé plus que supposé, le besoin de le défendre, croissants pincés d'une brève culpabilité. C'était probablement sur ses doigts que la règle devait être frappée. Neo, elle répondit, Neo Jang. Peut-être pas d'air de famille, il fallait espérer qu'elle ne passe pas pour une groupie. Ils étaient dépourvus du même sang mais les liens avaient été tissés au fur et à mesure qu'ils avaient grandi, depuis qu'ils étaient nés - depuis tout petits. Elle jeta un œil sur ce qui avait été son élément, engagé dans le basketball depuis ses seize ans, il était devenu encore plus grand et elle était un peu triste de voir que ça ne lui plaisait plus autant qu'avant. Je reviendrai une prochaine fois, elle acquiesça aussitôt que l'attention sur lui fut reportée, assura un retour en priant pour que les horaires ne viennent pas encore à changer. Mais, elle hésita, parce qu'elle n'était pas en position pour le questionner, pourtant rien ne se filtra, un des défauts de l'accident subi il y avait de ça trois années, si le gymnase est censé fermer, qu'est-ce que tu fais là ? Sur le ballon elle posa de nouveau ses dix doigts, sursaut d'une plausible raison trouvée, elle tendit l'objet qu'elle s'était accaparé le temps de tenter de mettre un panier, mais tous avaient été loupés. C'est à toi, elle l'interrogea ; possible qu'il soit revenu chercher ça.

@Cory Park & @Soo-min Woo
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