comment prendrait-il le fait que tu te faisais le plus souvent du bien dans la douche en lieu et place du lit avec lui, qui avait connu bien de meilleurs jours ? fallait-il lui dire la vérité à un moment donné ? alors que tu te rinçais, l’envie de ressortir te prenait aux tripes. pour que l’air froid te calme, apaise tes derniers tourments. ou préférais-tu finir dans le lit avec lui, calé entre tes jambes pour qu’il te réchauffe torse et cuisses ? plus indécis dernièrement, comme emprisonné à nouveau alors que la liberté t’accueillait toujours dans ses bras. l’un ou l’autre comme choix te plaisait, cherchant à tout prix l’apaisement, la paix. une certaine délivrance qui tardait à venir, mais jamais tu ne chercherais à te contenter ailleurs, cela ne te venait même pas à l’esprit. alors tu coupas l’eau, essuyas ta peau avec la serviette. même l’envie de courir, de t’épuiser sous le froid te tentait mais l’heure semblait tardive. cela ne te freinait pas d’habitude, pourtant tu décidas de mettre ton jogging et ce gros gilet bien chaud, parfait pour une soirée chill à la maison. tu voulais pas l’abandonner en réalité, finissant par le trouver dans le salon, dans ce coin lumineux à côté du sapin, puis de voler le bouquin dans lequel il semblait être totalement absorbé. te souciant désormais peu de ses pensées lorsqu’il s’écria, sûrement affolé ou pris de court, tu t’affalas enfin à ses côtés. —alors qu’as-tu trouvé plus intéressant que moi ? le visage moqueur, tu étudiais son bouquin un instant. mais tu ne pus lire une phrase tellement le style t’échappait, comme sorti d’une autre époque. était-ce un exemple de romance qui animait le robot en lui ? bref tu finis par le fixer de tes grands yeux ronds, pour le regarder amoureusement. n’était-il pas trop mignon avec sa paire de lunettes ? incapable d’oublier la première image que t’avais obtenu de lui lorsqu’il avait accepté votre premier rendez-vous. quelque part, t’aimerais porter ce coquard encore et encore pour que ses doigts te touchent le visage. te contentant d’un sourire car tu n’étais pas dehors, loin de lui comme tu l’avais si craint pendant tout le mois dernier. l’impression aussi de devoir tout repartir à zéro pour regagner sa confiance entière. —je te laisse continuer ou tu veux qu’on regarde ensemble un film ? ouais t’arrivais plus trop à être aussi entreprenant que d’habitude, te sentant obligé de marcher sans cesse sur des œufs avec lui. l’étoile flottant au dessus de lui retrouverait-elle le même firmament qu’au summum de votre relation ? te désirait-il toujours autant ? les doutes, toujours tes fichus doutes.
(Coda Weaver)
; I just wanna live. Don't really care about the things that they say. Don't really care about what happens to me.