we only have one life ─ Falce #9

@Ace Chung/tw ; ras for the moment

Mes cheveux étalés sur l'oreiller tandis qu'une bulle magique nous entourait tous les deux. Une masse tiède pèse sur mon corps, irradiant de sentiments apaisés et de douceur inébranlable. Tes émotions me réchauffent. De ma main libre, je cherche ton visage, pelotonnée sur toi. Trouve les lignes fines de tes lèvres et y laisse glisser mes doigts. Suivant les contours de ce beau visage. Je sens mon sang refluer dans mes membres engourdis et peux enfin bouger. — Attends, j'en ai pour quelques petites minutes... Ma carcasse roule sur le côté, heure qui s'affiche sur ma montre et qui me rappelle que c'est le moment. Mes pas se pressent pour sortir et descendre en cuisine, là où je sors du frigo, un cupcake au chocolat. Rapidement piquée au milieu du gâteau, une petite bougie que j'allume. Sauf qu'en rejoignant la chambre, je suis littéralement prise en embuscade par Vador et Teigneux qui ont sûrement flairé la bonne odeur du gâteau. — Wéée, calmez-vous, vous deux-là ! Aboiements et miaulements me suivent dans la chambre et avant même que je grimpe sur le lit, Vador se glisse entre mes jambes et me fait chuter sur le lit. Mais bon réflexe de ma part, j'atterris sur le ventre face à toi, les deux mains soutenus sous le gâteau et le sauvant de ces deux petits démons. Rallumant la bougie. — Happy Birthday to you... Happy Birthday to you... Voix continue de chantonner, alors que mes cheveux sont éparpillés sur mon visage. Le petit rire s'échappe à la fin de la chanson en attendant que tu souffles ta bougie.

Besoin de calme, de tranquillité ; de chaleur humaine et d'apaiser ses maux autant que les siens. Une sorte de calcul mathématique, additionner le négatif pour pencher la balance dans le positif, et dormir ensemble leur permet de se rassurer que les cauchemars ne sont que ce qu'ils sont : un tour de l'esprit. Et Ace est simplement proche du sommeil, sous les draps, bien au chaud, quand les mouvements de Fallon le tirent de cet état. Il fronce les sourcils, un peu confus. Ok... Et la laisse s'échapper, en profitant pour se frotter les yeux. Le temps qu'elle passe en dehors de la chambre, lui le passe à observer le plafond ; puis il se redresse, hissant son corps plus haut dans le lit, et patiente tranquillement. Il entend la légère agitation, se demande ce que Fallon fait ; et la surprise se lit sur son visage quand il voit le cupcake surmonté d'une bougie. Mais... ? Les deux intrus s'agitent, la font trébucher et s'il avance un bras ─ malheureusement trop loin ─ pour la rattraper, Fallon, heureusement, ne renverse rien. Elle chante alors, et le regard d'Ace, instantanément, s'adoucit autant qu'il est surpris ; puis il rit. Sérieusement, tu viens de manquer de foutre le feu à ton appartement avec cette bougie là... Il jette un coup d'oeil à l'heure. Minuit ─ puis il regarde à nouveau Fallon. J'avais complètement oublié que c'était demain. Enfin, aujourd'hui. Bientôt quoi. Sourire amusé, alors qu'il se rapproche un peu en quelques mouvements. Faut que je fasse un voeu puis j'souffle ? Distraitement, les mains attrapent le chat qui vient de grimper sur le lit pour le ramener à lui et l'empêcher d'aller renifler de trop près le gâteau.

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Espérant vainement que cette surprise te plaise malgré la petite apparition de nos deux petits mâles, je souffle sur les quelques mèches de cheveux pour les dégager de mon visage. Tout ce que je vois et tout ce que j'entends, à cet instant, c'est une voix surprise et un sourire sincère. Voilà ce que j'enregistre dans ma mémoire ce soir. Mission accomplie ! Je peux maintenant me réjouir d'avoir réussi. Je peux mh ? Tu tiens Teigneux pour ne pas qu'il se lâche sur la bouffe. C'était sans compter Vador qui grimpe sur le lit à son tour pour tenter sa chance. Je m'assois rapidement en levant le cupcake dans les airs et en repoussant Vad à l'aide de ma jambe. — Vad ! Si t'es sage, t'auras une petite part ! Grimace envoyée à l'animal qui se calme rapidement et qui s'allonge sur le lit, pattes avant croisées, comme un prince. Laisse échapper un petit rire avant de replacer le gâteau devant ton visage. — C'est ça l'anniversaireuuu, réfléchis bien. Mot inventé, qui sort de nulle part. Ignore ce que tu vas souhaiter, mais j'espère qu'il se réalisera. Sourire s'attendrit tandis que regard fait des allers-retours entre ton visage et la bougie. — Heureusement que je suis là pour te rappeller le jour de ta naissance. Fierté amusée dans la voix. Juste pour te taquiner. Pour plaisanter. Parce qu'on a aussi le droit de souffler. De sourire. De rire. Avant d'oublier ça aussi...

Touché est le mot. Lui-même qui a oublié son anniversaire l'espace de quelques heures, n'y trouvant rien à célébrer depuis des années de toute façon, il se permet d'apprécier qu'on pense à lui. Il se rappelle juste avoir balancé distraitement sa date de naissance suite à une question, il y a quelques mois, et ne rien en penser. Lui-même oublie les anniversaires des autres, bien souvent. Teigneux s'allonge enfin, abandonnant temporairement l'idée de venir renifler le petit gâteau de trop près, et Ace se penche en direction de la bougie. Il prend une mine sérieuse quelques secondes, réfléchissant à son voeu ; puis d'un souffle fait disparaître la flamme. Voilà. Le sourire peint sur les lèvres, il relève le regard vers Fallon et lui retire le petit gateau d'une main. J'ai l'habitude de ne pas le fêter en plus, donc tu me prends doublement par surprise. Mais j'apprécie. Gateau déposé sur une table de nuit, il relâche Teigneux qui ne bouge plus, et ouvre les bras pour Fallon. Merci. Ramène-toi, que je te remercie en bonne et due forme.

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Les prunelles te fixent, toi, qui sembles pensif en réfléchissant à ton vœu. Toi, aux traits délicats et aux doux yeux foncés. Il y avait dans tes yeux une mélancolie pleine de douceur, une tristesse semblable à celle causée par des larmes depuis longtemps séchées, mais non oubliées. Il y avait aussi des lignes pensives autour de ta bouche qui n’annoncent pas une jeunesse entièrement heureuse. Toi, dont la vie n'a pas fait de cadeau, avec une mère décédée et un père absent et si vicieux par dessus tout. Tant de souffrances que tu gardes au fond de ton âme, si torturé. La moindre des choses ce soir, c'était de te faire ce plaisir-là, de souffler au moins une bougie. Ce que ta mère aurait fait, si elle avait été encore en vie. Regard triste, tes mots m'atteignent. — Tristesse... T'as le droit de fêter ton anniversaire chaque année, au moins souffler sur tes bougies. On a qu'une vie, hani... Gâteau arraché des mains, que tu déposes ailleurs pour m'ouvrir tes bras. Je n'ai pas fait ça pour en être remerciée, je voulais juste t'apporter un sourire en ce jour de fête, la tienne. Mais un câlin, ça ne refuse pas, qu'importe le mobile, qu'importe la situation. Décroise les jambes, corps qui se penche vers toi, le profil de l'ovale logé sur ton torse tandis que mes bras entourent tes hanches. Te serrent tout contre moi. — Un câlin ça ne se refuse jamais. Sauf au diable... Le rire s'empare de mes pulpeuses, à la vue de Vador et Teigneux qui ne comprennent rien, mais qui ont sûrement envie de se joindre à la danse.

On a qu'une vie. Ace n'a pas besoin de répondre à ces mots ; il sait. Il y pense souvent, à ça, et c'est certainement la raison pour laquelle la mort le terrifie. Pourquoi il cherche à survivre, et pourquoi il a des limites, là où d'autres ne craignent pas d'être déraisonnable et jouer à la roulette russe. Le frisson, tout ça... oui, mais avec mesure et prudence. Son anniversaire, en revanche, il ne l'aime pas. Rappel de ce qu'il est, de comment il en est venu à être là. On célèbre pas ça ─ mais seules Rose et Aurea savent. Alors Ace accueille Fallon dans ses bras, la prenant contre lui pour une étreinte à laquelle il joint un baiser sur sa chevelure. Tu m'aurais refusé un câlin le jour où j'suis censé recevoir des cadeaux, je t'aurais trouvée bien culottée. taquine-t-il. Puis, la gardant contre lui, il se rallonge, la tête venant trouver place contre un oreiller légèrement redressée en tête de lit. Juste là, ils sont bien. Dans le calme et l'intimité, loin des autres, loin des menaces, entourés de seulement Teigneux et Vador. Et ce sentiment de sécurité, Ace le renforce en soupirant d'aise, le regard rivé au plafond. Qu'est-ce que je pourrais bien demander... Comme cadeau, évidemment.

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Éclate d’un bon rire. Dans mon petit être réfléchi, c'est une bouffée de gaieté. Bruyante, mais mise en joie ce soir. — Et tu penses que je n'aurais pas pu l'être ? Stoppe le rire pour laisser place à un sourire amusé. Évidemment que j'en suis capable. Mais pas ce soir, pas pour cet événement. Pas après tout ce qu'on a vécu. Câlin partagé, les étreintes resserrées contre le corps de l'autre, puis ensuite allongées. Ferme les yeux, et me concentre sur chaque son présent entre ses quatre murs. Trouvant d'abord ta respiration calme, je me laisse alors guider plus loin. Je stoppe moi-même de respirer afin de ne manquer aucun élément. Mais après quelques secondes, j'ouvre grand les yeux et lève légèrement la tête. Attrapant discrètement le cupcake, je viens l'écraser doucement sur le bout de ton nez. — Oupss, ce n'était pas ta bouche... Mince alors. Sourire espiègle, tu me taquines et t'as cru que je ne suis pas en mesure de te le rendre juste parce que c'est ton anniversaire ? Bout de langue qui vient retirer un peu de crème au chocolat pour goûter. — Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir demander ? Reprends ta propre question. Silencieuse se redresse pour couper un petit bout de part et te nourrir. Quant au reste, je descends du lit pour aller en couper deux et les dépose dans deux gamelles pour Vador et Teigneux qui me suivent au pas. Je reviens dans la chambre et grimpe au-dessus de toi. Les jambes de chaque côté de ton corps et les paumes plaquées sur mes hanches. — T'as eu le temps de réfléchir ? Voix qui résonne dans la pièce, impatience se lisant sur mes traits.

Pendant temps, Ace est songeur. Il ne songe pas à ce qu'il pourrait demander cela dit, mais repense malgré lui aux mauvaises choses ; aux mauvais événements. Il se rappelle que quelques jours auparavant, il a failli mourir, et de fait, ne jamais voir l'aube de ses vingt-six ans. L'héritage vivant de sa mère qui disparait, sans aucune famille, aucun proche ou aucun contact pour récupérer les traces de leur vie. Perdus dans des archives que nul ne consultera ─ Ace remue de sombres pensées, et ne fait pas attention à Fallon qui vient lui écraser le cupcake sur le bout du nez, le sortant ainsi de ses songes et le forçant à un retour à la réalité. Il lâche alors un souffle amusé et repousse sa main avec un sourire. Tu vas m'en foutre dans les narines ! Bout du nez léché furtivement, il se redresse ensuite pour rester assis, dos contre la tête de lit. Mmh... Il réfléchit encore à son idée de cadeau, en même temps qu'il goûte le gâteau ─ très bon. Débarrassé de son quart de chocolat, deux autres bouts sont préparés et laissés pour les gourmands qui viennent vérifier les gamelles ─ et dans le cas de Teigneux, il n'y touchera pas après avoir reniflé, mais s'assoit à proximité et observe Vador. Libérés de la présence des deux animaux dans la chambre, Ace accueille Fallon au dessus de lui avec un sourire, et ses mains se posent automatiquement sur ses cuisses dénudées. Peut-être bien... Les mains glissent un peu sur ses cuisses, sous-entendu évident du cadeau qu'il réclame ─ quand en vérité, dans le fond de sa pensée, le souhait est tout autre ; qu'ils puissent se sentir en sécurité à nouveau. Puis Ace l'attire vers lui, passant ses bras mollement autour d'elle. Tu penses que je devrais demander quoi ?

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Perchée au-dessus de toi, tes mains viennent aussitôt se loger sur mes cuisses. Caresse que je devine un tantinet sensuel, mais je sais aussi que ça fait beaucoup trop pour toi, ce petit instant de répit. Cette bougie soufflée alors que tu ne t'y attendais pas du tout. Après tout, j'ai eu la réaction que je souhaitais et ça me suffisait. Pas envie de te brusquer. Toi, qui m'as confié n'avoir jamais fêté ton anniversaire. Corps aussitôt attiré contre ta carcasse. Poitrine écrasée, pressée contre ton torse, seins qui appuient légèrement et qui froissent le tissu de ton tee-shirt. — Mhhh... Souffle longuement en arborant une mine réfléchie. — Je ne sais pas. Pivote soudainement pour me retrouver dos contre ton torse cette fois. Allongée complètement sur toi, les jambes se lovent contre les tiennes tandis que ta chaleur corporelle enveloppe tout mon être. — J'suis pas dans ta tête. Une vérité absolue, se loge aux creux de mes pulpeuses. Si je savais lire les pensées, je serais déjà devenue reine de ce monde. Et j'aurais conquis tout l'univers. Mes mains s'élèvent alors dans les airs, mes doigts se chevauchent pour les faire craquer et les étirer. Membres à présent décontractés... Je fixe longuement le plafond, puis lâche un rire amusé. — N'empêche que si j'avais eu le pouvoir de lire dans les pensées, j'aurais très certainement fini à l'asile, chez les fous. Pas un pouvoir qui me fait de l'œil en somme. Peut-être bien plus celui de l'invisibilité. À me glisser partout sans que personne ne puisse me voir. Ça, c'est cool.

Le dos de Fallon contre lui, Ace soupire d'aise à son contact, s'amuse de son idée. Tu dis ça parce que la quantité de conneries à la seconde t'aurais rendue dingue ? Tête lâchée en arrière, il réfléchit à son tour sur l'idée. J'crois que... je détesterais entendre les pensées des gens, ou qu'on s'immisce dans les miennes. Parce que je sais qu'y'a des pensées absolument ignobles que je veux pas entendre, et les bonnes compenseront jamais les mauvaises. Au moins tu m'diras, avec ça, on sait qui foutre derrière des barreaux... Puis il pose son menton sur l'épaule de Fallon, resserrant son étreinte, le regard un peu dans le vague. Perso... j'hésite entre... contrôler le temps... ou la téléportation. Pouvoir remonter le temps ou aller dans le futur ; et pouvoir disparaître en un battement de cils pour que jamais son père ne puisse l'attraper. Et accessoirement, pouvoir voyager, sans jamais avoir la sensation d'abandonner son chez lui.