TW : drogue, alcool, mal-être
Boite que j’fréquente jamais, coin qui n’inspire pas la confiance. Téléphone éteint dans mon sac. Tenue bien trop courte pour être descente. Autre monde, j’plane à dix milles. Joints, alcool… tout y passe. J’en oublie presque jusqu’à mon prénom. Milieu d’cette piste d’danse, corps qui se déhanche, lascive. Attire les regards, mais je m’en fou. Mal-être que j’ai fait taire au plus profond d’mon âme. Eteindre la conscience. C’est tout c’que j’veux. Je l’ai trouvé cette adresse, son adresse, à mon géniteur. New Haven, Connecticut. J’ai frappé à sa porte, sans rien dire à personne. Rejetée. Encore. La voix menaçante d’ne plus revenir qui résonne encore dans ma tête. Shooter pour faire passer l’écho. Toujours celle qu’on n’veut pas, qu’on n’aime pas. Pourtant il a l’air de l’aimer, sa famille. Maison avec la petite barrière blanche et les rires d’enfants derrière cette porte qu’on m’a claqué à la figure. Enième shooters, dansant encore. Yeux fermés, mains qui passent dans les cheveux, essaye d’attirer les regards. Mains que j’sens sur moi, mon corps. « Lâche moi ! » Ordre donné à l’inconnu. Pourtant, j’continue de danser pour lui, j’refuse juste qu’on m’touche. Jeu dangereux, bien trop vécu pour savoir comment ça va finir. Faire n’importe quoi, m’détruire. J’connais qu’ça.
(Aurea Carlson)