Losing track of time - Olive

Losing track of time

il y a encore cette image de mon rêve, cette scène où je glissais sur la glace, aussi fluide qu’un professionnel. J’étais incroyablement à l’aise, sans effort. Toi, toi tu faisais des pirouettes autour de moi, et moi, je glissais dans ton sillage, presque sans réfléchir, comme si c’était dans mes gènes, comme si ça faisait des années que je patinais. Je t’ai attrapée par la main, et on a tourné, glissé ensemble, sans un faux pas, sans jamais vaciller. Je t’ai vue sourire et tout était tellement facile, tellement fluide. C’était comme un de ces moments parfaits que tu ne veux jamais quitter. Et voilà que je suis ici, sur la vraie glace, dans la patinoire vide mais dans laquelle tu m'offres l'accès VIP. J’ai mis mes patins, mais même en faisant le moindre mouvement, je suis tout sauf fluide. Chaque pas sur la glace est un combat. Mes jambes sont en mode tremblement, mes chevilles se tordent sous moi, et je me demande vraiment ce qui m’a pris de vouloir faire ça. C’est ridicule. La réalité, ça n'a rien à voir avec le rêve. Je regarde autour de moi, et c’est là que je me rends compte à quel point je vais avoir l’air d’un idiot. Dans quoi j'm'embarque? je te le demande avec un rire, essayant enfin de contracter mes muscles jambiers afin de cesser la tremblote. J'crois que je vais devenir un pro.... de la chute. Je sais que tu ne te moques pas de moi, mais je peux lire dans ton sourire que tu sais exactement à quel point je suis un poisson hors de l'eau. Pourtant, ça me rassure aussi. C’est un peu comme dans le rêve, après tout. Peu importe si je tombe, si je suis maladroit, tu seras là, tu m’aideras à me relever. Tout ce que je souhaite, c'est ne pas te faire chuter par peur de te réanimer des vieux souvenirs. Je suis stable mais j'ai les bras tendu comme le christ rédempteur. J'fais quoi maintenant? ne mettons pas encore ma musique, ce serait la gâcher. Il me faut un peu d'entrainement.

@Olive Desjardins-Parker

Assise sur le banc, je lace mes patins, me rendant compte que leur état est laborieux. Je sais que je dois en acheter de nouveaux mais c’est onéreux et mes derniers chèques sont passés dans les cadeaux de Noël pour mes parents et mes factures plus qu’autre chose. Je me promets qu’avec le black friday, je penserai à moi plus qu’autre chose. Mais pour le moment, c’est de toi dont je dois m’occuper, en quelque sorte. Tu m’as raconté ce rêve et c’est quelque chose que je peux réaliser dans la limite du raisonnable alors je n’hésite pas une seule minute. Tu t’embarques dans la meilleure soirée de ta vie. Que je souffle, patinant doucement en direction de l’autre bout de l’arène glacée. J’ai l’habitude de tout cela. Bientôt vingt ans que je patine et ce n’est pas rien. Je suis tellement à l’aise sur la glace mais je tente de ne pas trop me mettre en avant, ne souhaitant pas te donner l’impression d’être moins bien que moi, que ça. On sait tous les deux que c’est le cas mais juste parce que c’est normal. Sur un terrain de baseball, je serais nulle à chier. Mais ce serait ton domaine d’expertise et qui sait, peut-être qu’un jour, on ira lancer quelques balles là-bas. Seulement, toi comme moi, on est ancré dans le moment présent et c’est tout ce qui est important. Tant que tu tombes toujours sur les fesses… Que je souffle avec un clin d’oeil amical. Je n’ai jamais été moqueuse et ne le serai jamais. Il y a beaucoup de monde qui veut tenter le patinage quand je leur parle de ma passion, de mon activité sportive mais aucun ne se lance vraiment dans les choses. Tu serres les fesses et les abdos au lieu de bloquer tes jambes comme ça. Je me place devant toi et pose ma main sur mon ventre. C’est là qu’il faut tout mettre parce que c’est ce qui t’évitera de pencher trop d’un côté ou de l’autre. C’est comme tout, quand on y pense. Toute la force est là et après, il faut réussir à redistribuer tout cela. Tu peux faire comme si tu marcher doucement, un pas devant l’autre et après, laisse toi glisser. Je me mets de dos à toi et te montre comment faire, un pas après l’autre. Ça ne sert à rien de foncer parce que ça va finir en nuque brisée cette histoire et ce n’est clairement pas ce que l’on veut. Je fais un mètre ou deux comme ça et reviens rapidement à tes côtés. Tiens toi à moi, si ça te rassure. Et je te tends mon bras. Attrapes moi où tu veux si ça t’aide, ça ne me gêne pas le moins du monde.

Losing track of time

Je sens le froid de la glace sous mes patins, lisse et froide, mais paradoxalement, je me sens plus ancré que jamais. Pourtant, tes mots flottent autour de moi, ton sourire, ta présence, comme une ancre dans cette immensité glacée où je suis encore un peu perdu. Il y a quelque chose dans la façon dont tu me parles, avec cette attention discrète, cette confiance tranquille que tu m’offres sans même y penser, qui me fait ressentir plus de calme que je n'aurais cru possible Je retiens cette phrase si on termine à l'hosto. Je hoche la tête quand tu me dis de me concentrer sur ma posture, sur la manière dont je tiens mon corps. Je le sens, je comprends ce que tu veux dire. La force, la stabilité… C’est vrai, tout ça part du ventre. Tout ce qu’on croit savoir se trouve souvent dans ces petites vérités simples qu’on ne pense jamais à appliquer quand on essaie trop fort. Tu me montres sans trop insister, juste un petit coup d’œil dans ta direction et je sais que je dois simplement respirer, prendre le temps de laisser mon corps suivre le mouvement. Quand tu reviens vers moi après avoir montré comment faire, je suis un peu plus confiant, parce que ça semble si facile pour toi. Peut-être pas encore à l’aise, mais suffisamment pour ne plus penser à tout ce que je pourrais faire de travers. Et tu es là. J'me laisse glisser d'accord... dans un chuchotement comme pour enregistrer les indications. "Tiens-toi à moi", tu dis. Et je n’hésite pas. Peut-être que je suis un peu maladroit en tendant les mains, mais je les pose sur tes hanches, comme une évidence. Dis moi si t'es mal à l'aise. Du contact ou pour tes mouvements. Je sais que ce n'est qu'une question de temps pour que je prenne mon indépendance, car je sais patiner sur roulette alors il doit y avoir des similitudes. T'arriverais à prendre de la vitesse avec moi à tracter? Comme dans l'eau, je pense que le poids ne sera pas un problème pour toi. J'ai bien envie d'un peu d'adrénaline.  

@Olive Desjardins-Parker

Je n’ai aucun doute sur le fait que l’on va passer une très bonne heure tous les deux à patiner sur la glace. Peut-être moi plus que toi parce que je suis dans le lieu qui me rend le plus heureuse au monde. Vraiment, je ne crois pas que je pourrais me passer des patinoires à quelque moment que ce soit. Et j’ai vraiment hâte que Thanksgiving soit bien derrière nous afin que les festivités liées à Noël commencent. J’ai quelques shifts à la patinoire installée sur la place de l’hôtel de ville et j’ai déjà hâte. Peut-être que j’arriverai à t’y tirer sans trop de soucis. Si tout se passe bien aujourd’hui parce que je ne voudrais pas te voir culbuter, entouré de gamines peureuses et d’adultes effrayés par les lames de tes patins. Mais je prends le défi de t’entraîner assez pour que ça n’arrive pas. Lorsque tes mains se posent sur mes hanches, je souris légèrement. Tordant le cou pour te regarder par dessus mon épaule, je souffle Je te dirai. Parce que ça a toujours été plus que respectueux entre nous deux. Il y a des jours où je me dis que notre rencontre et notre relation étaient tout ce dont j’avais besoin. Et dont j’ai envie. Mais je chasse ces pensées de mon esprit, me concentrant à nouveau sur le moment. Ça devrait être gérable. Que je souffle en posant mes mains sur les tiennes. Je glisse mes doigts entre les tiens et glisse le bout de mes doigts sous tes paumes, agrippant chacune de tes mains. Laisses toi faire. Bouge pas les pieds, rien. Juste… Glisse. Ou plutôt laisse toi glisser. Je commence à donner quelques coups de patins en direction de l’autre bout de la patinoire. Et petit à petit, j’accélère le rythme, te tirant derrière moi. C’est un peu plus laborieux que ce que je pensais mais c’est pas trop mal. Penche toi légèrement en avant. Et je le fais en même temps que je te demande de le faire. Il y aura moins de résistance avec l’air et un peu plus de vitesse, mais rien de fou non plus, ne souhaitant pas nous faire basculer dans le virage qui arrive. Si tu te sens de suivre le rythme, on ira plus vite. Mais là, il faut qu’il patine aussi de son plein gré, je ne peux pas faire mieux toute seule.

Losing track of time

Je n’ai aucun doute, tu es dans ton élément, et moi, maladroit, j’essaie juste de ne pas faire mauvaise figure. Tu attrapes mes mains, tes doigts glissent doucement sous les miens. Ta voix est douce, rassurante, et je te fais confiance, comme toujours. Je te regarde de dos, fasciné par cette aisance que tu as, cette légèreté sur la glace qui te donne l’air d’appartenir à un autre monde. Ton sourire est à la fois calme et déterminé. Tu sais exactement ce que tu fais, et moi, je n’ai qu’à te suivre, à me laisser guider. Quand tu te retournes pour m’observer, ton regard me capte, et je sens à quel point ce moment compte pour toi. J’essaie, un peu gauchement, d’imiter ton mouvement. Mais avec toi, tout semble plus simple. Tu anticipes mes hésitations, tu me tires doucement, sans impatience.Allez soyons fous! Je sens tes doigts serrer les miens un peu plus fort à chaque coup de patin. Et toi, tu accélères, sans jamais me lâcher. Je ris un peu, nerveux, mais je tente, parce qu’il est impossible de ne pas te suivre. À mesure que l’on avance, je prend conscience de ce qui se joue ici. Ce n’est pas seulement une leçon de patinage. C’est toi, encore une fois, qui m’apprends à lâcher prise, à te faire confiance, à trouver mon équilibre en m’appuyant sur toi. Et moi, malgré mes hésitations, je ne veux pas te décevoir. Je m’applique et ça ressemble bizarrement à quelque chose. Tu arriverais à te retourner ? Patiner en arrière ? Et me laisser la moitié de cette responsabilité de guider. Promis, mes mains tiendront tes hanches si tu pivotes. Et peut être que comme ça, j’arrêterai de regarder mes pieds. Je suis confiant en tant que sportif pour réussir ce challenge, celui que je veux relever pour te montrer que ta passion, elle est bien partagée. Est ce que tu vas aussi oublier tes traumatismes et accepter ?

@Olive Desjardins-Parker

S’il y a un endroit où je suis à l’aise et me sens en sécurité, c’est sur la glace. Je sais que je m’en sortirai toujours quoi qu’il arrive. J’aurai l’avantage dans tous les cas et ça, ce n’est pas négligeable. Enfin, je n’ai besoin de semer personne à ce moment précis, c’est même plutôt l’inverse. La poigne légère, je fais de mon mieux pour nous faire avancer mais je sais aussi que ce n’est pas le plus simple. On pourrait aller tellement plus vite et je crois que c’est cette adrénaline qui me fait te proposer de te pencher légèrement en avant. Une position intermédiaire pour avoir moins de résistance face à l’air. On avance un peu plus vite et un large sourire se dessine sur mon visage. Yeaaah ! Tu vois ! Heureuse et contente de te prouver que t’as pas l’air d’un idiot, le cul sur la glace. T’es sur tes deux pieds depuis bien plus longtemps que la plupart des gens que j’emmène ici. Je ne te le dis pas parce que je ne vois pas ce que ça changerait à ce moment précis mais moi, je le sais. J’en ai vu des coups de patins maladroits qui finissent en une chute et la glace griffée. Ce qui est dangereux pour nous patineurs. Qui dit une glace abîmée dit plus de risques que les dents s’accrochent et nous poussent à la chute. Je ne compte même plus le nombre de fois où mes petites sont tombées à cause de cela. Mais avec des débutants, c’est normal. Surtout lorsque l’on reste sur les bords de la patinoire, là où il y a le plus de passage et le plus de débutant. Au centre, c’est toujours complètement lisse. Je glisse d’ailleurs un coup d’oeil vers cette partie du ring quand ta voix me ramène dans le moment. C’est une seconde nature pour moi alors je ne fais pas vraiment attention à ce que je fais. Il va falloir que je te lâche quelques secondes. Que je souffle rapidement, desserrant ma poigne autour de tes mains. Prêt ? Je te lance un léger coup d'œil par-dessus mon épaule et quand tu me confirmes le tout, je lâche tes mains, donne quelques coups de patin pour m’éloigner et me tourner gracieusement. Puisque nous n’avons pas la même allure, je voulais éviter de te rentrer dedans en me tournant. Je vais avoir beaucoup plus de facilité à augmenter l’allure. Ça te tente ? Je préfère avoir ton approbation avant de me lancer. J’attrape tes mains à nouveau, les pose doucement sur mes hanches et t’adresse un sourire. Bonjour vous. Vous êtes plutôt doués dans ce que vous faites. Un clin d’oeil, je patine avec aisance, les joues qui rosissent de cette proximité qui ne nous ressemble plus vraiment.

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Prêt ! Je me force à prendre une grande inspiration, à oublier mes incertitudes. Tes gestes sont si fluides, si évidents, que ça me donne presque l’impression de pouvoir y arriver moi aussi. Quand tu tournes et m’offres un dernier regard par-dessus ton épaule, je vois l’étincelle de défi dans tes yeux. Tu sais que je peux suivre, et cette confiance, cette certitude de ta part, ça m’électrise. Peut-être que je ne maîtrise pas encore la glace, mais j’ai appris à ne plus douter de toi. Je ne me laisse pas rattraper par la peur. Après tout, j’ai bien suivi, et je t’ai fait confiance jusqu’ici. Alors, pourquoi pas maintenant ? Si t'es sure de pouvoir nous faire freiner après, oué! Parce que j'ignore comment on fait. Nos mains se retrouvent et les miennes reviennent sur tes hanches, bien ancrées. Je serre les dents, je me concentre sur ton mouvement, sur la trajectoire que tu as tracée. Je veux être avec toi, pas seulement face à toi. Je fais le premier pas, un autre, puis un troisième, et je sens la glace m’accepter peu à peu. Je suis plus stable, moins maladroit, mais je suis loin de ton aisance. Toi, tu glisses sans effort, les bras légèrement ouverts, la tête haute, chaque mouvement parfait. Moi, je me contente de suivre, encore un peu dans ton ombre, mais c’est déjà un début. Je me laisse aller, et je sens l’air me fouetter le visage, la vitesse qui commence à prendre le dessus. Waaahh c'est incroyable ! les sensations, le moment. Quand ton corps penche, le mien suit pour continuer à faire des tours de cette immense patinoire. Tout résonne mais je ne sens que mon cors qui tambourine avec l'adrénaline. La même qui exprime cette demande Apprend-moi un truc. Peut-être pas à cette allure, mais j'ai envie de voir jusqu'où je peux aller. Mes yeux dans les tiens, parfois sur ce qu'il se passe derrière toi pour éviter un accident. Tout devient une question d’instant. Chaque mouvement est amplifié, chaque glissement, une prise de conscience. Plus j’accélère, plus je me sens vivant. Comme si ce n’était pas simplement mon corps qui se laissait porter, mais mon esprit aussi. C’est une sensation de totale liberté, de pur plaisir. Je veux juste que ça dure. 

@Olive Desjardins-Parker

Je veux nous éviter quelque incident qui soit alors je ne fais rien sans ton accord, sans que tu me confirmes que tu es prêt à ce que je me détache de toi, en l'occurrence. On est là pour s’amuser et profiter, par pour finir la tête dans la glace alors tout est mesuré et ralenti en fonction de ce que je te sens capable de faire et d’endurer. T’es un peu plus lourd que mes élèves mais ça devrait le faire. Je ne peux m’empêcher de rire à ces mots et de t’adresser un clin d’oeil complice. Je n’ai aucun doute que tu auras des réflexes de toute façon. En tant que sportif, on a dû apprendre à se sortir de situations risquées sans avoir le temps de réfléchir, ça sera pareil pour toi. C’est un sourire de fierté qui se dessine sur mon visage alors que je te vois rayonner comme à ton habitude. Mais cette fois, c’est grâce à ce sport, à cet art qui est le mien. C’est quelque chose pour moi. Je n’avais pas partagé de moments de la sorte sur la glace avec quelqu’un depuis près de dix ans. Je me suis tenue éloignée de tout patinage en duo depuis ma chute aux échauffements des JO à Sochi. Ce moment est important et a une signification énorme pour moi. On va devoir ralentir pour ça. Que je souffle en souriant. Pas de pirouette à vive allure, c’est bien trop dangereux. J’arrive à nous ralentir doucement et accueille le rebord dans mon dos alors que t’es un peu plus rapide et moins gracieux, les dents de tes patins tapant dans le bois, tes bras attrapant le rebord. Je ris légèrement et souffle Tu devrais réussir à t’arrêter de manière un peu moins brutale si tu bouges tes lames pour qu’elles soient perpendiculaires à la direction que tu allais avant. Mais petit à petit parce que si tu passes d’une position à l’autre, tu vas te casser quelque chose. Et culbuter la tête première sur la glace. Je veux t’éviter ça alors je te donne le maximum de conseil possible. Et alors que je me perds dans ton regard, je retrouve la lumière et souffle Je peux t’apprendre à faire un Walley. C’est le plus simple. Je me penche et passe sous ton bras, m’éloignant un peu. Ça ressemble à ça. Que je crie de l’autre bout de la piste, revenant vers toi. Quelques coups de patin me sont nécessaires pour prendre un peu de vitesse et j’exécute le saut avec facilité. Tu t’en sens capable ?

Losing track of time

Je te regarde, un sourire en coin, conscient que tu es en train de m’inviter dans un monde qui, bien que lointain pour moi, semble tellement naturel pour toi. Chaque mouvement que tu fais sur la glace est une danse, un fluide enchaînement entre la technique et l’élégance. Moi, je suis plus un bulldozer qu’un danseur. Mais j'attrape chaque conseil pour les appliquer au mieux. Je m’en sors, mais je sais que je suis loin de ta maîtrise. Et pourtant, il y a ce regard dans tes yeux, un mélange de confiance et de défi, comme si tu attendais de moi plus qu’une simple tentative. Tu me regardes, tu veux que j’essaie, que je m’y plonge complètement. Et dans ton geste, dans ton ton, je sens cette petite touche de complicité, comme un défi silencieux qu’on se lance à nous deux. Je reste là un instant, les patins crissant contre la glace, essayant de faire passer l’idée d’un Walley dans ma tête. Tu m’as montré, tu m’as donné l’exemple, et pourtant, cette idée de sauter en l’air, de tourner à une vitesse folle, me semble à la fois excitante et effrayante. Mais je te vois sur la glace, confiante, élégante, et je n’ai pas envie de te décevoir. Pas cette fois. Capable j'sais pas, mais j'vais tenter! Je prends une profonde inspiration, prêt à tenter le coup. Mais toi, tu sembles avoir ce pouvoir de rendre tout facile, tout fluide. Peut-être que c’est ça, le secret du patinage. Ce n’est pas de la force brute, mais de la finesse. Et pourtant, quand je regarde tes mouvements, je sens la même énergie, la même discipline que j’ai connue dans mon propre sport. Une espèce de transcendance quand on maîtrise vraiment ce qu’on fait. Un Walley hin? Je laisse échapper un rire, un peu nerveux, mais amusé. Comme pour annoncer que je vais faire quelque chose qui n'a pas le droit de porter ce nom. Je pousse un peu plus mes patins dans la glace, gagne un peu de vitesse, mais je suis loin d’être aussi fluide que toi. Je me concentre, je me prépare, et je tente d’appliquer ce que tu m’as dit. J’incline légèrement mes genoux, je me propulse, mais dès que je sens mes patins quitter la glace, je panique légèrement. C’est comme si chaque mouvement était un pari sur la gravité. Je fais un premier saut maladroit, presque comique, sans aucune forme, et atterris de manière un peu trop brutale, envoyant un petit nuage de neige sous mes patins. Je me redresse, un peu essoufflé, avec un sourire embarrassé. P'tain j'suis désolé pour cette vision d'horreur Mais malgré ma maladresse, il y a quelque chose d’incroyablement libérateur dans ce moment. Parce que toi, tu es là, à me regarder sans jugement, avec cette patience presque infinie, et ce regard qui me dit qu’on est dans le même bateau, que l’échec n’est qu’une étape du processus. Et ça, c’est plus important que n’importe quel saut réussi. Je fais un petit pas en arrière, prêt à réessayer. J'vais recommencer, c'était l'échauffement. Je t'adresse un clin d’œil complice, parce que, finalement, ce n’est pas tant la perfection qui compte ici. C’est d’être là, avec toi, à partager cet instant où, malgré les erreurs, on se retrouve dans la même danse.

@Olive Desjardins-Parker

Affirmations positives ! Que je souffle en te regardant. Je refuse que tu te baratines de peut-être, de tentatives et de tout ce qui va avec. Dans la vie, il faut être sûre de ce que l’on veut ou c’est la recette idéale pour se vautrer comme il faut. Et puis, le patinage est à peu près comme tout dans la vie : fake it until you make it. On tombe tous, on se blesse tous mais le plus important est de se relever et de remonter à cheval - ou sur ses patins dans ce cas précis. J’acquiesce quand tu prononces le nom de la figure et attends de voir ce que tu vaux sur la glace. Ça me permettra d’analyser la chose et de voir d’où tu pars. C’est important dans mon milieu de voir où sont les bases, la manière dont tournent les corps… Je ne te quitte pas du regard et garde une vue d’ensemble sur ton corps de la tête aux pieds. Chaque parcelle est mise en action dans le patinage et le moindre mouvement de tête, de bras ou de jambes change totalement la portée du saut. Joa, on a déjà parlé de ta tendance à t’excuser pour rien. Que je souffle rapidement. On a besoin de positif.  Et tu risques de le faire un bon nombre de fois… Et ce n’est pas ce que j’ai envie d’entendre. Il y a tellement de choses que j’ai envie d’entendre venant de ta part. Des mots, des souffles, des envies partagées. Mais il n’y a rien aujourd’hui qui prodigue quoi que ce soit à part un peu de transpiration.  Attends, on va découper les étapes. Et c’est ainsi que je chasse ces images de mon esprit : en patinant. J’attrape ta main pour t’embarquer avec moi un peu plus proche du bord.  Il faut que tu prennes assez de force en arrière pour réussir à planter ton pied dans la glace. Et je lui montre les différentes étapes, le faisant pratiquer à chaque étape pour parfaire le tout.