admission à harvard
tu n'as jamais eu pour but de rentrer à harvard. dés ton plus jeune âge, tu savais que les opportunités s'offriraient à toi sur un plateau d'argent. pourtant, après quelques années à arpenter les rues de seattle, tu t'es rendu compte que faire des études prestigieuses ne pourrait être qu'un plus pour toi. candidature envoyée à la volée, sans grand espoir d'une suite, tu es finalement reçu pour passer les premiers examens d'entrée à harvard. entretiens qui se succèdent et que tu braves au là main, fier de pouvoir montrer de quoi tu es capable, à tout ceux qui disaient le contraire. t'as vanté tes mérites, expliquant tes deux années passées à travailler, à te former. à découvrir toutes les subtilités d'un métier qui ne te parlait pas et qui a fini par te charmer. le commerce comme révélation. vendre, tout et n'importe quoi, à n'importe qui. tu as appris à te faufiler auprès des plus ingénieux, des plus riches mais aussi des plus engagés et investis. voilà, comment tu as passé ton temps pendant deux ans, au lieu d'étudier dès la sortie du lycée. apprendre par l'expérience, apprendre par la pratique mais sans la théorie. voilà ce que tu aies venu chercher, avec un peu de retard.
anecdotes
un papa est un homme d'affaires. occupé, rarement présent et toujours plein de leçons de morale. maman est chirurgienne. renommée, toujours le nez dans les dernières recherches et un peu trop stressée. et puis il y a toi. eden, le paradis sur terre, parait-il. l'unique enfant. le chouchou, le protégé. si désiré qu'on l'a couvé jusqu'au point de non retour. classique schéma familial. né avec une cuillère en argent dans la bouche, maman a mit sa carrière entre parenthèse pour s'occuper de toi et t'offrir le meilleur. rôle de mère au foyer parfaitement endossé, les petits plats dans les grands lorsque papa rentre de voyage d'affaires. tout ça n'aura pas suffit à faire tenir le couple qui vole en éclat après plusieurs années de mariage. papa a trompé maman, avec la stagiaire ou peut-être la secrétaire. tu n'sais plus bien, en fait. › deux réalité déconcertante. tu n'es pas l'enfant prodige. tu n'as pas une qualité plus exacerbée qu'un autre. tu n'es pas le pro du football américain, ni le scientifique parfait. tu es tout ce qu'il y a de plus lambda. ce n'est pas faute qu'elle ait cherché, maman, à te rendre le parfait petit garçon. piano, solfège, guitare, cours de chants. à la recherche de te faire émerger un talent par tous les moyens. l'échec seulement. tu n'es pas un joueur hors du commun, tu peux juste t'amuser sur un piano-voix dans un bar miteux, à la limite. › trois la facilité, c'est ça que tu aimes. lorsque tout ce que tu désires te tombe dans les mains. pas habitué à te débrouiller par toi même. un claquement de doigt et te voilà devant ta nouvelle paire de sneaker à prix exorbitant. merci maman, qui s'tue à la chirurgie et aux recherches. merci papa pour les montres qui ornent ton poignet. aucune fierté de dire que cet appartement lumineux avec vue sur seattle, est le fruit de ton propre travail. › quatre trainer, rire, passer des heures à discuter devant les pintes qui s'enchainent. cigarettes entre les lèvres, les cordes d'une guitare grattée entre les effusions d'amour alcoolisées. il était tel ton quotidien, dés ton adolescence. le fric claqué, les nuits volées. ère dans les rues désertes des beaux quartiers comme des mauvais. sans peur, sans doute, juste par soif de vie. › cinq courbes féminines convoitées. plus d'une âme qui s'est laissée happé par ton timbre rauque et ton regard ténébreux. joue de tes atouts pour obtenir le meilleur. sans promesse et sans attache. la reproduction d'un exemple masculin fuyant. mais elle, elle t'as envouté. charmé sans que tu ne l'ai appréhender. tu n'sais pas comment elle a réussi à t'enchaîner si facilement. des cils qui bats, une silhouette voluptueuse et ta raison s'est éclipsée. comme elle. aussi vite arrivée qu'elle est repartie, volant ton égo et brisant ton coeur. une fois, la seule, que tu t'es promis. › six la solitude pour meilleur ami. sociable mais pas trop. bavard mais lorsqu'il le faut. entêté par l'espoir que tu ne peux compter sur personne d'autre que toi. quelle autre solution, quand vos propres parents ne vous estime plus? plus un regard, plus une minute accordée. le travail comme excuse, tu n'as qu'à étudier ça t'occuperas, comme réponse. chemin tout tracé; tu reprendras le poste de ton père lorsque tu auras du plomb dans la cervelle, qu'elle répétait la mamie. soupir comme seul arme de défense pour ne pas vexé. trop bien éduqué pour couper les ponts, faire figuration est plus recommandé. › sept voix criardes, lumières qui éclaire la nuit. s'enfuir, courir à en perdre haleine. tu t'revois encore courir sans t'arrêter. à n'plus réfléchir, à n'voir que la rue qui s'étend toujours plus loin. elle a rendu son dernier souffle. elle. celle qui t'avais fait vibrer. devant tes yeux alors que tu l'avais à peine retrouvée. égarée, tu aurais voulu la sauver. princesse déchue de son trône, la chevelure qui avait même perdue de son brillant. les pupilles explosé par les rails. coeur déjà brisé, se rompt dans l'immédiateté du bip qui raisonne de l'ambulance. › huit billets brûlés entre tes doigts. rancoeur, colère. la haine a évacuer. dépenser pour ne plus penser. fin stratège, le coeur qui s'emballe devant les cartes. les iris qui se ferment à l'aube après avoir résisté aux meilleurs joueurs de poker du pays. tournois enchainés, à deux doigts de frôler l'illégalité. richesse touchée du bout des doigts, le rêve s'achève. › neuf cicatrices cachées. ton meilleur jour, c'est comme ça que tu aimes te montrer. vice dans le regard. préfère être celui qui joue plutôt que celui de qui on joue. caractère endurci causé par les rêves brisé d'un enfant qui aurait du être modèle. anticiper les moindres actions et réactions pour ne plus souffrir. indolore. éviter, repousser quelconque émotions trop désagréable. › dix › forcé d'se lever à l'aube pour éviter le néant. tu tournes sur la chaise, tous les matins, observant depuis les baies vitrées, seattle s'éveiller. les heures passées derrière l'écran, à gérer les désagréments des clients prestigieux. papa t'as fait une place, sans que tu n'aies le choix. job qui t'as donné un goût de quelque chose. l'entourloupe dans les veines, héritage social et génétique. deux ans ont passé à te former, à t'investir, sans gravir d'échelon. sans diplôme, aucune porte ne s'ouvre malgré l'expérience. projet qui se forme, qui se construit. onze et puis il y a la vie. elle continue. tu l'as longtemps regarder passer. t'as observé les uns, les autres. t'as vu évoluer ton entourage pendant que toi, tu t'amusais de pintes de bière, de morceaux d'guitare dans l'fond d'un bar, de parties de poker trop longues, de nuits torrides peu satisfaisante. il te fallait un but. un nouvel objectif qui t'ferait revivre. harvard. démontrer à tout ce qui pensait qu'tu serais qu'un énième fils de bourge qu'on calcule pas, que tu pouvais réussir toi aussi.