l'coeur battant ((giulia & naim))

salle de boxe, vendredi 22.11.24.

@Giulia Falcone -- l'sourire aux lèvres. tire les lippes. précieux, s'fait rare sur le visage fermé. les temps bafoués par l'agonie déprimante. ados embarqués dans la salle de boxe à la volée. les poings pour s'armer contre la vie qu'ils n'ont pas méritée. gamin que t'as toujours décidé d'aider, l'âme en peine. damnée de croire en l'espoir. lequel ? là pourtant. pour eux. pour toi ? t'es vide. de tout. porte se pousse, jeunes te suivent. éducateur du foyer avec vous. dans l'attente qu'ils se présentent, les bénévoles de la salle. ceux qu'ont acceptés la mission d'donner de leur temps pour eux. une main sur l'épaule du gamin et un regard qui se tourne vers la voix familière. tripes s'entremêlent. échos du passé rattrapent la mascarade. il fallait tomber sur elle, dans tout boston. toutes les salles de boxe. elle. les traits fermés, pourtant. on a deux heures. froid. glacial.

Phalanges abimées, vestiges du dernier combat recouverts d'une bande de strap. Faire disparaitre les blessures, encore et toujours. Pas le temps de cicatriser, besoin d'avancer. Mais sans cicatrisation, une tache indélébile apparait. Peut-être qu'il serait temps que tu prennes le temps. Pas aujourd'hui. Joyeux brouhaha dans la pièce adjacente, tu rejoins le groupe d'adolescent venu se défouler. Accompagnée par deux de tes collègues t'es heureuse de les initier à un sport qui t'a tant donné. Qui t'a sauvé. Tu salues le groupe, explique rapidement aux adolescents ce que vous allez faire. Balaies la pièce du regard. Yeux qui croisent deux opales familières, les ignorent malgré le pouls qui s'accélèrent. D'énervement, de rancœur peut-être. C'est le dernier sentiment qu'il t'a laissé, le premier qui ressort. Speech terminé, un collègue qui entraine les ados vers un vestiaire pour qu'ils s'équipent. La voix du problème qui te parvient. Ton glacial. Tes yeux qui balancent des pics. Je sais. Tu participes aussi ? Sympa l'ambiance.
 
@Naim Wolford

@Giulia Falcone -- étincelles s'étouffent dans les yeux. les gants au sol, pourtant combat lancé. deux mots échangés, passé retrouve ses discordes. celles laissées sur le banc. vraiment ?regards s'emboîtent dans la déchéance. ouais. tu participes. évidemment. plus maintenant qu'il y a cinq minutes. l'envie d'en découdre, naim ? ados reviennent vers vous. le plus jeune posé sa main sur ton épaule, excité. feu aux jambes. et ton regard n'a pas lâché celui de la brune. sourire en coin de lèvres, insolent. t'as prévu quoi ?, pour eux. pour vous, maintenant. la guerre ? gants que tu enfiles au gamin en face de toi, paume de la main qui tape contre l'arrière de sa tête, taquin.

Figure du passé qui aurait du y rester. Evidemment qu'il participe, le contraire aurait été étonnant, mais t'es pas enchantée. Du mal à cacher tes émotions, la fureur qui luit dans tes yeux. Puis elle disparait quand l'un des ados s'approchent, surexcité, les étincelles dans le regard. Tu les reconnais. T'avais les mêmes, il y a plus de dix ans, elles réapparaissent toujours quand t'enfiles tes gants. Tendresse apparue dans le regard, aussitôt effacée par la voix de celui que tu ne comptais plus jamais revoir te ta vie. Tu verras. Court, froid, tranchant. Pas envie de faire semblant. Tu fais trois pas en arrière pour attraper une paire de gants et la dépose dans ses mains. Débrouille toi pour les enfiler, on va commencer Et tu le contournes pour t'adresser aux ados qui se regroupent autour de toi. Enjouement retrouvé, tu les échauffes rapidement avant de les installer devant des sacs de frappe. La seule envie qu'ils ont c'est de se servir de leur poing. Et c'est ce qu'ils se mettent à faire en tapant dans les sacs. T'essaies de pas faire attention à l'élève perturbateur mais la coach reprend le dessus en voyant sa position. Tu devrais remonter ta garde.

@Naim Wolford

@Giulia Falcone -- le rire sur le bout des lèvres. subtil cocktail entre l'amertume et la nervosité. nerveux naim ? d'être devant elle ? revoir ses yeux ? croiser les iris qui rappellent des souvenirs. tout paraît si loin. si vieux. un monde depuis, et pourtant. rien ne change. les gants enfilés, par la dextérité des années. astuce qu'elle t'avait filé. paradoxal. ados s'amusent sur les sacs. libèrent les émotions. quand les tiennes ne font qu'un tourbillon. rire léger ressort des lèvres quand elle commente ta posture. j'ai jamais eu les bons coachs. quand c'était elle, qui prenait cette place. les bras s'écartent du thorax. laisse l'air s'engouffrer dans les poumons. sourire insolent trace le visage. montre moi. on est là pour apprendre. taquine la brune. un regard sur les jeunes quand les iris retrouvent les siennes. les ebenes s'opposent.

Pas souvent l'occasion de travailler avec les enfants, pourtant t'aimes la lumière dans leur yeux quand ils visent le sac de frappe. Expérience à réitérer, sans la présence du plus grand. Du plus insolent. Celui qui te fixe avec ses yeux sombres et dont le rire te fait vibrer. Ou alors tu les écoutais pas. Haussement d'épaule. Souvenirs des séances passées ensemble, à juste frapper encore et encore pour se libérer, sans jamais y arriver pleinement. Envolés ces moments à deux. La destruction par le silence, ni plus ni moins. T'écartes un peu les jambes, relève les coudes, montre la position de garde. La bonne. Vas-y frappe moi. Eclairs dans le regard, défi lancé.


@Naim Wolford

@Giulia Falcone -- guerre insolente s'arrange. ses coudes qui montent. lippes s'ecorchent sur le sourire, moqueur. tu veux jouer. jouer avec le diable. le passé, elle. pas le moment, vie chaotique. noyé dans l'inconnu de demain. de toi, ce que t'es. et pourtant les bras de resserrent contre le torse. te frapper? c'pas mon genre pourtant, tu le sais. toujours été trop délicat, quand elle, n'a jamais caché ses coups. défaut masculin, peut être. jamais résolu à frapper trop le corps féminin. pourtant. tu le sais. iris qui parlent. falcone capable de tout. rien oublié de ses pensées. c'est ton bras droit qui se lève, s'écrase sur son flanc droite, rapide. suffisamment pour la faire reculer, pas assez pour faire mal. quel gentleman.

Rayer ce sourire de son visage. Provocateur. T'en rêves. Un coup bien placé, mâchoire déboitée, hôpital. Déjà fait une fois sur une pauvre combattante, la pauvre... pourquoi pas une deuxième. Maigre consolation comparée à ce qu'il t'a fait subir. Années passées, rancœur toujours présente. T'oublies rien, jamais. Un défaut sans doute, ou une qualité handicapante. C'est quoi ton genre ? Laisser tomber les autres ? Pic non dissimulée. Pas envie de faire semblant, encore moins avec lui. Iris qui guettent son bras. Poing qui se loge sur ton flanc, provoque un léger déséquilibre. Ton regard durcit. Sérieusement ?! Frappe moi ! Bizarre sorti de son contexte.


@Naim Wolford

@Giulia Falcone -- pour ça j'suis doué. tu veux l'cour ? l'amertume. voit des lèvres qui brûlent. au passé, comme au présent. ruby abandonnée, elle aussi. giulia, avant. bon qu'à ça, toi. connard qui abandonne. connard de lâche. ce que t'es, tu le sais. tu l'vois. thérapie qui continue de te noyer dans les regrets. effet inverse de ce qu'il faudrait. jeunes autour de vous, l'un d'eux qui t'encourage à frapper. le ton de l'humour. personne qui ne voit, le malaise qui plane. poing s'avance en face, heurte le haut de la poitrine. plus fort, cette fois. capable de couper la respiration bine placé. mes traits plus sérieux. entrailles bouillonnent. pas contre elle, contre toi.

Le sang qui circule plus vite. Mélange de rage et de rancoeur qui t’empêchent de réfléchir. Lequel ? « Comment devenir un connard en trois étapes » ? Non merci. Gamins presque oubliés, t’as plus que lui en ligne de mire. Il se décide à enfin jouer le jeu. Coup bien placé sur la poitrine, pas assez pour te faire perdre ta lucidité. Petit sourire qui apparaît sur les pulpeuses. Là tu commences à t’amuser. Choquée une demi seconde avant d’armer ton bras pour envoyer ton coup droit sur son menton . Petite droite, évitons les éclaboussures de sang. Faudrait pas choquée les enfants non plus. Même si t’es pas sûr qu’ils soient encore choqués par grand chose suite à leur parcours de vie. T’as pas corrigé ta garde.


@Naim Wolford