Âme meurtrie pousse les portes de la maison du seigneur. Dans un gémissement lourd, elles s’ouvrent, pleurent pour toi. Désert de bancs vides, baigné par la lueur dorée des cierges. Pas flottent sur les ombres fracturées projetées sur le sol par les vitraux colorés. Tu avances, le regard fixé sur le crucifix au fond de la nef. Le Christ, figé dans sa douleur éternelle, te fixe le regard vide. Douleur partagée. Larmes silencieuses dévalent les joues. Genoux cèdent, embrassent le carrelage froid. Main tremblante, tu tires ton Glock sous ta veste. Métal glacé et lourd dans ta paume. Tu ouvres le barillet et le charge. Unique balle d’acier brille entre tes doigts. Tu le refermes dans un claquement sec. Roulette russe de ton désespoir. « Notre Père… » Mots tremblants, inaudibles, résonnant à peine dans la grande salle vide : « Qui es aux cieux… que… que ton nom soit sanctifié… » Voix se perd, étouffée par le poids des larmes. Tu avales difficilement. Poitrine se serre. Doigts font tourner le barillet, cliquetis du métal sonne ta mort proche. « Pardonne-moi… pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés… » Canon sur la tempe. Tu restes là, agenouillé, une âme en ruine devant le Fils crucifié, espérant un signe, un murmure divin, une réponse à ce vide qui dévore tout de toi.
(Amore Morelli)
Le cœur blindé comme un—, j'fais le vide et le plein d'essenceJe vis c'qu'il n'fallait pas qu'je pense, j'me décris noir et plein de tensions J'ai les mains sales et plein de sang, je prie que mon âme soit moins étanche La colère et haine, le manque d'attention, toujours les mêmes vices, les mêmes penchants.