C'est comme un parfum de nocturnes qui auraient l'goût des levers du jour. (Elliot)

ootd | Jazz, charleston, swing… les musiques s’enchaînent. Toutes plus entraînantes, toutes plus entêtantes. Cette ambiance années folles me plaît, des heures ici à observer la foule de badauds qui s’entassent sur la piste de danse. La sueur me colle à la peau sans avoir encore dansé, odeur tenace malgré le nez au dessus d’un verre de whisky trop âgé pour le boire sans déguster. La nuit sombre a attiré la foule dans une frénésie de nostalgie d’années que nous n’avons jamais connues et ne connaîtrons jamais. Et moi, j’imagine cette ambiance, parfois en fermant les yeux, les lumières et les cris, le brouhaha ambiant. Je suis un fantôme parmi les autres, l’âme observant les vivants.
Il est temps.
Je laisse la fin de mon verre et me hisse sur mes talons. La robe de soie se colle contre mes jambes et s’invite sur la piste. Inspiration. C’est pire ici, plus fort, la sueur, la gomina, les parfums plus ou moins bon marché. C’est presque agréable. Il me faut un peu de temps pour m’en imprégner. Les yeux fermés, les mouvements lents. A contre sens de la foule mais pas à contre temps. La musique toujours respectée, elle, toujours elle. Les bruits, les odeurs, la peau des humains autour de l’être fantasmagorique que je suis. Étrange. Étrangère. Le monde m’entoure mais ne semble jamais vouloir de moi.