Ce sourire qui ne lâchait plus tes lèvres commençait presque à te faire mal aux zygomatiques tellement tu ne pouvais t’empêcher de vouloir l’étirer encore et encore, reflétant un bonheur sincère dans l’instant présent. Le bout de ton nez qui se plisse doucement sous l’émotion, tu finis par attraper les mains qui cherchaient les tiennes, baissant tes yeux sur ses doigts qui caressaient les tiens dans un geste rassurant, mais qui signifiait bien plus que cela dans le fond. Et alors que tu relèves doucement tes prunelles azuréennes sur lui, tu avais cette sensation étrange, comme si ton cœur se serrait, cessait de battre et s’effondrait, tout d’un coup dans ta poitrine. En fait, ce n’était qu’un sentiment naturel de l’amour, un désir qui te faisait sentir plus vivante bien que tu aies également le sentiment que tu pourrais t’envoler sous tout ce que tu ressentais. Tu pouffes du nez à sa réponse, toujours autant amusée par ses plaisanteries légères dans les moments importants, comme s'il avait besoin de cela pour faire redescendre la pression.— Hmm… J’avoue que l’idée est sympa ? Siroter un cocktail et surtout mater mon mari, toujours aussi beau avec les années qui pioche la terre avec ses gros bras musclés. Mais si je suis ce que tu avais dit à la sage-femme sur les cheveux blancs que tu pourrais avoir tôt, j’vais pouvoir avoir la vision beaucoup plus en avance ! Et quelle vision tu aurais, de l’homme que tu aimes qui prend de l’âge à tes côtés en continuant de t’aimer du plus profond de son être. Puis t’éloignant à peine, tu lui offres une petite pirouette pour lui faire profiter de la sublimité de cette robe et ainsi le laisser un peu plus rêver quant à ce que tu pourrais porter réellement devant l’autel. Tu laisses un rire t’échapper, un de ceux qui étaient joyeux de par sa timidité et tu laisses tes yeux se balader sur sa silhouette le temps d’un instant, mémorisant toi aussi le moindre petit détail de son être. T’arrêtant sur cette mèche de cheveux légèrement bombée à l’avant, tu finis par le voir se rapprocher de toi et le sentis passer ses mains de part et d’autre de ta taille, te rapprochant de lui dans un mouvement lent et tendre. Te mettant à nouveau sur la pointe des pieds, tu passes des mains derrière sa nuque, comme si tu étais prête à danser un slow en sa compagnie puis l’écoute s’exprimer, tandis que tes joues prirent cette petite teinte rosée agréable.— T’es vraiment trop amoureux toi… Que tu souffles dans un murmure proche de lui. L’idée qu’il puisse t’aimer autant maintenant que si tu étais dans un apparat de pouilleux te faisait doucement sourire.— Et c’est pour ça que je t’aime encore plus. Parce que tu ne me vois pas comme Clémence, la gosse de riche qui a tout pour elle, mais, pour la personne que je suis vraiment. Et je te remercierais jamais assez pour tout ce que tu me fais vivre et à quel point je me sens aimé avec toi. Répondant à son baiser, tu profites encore un peu de lui et de cette proximité. Ton souffle roulant contre ses lippes alors que tes doigts s’occupaient à triturer ses longues mèches tombantes dans le cou.— Jusqu’à l’éternité et plus encore… Que tu murmures à nouveau, d’une voix beaucoup trop basse pour qui que ce soit à part lui ne soit conscient de tes paroles. Un peu comme un secret que vous deviez garder entre vos âmes. Tu reviens caler un baiser sur sa bouche, finissant par rompre le lien entre vous, tu lui souris encore de cette bouille de souris que tu avais avant de lui dire.— Bon, du coup finis vite tes essayages et après, je te promets que je deviendrais Madame Moretti. Et… Tu marques une pause, observant les costumes suspendus près de lui.— Le noir ou le bleu marine… Vraiment tu serais encore plus beau qu’un prince de conte de fées. Genre, une pépite. Mimant un baiser tiré par les doigts, tu le laisses alors dans cette salle pour rejoindre la tienne. Ton choix s’étant enfin porté sur une robe, tu demandes à la ranger dans une housse et t’installes dans le hall, sur ces sièges roses poudrés tout en scrollant ton écran pour vérifier que vous aviez bien demandés à vous marier dans quelques instants, attendant Gabe qui devait sûrement finir lui aussi ses essayages.
(Clémence Pastor-Moretti)