sous les cieux (( pastetti #6 ))

Une risette étira tes lèvres alors que Gabe semblait déjà apprécier le surnom officiel qu’il allait aborder dans quelques heures. Tu devenais impatiente, ayant hâte de lui dévouer éternellement ton amour pour pouvoir l’appeler ainsi, le présenter, pas seulement comme ton petit ami, mais comme ton époux. Ta main venant effleuré sa joue avec tendresse avant que tu ne retrouves ta chaise et ne lui accordes un sourire beaucoup distingué que le précédent. — Si tu penses vraiment que j’ai envie d’attendre qu’on soit mariés pour t’appeler comme ça, tu te trompes. Que tu souffles délicatement, alors que tu viens terminer ton assiette puis t’affaler un peu plus sur ton siège, sans pour autant paraître totalement décontractée. Les coudes sur les accoudoirs, tu lui demandes ce qu’il préfère faire en premier et tu te mis à pouffer de rire sur sa remarque concernant ta tenue vestimentaire. Tu n’allais sûrement pas te marier en jean et baskets. Encore moins dans un sac-poubelle. Par pur respect pour lui, mais surtout pour toi-même. Après tout, même si tu n’étais pas pratiquante, tu restais catholique et pour toi, un mariage devait avoir un minimum la gueule d’une union sacrée. Voyant sa main glisser sur la table, tu finis par la rejoindre dans un petit geste tendre, tes yeux observant le moindre mouvement, remontant sur son poignet où trônait cette montre en or blanc que tu lui avais offert deux mois auparavant et dont la gravure était un peu comme une promesse de mariage. Tu te souvenais de cette discussion tumultueuse à Monza lorsqu’il avait évoqué vouloir attendre une quinzaine d’années avant de réellement vous remettre ensemble. Au final, vous étiez là, en train de planifier un mariage à la sauvette, un petit bébé en route et une recherche d’appartement en cours. Si on t’avait dit que ta vie allait changer autant en quelques semaines, tu n’y aurais clairement pas cru. Tu te redresses, te collant contre la table, serrant sa main un peu plus dans la tienne, ton autre venant soutenir ta tête, le coude posé sur le metal. — J’veux quand même qu’on ait des alliances qui ont l’air de bagues de mariage et pas juste un bijou comme ça qu’on mettrait tous les jours. Mais j’veux pas non plus que ça crie qu’on est milliardaires et que ça soit trop tape à l’œil. Un diamant ne serait pas de refus, mais tu ne voulais pas qu’il soit disproportionné et qu’on ne voit que lui. Ça ne te ressemblerait pas et ça ne ressemblerait sûrement pas à ce que Gabe pourrait réellement t’offrir. Lui n’était pas dans la démesure, mais dans l’amour pur et discret.  — Oui, on verra bien avec le temps comment ça va se passer. Et oubliant ta mère sur ce baise main, tu plisses doucement le bout du nez avant de réfléchir un instant. Il est vrai que l’idée du nom de famille ne t’avait pas traversé l’esprit et tu ne savais pas vraiment, tu le changerais. Un soupir s’échappe de ta bouche avant que tu n’ajoutes. — Pastor-Moretti ? J’veux dire… Pour toi et moi ? Dans la continuité de ce qu’on vit ? Un amour intense, et un respect mutuel que tu es mon égal autant que je suis la tienne ? Parce que tu ne te sentais en rien supérieur à lui parce que ton compte en banque était plus gonflé que le sien. Ou pas plus intelligente parce que tu faisais des études plus longues que les siennes. — Mais, vaut mieux pas que tu saches maintenant. Je crois que c’est même hors budget pour moi si tu veux mon avis. Que tu lâches dans un rire. — Je veux juste t’épouser à ta manière. Pour moi, ça sera déjà la plus belle chose qui soit. Pas besoin de chichi pour marier mon prince charmant.

Son rire, léger et mélodieux, avait cet effet apaisant, dissipant la moindre tension en lui. Il serra un peu plus fort sa main, comme pour ancrer ce moment dans la réalité, une promesse silencieuse dans le geste. « Pastor-Moretti, hein ? » murmura-t-il, ses lèvres s’étirant en un sourire qui éclairait ses traits. Il laissa le nom rouler sur sa langue, comme s’il essayait de s’habituer à cette idée, à ce symbole de leur union. « J’aime bien. Ça sonne bien. Ça sonne… nous. » Son pouce caressa doucement le dos de sa main, une étincelle d’émotion brillant dans ses yeux. « Mais si je peux te dire un truc… Pastor-Moretti ou juste Moretti, ou même si tu gardes ton nom, ça change rien pour moi. Ce qui compte, c’est que tu sois là, avec moi. Que tu sois à mes côtés, et qu’on construise tout ça ensemble. » Il prit une inspiration, comme pour se donner du courage, avant de poursuivre, sa voix plus grave et chargée d’émotion. « Tu sais, y a des jours où je me demande si je te mérite vraiment. T’es brillante, t’as ce feu en toi qui illumine tout ce que tu touches. Et moi… je suis juste un gars avec une montre gravée, qui essaye de suivre le rythme. Mais tu m’aides à croire que je peux, que je suis à la hauteur. » Il relâcha un soupir, un sourire plus tendre jouant sur ses lèvres. « Alors oui, on va trouver des alliances parfaites, ni trop tape-à-l’œil, ni trop simples. Et on va choisir un appartement où notre bébé pourra grandir. Et on va organiser ce mariage, même si c’est à la sauvette. Parce que c’est pas les détails qui comptent pour moi. C’est toi. » Il se pencha légèrement vers elle, ses yeux ancrés dans les siens, et ajouta avec un éclat de malice dans la voix : « Mais si tu veux vraiment éviter le sac-poubelle et les baskets, je promets de ne pas venir en costume trop décalé. Peut-être juste… un nœud papillon original. » Il haussa les sourcils, clairement amusé par l’idée. Puis, revenant à un ton plus sérieux, il pressa doucement sa main dans la sienne. « T’es mon égal, ouais. Ma partenaire. Mon tout. Et je jure que je ferai tout pour que tu sois la femme la plus heureuse du monde. Pas parce que je dois. Parce que je veux. » Il marqua une pause, contemplant son visage avec douceur, puis murmura : « Et pour ce qui est du budget… Je crois qu’on est déjà riches de tout ce qu’on a ensemble. »

Le mélange des deux noms n’était plus vraiment anodin de nos jours. Beaucoup de pays adoptaient ce genre de patronymes pour perpétuer leurs héritages familiaux mutuels. Alors oui, pour toi, garder ton nom d’adoption et y apposer celui de Gabe serait la meilleure des solutions. D’autant plus que, lorsque tu y pensais, ça sonnait parfaitement bien avec vos deux prénoms. Certes, cela faisait un peu étrange d’avoir un deuxième Gabriel Pastor dans la famille, mais, personne ne l’appelait jamais ainsi, à part toi par moment. Une esquisse se dessina sur tes lèvres avant qu’il ne laisse place à une petite moue dépitée, désolée, de savoir qu’il pensait tout cela. Il se mettait constamment en retrait, toujours à se sentir inférieur à toi comme si tu étais inaccessible et qu’il vivait dans un songe un peu trop surréaliste pour lui. Chaque personne méritait d’être aimée et de vivre avec la meilleure personne qui soit pour elle. Lui t’avait trouvé toi et, même dans tes moments de faiblesse ou de doute, tu trouvais toujours la force de le soutenir, lui montrer que la vie ensemble pouvait être belle. Tu ferais tout pour lui, jusqu’à quitter tes études de médecine pour lui suivre à travers le monde, tant que lui était heureux. C’était le principal. Ce n’était pas le moment pour les vœux, mais tout ce que tu pourrais lui dire ne serait jamais assez pour décrire à quel point tu l’aimais et à quel point tu lui serais dévoué. La vie avait mis des obstacles sur votre chemin, certains plus difficile à franchir que d’autres, mais vous avez appris à faire avec et à vous relever, main dans la main. Comme disait Jack dans Titanic « si tu sautes, je saute. » Et tu prendrais cette phrase au mot jusqu’à ton dernier souffle. — Tu sais… Ce « gars avec une montre gravée, qui essaye de suivre le rythme. » Tu commences, mimant les guillemets comme pour citer ses paroles précédentes. — Bah, ce mec-là est amplement méritant de la vie qu’il est en train de construire. Il est gentil avec tout le monde, il prend toujours soin des gens qu’il aime, il est ambitieux et intelligent, généreux et attentionné. Il est toujours là quand on a besoin de lui. Il sait aimer les choses simples et il est toujours prêt à tout pour moi. Que tu continues, caressant sa main de tes doigts graciles. — Ce gars-là, je vais lui donne ma vie pour l’éternité et j’en suis heureuse et fière. Il est l’amour de ma vie et il a le droit au bonheur lui aussi. Peut-être qu’il apprendrait à mériter d’être heureux et aimé sans avoir à souffrir intérieurement d’un manque de confiance perpétuel alors, tu lui avais avoué les choses, mis en lumière quelques trucs qui faisaient que tu l’aimais et la raison du pourquoi tu lui dirais oui dans cette chapelle. Ta main se posant sur sa joue alors qu’il approche son visage du tien, un sourire nouveau s’y installant. — Juste un costume, c’est très bien. Tu n'es pas obligé de sortir la cravate ou le nœud papillon pour être beau et élégant. Mais c’est toi qui vois ce que tu préfères ! Pour moi, tu seras parfait quoi qu’il en soit. Mais n'oublies pas qu’on doit aller voir la course à vingt-deux heures alors soit à l’aise dans ce que tu prends. Parce qu’en soit, tant pis, tu te trimballerais en robe de mariée sur le paddock ou alors tu prendrais une petite robe blanche pour passer un peu plus inaperçu aux yeux des autres. — Finis ton café mon chat, je vais aller payer, je vais faire un tour aux toilettes et après, on va chercher nos alliances. Et tu te lèves de ta chaise avant de venir poser un baiser sur le haut de son crâne, soufflant un petit, je t’aime, là, tu attrapes ton sac à main et te diriges vers la caisse où tu laisses un pourboire généreux. Tu te sentais d’humeur aujourd’hui alors qui a profiter. Après ce tour rapide au petit coin, tu retrouves Gabe devant la porte et toute sourire, tu attrapes sa main. — Alors ? Mon petit mari est prêt ?

Gabe resta figé un instant, sa tasse de café suspendue entre la table et ses lèvres. Il observait Clémence s’éloigner avec cette aisance et cette douceur qui semblaient si naturelles chez elle. Il baissa les yeux sur sa main, là où elle avait caressé sa peau quelques minutes plus tôt, et un sourire discret étira ses lèvres. Comment pouvait-il encore douter ? Elle avait cette façon de voir à travers lui, de déchiffrer chaque peur enfouie qu’il essayait de masquer. Et plutôt que de les fuir, elle les embrassait, les transformant en quelque chose de lumineux et d’apaisant. Lorsqu’elle revint, rayonnante, et attrapa sa main, il sentit une chaleur familière le traverser. Sa question, légère et taquine, le fit sourire plus largement. « Prêt ? » répéta-t-il en riant doucement, se levant de sa chaise et ajustant sa veste. « Je crois que je ne serai jamais prêt à être appelé "petit mari", mais pour toi, je suis partant pour tout. » Il déposa un baiser sur sa joue avant de lui ouvrir la porte pour sortir du café. Le soleil de l’après-midi illuminait les rues, et il jeta un coup d'œil à Clémence, qui semblait rayonner davantage sous cette lumière naturelle. Marchant à ses côtés, sa main toujours entrelacée avec la sienne, il murmura : « Tu sais, parfois, je me demande ce que j’ai fait pour mériter quelqu’un comme toi. Mais aujourd’hui, je vais juste arrêter de me poser la question et profiter du fait que tu sois là, avec moi. » Ils continuèrent à marcher en silence un moment, la perspective de chercher leurs alliances ajoutant une touche de fébrilité à cette journée déjà particulière. Gabe sentait son cœur battre plus vite à l’idée de ce qui les attendait. Non pas parce qu’il doutait de leur avenir ensemble, mais parce que ce moment marquait une étape qu’il n’avait jamais cru pouvoir franchir : bâtir une vie, main dans la main avec quelqu’un qui voyait en lui plus qu’il ne voyait en lui-même. Arrivés devant la bijouterie, Gabe s’arrêta une seconde, son regard se perdant sur les vitrines scintillantes. Il tourna la tête vers Clémence, ses yeux pétillant d’une émotion qu’il peinait à contenir. « Alors… on fait ça ? » demanda-t-il, un sourire en coin, sa main serrant légèrement la sienne. Et à cet instant, Gabe comprit que tout ce qui comptait, c’était elle, eux, et cette vie qu’ils étaient sur le point de sceller ensemble.

Un sourire radieux s’emparait de tes zygomatiques, les tirant vers l’arrière pour aboutir à une mine délicieuse. Gabe avait ce don naturel de rendre les choses plus légères par sa façon de s’exprimer et, même dans les moments de faiblesse ou de stress, il tentait toujours de prendre sur lui et de se montrer sous un beau jour. Alors qu’il remettait en place sa veste et répétait tes paroles, ta tête s’inclinait doucement sur le côté, l’écoutant avouer ne pas vraiment réaliser la situation. Ce surnom, il devait s’y habituer. Il allait être officiellement appelé ainsi dans quelques heures et tu ne comptais jamais le présenter autrement que comme ton mari ou ton époux. Bien que pour l’instant, la nouvelle de votre union resterait secrète pour tous et que vous continuerez sûrement à vous appeler de simples petits amis. Ce baiser sur ta joue leur apportait une petite teinte de rose avant que tu ne sortes du bâtiment, devant mettre le bout de ton nez une paire de lunettes de soleil tant le soleil te brûlait les rétines. Mais voilà qu’un autre sourire fendait tes lippes, amusée dans un sens d’encore une fois ne pas comprendre ce que tu pouvais bien lui trouver. Serrant un peu plus tes doigts aux siens, tu te souvenait des pages de tes journaux intimes où tu demandais aux cieux de t’accorder le bonheur et une vie de rêve avec un prince charmant. Ton prince, tu l’avais trouvé en Gabriel et, même s'il était loin d’être parfait, il était pour toi tout ce dont tu avais besoin. — Si je m’écoute chaton, tu mérites tellement plus qu’un simple mariage à Las Vegas et un after party sur le paddock. Parce que je t’aime inconditionnellement. Que tu lui dis, soulevant sa main pour venir y déposer un baiser puis un deuxième sur l’annulaire qui allait être couronné d’une bague scellant votre amour. Marchant silencieusement dans les rues de la ville des plaisirs, vous finissez par vous arrêter devant une bijouterie et alors que Gabe laisse ses yeux se balader sur les bagues, tu laisses les tiens le regarder, excitée intérieurement à chaque fois où tu te disais qu’il serait tien pour l’éternité. Vous pupilles finissent par se croiser même au travers de tes verres teintés et une esquisse apparaît aussitôt, nichée là dans son coin. — Toujours. Que tu lui souffles doucement avant de te rapprocher de lui et l’embrasser tendrement. — J’te laisse choisir mon alliance ? Comme tu aurais dû choisir ma bague de fiançailles tout seul ? Et je choisis la tienne ? Cette idée te faisait sourire, parce qu’au fond, vous feriez sûrement une sélection de bagues diverses, mais vous correspondant et vous choisirez ensemble une combinaison parfaite. Puis tirant Gabe à l’intérieur, tu retires tes lunettes, tirant tes cheveux vers l’arrière alors que tu les positionnes sur le haut de ton crâne. Devant les vitrines des alliances, tu te penches légèrement, regardant un peu plus avec détails les prix affichés sur ces étiquettes et soupire. Tu savais que Gabe n’avait pas forcément l’argent pour financer le moindre de ces diamants et tu ne voulais absolument pas qu’il se ruine alors, te redressant et avant qu’une joaillière ne vienne vous voir, tu murmures près de lui. — Ne regarde pas à la dépense, d’accord ? Prends vraiment celles qui te font le plus plaisir. Et puis te retrouvant devant la jeune femme, un sourire grandit vite pour la saluer et lui expliquer que vous étiez là pour des bagues de mariage. Comme si elle n’en avait pas l’habitude.

Gabe sentait son cœur battre un peu plus vite à chaque mot qu’elle lui adressait, une chaleur douce mais puissante envahissant sa poitrine. Chaque sourire, chaque geste, chaque regard de sa part le confortait dans l’idée qu’il avait trouvé quelque chose de rare et précieux. Il n’était peut-être pas parfait – il en avait conscience – mais à ses côtés, il se sentait devenir une meilleure version de lui-même. Quand elle avait mentionné qu’il méritait plus qu’un simple mariage à Las Vegas, une lueur amusée avait traversé son regard, suivie d’un éclat sincère dans son sourire. "Tu sais," répondit-il en serrant légèrement ta main dans la sienne, "je crois que ce moment-là, ici et maintenant, avec toi, c’est déjà mieux que tout ce que j’aurais pu imaginer." Alors qu’il suivait ses pas vers la bijouterie, Gabe se laissait emporter par une douce euphorie. Cette idée qu’ils allaient sceller officiellement leur amour le rendait à la fois excité et nerveux. Il n’avait jamais envisagé quelque chose d’aussi grand dans sa vie. Les combats qu’il avait livrés, les choix difficiles, tout cela semblait s’effacer devant ce moment précis où il allait lui choisir une alliance. Devant les vitrines, ses yeux se baladaient sur les bagues étincelantes, un mélange d’admiration et de légère panique traversant ses traits. Les prix lui donnaient un vertige qu’il tentait de cacher derrière un sourire serein, mais ses mots lui réchauffèrent instantanément le cœur : "Ne regarde pas à la dépense, d’accord ? Prends vraiment celles qui te font le plus plaisir." Il tourna la tête vers elle, ses yeux brillants d’une gratitude qu’il n’essayait même pas de dissimuler. "Tu sais que je pourrais te donner une bague faite de fil de fer…," plaisanta-t-il avec un clin d’œil. La jeune femme de la bijouterie s’approcha avec un sourire professionnel, mais Gabe la devança avant qu’elle ne parle. "On est là pour des alliances," déclara-t-il, avec une fierté qu’il ne put retenir. Ces mots, aussi simples soient-ils, marquaient pour lui une étape cruciale dans sa vie. Il allait être son mari, et cette pensée seule suffisait à le remplir de bonheur. Alors que Clémence se penchait pour observer les vitrines, Gabe fit un pas en arrière, la regardant avec une tendresse palpable. Il adorait cette façon qu’elle avait de tout considérer avec soin, même dans un moment aussi symbolique. Puis, prenant une inspiration, il se rapprocha d’elle, ses doigts frôlant doucement son bras. "D’accord," murmura-t-il, un sourire en coin. "Je choisis ton alliance, tu choisis la mienne. Mais ne t’attends pas à ce que je sois raisonnable. Je veux que ta bague crie au monde entier que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée." Il se pencha ensuite légèrement pour observer une bague qui semblait attirer son attention. Une alliance simple, mais ornée de petits diamants qui reflétaient la lumière comme des étoiles. "Celle-ci ?" demanda-t-il doucement, levant les yeux vers elle. "T’aimes bien ?"

Tu savais que Gabe ne rigolait pas vrai lorsqu’il t’avoue qu’il serait capable de te demander en mariage avec une bague en fils de fer qu’il aurait entortillé lui-même pour en faire un semblant d’alliance. Un sourire s’était affiché sur tes lèvres à cette idée. Il aurait pu poser un genou à terre et demander ta main avec un bouchon de brique de lait que tu aurais dit oui, sans vraiment y réfléchir. Lorsque la bijoutière avançant jusqu’à vous, tu restais quelque peu étonné de la prise d’élan de Gabe qui semblait particulièrement impatient de sceller enfin votre amour. Sa voix était franche mais enjouée, cette petite étincelle d’amour qui faisait tinter ses cordes vocales résonnait avec délice à tes oreilles. Une esquisse étira tes lèvres avant que la jeune femme ne vous montre la vitrine spéciale et vous indique de lui faire signe si besoin. Toi, tu te penches légèrement pour observer les anneaux qui s’y trouvaient, ne remarquant pas que Gabe lui, s’était mis à l’arrière pour t’observer faire et lorsqu’il revient vers toi et effleurer ton bras de ses doigts. Tu relèves le visage de ta concentration pour le regarder avec tendresse, jusqu’à ce qu’un énième sourire ne soit visible. — Ne le sois pas ! Je ne veux pas que tu t’arrêtes à des chiffres. J’veux qu’une fois qu’on sera deux petits vieux à ressasser notre vie sur un banc, on se dise qu’on a aucun regret sur le choix de nos alliances. Que tu souffles, posant ta main doucement sur sa joue que tu caresses de ton pouce avant qu’il ne se mette à observer lui aussi les bijoux. Et tu te laisses divaguer doucement, encore une fois dans tes pensées, à t’imaginer cette petite vie que vous avez vécue ensemble et à quel point cela pouvait te réchauffer le cœur et l’âme de te dire que c’était avec Gabriel que tu avais bâti tout cela. Ta main la plus éloignée de lui, glisse machinalement sur ton ventre avant qu’il ne te tire de cette rêverie et que tu ne poses tes yeux sur une alliance simple, mais qui étrangement correspondait bien à votre situation actuelle. — Elle est très jolie. Que tu lui souffles dans un murmure émerveillé. Tu préférais beaucoup plus l’élégance de cette bague que de te retrouver avec un énorme diamant au doigt qui serait tellement visible que ça en deviendrait saoulant. Tu te rapproches un peu plus de lui avant de regarder attentivement le reste, voulant trouver quelque chose qui pouvait correspondre à Gabe et à la fois, s’accorder avec l’anneau qu’il avait choisis. Tu finis par poser ton ongle sur la vitre, pointant une bague pas trop épaisse, similaire à la tienne, mais moins brillante, simplement, une minuscule rangée de diamants trônait au centre, faisant le tour du bijou en toute discrétion. — Celle-là ? Tu l’aimes bien ? Que tu lui demandes sans décaler ton doigt, afin qu’il regarde au bon endroit. — Si tu veux, on demande à essayer et on voit ce que ça rend ensemble ? Tes yeux brillaient de mille feux, une envie intense de réaliser ce rêve prenant de plus en plus forme s’installant en toi. Tu n’avais qu’une envie, lui dire oui devant l’autel.

Gabe, toujours un peu à l’arrière, observait silencieusement la scène se dérouler devant lui. Ses gestes précis et réfléchis, sa façon de scruter les alliances comme si chacune d’elles racontait déjà une histoire, tout cela le fascinait. Lorsqu’elle glissa machinalement une main sur son ventre, son regard s’y attarda un instant. Ce simple mouvement évoquait en lui un avenir qu’il n’avait jamais osé imaginer avant elle. Eux deux, ensemble, à bâtir une vie. Une vie réelle, pas seulement un rêve volage. Et aujourd’hui, c’était le premier pas tangible dans cette direction. Quand elle désigna une bague, ses paroles le tirèrent doucement de ses pensées. Il s’approcha lentement, posant son regard sur l’anneau qu’elle avait pointé. Une discrète rangée de diamants, assez élégante pour correspondre à elle, mais aussi empreinte de cette simplicité qu’ils partagaient dans leur relation. "Celle-là ?" répéta-t-il, inclinant la tête pour mieux la voir. "Ouais… ouais, je l’aime bien." Il jeta un coup d’œil à la bague qu’il avait repérée pour elle, puis de nouveau à la sienne. Une sorte d’équilibre se formait dans son esprit, comme si les deux bijoux étaient destinés à symboliser parfaitement ce qu’ils étaient : un duo, unique mais complémentaire. "Essayer ensemble ? J’adore cette idée," répondit-il avec un sourire sincère, se tournant vers la joaillière pour attirer son attention. Puis, baissant la voix, il ajouta pour elle : "On sera comme ces gamins qui essaient leurs premières chaussures, mais version mariage." Sa plaisanterie était typique de lui, une tentative de détendre l’atmosphère, bien que ses yeux trahissaient une émotion plus profonde. Une fois les bagues en main, il tendit la sienne avec délicatesse, comme si c’était déjà une promesse en soi. Il glissa ensuite l’autre autour de son doigt, observant l’effet dans la lumière de la boutique. Puis il se tourna vers elle, son sourire un peu plus large, ses yeux brillants d’un éclat à peine contenu. "Alors, madame Moretti," dit-il en tendant la main pour qu’elle compare les alliances côte à côte. "Qu’est-ce que t’en penses ? On pourrait porter ça à vie, non ?" Ses mots avaient une légèreté apparente, mais sa voix tremblait légèrement sous le poids de l’émotion. À cet instant précis, il réalisait pleinement que ce moment, ces bagues, allaient marquer une nouvelle ère pour vous deux. Et dans un élan sincère, il ajouta : "Je ne sais pas si j’ai jamais eu aussi hâte de dire ‘oui’ de toute ma vie."

Il y avait d’autres alliances dans la vitrine qui avaient attiré ton œil, mais celle-ci était celle qui se mariait le plus à celle que Gabe avait choisie pour toi. Elles semblaient faire partie d’un ensemble harmonieux et pourtant, elles n’étaient pas vendues en lot. Mais tu trouvais qu’elle correspondait aussi à Gabe. Elle faisait bague de mariage sans crier sur tous les toits qu’elle en était une et, c’est tout ce qui comptait pour toi, pour vous. Vous vouliez vivre votre amour avec discrétion sans que tout le monde ne vous arrête pour faire une remarque sur ces anneaux. Un petit sourire s’afficha sur ton visage alors qu’il semblait approuver ton choix et d’autant plus quand il semblait exciter par l’idée d’essayer les alliances pour les regarder ensemble sur vos mains. — Ouais, mais là, c’est encore mieux. Ce n'est pas juste pour frimer devant nos amis dans la cour de récré ! Que tu souffles doucement avant la bijoutière ne vienne vers vous et que Gabe lui demande d’essayer les deux bagues que vous avez repéré. Attrapant la petite bague entre des doigts, tu observes rapidement le bijou avec un petit sourire avant de l’enfiler délicatement sur ton annuaire et de continuer de le regarder avec un petit sourire. T’étais un peu rêveuse, comme si tu avais du mal à imaginer que tu allais réellement franchir le pas avec lui. Ce n’était que parce qu’il t’avait appelé avec son nom de famille que tu relèves les yeux et finis par croiser son regard qui brillait lui aussi des éclats lumineux de son bijou. Tu glisses ta main à côté de la sienne puis lui souris à nouveau alors que tes doigts finirent par entrelacer les siens. — J’me vois bien avec ça pour le reste de mes jours oui. Que tu chuchotes, la voix légèrement prise par les émotions. — Tu en penses quoi toi ? Tu aimes ou tu veux qu’on regarde pour autre chose ? Parce que tu voulais qu’il soit satisfait plus que tu ne voulais que ça te plaise à toi. Tu voulais lui offrir une vie de rêve à tes côtés et ça passait déjà par les alliances. Puis ses paroles te prirent un peu de court, mais tu étais tellement heureuse de pouvoir entendre cette impatience qu’il avait en lui. Te mordillant l’intérieur des joues pour éviter de pleurer bêtement, tu glisses délicatement ta deuxième sur sa joue que tu viens caresser du bout de ton pouce. — J’ai vraiment hâte aussi… Hâte de devenir la femme d’un homme aussi merveilleux que toi et de passer le restant de mes jours à t’aimer encore plus qu’aujourd’hui. Et tu laisses une esquisse apparaître avant qu’un petit rire nerveux ne se fasse entendre, signe précurseur que tu devenais vraiment émue par la situation. — J’vais me taire… Sinon j’vais pas arrêter de pleurer… Puis tu baisses encore une fois tes yeux sur vos mains ornées avant que ton index de dessiner la bague qu’il portait.

Gabe observa le moment avec une intensité presque palpable, son cœur battant un peu plus vite à mesure qu’il voyait ses émotions s’exprimer dans ses gestes et dans la tendresse de son regard. Il n’avait jamais été quelqu’un de particulièrement sentimental, du moins pas en apparence, mais ces derniers temps, avec elle, tout avait changé. Il était devenu un homme qui se projetait, qui rêvait, qui construisait des plans dans lesquels elle était toujours au centre. Quand elle posa sa main ornée à côté de la sienne, Gabe baissa les yeux, détaillant leurs doigts entrelacés, les anneaux scintillant doucement sous les lumières tamisées de la bijouterie. Son sourire s’étira, sincère, chargé d’une affection qu’il avait parfois du mal à exprimer avec des mots. "T’es magnifique avec ça," murmura-t-il, comme une vérité qu’il n’avait même pas besoin de dire mais qu’il ne pouvait s’empêcher de partager. Elle était émue, il le voyait bien, et cela lui serra doucement le cœur. Gabe n’était pas un homme doué pour gérer les larmes, même celles qui naissaient du bonheur. Il esquissa un petit sourire malicieux pour alléger un peu l’atmosphère. "Hé, attends, si tu commences à pleurer maintenant, tu vas me faire pleurer aussi. Et crois-moi, on ne veut pas voir ça." Mais malgré ses mots, son regard trahissait une profondeur sincère. Il glissa ses doigts un peu plus fermement entre les siens, un ancrage dans ce moment qui semblait presque trop beau pour être vrai. "Je pense que t’as raison," dit-il doucement, son regard passant de la bague qu’elle portait à celle qu’il avait choisie pour lui-même. "Elles sont parfaites. Juste… nous." Il laissa échapper un petit rire, nerveux mais rempli de joie. "J’aime tellement cette idée. Pas trop voyantes, mais qui signifient tout." Il leva leurs mains jointes pour observer les anneaux une fois de plus, un éclat de fierté dans son regard. "Et toi… toi, t’es parfaite aussi. Plus que parfaite." Sa voix se fit un peu plus douce, presque un murmure. "T’imaginer porter ça tous les jours… ça me rend heureux comme jamais." Il posa son front contre le sien, un geste intime et apaisant, ses doigts caressant doucement le dos de sa main. "T’as pas besoin de te taire, tu sais. Dis tout ce que tu ressens. J’aime entendre ce que t’as sur le cœur. Même si ça veut dire que tu pleures un peu." Il recula juste assez pour croiser son regard à nouveau, un sourire tendre sur les lèvres. "Parce qu’en vrai, moi aussi j’ai du mal à me contenir." Et, sans plus attendre, il déposa un baiser léger sur sa main, là où l’anneau brillait doucement. "On va être vraiment bien, toi et moi. Pour toujours."