seoho - that awkward moment

@SeoHo Min Je me frotte le visage énergiquement pour la énième fois. Je dois garder les yeux ouverts, je dois finir d'étudier ce chapitre aujourd'hui sinon je vais prendre trop de retard. Et je déteste être en retard. Les études de médecine sont passionnantes mais elles demandent énormément de rigueur et je dois avouer qu'en ce moment, c'est pas trop ça. Je fixe mon écran, relis les notes du jour mais mes yeux piquent. Bon, je vais aller me rafraichir, faire un tour aux toilettes et ça va aller. Je demande à la personne à côté de moi de surveiller mes affaires quelques minutes puis je m'éclipse aux toilettes mixtes. Je me regarde dans le miroir, essaie de remettre mes cheveux en place puis soupire. Je m'enferme dans une cabine pour faire mon affaire, sauf qu'au moment où je veux déverrouiller le loquet, il ne bouge pas. Merde. Ouais, c'est le cas de le dire. Je m'énerve sur la porte et je grogne : " bordel c'est pas vrai ! " je frappe un coup avec ma main puis avec mon genou et je sens la colère grimper de plus en plus. Mais je reste statique lorsque j'entends des pas s'approcher de ma porte. Oh non, voilà que je me fais remarquer dans une situation vraiment embarrassante.

Tu venais souvent à la bibliothèque pour t'avancer sur ton travail et réviser tes cours. La distraction était trop grande dans l'appart, et ton ordinateur devenait l’incontrôlable tentation d'apprendre de nouvelles choses et de coder - tout sauf ce qu'on te demandait à l'université. Fallait que tu fasses attention en plus cette année, que tu sois plus vigilant, que tu t’appliques un peu plus : tu redoublais ta première année de master, alors t'avais plus le droit à l'erreur, le gamin qui rêvait du rêve américain et qui devait se donner les moyens pour l'obtenir. Un bâillement, l'envie de pisser qui monte, et tu te dirigeais tout naturellement vers les toilettes pour te soulager histoire de repartir du bon pied. Tu pisses, tu te laves les mains, et c'est à cet instant que tu entendais du bruit vers les cabines, quelqu'un qui semblait s'énerver dessus. Intrigué, tu faisais quelques pas, te dirigeant vers le bruit, t'arrêtant devant la porte. « Il y a un problème ? » Tu demandais, même si la réponse semblait évidente.

@SeoHo Min Me voilà coincé dans les toilettes comme un imbécile. Oh, ce n'est pas la première fois qu'une situation gênante m'arrive. Pour me rassurer, je me dis que ce n'est pas la pire que j'ai vécue. Je commence à perdre patience car je me dis que la bibliothèque à tout moment va fermer et je vais me retrouver ici toute la nuit. Une voix qui s'adresse à moi et qui résonne dans la pièce. Une sueur froide me glisse dans le dos et je reste immobile un instant. Nan, je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Ce serait encore plus ridicule. Et puis, j'veux pas dormir ici, non non non. " euh oui, je crois que j'ai réussi à m'enfermer dans les toilettes. " que je dis en me mordant la lèvre. La voix m'a semblé être masculine. J'essaie encore de tirer le verrou mais il reste coincé. C'est comme si la porte s'était déplacée lorsque je l'ai claquée. " vous pourriez essayer de tirer la porte vers vous ? ça décoincerait peut-être le verrou." car comme ça, je suis en train de m'exploser les phalanges et j'en ai encore besoin si je veux terminer ce que j'ai à faire sur mon ordinateur. Je ne sais pas si cette solution va fonctionner. Surtout, n'appelons pas les pompiers.

@Wilhem Oswald -- Toujours le preux chevalier blanc, Seoho. A vouloir aider les plus pauvres et les plus démunis, ceux qui manquaient de chances et les maladroits non avertis. Alors tu t'avançais vers cette porte de toilette, tu t'intéressais à l'inconnu qui semblait s'énerver contre celle-ci - et tu comprenais, la nuit arrivait vite maintenant qu’octobre touchait à sa fin, et y avait ceux qui bossaient durs mais ils se disperseront bien vite avant que la bibliothèque ne ferme. Tu lâchais un petit rire de compassion - totalement  quelque chose qui aurait pu t'arriver aussi, de rester enfermé - avant de laisser tes doigts tapoter contre la porte à sa suggestion. « Mh. Peut-être que je peux. Tu me donnes quoi en échange ? » Tu disais dans un ton amusé - Seoho, le chevalier blanc ? Le personnage était véritable, mais beaucoup moins quand c'était l'homme qu'il fallait aider.

@SeoHo Min Le coeur battant à vive allure. L'angoisse de rester enfermé. La peur que les murs se rapprochent et me compressent... jusqu'à entendre une voix réagir à mes coups sur la porte. Une voix masculine. Qui sont les plus serviables ? Les filles ou les garçons ? Une fille pourrait rigoler et s'amuser à le filmer par-dessus, tandis qu'un garçon pourrait ricaner et faire demi-tour en le laissant dans sa merde. J'imagine déjà le pire. Je lève mes yeux au ciel tape un bon coup dans la porte. " ouvre ! " je grogne, comme un instant de survie. L'homme veut jouer avec moi, comme je m'y attendais. L'agressivité n'arrangera pas les choses et je le sais putain. Je prends une grande inspiration et je ferme les yeux. " s'il te plait, je... je peux pas rester enfermé. " des flashs de mon passé qui reviennent. Les punitions à la dure du paternel. Mon coeur va exploser si je reste encore une minute de plus ici. Les larmes commencent à me monter et mon nez me chatouille. Je me sens tellement minable quand je me retrouve faible comme ça.

@Wilhem Oswald -- T'étais pas un mauvais boug. Mais t'avais tes défauts comme tout le monde, et des fois, l'envie de s'amuser allait trop loin. A pas trop ressentir l’empathie pour certains hommes - après tout, tu connaissais la nature des tiens, c'est peut-être pour ça que leur mésaventures aux premiers abords ne te faisaient rien. Mais y avait le grognement comme réponse à ta question, l’énervement comme une pile électrique prête à exploser. Et c'était pas seulement tes airs de petit con qui faisaient que l'inconnu te répondait comme ça - même séparé de cette porte, tu le sentais. Ses mots qui reprenaient, et tu tentais de repousser le sentiment de culpabilité qui voulait se loger dans l’estomac. « Ok ok, je… Laisse-moi réfléchir… » A pas vouloir perdre le calme si caractéristique qui te composait - mais en même temps, t’étais loin d'être le champion de l'ouverture de porte toutes catégories. Y avait vraiment pas grand-chose à faire, à pas vraiment vouloir te prendre la honte à tenter d'ouvrir comme dans les films avec une épingle à cheveux vu la confection des portes de toilettes, alors tu finissais par tenter son idée, à tirer la porte vers toi, créant quelques petites secousses pour peut-être tenter de débloquer le loquet. « Est-ce que… Ça t’as l’air d'avoir fait quelque chose ? Sinon… Faudrait peut-être que tu tentes d’escalader par le haut. » Tu disais en gardant le ton de ta voix calme, ne pas vouloir le faire plus paniquer par ton manque d'expérience dans le domaine. Ton idée n’était pas forcément la plus facile vu que la porte et les parois autour étaient assez hautes, mais y avait peut-être moyen en s'appuyant sur le toilette.

@SeoHo Min La souffle qui s'emballe, les mains qui tremblent, heureusement que la personne de l'autre côté de la porte ne peut pas me voir. Je suis en colère et j'explose, terrorisé à l'idée de replonger dans un mauvais rêve. Mais finalement, l'homme me prend enfin au sérieux. Me voilà un peu soulagé. Je ferme les yeux quelques secondes pour me calmer et essayer de reprendre une respiration constante et fluide. Maintenant, c'est un travail d'équipe. J'entends de l'autre côté qu'il est en train de tirer la porte vers lui mais rien à faire, j'essaie de bouger le verrou mais ça ne marche pas. " tu veux que je... quoi ? " passer de l'autre côté mais par-dessus. Je lève le nez en l'air pour analyser l'espace entre la porte et le plafond. Je ne sais pas si ça peut le faire. Mais je n'ai pas d'autre choix. Je ne veux surtout pas qu'on appelle les pompiers pour ce genre d'intervention. Je vais avoir l'étiquette du gars coincé aux chiottes jusqu'à la fin de mon cursus. " je vais essayer, tu restes là ? " au cas où je fais une mauvaise chute. Je monte sur la toilette, saisi les parois en hauteur et m'agrippe en tirant sur mes biceps. Olala, c'est tellement casse-gueule. Ma tête passe et je regarde rapidement l'individu qui n'a pas bougé. " mais... je vais tomber tête la première ! " impossible de me déplacer pour retomber sur mes pates, comme un chat. Je suis obligé de glisser mon corps en avant.

@Wilhem Oswald -- Il semblait perplexe, quelque peu surpris par ton idée - ou peut-être que c'était juste la peur qui parlait, qu'il n’arrivait pas à cacher. Fallait dire que c'était pas forcément facile à faire, et tu ne savais pas non plus la taille du gars - y avait moyen qu'il soit petit et que ce soit pas à sa portée. Alors non, ton idée n’était pas l’idéale, mais le loquet ne semblait pas vouloir bouger, et passer en dessous était impossible. « Ouais, t'inquiètes. J’vais pas t’laisser en plan. » Tu tentais de le rassurer, et c'était assez ironique vu la manière dont ça avait commencé - mais c'était toi ça, aider les âmes en perdition, voir que les gens avaient besoin de toi, c’était la clé de ton cœur en quelque sorte. Alors tu l'entendais s’activer de l'autre côté, et tu levais tes yeux vers la parois - tu voyais ses doigts, en premier lieu, puis c’est sa tête qui dépassait ensuite ; un petit jeunot, plutôt mignon, qui semblait vouloir paniquer deux secondes après qu'il ai vu la hauteur. Tu grimaçais doucement, avançant d’un pas. « Non, t'inquiètes. J’suis là, je vais te retenir ok ? Essaie juste… De pas te laisser tomber trop vite histoire que j'ai le temps d’attraper ton torse ? Si c’est d'accord avec toi ? » Tu demandais, essayant d’analyser la situation, levant déjà tes bras en l’air pour être prêt à l'agripper avant qu'il se fracasse la tête.

@SeoHo Min Maintenant que je suis perché en haut, impossible de faire demi-tour. Donc deux choix s'offrent à moi ; soit je reste coincé, soit je me laisse tomber en avant. C'est un drôle de schéma pour un gamin comme moi. Sauter dans le vide, accepter la liberté, tant de choses dont je suis incapable de faire car trop de sangles me retiennent dans le dos. Néanmoins, je veux me prouver que je peux y arriver. Rien qu'un petit pas. Et on en fera d'autres s'il le faut. Pas trop vite. Lentement mais surement. Une douleur me prend dans les bras, signe qu'il est temps d'y aller. " okay, okay, attends. " puis y'a la différence entre se faire confiance et faire confiance à l'autre. Qui ne me dit pas que le jeune homme me laissera tomber face contre terre ? Mes doigts se crispent sur la paroi. " c'est bon, je... " souffle coupé le temps que je m'élance et au lieu d'y aller doucement comme prévu, je trébuche sur lui. Je l'emporte dans ma chute et je me retrouve étalé dans ses bras, comme s'il était ma bouée de sauvetage. J'ai réussi, j'ai réussi. Quand je comprends que je l'écrase de tout mon corps, je me redresse sur mes bras et lui affiche un regard coupable. " merde, pardon. " il n'a rien ? Il est vivant ? Je plonge mon regard dans ses iris et un signal d'alerte arrive jusqu'à mon cerveau. Il est beau, vraiment beau. Mais je peux pas ressentir la moindre attirance pour un homme. C'est banni de mon fonctionnement, malgré moi.

@Wilhem Oswald -- T'étais pas sûr de ce que tu aurais fait, toi-même, dans cette situation. Si même ta carrure t'aurai laissé passer en haut de cette porte. Alors il y avait une voix au fond de ton cerveau qui remerciait la vie d'être de l'autre côté de ces toilettes, aujourd'hui. Il semblait toujours pas sûr de comment faire les choses, et tu ne pouvais qu'attendre patiemment, car tu savais que le brusquer et lui dire de se dépêcher ne l’aiderait en rien et le conduirait plutôt à commettre des erreurs qui pouvait le blesser. Alors t'avais tes bras prêt à le rattraper, l'émotion sur ton visage qui s’apparentait pour le mieux à de la bienveillance, et tu le regardais se motiver, prêt à faire le grand saut - ou presque. « Aouch ! » Tu t'exclamais dans un réflexe, alors que tu chutais contre le sol, emporté par le poids soudain de l'inconnu. T'avais à peine eu le temps de cligner des yeux, et la seconde d'après, c'était le drame. Tu grimaçais, alors que ton dos n'aimait pas vraiment de s’être plaqué contre le carrelage froid, et t’ouvrais les yeux, regardant l’homme en plein sur toi. Il se redressait un peu, et t'en profitais pour bouger l'un de tes bras et frotter doucement ta tête. « Ça va, je… J'crois j'ai rien de cassé. » Tu lâchais échapper, avant de relever tes yeux sur lui, tes iris qui croisaient un instant les siens. Il y avait une seconde, puis une deuxième de flottement, avant que le rouge colore tes joues et que tu te racles la gorge, alors que le bel inconnu ne semblait pas bouger. « Hm.. Je… J'aimerai me redresser. Le carrelage… C’est pas très confortable. » Tu réussissais à sortir, te maudissant un instant pour le ton pitoyable que t'avais l'impression d'avoir.