let me hold you close (yejun)

23 octobre, 18h.
tw : vulgarité.

y'a la curiosité qui m'bouffe des neurones. le regard qui fixe l'sachet des couverts. le regard du serveur qui m'a dévisagé comme si une bête de foire aurait réussi son tour d'magie. aucune salade sur l'menu, a reconnu ma gueule. pas oubliable. venir trop fréquemment dans le coin, le reconnaître lui aussi, prendre sûrement l'habitude de le voir me servir ma commande à presque chaque visite. il fascine, l'ami, à vouloir bouffer ces saletés avec des couverts. mais j'peux sûrement comprendre comme la sensation grasse peut faire perdre un peu la boule. alors j'fixe les couverts jusqu'à revenir vers lui, la gueule curieuse, l'cerveau qui s'focus sur lui. il est passionnant, j'veux en voir bien plus. j'lui donne au final, revient m'asseoir devant lui, à hocher simplement la tête en guise de réponse à son remerciement. pas besoin d'mots. et c'est l'silence, à prendre quelques bouchées, fixer ses mains qui coupent l'burger. et j'ai un air amusé j'crois bien, j'sens mes lèvres remonter un peu. j'suis curieux, je demande, si ça lui plaît, réponse positive. cool. l'dire pour de vrai cette fois, c'est plus écrit, ça prend forme l'adoration d'ces quatre pauvres lettres. retourner dans le silence, essuyer mes mains pour boire, quelques gorgées, faire passer les bouchées que j'gobe par faim. deux jours que j'ai pas bouffé un truc décent ? apprécier sa compagnie, y'a rien de lourd. ça fait juste du bien. tu viens chez moi, après ? à encore avoir oublié l'plan de la soirée, l'crâne trop crevé, le cerveau en difficulté. alors j'me rassure, à vouloir l'entendre de sa bouche. à vouloir que sa présence dure bien plus longtemps qu'un simple burger découpé en petits morceaux.

@Yejun Moon

23 octobre, 18h.
tw : anxiété.

le goût est inattendu. meilleur que tu ne l'attendais. les dents mâchent lentement, réduisent la première bouchée en bouillie avant d'avaler. loin du morceau de carton que tu avais peur d'avoir en bouche, c'est surprenant. et tu te gifles mentalement, à coups de c'est pas parce que c'est de la fast food que c'est de mauvaise qualité. ou mauvais tout court. comme une impression de rabaisser ce que l'ami peut apprécier, juste par ton ignorance dans le domaine. la main vole pour couvrir la bouche après le second voyage de la fourchette jusqu'à la bouche. habitude étrange, se veut polie. mais peut-être qu'elle a l'effet inverse. quand elle cache le sourire naturel qui se forme, juste à l'entente du mot phare. c'est fou comme un simple mot, venant de la bonne personne, peut susciter la joie. et c'est presque étrange, de l'entendre, sa voix enveloppant les lettres que tu as eu l'habitude de lire, jusqu'à en oublier qu'il le dit sûrement à l'oral aussi. tu essaies de limiter les prises de parole. la bouche trop pleine pour que ce soit autre chose que dégoûtant. mâcher plus rapidement, avaler, essuyer la bouche à l'aide de la serviette. la tête hoche instinctivement, la main imite la sienne, attrape la boisson. oui, bien sûr. sorti sans plus de réflexion. mais il suffit que le soda tombe dans la gorge pour que la réponse change. enfin. si tu veux toujours... s'il a changé d'avis, ce n'est pas grave. tu comprends. tu jures que tu comprends si ça lui a déjà coupé l'envie de passer plus de temps avec toi.

@Neo Jang

23 octobre, 18h.
tw : vulgarité.

dans l'silence, y'a la bouffe mâchée, avalée. le dernier mot lancé, plus joli articulé sur mes lèvres, résonne bien dans cette situation. mais y'a l'regard en aimant sur lui, veut encore regarder, comme il bouffe sans dégoût le burger devant lui. alors si j'sais pas tenir le regard, ce sont ses mains que j'regarde, s'crisper dès qu'il découpe, s'relâchent quand il amène la nourriture à ses lèvres. et ça aussi, j'le fixe, la manière dont sa mâchoire s'met en mouvement pour réduire l'tout en bouillie. observateur, c'tout ce que je suis. curieux d'voir l'petit nouveau dans cette enceinte profiter d'un repas qui le satisfait. avoir l'impression d'vouloir graver l'image, recommencer une semaine après, une autre. l'habituer à la vie que j'lui donne, partage l'quotidien, et putain ce qu'il en prend d'la place maintenant. mais putain ce que j'aime ça. y'a le souvenir du plan de la soirée, à l'oral demandé. plus être certain que c'était ça la finalité, mais y'a une impatience d'savoir si c'est vrai. le vouloir un peu plus, le dîner c'est pas suffisant. il approuve, et ça fait hocher la tête, fait naître un petit sourire, rien qu'une ombre pour un truc qui bousille le rythme à l'intérieur. cool. je veux toujours. pas interrompre l'amitié, l'impression d'me rapprocher d'ce nouvel ami. alors j'finis le repas, alterne entre frites, burger, soda. plus rien à dévorer, la panse remplie. jeter les ordures, aller m'laver les mains, pour pas foutre d'la graisse sur le volant. tenir la porte, pour qu'il s'extirpe d'ici, avant d'rejoindre la voiture. euh. si t'as encore. faim. on peut aller chercher une glace et la manger chez moi. bégayer, juste un peu. lui laisser l'choix, quand j'me glisse côté conducteur. j'la déteste, cette voiture. moto manque, y penser quand j'm'attache. j'démarre, prudente la conduite, en attendant sa réponse.

@Yejun Moon

23 octobre, 18h.
tw : anxiété.

l'action est lente. traîne en longueur. incapable de manger aussi rapidement que lui, tu n'essaies même pas une seconde. idée bonne pour s'étouffer. repas globalement silencieux, la main qui dissimule les lèvres comme si leur seule vision était vulgaire. les couverts s'affairent à couper, les bouchées plus grosses, la mastication plus lente encore, tortue face à l'ami lièvre. t'as ton rythme. et il faut le respecter. mais peut-être que c'est trop lent pour lui ? peut-être qu'il en a marre ? tu traînes, bouge toi. en face, neo entame ses dernière bouchées. perturbant, frustrant. tentative de te dépêcher, détester l'impression de te faire presser mais c'est pas lui qui le demande. la boisson reste presque intacte, intouchée dans le gobelet. privilégies la nourriture, la rapidité même si t'es pas foutu de l'être, rapide. tu le fais attendre. reposes les couverts, épreuve finie, réussie. tu le suis, jusqu'à la porte. l'extérieur. le parking et sa voiture, une nouvelle fois. te laisses guider comme s'il était le seul à savoir où aller, le seul à qui tu peux te fier. la proposition est étrange. ne fais pas sens dans le crâne. dans toute ta hâte, c'est comme si l'estomac s'était rempli plus facilement. tes doigts cherchent la ceinture de sécurité alors que la bouche parle sans réfléchir à un potentiel sens caché. non merci, ça devrait aller. c'était assez pour moi, merci. relever la tête, le regarder rapidement, éviter les yeux. les doigts se remettent à leur jeu insupportable contre le bord de tes manches. un sourire pour lui, comme pour le remercier. encore une fois.

@Neo Jang

23 octobre, 18h.
tw : vulgarité.

rythme rapide. les bouchées avalées, sans prendre conscience des minutes que j'ai bouffé avec. ça s'compte en une dizaine de minutes, les dents qui ont haché la nourriture, la gorge qui a avalé, l'soda qui a fait couler l'tout histoire d'avoir une impression d'être rassasié. mais l'ami, il a pas fini. y va plus lentement, alors j'sais plus réellement quoi faire jusqu'à ce qu'il termine. jeter les ordures, m'excuser pour aller m'laver les mains, le laisser quelques secondes à peine avant de revenir à table. c'est silencieux, peut-être dans l'fond que ça fout la pression, mais j'y peux pas réellement grand chose. et quand il termine, c'est la délivrance de cet endroit. lui tenir la porte, aller vers la voiture, petit chemin assez parfait quand j'regrette pourtant cette caisse que je peux plus encadrer conduire. mais faut faire des efforts pour des gamins qui sont pas les miens. la proposition est balancée, il refuse, ça fait hausser les épaules. d'accord. l'regard est pas sur lui, juste sur la route. bonne conduite, calme, j'me tais pendant les dix minutes. à me garer, sortir de la voiture. même chemin. et dans l'coin de l'entrée là-bas, y'a le chat qui patiente. bonsoir shiro. vient, la belle. s'frotte à mes jambes, et moi j'vérifie sa gueule, ses pattes. aucun animal, putain d'pointe de déception. elle miaule, quémande d'ouvrir, alors j'le fais, obéis à cette impatiente, à laisser la porter ouverte pour laisser l'ami entrer à son tour. ascenseur. chat. moi. lui. monter à l'appartement, y'aura peut-être des gens, mais dans l'fond, l'information m'intéresse pas.

@Yejun Moon