Sous les feuillages colorés (ravince)

Ça ne t'aide pas, ces mots, mais le fait qu'il vienne chercher ta main semble t'apaiser. Quand il te parle de ta résidence permanente, tu as le réflexe de tirer un peu la langue parce que c'est un sujet d'anxiété pour toi. Et si tu ne l'obtenais jamais ? Si tu étais refusé ? Tu dois être marié pour quelques années, donc ça... Tu ne crois pas que ça sera le problème. Tu fermes les yeux quand il se penche pour venir t'embrasser et tes mains serrent gentiment sur le haut de ses bras fermes. Tu rougis à sa confession. "- C'est vrai...? Mais comme tu dis, je crois que nous commencerons pas la résidence, et ensuite... Commençons par un enfant ? Nous aurons le temps de décider quel processus nous voulons et nous pourrons mettre l'argent de côté pour tout ce procédé." Parce que les deux sont très chers, tu le sais. Que ce soit les hospitalisations, les examens et les produits pour la femme enceinte, que le processus d'adoption. "- On doit aussi se concentrer sur l'éducation de Lalu, pour les crises, également..."

"Nous pourrons aussi faire d'autres recherches en profondeur... Surtout si on décide d'aller avec une maman porteuse." Surtout pour vous renseigner sur les prix et tout ce que vous devrez mettre de côté comme argent. "Exacte... D'ailleurs, je pensais qu'on pourrait engager un entraîneur spécial pour ce genre de chose... Tu en penses quoi ?" Tu préfères lui en parler avant de prendre la décision. Après tout, il est ton mari maintenant et Lalu, bien qu'elle soit ton cadeau, est quand même le chien de ton mari aussi. En parlant de Lalu, elle revient vers vous avec une branche d'arbre mince, mais presque plus grand qu'elle. Tu rigoles en la voyant avant de lâcher ta main et de t'accroupir devant elle. "Tu me le donnes ?" Que tu demandes au chiot, comme si tu t'attendais qu'elle va te répondre.

Tu l’observes interagir avec Lalu, un sourire doux s’étirant sur tes lèvres malgré toi. Il a cette façon d’être entier, de s’investir dans les plus petites choses, même dans un moment aussi simple que jouer avec un chiot. Ses rires te réchauffent, dissipant légèrement le voile de tes inquiétudes. Lalu, bien sûr, ne lâche pas la branche immédiatement, tirant dessus comme si elle testait sa force contre celle de son maître. Tu ris doucement à cette scène, te reculant légèrement pour les laisser à leur petite lutte. Pendant un instant, tu fermes les yeux, laissant l’air frais te remplir les poumons. "- On pourrait demander à un médecin pour des recommandations... Je veux dire, pour le processus, si on se tourne vers une mère porteuse. Je pense qu'il aurait des conseils utiles." Ta voix tremble un peu à la fin, parce que même si tout cela te semble excitant, une petite peur persiste. La peur de l’inconnu, des obstacles, de ce que cela pourrait signifier pour vous deux. Mais il te regarde avec cette détermination, cette foi tranquille, et tu sens une vague de courage monter en toi. Lalu aboie joyeusement, rompant le silence. Tu souris, baissant les yeux vers elle."- Je crois qu’elle approuverait, en tout cas. Enfin… si elle pouvait parler."

Tu as reconnu la petite anxiété de ton mari. À sa façon d'agir et le petit tremblement dans sa voix. Mais tu tentes de le rassurer du mieux que tu peux. De lui dire que tout va bien aller, que tu es là avec lui et donc, qu'il n'est pas seul. Plus jamais, il ne sera pas seul. Pas tant que tu es là.
Tu tires sur la branche alors que le chiot tire aussi de son côté, tu la laisses gagner avant de reprendre le bout de branche lorsqu'elle se met à japper. Tu lèves les yeux vers Ravi et tu lui souris tendrement. "Oui, c'est une bonne idée. Je crois que le doc peut nous diriger vers une organisation qui s'occupe de tout ça... Je crois. Mais... Je peux aussi dire des bêtises." Que tu dis en grimaçant. Tu regardes Lalu à nouveau lorsque ton époux dit qu'elle semble approuver et tu ris doucement. "Je crois que oui." Ensuite, tu prends la branche pour la lancer un peu plus loin et regarde le chiot courir vers son nouveau jouet.

Tu sens l'air frais contre ta peau, l'instant paisible de la scène avec Lalu un peu plus loin, mais il reste cette légère tension au fond de ton ventre. Ce n’est pas un inconfort physique, mais quelque chose qui te serre quand tu réalises à quel point l’avenir reste incertain, surtout quand il s’agit de vous deux. L’idée de recourir à une mère porteuse te fait frissonner, non pas parce que tu n’y vois pas un moyen pour réaliser votre rêve, mais parce que tout cela semble si éloigné, si complexe… C’est un pas de plus dans un monde que tu ne maîtrises pas complètement. Tu te recules légèrement, ne voulant pas déranger leur petite lutte. Un petit soupir t’échappe alors que tu fermes les yeux un instant, profitant de l'air frais qui te caresse le visage. Puis, tes pensées reviennent à la conversation. Tu tentes de détourner l'attention en parlant du processus, de ce qui vous attend, mais même alors, la peur reste. Elle est là, prête à refaire surface, cette petite voix qui te dit que tout pourrait ne pas se passer comme prévu. Et si les choses ne se passaient pas comme vous l’espériez ? Et si tout ça, tout ce rêve, se brisait en mille morceaux. "- Mais... J'ai peur, Vinnie..." que tu confies honnêtement. " Déjà... J'ai peur de ne pas pouvoir rester..." Parce que tu es marié, mais rien n'est encore assuré.

Le chiot revient en courant avec la branche que tu lui as lancée et tu répètes le geste avant de te redresser. Surtout, parce que tu sens que ton amoureux a besoin de toi. Tu t’approches de lui et prose tes grandes mains de chaque côté de son visage, caressant l’une de ses joues avec l’un de tes pouces. Tu lui souris doucement. “C’est normal d’avoir peur, mon amour… Mais tout va bien aller. Je ne te laisserai pas partir sans me battre de toute façon.” Tu n’es pas certain que tu gagnerais, mais tu ne restes pas à rien faire. Tu ne sais pas vraiment les processus pour obtenir un nouveau visa, mais tu vas faire les recherches pour aider ton mari. “Puis, nous avons notre rendez-vous pour aller prouver notre mariage… Alors tout va bien aller.” Penser positivement est la clé. Du moins, tu essaies, pour le rassurer. I

Tu sens ses mains sur ton visage, cette chaleur douce et ferme qui te rappelle qu’il est là, avec toi, peu importe ce qui se passe. Ses mots sont simples, mais ils touchent quelque chose en toi, quelque chose qui se tend à chaque incertitude, chaque peur qui surgit. Tu fermes les yeux un instant sous ses caresses, le confortant dans ta douleur silencieuse. Tu sais qu’il essaie de te rassurer, mais une part de toi reste ancrée dans cette angoisse. La peur, c’est un monstre silencieux qui se cache dans les recoins de ta conscience, prêt à surgir dès que tu relâches ta vigilance.

“- C’est normal d’avoir peur, mon amour… Mais tout va bien aller. Je ne te laisserai pas partir sans me battre de toute façon.” Ses paroles, bien qu’apaisantes, ravivent cette douleur secrète, celle de l’incertitude. Tu le sais, il est prêt à tout pour toi. Mais le monde autour de vous, si grand et compliqué, t’effraie encore. Il te dit que tout ira bien, et une partie de toi veut le croire, veut vraiment croire qu’ensemble, vous pouvez surmonter tout ce qui vient. Pourtant, tu ne peux t’empêcher de t’interroger sur ce qui pourrait ne pas aller, sur les choses que vous ne contrôlez pas. "- Je sais que tu feras tout pour nous, Vinnie..." ta voix se brise un peu, trahissant la vulnérabilité que tu essayes de cacher. "Mais parfois, même tout ça, je me demande si ce sera suffisant." Tu rouvres les yeux, plongeant ton regard dans le sien, cherchant un peu de réconfort, mais aussi la force qu’il incarne. L’idée d’un rendez-vous pour prouver votre mariage t’apaise un peu, mais la peur reste là, prête à surgir à chaque coin de rue, à chaque situation qu’il faudra affronter. L’incertitude du futur te hante encore, mais il est là. Et peut-être qu’avec lui, tu peux affronter ces peurs. "- Et si ça ne suffisait pas ? Et si ça ne fonctionnait pas…"