one of us is going down — christian & rhys

@Christian Hartley — L'histoire m'était totalement sortie de la tête, vraiment. J'avais vécu des trucs bien plus importants depuis. Mais quand mon regard, au détour d'un rayon de cette librairie, se posait sur lui, je ne pouvais pas m'empêcher de grimacer. Et merde. Fallait pas qu'il me voit. J'sais pas ce qui s'est passé vraiment suite à ça mais c'était trop tard, quand je me suis rendu compte que je lui avais filé les mauvaises réponses. J'espérais juste qu'il se barre assez vite. En attendant, je me faisais tout petit, pas remarquer... Enfin, c'était sans compter des gamins qui passaient et couraient autour de moi, au point de provoquer la chute de plusieurs bouquins vers moi. « putaaaain, faites gaffe ! »

@Rhys Ackerman — Il lui restait bien une heure avant son entretien pour son nouveau job, et au lieu de se préparer comme il se devait, il avait pris place sur une table du salon de thé que proposait cette librairie. Il scrollait sur les réseaux sociaux, buvant son latté frappé quand il entendit de l'agitation. Des bouquins à terre, une voix gueulante et une tête reconnaissable. Son oeil tiqua, ses sourcils se froncèrent et il se leva, pointant l'infâme d'un doigt accusateur : « toiiiiii... TOI ! » venant à lui telle une sorcière dangereuse, il leva les poings les serrant avec la crispation comme si tout se qui s'était passé il y a deux mois avait eu lieu ce matin. « t'as bien de la chance que ton nom ne soit pas sorti de ma gorge ce jour-là. » question de principe : même dans ce genre de merde, chris gardait la tête haute. « tu t'es enfui tel un rat. »

@Christian Hartley — Franchement, c'était le manque à pas de chance. Comme si quelqu'un avait créé un sortilège autour d'un chaudron, provoquant une énorme brume au dessus, pour que la poisse m'attaque en ce jour. Les gamins, c'était les rois de la connerie, tout ça pour un bouquin couleur sorbet fraise. Loin d'eux l'envie d'être des épouvantails par hasard ? Le lieu était pas vraiment propice aux courses poursuite, mais bon. Il m'avait repéré, Christian. Et maintenant, j'étais dans la merde. Il s'approchait de moi, prêt à en découdre. Ses paroles étaient en total contraste avec l'odeur ambiante de cannelle qui enveloppait la pièce. « j'te le revaudrai » C'est tout ce que je pouvais dire finalement. Parce que ouais, j'pouvais pas revenir en arrière de ma connerie et c'était trop tard pour faire quoi que ce soit. Il n'était plus élève à Harvard. « écoute, j'ai pas fait exprès, c'était... tu voulais que j'fasse quoi ? » C'est pas comme si je pouvais faire grand chose sans me faire prendre la main dans le sac.